Nuage d'une Berceuse écarquilla légèrement les yeux. Un de ses enfants était dans le Zénith ? Cela devait être tellement étrange de ne plus avoir son enfant avec sois, elle n'imaginerait jamais être loin de Nuit d'Obscurité.

-Oui, ils sont adorable.

Miaula-t-elle dans un ronronnement.

-Je comprend mieux, c'est une bonne raison.

Petite Berceuse hocha la tête, complètement d'accord avec le matou. Elle se voyait si mal vivre loin de ses parents et de ses frères et soeurs...

-Oui, je sais, mon père m'en a parlé, il paraît que c'était une meneuse très apprécié.

La chatonne hocha légèrement la tête.

-Je sais pas vraiment ce que je veux être, j'aime bien ma vie comme elle est, je peux tout voir, faire ce que je veux. Alors qu'en étant cheffe, je pourrais plus. Et toi ?

La féline hocha doucement la tête.

-Et tu voudrais devenir Elu, toi ?

Petite Berceuse pencha légèrement la tête, plutôt compréhensive.

-C'est vrai que ça doit être chiant à mourir.

(Je te propose qu'on l'arrête là, il commence à vraiiiiiiment dater)

La féline sentait ses petits bouger doucement dans son ventre, ils allaient bientôt naitre, elle le savait, elle reconnaissait les signes, mais peu importait, elle avait besoins de sortir. Bien qu'elle soit plus raisonnable que pour ses anciennes grossesses, elle avait l'impression d'étouffer dans le camp. Alors, elle avait rejoint la frontière, ne sachant pas réellement qui elle espérait y voir, mais, lorsqu'elle tomba sur sa soeur, elle sentit tout son corps se tendre. Leur dernière entrevue s'était mal terminé et elle avait encore de travers les paroles de sa soeur.

-Salut.

Miaula-t-elle tout de même, comme un mot lui ayant échappé des babines.

Le voile moucheté de la nuit avait lentement recouvert les territoires des claniques. Ce soir là, la dame lune brillait grand dans le ciel, elle berçait la forêt et les plaines de sa lumière blanche. De patrouille nocturne, deux silhouettes progressaient en silence sur le flan de la colline. Malgré l'obscurité, on distinguait une petite féline au pelage cendré strié de noir par endroit, toi, et une autre un peu plus grande dont trois couleurs dansaient sur le corps, Neige Sibylline. Une bourrasque de vent plaqua les herbes sur la montagne, et vos oreilles sur vos crânes. Le vent vous fit vaciller une demie seconde, puis s'éteint, comme s'il n'avait jamais existé. Ton amie et toi aviez été envoyées en patrouille nocturne, et tu étais reconnaissante de ce moment que tu pourrais enfin passer seule avec elle. Alors que l'odeur âcre de la tribu parvint à vos narines, tu te stoppas, suivi de la guerrière tricolore.

- Je me demande comment ça se passe pour eux, avec les membres de l'Empire.

Tu prononças ces mots doucement, avec un brin d'énervement dans la voix. Tu ne te faisais pas à l'idée que certains avaient été pardonnés et vivaient paisiblement après avoir arracher la vie des tiens. Si tu décidais demain d'assassiner tout ton Clan, tu pourrais tranquillement changer de groupe, comme si rien ne s'était passé ? C'était injuste.

Tes moustaches frémirent doucement, tu tournas la tête vers ton amie d'enfance ; dans ses yeux, les cristaux de neige qui lui avaient sûrement donné son nom, reflétaient la colère et le dégout. Toutes deux n'aviez pas les mêmes racines, mais partagiez les mêmes valeurs. Vous étiez fidèles non seulement à votre Clan, mais aussi au Code qui dictait tout depuis la pointe des montagnes jusqu'au début de la mer, et plus encore, à ceux qui parcouraient la toison argentée. Tu reposas ton regard vers l'horizon à l'odeur amère.

- Je n'arrive pas à croire qu'on les laisse vivre tranquillement juste à côté, nous n'avons rien en commun avec ces sauvages. Il ne faudra pas qu'ils s'étonnent quand des meurtres surviendront au sein même de leur Tribu.

Tu étais persuadée qu'il n'était pas possible de leur faire confiance, ils avaient beaux se repentir et promettre ne plus être sous l'influence de Cobra, on ne pouvait pas y croire une seule seconde.

Lueur d'Obscurité cherchait des remèdes, et s'était beaucoup éloigné du camp, sans vraiment s'en rendre compte. Dans ses pensées, elle ramassait machinalement des plantes, en avançant toujours plus loin. Le Clan de la Nuit se reconstruisait, et pourtant, une solitude toujours plus grande l'habitait. Elle se rendait compte de ce que la voie des guérisseurs impliquait réellement. Mais la satisfaction de rendre service et d'aider son Clan était plus grande encore.

Une odeur familière lui fit redresser la tête. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle était à côté de la frontière avec le Zénith, et qu'elle sentait l'odeur de sa fille. Elle dévala alors la pente vers la source de l'odeur et la vit finalement, scrutant de temps à autre la frontière.

"- Danse Lyrique ! Quelle surprise de te croiser ici !" Ronronna Lueur d'Obscurité en mettant son museau dans la fourrure de sa fille.

Tu hochas la tête avec force, toute aussi colérique que ton amie d'enfance. Il était vrai que comme elle, tu avais entendu dire que les chats de la tribu vivaient dans une tanière de bipède abandonnée au bord de la mer. Tu n'osais imaginer l'odeur, entre celle des monstres marins passés, du sel amer et du poisson mort, cela devait être infâme.

- J'espère que le Clan de l'Aube leur réserve le même traitement que nous. Pas certaine que nous puissions compter sur le Clan du Crépuscule.

Si les aubistes vivaient un ère plutôt laxiste, ils n'en restaient pas mois vos meilleurs alliés à l'ordre du jour. Les chats des plaines semblaient avoir oublié le sens du code ces derniers temps.

NUAGE OMBRAGÉ