Beauté Obscure a écrit:

Serre d’Argentavis aka Argentavis

« Je me souviendrai que
J’ai lancé des cris, dans le vide, et j’en ai senti l’impact
Je garde la blessure au fond de la gorge, mon âme finira pas intacte »

Saur Agile & Serre d’Argentavis

@Saut Agile
Argentavis ne se retient pas pour lever les yeux aux ciels.
- Je ne me déconcentrais pas toutes les deux secondes, se défendit-elle, et je ne tombais pas !

❂ Étoile d'Or ❂
Je vous aime

C’était une matinée d’apparence paisible. Il ne flottait dans le ciel aucun nuage ; seulement cette belle orbe jaune à l’allure mortelle. Il n’y avait pas de vent non plus, laissant planer sur le camp du clan de l’Aube une chaleur écrasante. Les fumets agréables des quelques mulots, grives et autres proies ne pouvaient quitter les contours de l’île, piégeant les félins dans un ballet d’odeurs alléchantes. Étoile d’Or semblait plus calme ; depuis la perte de sa huitième vie, arrachée de manière violente après avoir consommé des graines de pavots - probablement périmées, le pauvre Affranchi devait tant s’en vouloir … -, le meneur du clan de l’Aube n’était plus en proie à ses nombreux cauchemars, ni à cette fièvre mordante qui semblait le dévorer vivant. Il n’allait pas mieux pourtant. C’était généralement ce qu’on attendait d’un meneur après la perte d’une vie. C’était, par ailleurs, ce qui s’était passé pour toutes ses vies précédentes - qu’il avait principalement perdues par maladie, de par son caractère pacifique et peu enclin à l’aventure.

Étoile d’Or avait, semble-t-il, vécu une vie pleine, riche, spontanée. Associable, aigri et solitaire dans son enfance, il s’était transformé à l’âge adulte, devenant ce félin aimable - bien que fort timide -, et un poil papa-poule envers ses camarades. Il gardait cette figure fière, froide et droite, mais tous l’appréciaient, finalement. Il avait grandi, tout simplement.  

Tandis qu’il avait pris soin de ses camarades de nombreuses lunes durant, c’était désormais à leur tour de veiller sur lui. Si certains ne cessaient de lui apporter des proies (« Mange donc, Étoile d’Or, tu reprendras des forces ! »), d’autres venaient lui apporter un peu de compagnie. Il fallait croire que cela lui suffisait bien : malgré ses oreilles rabattues, son pelage terne et sec et son corps rachitique, le meneur gardait les yeux grands ouverts, le plus souvent tournés vers sa compagne et ses petits.

L’un de ses camarades n’agissait pas tout à fait comme les autres. Guérisseur et ami, Affranchi venait régulièrement donner à Étoile d’Or de quoi soulager ses douleurs. C’était bien souvent du pavot, bien que depuis la perte de sa dernière vie, le meneur se voyait plus réticent à en avaler malgré son efficacité. D’autres fois, c’étaient de doux cataplasmes à l’odeur fleurie, que le matou roux et brun se plaisait à renifler.

Ainsi, lorsque Nuage Bleu avait débarqué au camp sous ordres d’Affranchi, son beau pelage noir et blanc rendu hirsute par l‘excitation, en tannant Eau de Vie d’amener le meneur dans la forêt, il ne s’était douté de rien. Ni lui, ni personne d’autre d’ailleurs. Il avait, paraît-il, trouvé une plante - qui ne poussait que rarement, et généralement bien plus tard dans l’année - et pressait donc son chef de venir goûter à cette plante qui ne devait pas sécher.

Mais Étoile d’Or était lent, faible, et terriblement fatigué. Eau de Vie s’était précipité sans laisser le choix au meneur, jurant de ne pas laisser la plante sécher en chemin, et d’en laisser suffisamment pour repousser.

***

Mais c’était son corps, qu’on m’avait ramené. Un Nuage Bleu terrifié, un Affranchi tétanisé, et ma compagne gisant entre les deux. Il restait entre ses  crocs quelques feuilles. Bien verte, il s’en dégageait une odeur sucrée, un poil amère. Elle ne convulsait pas. Ses yeux étaient vides. Sa queue pendait mollement, tout son corps fermement ramené à la terre. Même son doux pelage blanc, contre lequel j’aimais tant me blottir, n’ondulait plus. J’observais cette scène, d’abord sans rien ressentir. Un vide, glacial, semblait s’être emparé de chaque particule de mon corps ; était-ce même réel ? J’avais passé des jours entiers à délirer, après son retour. Ne pouvais-je pas simplement imaginer sa mort ?

Je n’avais pas aimé ma compagne toute ma vie. Je n’avais pas, comme certains, eut de coup de foudre au premier regard. Cela n’avait pas été une évidence pour moi. J’avais d’abord été intimidé, effrayé par son côté solaire - et sa beauté, j’ose le dire à présent -, effrayé même à l’idée de lui adresser la parole. J’avais été froid, cassant avec elle, méchant peut-être à ses yeux. Mais lorsque j’avais compris ce que cela signifiait pour moi - au moment de recevoir mes neuf vies -, je n’avais plus jamais été capable de l’éviter. J’aimais eau de Vie plus que tout ; plus que ma propre vie, et le clan des Étoiles le savait sans l’ombre d’un doute. Alors pourquoi jouer à ce jeu ?

Soudain lucide, j’imaginais ma vie sans elle. Les quatre pattes fermement ancrées sur ce sol sec et dur, entouré de mes camarades choqués et peinés, mon regard fixé sur ce pelage inerte, je revivais sa disparition. Je ressentais la douleur de son départ, le trou béant qui s’était formé dans ma poitrine. Cet immense puits de douleur que j’avais tenté de colmater avec ce que je pouvais : mes camarades, ma confiance en eux, la croyance que j’avais en le clan des Étoiles. J’avais tenu, fier comme tout, persuadé que je reverrais un jour celle que j’aimais plus que tout. Et j’avais eu raison ! J’avais eu raison car la voilà devant moi, avec quatre magnifiques chatons, forts et courageux. Dans la périphérie de ma vision, je les voyais, tous blottis les uns contre les autres, les yeux écarquillés. Larmoyants. Mais debout. Debout, comme moi, campés sur leurs pattes, luttant pour ne pas défaillir face à la mort évidente de leur mère.

Cette attente pourtant, m’avait tué. Finalement, sans même m’en rendre vraiment compte - au contraire de mon clan qui m’avait vu dépérir jour après jour - l’espoir que j’avais eu de la revoir et cette lutte que je menais n’avait fait que creuser ce puits qui s’était formé dans mon cœur. C’était comme voir un fantôme ; lorsqu’elle s’était présentée ce jour-là, son pelage blanc immaculé luisant sous un soleil de plomb. Ses deux beaux yeux bleu brillant - d’amour, de larmes, de joie, de peines - et accompagnée de mes trois beaux petits.

C’était simple : aussi fort que mon corps pouvait l’être, aussi courageux que mon cœur tentait de l’être, je ne pouvais vivre sans Eau de Vie. c’était impossible, pas même imaginable, et, je le savais terriblement égoïste. Égoïste pour Nuage de Craie, Nuage d’Argile, Nuage Pastel et Nuage Cendré, dont la présence d’un père aimant était aussi importante que celle d’une mère. Égoïste pour mon clan, qui avait besoin d’un meneur - mais un meneur en bonne santé, non ? Égoïste pour eau de Vie, à qui j’infligerai de vivre ce que j’avais vécu. Mais je la savais plus forte que moi.

Alors, à cet instant, toujours campé devant son corps, je ne souhaitais qu’une chose : lui donner ma dernière vie. « Je - » le souffle court, mon pelage soudain hérissé, je restai bêtement debout. « J’ai fait un choix, lorsque j’ai reçu mes neuf vies. Celle-ci et ma dernière, et j’en appelle à mes ancêtres pour qu’ils tiennent leur promesse. Ma décision tient toujours, de même que l’amour que j’éprouve pour Eau de Vie. »  Je levais doucement la tête vers le ciel, tentant vainement d’apercevoir un signe du clan des Étoiles. Qu’avais-je imaginé ? Qu’ils apparaitraient devant moi ? Ou que le soleil se cache soudainement derrière un torrent de pluie ? J’eus simplement mal au crâne. Mes pattes me lâchèrent, d’abord, et je me laissais doucement glisser contre le corps froid d’Eau de Vie. Je n’entendais même pas leurs cris ! Mes petits, qui voyaient soudain leur père défaillir, pensant sans doute que son cœur lâchait de tristesse. Mes camarades, qui se précipitaient pour me soutenir.

Tout ce que je ressentais - excepté la douleur sourde qui me prenait au cœur - était la chaleur qui se dégageait lentement de ma compagne. D’une froideur terrifiante, elle se réchauffait au fil des secondes. j’avais glissé mon museau sous son menton, me blottissant contre elle dans une dernière étreinte, enfin rassuré par la promesse de mes ancêtres. Je me retrouvais soudain baigné de chaleur, entouré de mes quatre petits et de leur mère encore inconsciente. Et c’était le choix que j’avais fait ; un choix que je ne regretterais pas, car je pourrais - de là-haut, de ce ciel d’un bleu pur - veiller sur eux pour l’éternité. « Je vous aime, ne l’oubliez pas. »

☼ Petit Hippophae ☼
& Nuage Masqué

Petit Hippophae sortait tout juste de la pouponnière. Comme tout chaton, elle était curieuse et encore entière, son esprit enfantin bien loin des misères de clan. Elle ressentait la peine de ses camarades à la mort d'Etoile d'Or, sans vraiment comprendre ce que cela voulait vraiment dire. Ainsi, elle se sentait elle-même lésée, parfois, sans même en comprendre la raison. Son égarement s'estompa en voyant Nuage Masqué, vers qui elle bondit immédiatement de ses petites pattes maladroites. « Bonjour Nuage Masqué, tu reviens du dehors ? »

Beauté Obscure a écrit:

Serre d’Argentavis aka Argentavis

« Je me souviendrai que
J’ai lancé des cris, dans le vide, et j’en ai senti l’impact
Je garde la blessure au fond de la gorge, mon âme finira pas intacte »

Saut Agile & Serre d’Argentavis

@"Saut Agile"

Argentavis soupira et laissa ses épaules se détendre. Le lieutenant n'avait pas l'air d'avoir envie de l'aider à changer d'apprentie. Soit, elle allait devoir faire avec. Si il disait quelque chose sur sa manière de faire...! Et bien elle verrait en temps voulue.

- Bien sûr que je me suis assagie avec la temps ! Je ne suis plus un chaton, retorqua-t-elle, confiante

☼ Petit Hippophae ☼
& Nuage Masqué

Je retins un cri de joie : l'apprenti allait pouvoir me raconter tout ce qui se passait dans la forêt ! Je n'en avais jamais assez d'entendre les novices raconter leurs aventures ; les guerriers étaient plus réservés à ce sujet, sans que je ne comprenne jamais pourquoi. Sûrement étaient -ils moins enthousiastes ? « Et ben raconte moi ! Comment c'était ? »

Quête d'Excellence a écrit:

~Avec Petite Grive~



Petit Sureau était sortit à la hate de la pouponnière, Petite Ambre et Petite Sauge étaient encore endormi mais Petite Grive n'était plus là, ainsi que quelques autres chatons. Elle salua Quête d'Excellence qui tait allongé au milieu du camp, c'était d'ailleurs étrange de là voir sans son mécanisme, avant de rejoindre son frère non loin de l'entrée boisée.

-Eh Petite Grive ! Qu'est-ce que tu fais ?