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Étoile d'Or a écrit:

⟡ Monts et Merveilles ⟡
& Cœur de Violette

« Salut, Cœur de Violette, » miaulait le grand félin gris alors qu'il approchait de sa camarade. Assise avec grâce, son pelage crème et brun ondulant doucement dans la brise, elle évoquait douceur et pureté. Monts et Merveilles paraissait grossier à côté, avec son corps tout en longueur et ses mouvements maladroit ; il ressemblait à une brindille. « Je peux me joindre à toi ? » demanda-t-il de sa voix fluette, d'où perçait une certaine inquiétude. Il ne s'était jamais retrouvé seul avec la féline, pas même lors d'une patrouille : généralement, ses camarades fuyaient sa présence, du fait de sa maladresse. Il était plus efficace seul, de toute façon.
Timidement, il s'installa près d'elle.

Cœur de Violette était assise au sommet d'une falaise de la Pinède Céleste, regardant le territoire du Clan de la Nuit. Son frère venait de devenir un ancien suite à un combat avec la tribu, sa grande sœur était morte lors de son baptême de guérisseuse, et Cœur de Violette ne pouvait s'empêcher de penser que c'était de sa faute. Si elle avait fait les choses différemment, alors Horizon Déchiré n'aurait pas été face au mur, et n'aurait pas suivi Quetzal, et par conséquence, Nuage Ombragé n'aurait pas été si blessé lors de son sauvetage. Et si elle avait été plus présente pour sa sœur, peut être qu'elle aurait pu remarquer quelque chose...

Elle ne parvenait même plus à être jalouse du rapprochement de Linnée Boréale et d'Abysse du Dragon. Cela lui semblait si insignifiant. Depuis quelques jours, elle agissait par automatisme. Entraînements, patrouilles, tout s'enchainait, et Cœur de Violette ne semblait pas être présente. Elle ne parvenait même pas à aller voir son frère, ou trouver les mots pour rassurer Lueur d'Obscurité.

Elle s'était alors isolée, jusqu'à ce qu'une présence féline arrive. La guerrière crème tourna son regard bleu sombre pour voir Monts et Merveilles. Elle s'était toujours plus ou moins moquée de lui, de sa douceur et de sa timidité. Mais à présent, tout ce qu'elle voyait, c'est un chat venu lui parler alors qu'elle se sentait si seule et si perdue. Après tout, les deux n'étaient pas si différents. Deux chatons de guérisseuses, nés lors du siège de l'Empire.

"- Oui, vas y." Souffla Cœur de Violette en s'écartant un peu pour faire de la place à Monts et Merveilles. "Pourquoi tu es venu jusqu'ici ?" Demanda-t-elle, sans méchanceté ni agressivité, mais plus par curiosité.

Ta conversation avec Linnée Boréale tournait en boucle dans ta tête, tu n'arrivais pas à oublier ses mots dont pourtant la forme s'était effacée pour ne laisser place qu'au sens, si on pouvait vraiment parler de sens. Cela te paraissait incongru, impossible, et pourtant quelque chose au fond de toi te disait qu'ils étaient justes. Cela faisait déjà quelques jours qu'elle t'avait dit qu'elle te pensait amoureuse, depuis que le glas avait sonné, ton coeur était serré, tu étais inquiète, tu évitais Kinkajou Carmin à tout prix, tu n'arrivais pas à l'expliquer mais tu te sentais déconnectée de la réalité, habitée d'un stress excitant alors que ton esprit semblait égaré dans une brume inquiétante. Elle avait raison. Tu le savais. Quand tu voyais le lieutenant, tu oubliais parfois de respirer, tu sentais les battements s'accélérer et le sang circuler plus vite dans tes veines, le chaud te montait au visage et un sentiment de douceur s'emparait de toi. Tu avais envie d'être prêt de lui, sans le toucher, sans le câliner, juste qu'il soit à côté de toi, tu aimais vos conversations, tu aimais le son de sa voix, tu aimais son regard consciencieux, tu aimais qu'il ne comprenne pas vraiment les blagues, tu aimais son sérieux, tu aimais sa force, tu aimais sa dévotion, tu aimais sa grandeur, tu l'aimais. Quelque part, ça t'énervait, tu avais toujours rêvé d'amour mais tu avais l'impression de perdre les manettes de ta vie, sans te laisser déconcentrer du quotidien, une part de ton esprit s'attardait pourtant toujours sur lui, et surtout, tu avais peur qu'il ne pense pas la même chose de toi.

Tu n'étais pas du genre à laisser les choses et le temps prendre possession de toi, tu n'étais pas non plus du genre timide, bien que réservée et privée, si tu avais quelque chose à dire, tu le disais. Ainsi, il était hors de question pour toi de rester dans le doute plus longtemps, il te fallait prendre ton courage à deux pattes. Au mieux, Kinkajou Carmin partageait tes sentiments, au pire c'était un mauvais moment à passer mais tu t'en remettrais, tu t'en remettais toujours. Tu n'avais pas vraiment dormi cette nuit là, tu n'avais cessé de te réveiller, imaginant encore et encore ce que tu lui allais lui dire. Heureusement pour toi, tu l'avais entendu se tirer de son nid à l'aube, tu l'avais suivi et lui avais proposé une ballade matinale, comme les dizaines que vous aviez déjà eu, sans lui dire qu'elle serait peut-être la dernière.

Guidant vos pas, sans vraiment le vouloir, vous vous étiez retrouvés à l'endroit où vous aviez eu votre première vraie conversation, tu te dis que c'était bête, que tu aurais du prendre la parole alors que vous gambadiez encore, que c'était ridicule et niais de se trouver là, mais c'était trop tard. Dans l'horizon lointain, le soleil étirait ses rayons comme un chat qui s'éveillait, une lueur d'or caressait les flancs des montagnes et invitait les habitants des terres à les redécouvrir. Le paysage était aussi beau que la première fois, et pourtant tu n'en profitais pas, il te semblait pouvoir entendre ton coeur battre comme un tambour jusque dans tes oreilles, ta respiration avait du mal à rester calme et tu peinais à dissimuler ta détresse, il fallait que tu te lances. Tes yeux couleur printemps, ou jade pâle, s'égarèrent sur ton compagnon de voyage qui admirait le tableau en silence.

- Kinkajou Carmin, je voulais te parler de quelque chose.

Tu ne savais pas comment lui dire, devais-tu lui jeter ton amour au visage, lui expliquer doucement, ou bien l'interroger ? Te trouverait-il bête ? Peut-être te méprenais-tu, peut-être il n'y avait là qu'une petite amitié, il n'était pas trop tard pour changer d'avis au final.

Le lieutenant sembla se tirer d'un mode lointain, ses yeux de sang mirent quelques secondes à se reconnecter à la réalité quand ils se posèrent sur toi, quelle était donc la source de ses troubles ? Tu espérais qu'il ne craignait pas ce que tu lui allais lui dire, peut-être avait-il déjà constaté les sentiments que tu lui portais et, ne les partageant pas, appréhendant que tu les dises, les rendant réels et impossible à ignorer, ne voulait pas l'entendre. Non. Ça n'était pas le moment de s'inquiéter, il te fallait rester concentrer. Tu ne pus t'empêcher de te dandiner presque imperceptiblement sur une patte puis l'autre, tu voulais fuir ses prunelles et regarder le sol mais tu étais trop fière, alors tu pris une attitude guerrière et te tins bien droite.

- Je... ta voix se brisa un instant, ta respiration s'accélérait, tu sentais une boule énorme se former dans ton coeur, tu avais peur, sommes-nous seulement amis ?

Ça y'est, tu l'avais dit, et le temps sembla s'étirer drastiquement. Les secondes étaient devenues des heures, et les heures de jours, le paysage s'arrêta un instant, les branches des sapins ne dansaient plus au vent, les oiseaux étaient immobiles dans le ciel, les brins d'herbe figés dans leur position, les nuages n'avançaient pas, le soleil avait stoppé son ascension, une araignée accrochée à son fil avait arrêter son déchéance à quelques longueurs de queue du sol, mais tu ne voyais rien de tout ça, tu étais trop concentrée sur le visage de Kinkajou Carmin, attendant sa réponse, pendue à ses babines.

Tu t'étais imaginé mille et une réactions possibles, toutes les choses que le lieutenant pourrait dire ou faire après cette question, mais ce qui ce passait n'en faisait pas partie. Kinkajou Carmin ne dit rien. Pendant plusieurs minutes, il se contenta de te regarder, complètement consterné, sans piper mot. C'était pire que ne pas partager tes sentiments, il ne les comprenait même pas, l'idée que tu étais en train de lui demander s'il t'aimait ne semblait pas s'éveiller dans son esprit. Tu n'avais jamais été aussi gênée, tu ne savais pas quelle tournure faire prendre aux évènements, si tu devais partir, si tu devais redemander, si tu devais expliquer, si tu devais être plus claire, si tu devais faire comme si rien ne s'était passé, tu ne savais pas. Tu étais complètement perdue. Originellement, tu n'étais pas très adroite dans les relations, mais là, c'était encore pire, rien n'avait de sens. Tu baissas les yeux cette fois-ci, cherchant du réconfort sur le sol de la forêt, tu n'en trouvas évidemment pas.

- Tu comprends ce que je demande pas vrai..? marmonnas-tu.

Tu te sentais stupide, tu continuais de creuser alors que le mâle ne semblait te considérer que comme l'une de ses combattantes, tu connaissais son caractère, tu aurais dû t'en douter.

Tu étais troublée, peut-être un peu en colère aussi, pas forcement contre lui, plus contre toi. Kinkajou Carmin était-il incapable d'imaginer de tels sentiments ou simplement de les comprendre ? Il entretenait des liens étroits avec ses enfants, mais jamais avec leur mère, n'avait que peu d'amis, ce qui comptait pour lui, c'était le clan. Peut-être ne s'imaginait-il pas avoir le temps de s'enticher d'une compagne, peut-être n'en voyait-il pas le besoin, mais où cela te laissait, toi, dans tout cela ? Il avait tout de même passé une grande partie de son temps ces dernières lunes en ta compagnie, si vous ne dormiez pas ensemble dans la tanière des guerriers, ton nid n'était pas loin du sien, le matin tu étais une des premières qu'il saluait, le soir une des dernières, ces balades et parties de chasse par dizaine ne voulaient-elle rien dire ? Vos conversations étaient fluides, souvent axées sur le clan, parfois tu lui faisais quelques blagues qu'il ne comprenait pas toujours, il adoptait alors cet air d'incompréhension qu'il avait sur le visage à ce moment là.

- Ce que je veux dire c'est que... je te considère comme bien plus qu'un ami Kinkajou Carmin.

Tu ne pouvais pas être plus claire, enfin si, tu aurais pu. Tu aurais pu lui dire que tu ressentais quelque chose d'incompréhensible et tangible qui t'attirait inlassablement vers lui sans que tu ne comprennes pour quoi, quelque chose de doux et sans mots, quelque chose comme de l'amour.

Tu agitas ton visage en clignant des yeux, tes prunelles rondes comme des soucoupes percées seulement d'un trait noir, alors là, s'en était trop. Ta première réaction fût bien évidemment de l'étonnement qui se muta rapidement en colère. Tu sentis la chaleur de la gêne monter jusqu'à tes joues et tentas de balbutier quelque chose mais rien ne voulut sortir d'entre tes babines. Le lieutenant ne faisait même pas l'effort de rejeter tes sentiments, "d'accord", il prenait l'information, et n'en avait strictement rien à faire, il n'avait même pas la décence de te dire que s'il ne t'aimait pas, il ne t'en considérait pas moins, que vous seriez au moins toujours amis. Tu étais terriblement embarrassée, mais aussi profondément vexée. Quittant ton masque abasourdi, tu pris une mine plus dure.

- Bon. Très bien.

Soudainement, tu fis volte face pour t'enfoncer dans la forêt, museau tendu vers le ciel, alors que ta queue ne pouvait s'empêcher de fouetter l'air, laissant là un Kinkajou Carmin planté comme un abruti, déboussolé de ton attitude. Tu retins les larmes qui montaient, par fierté surement, mais la peine dans ton coeur était bien là, elle aussi.

Doucement, la nuit s'étalait sur le temps. La journée avait été chaude, comme la précédente et sûrement la suivante, le soleil de la saison était écrasant, on ne cherchait plus à en profiter mais bien à s'en cacher à l'ombre d'un tilleul ou d'un chêne. Le clan de la nuit était sûrement la plus chanceuse des quatre tribus, l'eau ruisselait en masse depuis les cimes de montagnes dont les plus hautes ne se découvraient pas de leur manteau blanc, la fraîcheur des sommets était agréable et le vent à l'odeur salé qui venait s'engouffrer entre les pics depuis la mer, rafraichissant. À cette heure bien avancée de la journée, l'astre dans le ciel n'était pas encore tout à fait endormi, la dame lune resplendissait pourtant déjà entre les rares nuages d'or et de rose dans l'azur violacé. Un sentiment de paix semblait planer dans l'air.

Pourtant, toi, tu étais complètement chamboulée. Depuis quelques jours, ton ventre te tiraillait, tu avais l'impression qu'il était tendu et que tes organes se déplaçaient, inquiète, tu t'étais rendu dans l'antre des guérisseuses l'avant-veille. Celle qui t'avait reçue t'avais accueilli avec un grand sourire et t'avais annoncé, toute enjolivée, que tu attendais des chatons. Cette nouvelle qui aurait du te réchauffer le coeur avait eu l'effet d'une bombe et t'avais effrayée. Tu t'étais toujours refusée à être mère un jour, tu n'avais pas la fibre maternelle et offrir le monde à des enfants te terrifiait, en plus de te détacher de tes obligations de guerrière. Tu avais songé à ton apprenti, Nuage de Tigre serait bientôt prêt à recevoir un nouveau nom et tu voulais être celle qui lui offrirait. Finalement, après deux jours à ne pas dormir et à fuir ton compagnon, à dormir dans la tanière des guerriers loin de son antre, tu t'étais décidée à lui parler. Au final, ta vie avait bien changé, peut-être que ça n'était pas une si mauvaise nouvelle. Il était un bon père, tu le savais, et offrir de nouveaux petits au clan était une force, ils deviendraient sans nul doute de grands guerriers.

Tu t'étais dit que le meilleur moyen de lui confesser, c'était de retourner aux origines. La pinède céleste était un peu votre endroit, celui de votre rencontre, de vos balades à deux, de vos secrets, de vos moments volés au temps. L'odeur familière de la sève chaud apaisait ton coeur et ton stress, la danse des ombres entre les épines sur le sol te calmait, oui, c'était le bon endroit.

Pourtant, tu sentais ton coeur battre à la chamade alors qu'il cheminait paisiblement à tes côtés, une excitation nouvelle s'emparait de toi, étrangement. Tu te demandais s'il se doutait de quelque chose, à chaque fois que tu l'avais amené là c'était pour lui avouer un secret. Admirant le paysage, tu t'arrêtas prêt de la falaise sur ce qui semblait être le mirador du monde. Dans la vallée, les couleurs de l'été explosaient comme l'avaient fait celles de l'hiver, les oiseaux striaient le ciel et piquait dans les fleuves scintillants, au loin, on voyait même la mer.

- Cet endroit ne me déçoit jamais, dis-tu sans te détacher du tableau.

Cela ne faisait que quelques jours que Cœur de Violette avait Nuage Chouette pour apprentie, et pourtant, cela lui semblait être depuis une éternité. Chaque entrainement était long, fatiguant, et éprouvant. La jeune chatte semblait tout faire pour être le plus insupportable possible. Alors quand Horizon Déchiré avait demandé à Cœur de Violette d'emmener Nuage Enflammé en entraînement, elle n'avait pu s'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Au moins, l'apprenti redresserait sans doute le niveau de l'entrainement. Et en effet, les trois félins n'avaient même pas eu le temps d'arriver à l'endroit où Cœur de Violette voulait les mener, que Nuage Enflammé s'intéressa à l'entrainement du jour.

"- En effet." Miaula la guerrière à Nuage Enflammé. "Je comptais vous entrainer aux bases de la chasse en équipe." Puis, après un instant de silence, elle se retourna vers Nuage Chouette et cracha : "Mais je crois que certains ici préfèrent la chasse aux tiques, je me trompe ?"

Coeur de Violette souffla un peu, avant de reprendre d'un ton plus calme :

"- Pouvez-vous me dire en quoi la chasse en équipe est très importante ? Et pour quel type de chasse particulier ?"

La question de ton compagnon te perturba sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi, au cours des lunes de son apprentissage, Nuage de Tigre avait finalement apprit une forme de docilité et de respect envers toi, évidemment, l'enfant maudit restait entêté et son sale caractère n'était pas de tout repos, mais tu étais fière du guerrier que ton apprenti deviendrait. Cependant, lâcher prise t'effrayait, tu craignais qu'en quittant sa formation, le chat ne retombe dans ses vieux travers et soit entrainé dans les délires de sa soeur, mais il faudrait bien à un moment. Tu savais qu'il était prêt et de toutes façons, tu devrais bientôt rejoindre la pouponnière, ne pouvant ainsi plus assurer ton rôle de mentor et refusant de le laisser à la charge de quelqu'un d'autre.

Tu poussas un soupire presque silencieux pour chasser tes pensées, avant de tourner ton regard vers ton compagnon, l'amour que tu ressentais pour lui en portant ses enfants était sans égal.

- Il sera bientôt prêt à être guerrier, et puis, je ne pourrais bientôt plus être son mentor alors il faudra qu'il passe son évaluation avant la prochaine lune.

Ton coeur battait à cent mille à l'heure, Étoile Acharnée serait-il heureux de la nouvelle ? Il avait déjà une descendance âgée, avait-il vraiment envie d'endosser à nouveau le rôle de père ?

Ton visage se déchira d'un sourire un peu amusé face à la réaction de ton compagnon ; les saisons défilaient, les vies naissaient et s'envolaient, le temps évoluait, mais certaines choses ne changeaient jamais vraiment. L'esprit rationnel d'Étoile Acharnée en faisait parti, il ne songeait qu'à son clan et aux manières de la servir, son cerveau était tourmenté de patrouilles et de batailles, il ne pensait pas aux milles possibilités devant lui, c'était une des choses qui te plaisait chez lui.

- Parce que je vais devoir rejoindre la pouponnière quelques temps, dis-tu d'une voix que tu voulais douce mais dont un peu de stresse perçait malgré toi.

Tu craignais de ne t'échapper à tes fonctions de guerrière, être une chasseuse et combattante aguerrie te définissait, qu'allais-tu bien pouvoir faire dans cette grotte à la senteur de lait et d'enfance ? Tu espérais que mettre au monde vos enfants ne t'éloignerait pas trop de celui que tu chérissais.

Comme elle s'y attendait, Nuage Enflammé fut le premier à répondre. Bien que sa réponse soit en partie vraie, ce n'était pas vraiment le type de chasse auquel elle s'attendait. Mais sa réponse restait vraie, et Cœur de Violette s'apprêta à répondre quand Nuage Chouette miaula.

La guerrière crème fut grandement surprise que son apprentie donne exactement la bonne réponse, mais elle cacha bien vite la surprise dans ses yeux. Malgré son ton insolent, Nuage Chouette n'en demeurait pas moins une apprentie qui apprenait vite.

"- C'est exactement ça, Nuage Chouette." Miaula Cœur de Violette. "Bravo. Et bravo à toi aussi Nuage Enflammé, en effet, la chasse à plusieurs peut être utile pour des animaux vifs, mais notre spécialité, à nous nuiteux, c'est la chasse à l'aigle."

Cœur de Violette s'arrêta et se tourna vers les deux apprentis, avant de miauler :

"- Mais avant de commencer à chasser un rapace, qui ne pardonne aucune erreur, nous allons nous entraîner sur des proies moins dangereuses. Comment allez vous procéder concrètement pour chasser en équipe tous les deux ?"