Etoile de l'Aube a écrit:

@Lueur d'Obscurité

Berceuse de l'Univers
« Elle ne cadre pas avec le tabealu, comme une touche de couleur dans un film en noir et blanc.  Elle n'appartient pas à ce monde. Pas du tout, ou pas encore ?»

La féline hésita quelques instants, est-ce que la féline était prêt à cela ? Et puis finalement elle hocha la tête, si elle ne réussissait pas, alors elle aurait de quoi apprendre, et si elle réussissait, alors tout le monde serait content.

-Très bien, je te laisse faire alors.

Nuage Ombragé a écrit:

NUAGE OMBRAGÉ

Personne ? Il avait parlé trop vite. Une masse aussi légère d'une plume lui atterit sur les épaules et coupa court à sa tâche. Trop concentré dans son entraînement en solitaire, il ne l'avait remarquée mais Nuage Déchiré était bien là, contre lui. Son parfum et contact le cripèrent comme à son habitude, incapable d'effectuer le moindre mouvement. Les deux apprentis s'étaient considérablement rapprochés depuis ce jour-là et Nuage Ombragé tenait l'apprentie tricolore en forte estime. Elle était l'une des seules avec qui il pouvait s'autoriser à se montrer faible, comme les barrières qu'il s'efforçait à construire chaque jour fondaient comme neige au soleil face à ses magnifiques yeux vairons. Et cette fois-ci, Nuage Ombragé oublia ce qu'il faisait et se laissa entraîné par un élan d'adrénaline, le coeur gonflé par la joie de passer un moment intime avec la minette :
- Tu es sûre ? s'enquit-il dans un grondement amusé.
Il se dressa sur ses pattes arrières et posa celles avant sur un tronc d'arbre avant de commencer à y grimper sans effort jusqu'à la première branche, qui ne se trouvait qu'à quelques longueurs de queue de renard du sol :
- C'est toi qui t'es prise dans mon piège, accroche-toi !

Horizon Déchiré a écrit:

« You were standing there like an angry god
Counting out my sins just to cross them off
Saying that my tongue was too loud to trust
And that my blood couldn't keep you. »
• DRAGON •

Abysse du Dragon recula lorsqu'une crevasse vint serpenter jusqu'à lui dans un léger craquement sonore ; redressant une patte sans comprendre, il releva son regard vairon vers sa mère et la contempla d'un air hébété. "Papa... ?". Ses mots résonnaient au fond de lui, douloureusement, éveillant une culpabilité dont il n'avait pas vraiment conscience, ainsi qu'une souffrance fulgurante qui le fit tressaillir. Ses entrailles se tordaient, hurlant leur désespoir de l'avoir vu échouer à la sauver. Dans un éclair de lucidité, le guerrier songea un bref instant qu'il n'aurait rien pu faire à l'époque, du haut de ses deux lunes, mais cette considération concrète fut balayée par un souffle ombrageux et le regret le submergea. Il l'avait abandonnée. Elle était perdue par sa faute. Le matou sombre voulut formuler quelques mots d'excuse, son regard brillant d'émotion, mais il avait la gorge sèche et aucun son ne sortit lorsqu'il ouvrit la gueule pour lui partager l'étendue de ses remords. Il ne parvenait pas à mettre de mots sur les démons qui l'habitaient. Des souvenirs se succédaient dans la brume de son esprit, mais trop flous, trop lointains pour qu'il ne pût les distinguer. Égaré, Gouffre fit encore quelques pas en arrière et plaqua ses oreilles contre son crâne.

-Non, non… marmonna-t-il finalement au prix d'un effort monumental.

C'était lui son fils. C'était elle qui aurait dû veiller sur lui et le protéger de l'Empire, du Clan de la Nuit, de Kinkajou Carmin. Alors pourquoi l'horrible sentiment d'avoir failli à sa tâche en la laissant mourir lui collait-il à la peau ?

-Je ne suis pas ton père, articula-t-il alors entre ses crocs, cette phrase lui déchirant le cœur sans qu'il n'en comprît la raison. Je… je cherchais Ardoise.

Horizon Déchiré a écrit:

« Fight like you'll never die
Fight to stay alive
Fight to raise the crown
Fight to take them down. »
NUAGE MORDANT
ft. Neige Sibylline

L'idée d'une chasse à l'aigle ravissait Nuage Mordant, qui sentait la hâte et la fierté fourmiller dans ses pattes : son mentor devait le juger désormais suffisamment expérimenté pour lui enseigner cette technique particulièrement dangereuse, et difficile. Suivant donc Neige Sibylline en maîtrisant cependant son excitation, tâchant de se concentrer sur l'épreuve qui l'attendait, il répondit d'une voix sérieuse lorsqu'elle lui demanda ce dont il se souvenait de la chasse à l'aigle :

-Il s'agit d'une chasse qui se pratique à plusieurs, car un aigle est un grand prédateur. Il faut rester à l'affût longtemps et attendre de le voir piquer pour attraper une proie avant de l'attaquer.

C'était ce qu'il savait de ce type de traque, mais les détails concernant la technique lui échappaient. Réfléchissant rapidement, il ajouta par déduction :

-Je suppose que l'on doit immobiliser ses ailes pour éviter qu'il ne s'envole, d'où le besoin d'être à plusieurs.

Nuage Scindé a écrit:

@"Horizon Déchiré"

Je ne suis pas ton père.

Je ne suis pas ton père ?
L’horreur s’abattit sur la féline tigrée comme la foudre déchirant le ciel, craquelant son cœur aussi profondément que l’abîme qui séparait les deux chats. Puis le désarroi, le temps d’une fraction de seconde, avant que la colère ne comble l’entaille. Ne voyait-il donc pas ? Qu’elle avait essayé ? Toute sa vie, elle avait tenté d’être sa fille, digne et fière. Toute sa vie, elle s’était déchirée à chercher à être quelqu’un qu’elle ne pouvait plus être. La fille d’Éveil du Dragon et Étoile de Silex, farouche, conquérante, et noble malgré tout. Ce qui bouillonnait en elle, c’était sa colère à lui. Une colère qui lui appartenait corps et âme, car elle était née le jour de sa mort.

Je suis ta fille ! Bon sang, que tu le veuilles ou non, je suis ta fille !

Ses oreilles s’étaient plaquées contre son crâne et un son grave, râpeux, cassant s’échappa du fond de sa gorge, tandis que, le poil gonflé, Nuée Ardente manqua de se précipiter vers l’avant. Cependant, quelque chose dans le regard du matou brisa la résolution de la féline. Un doute, une confusion, une angoisse. Ce n’était pas Éveil du Dragon qui se trouvait là, devant elle, fuyant, hésitant. Il ne s’agissait pas là du père qu’elle connaissait. Mais d’un chaton égaré.

« Tu cherchais Ardoise ? »

L’instant de lucidité qui avait traversé l’esprit de la défunte se métamorphosa en une évidence. Dragon…Le sang qui coulait dans ses veines, mais également dans les siennes. Qui venait engorger ce cœur battant furieusement dans cette poitrine mouchetée. Lui donnant vie à nouveau.

« …Petit Dragon. », souffla-t-elle.

Les poils de son échine se laissèrent tomber sur sa nuque, et abasourdie, Basalte s’approcha lentement de la crevasse, son cou venant s’étendre au-dessus du vide, le museau à l’air.

« Bien sûr. Tu es mon fils. Mais tu es aussi bien plus que tu ne le crois, Abysse du Dragon. »

Sa voix ne trembla pas et, redressant son poitrail, Nuée Ardente contempla calmement le félin qui se tenait dans la brume, les contours de son être semblant se fondre dans les nuages.

« You were standing there like an angry god
Counting out my sins just to cross them off
Saying that my tongue was too loud to trust
And that my blood couldn't keep you. »
• DRAGON •

Il n’y avait plus de place pour le doute, la vérité se révélant devant ses yeux, sous la lumière limpide de cette lune défunte. Un instant, un détail, comme une goutte se décomposant soudainement en une multitude d’atomes, s’était morcelé en une multitude de fils autour d’elle, reliant tout dans un seul et unique tableau. Et en son centre se trouvait son fils.
Peu importait la souffrance qui avait été la sienne, peu importaient les horreurs qu’elle avait pu commettre, peu importait cette vie qu’elle avait vécue, réduite à un goût fade de charbon, si ce n’était pour l’existence de ses enfants. C’était lui qui parviendrait finalement à y donner sens. Celui qui était à la fois père et fils, à la fois l’origine et la fin.
À la fois guide et serviteur, elle serait son bouclier, la tisseuse dans l’ombre, œuvrant pour lui et uniquement pour lui. Un sourire serein empli de détermination se dessina sur ses babines, tandis qu’en elle, un feu ancien s’était relevé de ses cendres. Il brûlait dans sa poitrine telle une flamme nouvelle, venant raviver sa voix grave, l’animant de la chaleur des braises crépitantes.

« Ce qui t’attend ? Oh, mon fils, je ne peux pas te révéler quelle destinée t’est réservée, sans quoi tu dévieras de ton chemin. Mais sache qu’en toi vit une force, ancienne et puissante, qui t’as été accordée par le sang de tes aïeux. Une faim, un désir qui te nourrit, te pousse et te soulève. Tu es Abysse du Dragon, mais également un autre, qui fait partie de toi, est toi. Tu dois sentir, profondément, que je ne te mens pas. Tous les sacrifices, les périls qui se sont dressés sur ta voie, tout ce que j’ai fait, même sans le savoir, était inévitable pour que tu puisses accomplir ton destin. »