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La Forêt Enflammée

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Etoile de l'Aube
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Etoile de l'Aube


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MessageSujet: La Forêt Enflammée La Forêt Enflammée Icon_minitimeJeu 1 Avr - 18:13

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Nuage Tacheté
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MessageSujet: Re: La Forêt Enflammée La Forêt Enflammée Icon_minitimeMar 2 Mai - 19:45

Lucifer, Forêt Noire, Fureur des Érinyes, Griffe du Crépuscule, Nuée Ardente, Sacrilège des Abysses et Écume de l'Atlantide.

Elle était comme une nymphe s'extirpant de l'eau dans un halo angélique, on aurait pu croire que des perles d'argent brillant coulaient tout le long de son corps dans un carillonnement enivrant. Elle était dotée d'une grâce qui ne cesserait jamais de te couper le souffle, comme un cygne dont les plumes fendent l'air en silence, chaque mouvement qu'elle effectuait était une valse hypnotisante. Pas une seule tache ne maculait la neige albuginée qui l'enveloppait comme de la brume de la tête au pied, pas une sauf peut-être celles sur son visage. Sa petite truffe si délicate, comme un bourgeon de rose sur laquelle tu adorais tant presser la tienne, et ses yeux, ô ses yeux auxquels tu aurais tout donné. Il y en avait un duquel perçaient des stalactites, elles dominaient un monde hivernal figé à jamais, l'autre était aussi dur que la pierre à laquelle il avait volé sa couleur. Même là, allongée et haletante, épuisée par son effort, elle était belle, si belle.
 « Toi petite chatte, tu t'appelles dès à présent Cerise, enfin Petite Cerise, j'espère que tu seras capable d'aller loin, et n'écoute jamais autre chose que ton instinct. »
Sa voix était comme un glas à tes oreilles, elle t'hypnotisait et te faisait ressentir une vague d'amour à chaque fois qu'elle s'échappait d'entre ses côtes. Alors qu'elle nommait votre première née d'un coup de langue, tu te disais que tu étais amoureux, tant amoureux. Un amour brûlant, qui t'avais attrapé et ne voulait plus te lâcher, tu l'aimais tant que quand tu la regardais tu avais envie de pleurer, tu ne savais pas l'expliquer. Il était aussi rouge que le fruit d'après lequel était nommée ton ainée.
« Jeune mâle, j'espère que tu te montreras digne du sang qui coule dans tes veines et deviendra un jour l'un des plus grand comba... guerrier que notre monde ait connu. Ton nom est Petite Corneille, en espérant qu'il se transforme un jour en un vrai nom de grand chat. »
Le sang qui coulait dans ses veines était celui de l'union d'une passion interminable, même après la mort tu savais que vous continueriez d'entretenir les ardeurs qui vous avaient rapproché des lunes avant. Le second de tes enfants serait en effet un grand guerrier, tu le regarderais grandir main dans la main avec ta bien-aimée et tu le savais, car rien ne vous séparerait jamais
« Petit Mythe, soit fort, je suis sûre que tu peux survivre pour devenir un jour ma fierté, et éventuellement celle de ton père, peut-être même du reste de la famille. Garde espoir, tu réussiras j'en suis certaine. »

Le dernier était en fait le premier, mais sa minuscule taille et sa faiblesse malgré son pelage de l'un des plus grand prédateur laissait croire le contraire. Alors que le guérisseur l'arrachait à ta compagne, tu te précipitas vers elle, ton front se colla contre le sien doucement. Elle était brûlante, et toi aussi. Vos chaleurs corporelles s'embrassaient voluptueusement et tes yeux se fermèrent pour profiter de l'instant. Tu aurais voulu rester comme ça toute ta vie.
« Tu aurais voulu oui, mais tu as choisi un autre chemin, mon amour. »
Quand tu offris à nouveau ton regard au monde, ils étaient loin de toi. Les trois chatons maintenant grands marchait à côté de leur mère en riant, tu ne pouvais pas les entendre. Tu courras derrière eux, à toute vitesse, mais plus tu t'approchais plus ils s'éloignaient. Tes poumons étaient à feu et à sang, tu n'arrivais plus à respirer, bientôt, ils disparaitraient. Tu avais beau crier leurs noms, c'est comme si tu n'existais pas. Et enfin, la forêt les avala, sans un au revoir.


Lucifer s'éveilla en sursaut dans le noir. Un jour, sa mère lui avait dit que l'éternel était un mirage, mais que devait-il faire si le mirage était devenu éternel ? Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, peut-être seulement quelques lunes, peut-être des milliers, il ne pouvait pas le deviner. Le temps passait et s'étendait, autant qu'il s'arrêtait et se figeait. Comme une araignée, ses huit pattes l'avaient doucement attrapé, lui faisant croire à la facilité avant de l'enfermer dans un cocon de toile étouffant. La nuit n'existait pas, et pourtant elle était partout. Il avait oublié la sensation du soleil sur son corps, la joie qu'amenait le retour du printemps, la lumière en elle-même. Car le soleil dans le ciel noir de la forêt sombre n'avait jamais trouvé sa place, ou peut-être était il là, mais sa mort était couverte de voluptés de fumée noire qui ne partait jamais. Lui ou une copie sombre devait être quelque part car la chaleur était insoutenable, toute la journée elle dévorait dans son pelage brun pâle, suintait tout le long de ses rayures et mouillait son pelage de transpiration salée. D'autres jours encore, ou peut-être était-ce à d'autres endroits, le froid le mordait de la pointe des pattes jusqu'à celle des oreilles et de la queue. L'ancien dit Plaisir Luciférien avait toujours faim, mais ne pouvait jamais mourir. Il avait toujours soif, il rêvait parfois de laper une flaque d'eau isolée, mais ne pouvait pas, il n'en mourait pas non plus.

Chaque jour qui passait, s'ils existaient vraiment, il pensait à sa belle. Il la savait elle aussi éteinte des terres vivantes car elle était venue lui dire au revoir. Certaines fois c'était encore cet amour oublié d'antan qui résonnait dans son coeur, parfois c'était la colère. Lucifer comprenait que le clan des étoiles fût un bien meilleur endroit pour arpenter l'éternité, là-bas, le printemps devait être infini. Il s'imaginait des arbres avec de jolies fleurs de partout, une pluie de pétale constante, des lacs sans fin, des tanières garnies et chaleureuses. Alors oui, il comprenait son choix. Mais il était en colère contre son gré. Elle aurait pu rester avec lui, les enfers les plus flamboyants auraient été doux en sa compagnie. Et puis il y avait leurs enfants, il aimait croire que c'était eux qui avaient fait basculer sa décision, qu'elle serait restée s'ils n'étaient jamais nés, que ça n'était pas une question de petit confort personnel. Il avait passé et repassé leurs moments ensemble en boucle dans sa tête, le souvenir commençait à s'effacer et le rendait fou, il ne voulait pas l'oublier, il ne pouvait pas l'oublier. Pourtant, en dehors de ses rêves qui se transformaient en cauchemars, Lucifer ne pouvait plus l'entendre. Il commençait à abandonner le visage de ses petits contre sa volonté, il se meurtrissait pour s'en rappeler. Le félon pensait parfois que dans des millions de lunes, il ne serait plus qu'un fantôme, une créature errante n'ayant jamais vécu.

Il marchait beaucoup pour ne pas s'annihiler, il avait arpenté des champs à l'herbe orange et sèche, où aucun arbre ne poussait, baignant dans le gris infini, découvert des sources où l'eau était si froide qu'on ne pouvait pas la boire, s'était promené dans des bois où le brouillard serpentait entre les branches mortes comme un prédateur lent et discret, avait marché sur une route où partout volait la cendre, s'était entaillé les pattes sur des sommets montagneux déserts, enfoncé dans des marécages noirs prêts à l'engloutir, et avait cheminé pendant des lunes entre des collines de neige noire. Cette fois-ci, une forêt se dressait autour de lui. La lumière était celle d'un incendie interminable, les flammes ne s'excentraient pas, mais ne cessaient pas de brûler pour autant. Les squelettes d'arbres carbonisés se dressaient comme des mains prêtes à saisir ceux qui oseraient s'y aventurer. Lucifer s'en fichait, il n'avait plus rien à perdre et son immortalité était une damnation sans fin possible. Il pénétra l'endroit sans ralentir ou sans accélérer, son regard pomme vide. Quand tout changea.

De derrière un cadavre végétal, s'était extirpée une ombre inconnue. Le mâle le regardait de deux yeux orange tout aussi éteint que les sien. La couleur de son pelage était très similaire à la sienne, peut-être un peu plus clair. Si le brun foncé avait choisi de balafré tout le corps de Lucifer, c'est seulement son visage et sa queue qui y avait eu le droit comme à une cicatrice. Il n'avait pas l'odeur du clan de l'aube, pas plus que celle de la nuit, encore moins du crépuscule, mais n'était pas non plus un solitaire ou un chat de bipèdes. Qui était l'inconnu à la senteur nouvelle, d'où venait-il, pourquoi était-il là, était-il mort avant lui, comment, quand ça, pourquoi ? Tant de questions s'entrechoquaient dans l'esprit du guerrier déchu, il n'avait pas vu un chat en chaire et en os depuis si longtemps il croyait presque à une hallucination. Comme il l'aurait fait il y a des années, Lucifer s'assit et bomba le poitrail.

- Salutations, je suis Lucifer, anciennement Plaisir Luciférien.

Enfin, la fin.
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MessageSujet: Re: La Forêt Enflammée La Forêt Enflammée Icon_minitimeSam 13 Mai - 21:28

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Ô mes petits, mes tout petits, quel est ce monde qui attend ? Quel est cette abomination dans laquelle vous grandirez ?
Respirez mes petits, le monde sera bientôt purifié de ces monstres qui noircissent les âmes et la terre sur laquelle vos petites pattes frêles vont marcher.
Mes petits, mes chers petits, j'ai une histoire à raconter, celle de la vengeance, celle du bien contre le mal, celle qui nous est tous exempté de réaliser : le voeux de nos ancêtres. Ils m'ont choisis. Et ils vous choisiront après moi. Vous verrez, vous serez les fidèles gardiens de ma dévotion et de ma pureté. Votre destin sera un bel avenir.
cette histoire, elle commence des lunes avant votre venu au monde, elle conte les aventures d'un solitaire devenu chef. Elle conte l'histoire de notre famille. Il était grand et respecté ce chef, il était droit, fier, et donnait dans le regard des autres un certaine résilience. Tous lui faisait confiance. Pourtant, il a trahi son clan en laissant la folie s'installer, et son fils après lui à trahi son clan lui aussi. Mais vous savez, le clan des étoiles est juste et il donne une seconde chance à ceux qui le mérite réellement. Alors, ils me l'ont demandé, moi, fille de sang-mêlé, ils m'ont montré la voie vers la rédemption.
Voilà ce que je fais, voilà ce que je suis, je répare les erreurs de ma famille, je corrige les fautes des autres, j'empêche la souffrance et la trahison.
Mes tout petits, c'est pour vous je fais tout cela, seulement pour vous. Vous avez le droit de connaitre ce qu'est la véritable vie qui incombe un clan. C'est pour cela que, quel que soit le monde que je vous offre, je vous assure, la mort n'est pas plus douce que cette vie, mais elle est définitive au moins. Regardez mes enfants, ce soir, le monde devient un peu plus pure pour vous.


Ecume de l'Atlantide s'arrêta un instant, observant autour d'elle avant d'envoyer sa patte, toute griffe dehors, dans l'herbe fané au sol dans un feulement de rage.

Mes petits, mes tout petit. Le monde sera une paix éternel pour vous tant que le vœux du clan des étoiles sera respecté.

Elle fit alors volte face, s'attendant presque à voir Fracas du Dragon apparaitre devant ses yeux. Mais elle était seule, toujours seule. C'était une sensation qui lui était encore étrange, comme si elle se réveillerait un beau jour du cauchemar dans lequel ses ancêtres l'avaient enfermés. Pourtant, elle avait suivit leurs voix, elle les avaient laissé là guider. Et c'était ainsi qu'ils là remercier, en là condamnant à une errance solitaire éternelle.

e reviendrais mes petits, toujours, je serai là pour réparer les fautes commises. Je vous le promet.

Elle ne sut pas réellement combien de temps elle avait passé à marcher, quelques heures, quelques jours, peu importait, mais elle l'avait vue, cette forêt semblant aussi embrasé que son âme.
Sa punition avait sans doute pour but d'apaiser les démons, d'oublier la colère, de se rendre compte de ses erreurs, mais chez Ecume de l'Atlantide, cela avait eu effet inverse. La rancoeur avait laissé place à une rage intense et bouillonnante, elle attendait cet instant où par n'importe quel moyen, elle parviendrait à se venger. Alors elle s'avança vers ce lieu qui luisait déjà dans son regard et, lorsqu'elle aperçut deux silhouettes, elle pensa un instant qu'elle se les imaginait, mais le plus proche parla, et, bien qu'elle n'entendit que la fin de sa phrase, elle comprit presque immédiatement. Ils étaient bien là, debout et "vivant" si elle pouvait dire.

-Salutation. Miaula-t-elle en les rejoignant sans hésitation. Le premier avait une odeur bien trop ténu pour qu'elle reconnaisse de quel clan il venait, le second en revanche... Un zénithien. Elle eu presque envie de rire à cette idée. Cette tribu, faible, innocente et pacifique comptait dans ses rangs un meurtrier... Elle ne fit pourtant aucune reflexion. Je suis Ecume de l'Atlantide.
Mes enfants, mes si petits enfants, là voilà notre vengeance, là voilà notre rédemption.

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MessageSujet: Re: La Forêt Enflammée La Forêt Enflammée Icon_minitimeJeu 1 Juin - 22:21




N U A G E
D E
L O U V E

&

M E N A C E
D'
O R A G E




abandon your humanity
it has no value
neither for us nor for them




La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bb Et l’orage gronde, l’orage menace. Il déchire le ciel, brusque la nuit de sa lumière, vole de leur superbe aux étoiles. L’orage s’impose sans même avoir à atteindre sa cible. Il vole toute la fraîcheur d’une soirée, couve comme une menace tapis derrière les montagnes, étouffe et meurtrie les moins courageux.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbEt quand l’orage touche… L’orage est inarrêtable. Il brûle le ciel, brûle la forêt. Il ne s’arrête jamais et son grondement se cache alors parmi les flammes. Ses éclairs se confondent au milieu de langues incandescentes. La destruction pure.


La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbMenace d’Orage aimait ce chaos. Il aimait que son nom implique un temps incertain, une seconde suspendue avant que l’orage ne se déverse. Avant qu’il ne détruise tout. Car toujours, les émotions du félin s’étaient ainsi résumées : un fil de funambule sur lequel Orage tentait de garder l’équilibre. Un instant de silence lourd, comme une gorge entravée de colère, avant qu’un feu d’émotions brutes ne se déversent dans sa poitrine. Avant que l’incendie ne se déversât sur les autres, car il était trop brûlant pour qu’Orage parvienne à le garder pour lui.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbLa forêt enflammée résonnait de manière particulière en lui. Un écho de ses propres désirs, l’extériorisation de ses émotions. Une vague odeur de brûlait pullulait l’air, une odeur de haine et de mort. Une odeur de colère assouvie. Le ciel, aussi, flambait en nuances de rouges et d’oranges, tellement plus beau que le ciel bleu, éternel, répétitif, de leur territoire. Celui là ressemblait à une aube sanglante, une marée porteuse de mauvais présages. Porteuse d’orage.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbFureur des Erinyes l’avait si souvent invité dans la forêt sombre que le terrien commençait à connaître cet obscur territoire par cœur. A chaque fois, c’était comme s’il respirait un peu mieux. Orage se sentait à sa place parmi les autres, parmi tous ces félins en colère, comme lui. Il travaillait pour devenir meilleur, pour se venger. Pour ne plus être qu’une Menace d’Orage. Margay Solaire devait le savoir. Un jour, il serait beaucoup plus que ça. Un déferlement orageux. La fureur de tous ceux que les clans avaient brisé. Un jour, il n’y aurait plus de colère en lui tant il aurait détruit le monde. Il mourrait probablement dans la foulée, heureux ou brisé.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbDans sa lutte, Menace d’Orage ne croyait pas en la rédemption. Il ne croyait pas vraiment à la victoire. Bien sûr, une partie de lui se battait pour réaliser ses rêves. Bien sûr, une partie de lui s’imaginait tous les soirs victorieux. Mais le zénith saurait-il faire le poids face à trois clans ? L’Empire était tombé. Mais l’Empire n’avait pas la forêt sombre à ses côtés, soufflaient une multitude de voix errantes. Combien des siens se retrouvaient ici la nuit ? Combien des siens suaient à la tâche ? Combien des siens haïssaient les clans avec une telle intensité ?
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbMenace d’Orage en connaissait peu, même si les rangs de son côté se remplissait. Orage n’était plus seul, depuis que Fureur des Erinyes l’avait rencontré. Et tous les jours, il œuvrait pour que ses compagnons réalisent la menace qui planait sur leurs frontières. Les enfants d’Eubora grandiraient dans cette colère, ils deviendraient des apprentis fiables, conscients de la dureté de leur monde, de la haine dont les clans suintaient. Ils seraient placés entre deux bonnes pattes, certifiait son obscure mentore. De bonnes pattes qui fouleraient ces mêmes terres que lui. En quelque sorte, son royaume.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbLe terrien respira à plein poumon cet air vicié par le feu. La première fois, une quinte de toux l’avait ébranlé. Désormais, il savourait cette odeur de maison. Ici, son pelage crème et gris s’auréolait d’orange sombre, mais ses yeux d’ambres perçaient la noirceur comme deux étoiles arrachées des enfers. Ils se tournèrent brusquement dans une direction, au milieu des arbres, laissant une traînée de lumière dorée. Deux crocs étincelants furent dévoilés par ses babines retroussées. Les murmures avaient changé. Ils ne lui racontaient plus diverses morbides histoires. Ils ne susurraient plus leurs désirs scabreux. Les funèbres mélodies s’étaient tues un instant avant de reprendre de plus belle.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbQui est-ce ? Qui est-elle ? Nous entend-elle .. ? Elle est jeune… Prometteuse ? Plus jeune qu’Orage à son arrivée. Elle est belle.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbViens ici, minette… Nous ne te ferons aucun mal ! Tu pourrais simplement nous écouter. Cela fait si longtemps que personne ne nous écoute… J’ai de jolis mensonges à te narrer. Les chants de nos guerriers noirs.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbQue fait-elle ici ? Qui l’a amenée ? A-t-elle trouvé la route toute seule ? Mais comment ? La fille d’une hordienne ! Vive l’Empire !
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbMenace d’Orage n’avait rien à faire de leur rumeur semblable à une vague grondante. Elle les avait stoppés dans leur nénie, dans leurs lamentations. Il en voulait à cette inconnue d’avoir rompu le calme étrange de ces lieux.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bb « Tu es nouvelle sur ces terres. »
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbEtait-ce Fureur des Erinyes qui l’avait guidée à lui ? Il n’en serait pas surpris. Pour apaiser sa colère ? Qu’il se défoule sur une clanique ? Pour qu’il la tue, mettant en œuvre leur vengeance ?
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbLes pattes de la féline apparurent avant son museau. Ombre parmi les ombres, elle leva le même regard que lui. Deux perles dorées, dures, méfiantes. Elle avait l’air si… fière. Encore petite, mais elle grandirait vite, prendrait en épaules pour satisfaire la taille d’une combattante émérite. Dangereuse. Sa stature ne trompait pas et même la fumée de la forêt n’était pas suffisante pour cacher son odeur. Une forte similaire à cette traître d’Horizon Déchiré. Le clan de la nuit.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bbHaut sur pattes, Menace d’Orage quitta le creux de l’arbre où il regardait jusqu’alors le ciel embrasé en écoutant les plaintes des défunts guerriers. La colère monta par vagues de chaleurs entre ses griffes. Une lueur dangereuse émergea de ses prunelles.
La Forêt Enflammée Alin-a-4b4f0bb « Et tu viens du clan de la nuit, gronda-t-il. Que fais-tu ici nuiteuse ? Ces terres ne sont pas dignes de tes précieuses origines. »
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MessageSujet: Re: La Forêt Enflammée La Forêt Enflammée Icon_minitimeHier à 15:58

L o u v e

Il n’y aurait jamais de lendemain,
Nul avenir dans ce puits éternel
Rien que des flammes et l’éternité de la solitude


@Apollon



Rien ne semblait vouloir lui donner tort dans cette existence où elle commençait à se déliter. Ses contours s’étiolaient comme une goutte de sang tombée dans l’eau : par volutes, Nuage de Louve sentait parfois ses pensées et ses émotions arrachées à elle, se distordant autour de son corps sans plus vraiment y coller. Elle avait connu des moments d’absence depuis le décès de Douceur du Styx, aggravés au départ de Petit Renard et Petit Léopard ; son esprit se disloquait hors de sa portée, perdu dans le temps, vagabondant de ses propres pattes sur des terres où elle n’arrivait jamais à revenir consciemment. Elle se dissociait, sans peur et sans effort, sans qu’un événement particulier ne se passe -simplement lorsque l’ennui s’abattait. Il lui fallait sans cesse lutter depuis sa naissance : contre les autres et contre elle-même. Si elle voulait rester maîtresse de ses pensées, elle devait batailler contre l’évasion et se concentrer, forcer son cerveau à réfléchir. Et puis, fatiguant, elle finissait par baisser sa garde et ce qui avait été contenu jusqu’ici se mettait à fuir par le biais d’une foultitude de failles, grossies à mesure que le débit de son esprit s’écoulait. Il se mettait à gronder en-dehors d’elle, torrent en fusion, et mettait parfois quelques secondes à se rassembler -parfois plusieurs minutes.

La jeune chatte crut à une errance lorsqu’elle revint à elle, mais l’odeur de bois brûlé manqua d’abord de la faire paniquer. Le cœur battant, elle chercha de vue des mouvements et signes de ce qui se passait, et en constatant l’absence totale de félin.e.s autour d’elle, Nuage de Louve finit par réfléchir par elle-même en se croyant seule contre l’incendie. Mais en observant plus attentivement, les indices apparurent : il ne faisait pas chaud. Il n’y avait pas un bruit. Il n’y avait aucune odeur de fauve. Rien que celle, étouffante, de l’écorce calcinée, du bois réduit en cendres, des feuilles crépitantes encore. Pourtant, aucune flamme dressée véritablement devant elle…
Alors elle comprit.

La Forêt Sombre.

Son deuxième voyage en ces terres nocturnes hostiles à la lumière et le réconfort. En découvrant à quel point ces lieux brûlaient d’un feu invisible mais éternel, Nuage de Louve fit le parallèle avec les monts enneigés où elle avait rencontré Nuée Ardente : à leur façon, l’épais manteau blanc embrumé comme la forêt plongée dans les lueurs ardentes étaient des prisons où nageaient les âmes égarées. Seules, très probablement. Des reflets d’émotions, peut-être même des fragments de vie et d’instants décisifs incarnés dans ces paysages torturés. Elle se mit à marcher, sans réel but, cette fois avec le sentiment étrange d’être en terrain familier -loin d’être amical, mais elle y avait rencontré un esprit et était persuadée que, si elle était là de nouveau, ce devait être parce que, comme Nuée Ardente le lui avait expliqué, son esprit voulait venir ici. La même question revint : « qu’est-ce qu’il vient y chercher ? » et encore aujourd’hui, la réponse lui manquait. C’était comme nager dans l’eau sans voir le fond : elle savait le faire, il fallait traverser, mais tout ce qui était susceptible d’arriver pendant la traversée la prendrait par surprise, arrivant sans être vu.

Ce fut le cas de la silhouette qui immergea du paysage incendiaire alors qu’elle en faisait jusqu’ici partie : l’instant d’avant invisible encore, elle se mit à brûler devant Nuage de Louve, gorgée d’une colère bouillonnante. L’apprentie sursauta et se mit aussitôt sur la défensive : elle s’attendait à revoir Nuée Ardente et sa robe d’étincelles et de craquements de lave, mais le félin devant elle n’avait rien à voir avec la défunte ténébreuse. Il s’agissait d’un jeune mâle, moins gros mais bien plus agressif (ses crocs et ses griffes en témoignait). Sa fourrure paraissait avoir roussi du même feu que les lieux, lui donnant les mêmes teintes orangées et vives, l’ombrant des mêmes ombres. Des prunelles de braise, à la clouer au sol si elle n’avait pas rencontrée Nuée Ardente un jour. S’il ne l’avait pas rabrouée comme il le fit, avec une hargne méprisante, et n’avait pas senti aussi fort, Nuage de Louve aurait été certaine qu’il s’agissait d’un esprit ; mais l’absence de… surnaturel autour de lui donnait plutôt l’impression qu’il avait vécu ici et non péri ici. La sensation était subtile mais suffisamment criante pour que l’apprentie doute. Dévisageant le matou sans se démonter, et sortant les griffes en réponse pour lui signifier qu’elle était prête à se battre contre lui, et cracha à ses paroles. C’était tellement bizarre d’être appelée « nuiteuse » avec le ton d’une insulte… ! Toute sa courte vie, elle n’avait jamais réussi à appartenir à ce Clan et voilà qu’avec sa seule odeur, ce chat la réduisait à son appartenance. Comme s’il n’y avait pas autre chose à chercher. Comme si cela disait tout d’elle… Et cela la mit en rogne, déclenchant un drôle de déclic. Je ne suis pas une nuiteuse ! S’entendit-elle enrager en son for, incapable de se reconnaître dans ce qu’il décrivait.

« Je suis une clé, un passage vers le Clan de la Nuit, mais pas une nuiteuse, » rétorqua Nuage de Louve en martelant ses derniers mots à crocs découverts.

Elle réalisait l’odeur de cet inconnu maintenant qu’elle se concentrait sur lui plutôt que sur la Forêt Sombre. L’hypothèse qu’il n’en était pas un membre mort se renforçait : il empestait comme sur une frontière très spécifique que Puissance du Berserk lui avait faite découvrir.

« Je te retourne ta question : que vient faire un chat du Zénith ici ? On vous dit pacifistes, pas le genre à fréquenter ces terres. »
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