C'était une magnifique journée de la Saison des Feuilles vertes. Un ciel dégagé à perte de vue, aucuns nuages pour assombrir les cieux. Tôt ce matin, avant que la chaleur insoutenable s'installe, la minette était partie cueillir quelques plantes en dehors du camp. Le clapotis de l'eau, le délicat bruissement des herbes, le roulement des petits cailloux sous ses pattes, que de sons dont ses délicates oreilles se délectaient. De retour à son foyer, elle fit une brève halte chez son mentor pour y déposer sa cueillette et commença à faire une petite tournée des tanières. Ses pas la conduisent en premier lieu chez les Anciens.  La demoiselle prit des nouvelles de ses anciens guerriers à la retraite, écoutant leurs récits, leurs plaintes de petites douleurs par-ci et par-là. Quelques temps plus tard, la minette put quitter ses vétérans et se dirigea vers la Pouponnière, endroit qu'elle avait quitter depuis peu. Comme elle avait fait précédemment, elle s'enquiert de la santé des reines, s'assurant que chacune avait tout ce qui lui fallait et que toutes les petites boules de poils aillent bien.
Ce fut un matin fort chargé pour la féline à la splendide robe qui n'avait toujours pas réussit à prendre le temps de boire et encore moins de manger. La minette commença lentement à revenir vers l'antre de son mentor quand elle remarqua la lieutenante entrain d'apprécier une proie qui semblait fort juteuse. Sans s'en rendre compte, un discret filet de bave coula de la gueule de l'apprentie. Maladroitement, elle s'empressa de l'essuyer en jetant un regard autour d'elle, en espérant que personne ne l'est vu. Lorsque la minette noir lui fit signe de s'approcher, l'apprentie s'empressa de la rejoindre, la tête baisser en signe de respect. D'une voix pleine d'entrain, elle lui fit ses salutations :
«Bien le bonjour, Beauté Obscure! N'est-ce pas une merveilleuse journée ?»
Suite à ses paroles, la jeune demoiselle se coucha aux côtés de son aînée, la tête tournée vers elle, les oreilles bien redressée. Malheureusement pour elle, un long gargouillis vint de son estomac. Surprise, elle en écarquilla légèrement les yeux et souhaitait de tout son être que son interlocutrice ne l'est pas attendu.

Toujours allongée au côté de La minette noire répondit d'un hochement de tête et enchaîna la discussion :
« Oui, une très bonne journée pour la chasse ! Comment se passe ton apprentissage ? »
Pensive, la féline aux yeux jaunes plissa les paupières. Elle avait à peine commencer sa formation, apprenant lentement, mais sûrement les innombrables herbes médicinales. Par-contre, pour ce qui était des tâches quotidiennes elle n'avait aucun mal à les réaliser, prenant même du plaisir à les faire. Comme à son habitude, l'apprentie lui répondit avec un sourire au visage :
« Extrêmement bien! Il y a tant de choses à assimiler, mais j'y prends un immense plaisir. »
L'aînée semblait être légèrement amusée de la situation et, tout en passant le lièvre, elle enchaîna :
« Tiens, j'imagine que tu n'as pas eut le temps de manger ? »
À nouveau un gargouillis répondue à cette suggestion. Légèrement gênée de sa non-retenue, elle accepta ce repas. Avant de prendre une bonne bouchée, la minette rayée lui répondit un peu timide :
« Effectivement, j'ai dû m'occuper de la tournée du campement pendant que Fleur d'argent faisait un inventaire des plantes curatives. J'ai été si occupée que j'en n'ai oublier la faim. »
Elle prit quelques bouchées pendant que la vétérane continua la conversation :
« Je demanderais aux apprentis d'amener des proies dans votre tanières comme ils le font pour les anciens »
Quelque peu gênée, elle se sentit presque traitée d'ancienne. Rien ne l'empêchait d'aller chercher des proies pour son mentor, mais, avec l'apprentissage et toutes ses nouvelles responsabilités, la demoiselle se sentait légèrement dépassée. Elle passa la proie, probablement assez grosse pour remplir leurs deux estomacs, à la chatte noire tout en disant :
« Merci énormément, cela nous soulage d'une tâche et va nous permettre d'encore mieux servir le Clan! »
Elle conclu sa phrase par un sourire bienveillant.

La minette vit le léger hochement de tête de la lieutenante et celle-ci continua la discussion :
« Cela ne doit pas être une voie facile, je suis contente que tu y prennes du plaisir. »
L'aînée finit sa phrase en fixant les mirettes jaunâtre de la jeunette. Effectivement, l'apprentie n'avait pas choisi le chemin le plus aisé. Elle devait se coltiner un grand nombre de tâches à tout les jours, sans compter l'apprentissage des diverses techniques de soin, ainsi que toutes les connaissances lié au plantes. Si la demoiselle avait choisi la voie du combattant, sa vie n'aurait été que tristesse et elle en serait sûrement morte à petit feu. Les demoiselles continuait à se fixer quand l'apprentie dit d'un ton toujours amical :
« Cette voie me comble de bonheur. Jamais je n'aurais pu être heureuse en tant que guerrière. »
Elle en pensait chaque mot. Elle agitait la queue, exprimant une joie de vivre digne d'un chaton. La femelle rayée se perdit légèrement dans ses pensées, songeant aux tâches qui lui restait à faire. Les mots de la lieutenante la sorti de sa tête et la fit revenir à la réalité :
« C'est normal, je suis là pour...veiller sur tout le monde. »
La jeunette n'avait guère songer aux responsabilités que son aînée devait avoir et encore moins la pression. La curiosité envie son regard, faisant miroiter une petite étincelle dans ses délicates mirettes. À quoi pouvait bien ressembler le quotidien d'un guerrier ? Et encore plus, celui d'une lieutenante ? N'étant guère discrète, elle se mit à dévisager, non-intentionnellement, son interlocutrice. Penchant la tête de côté, des questions pleins la tête. N'ayant jamais été très timide, elle se permit de poser une des interrogations qui la taraudait :
« Dites-moi, je ne connaitrai jamais le quotidien d'un guerrier.  Pourriez-vous me dire à quoi l'une de vos journées typiques ressemble ? »

La minette vit à nouveau un hochement de tête de la lieutenante. Elle remarquait de plus en plus que celle-ci n'était pas particulièrement bavarde. Contrairement à elle qui pouvait parfois se montrer une vrai pie, à jacasser longuement. Son interlocutrice prit tout de même la peine de répondre à la future guérisseuse :
« Tu pourrais demander à ta fratrie... »
La féline noire avait dit ses mots d'un ton sec, elle toussota et reprit :
« Cela dépends dans quel patrouille on est assigner. Mais c'est souvent la même chose, surveillance des frontières et chasse. Si on à des apprentis, leur entraînements aussi. »
Ses oreilles se mirent instinctivement vers l'arrière lorsque la lieutenante prit son ton sec, mais elle se détendit par la suite. Depuis qu'elle avait quitté la pouponnière, elle n'avait que très peu d'occasion de discuter avec ses chers frères et sœurs. Chacun étant prit par leurs nouvelles tâches. Peut-être que les autres se voyaient plus souvent, vu qu'ils dormaient tous dans la même tanière et faisait parfois des entrainements ensemble. Quand à elle, ayant choisi un voie plutôt solitaire, les rares voient qu'ils se croisaient, c'étaient entre des patrouilles ou lorsqu'ils mangeaient. Son entrain pâti quelque peu de ses pensées et c'est d'un tons plus maussade qu'elle miaula :
« J'ai peu d'occasion de parler avec ma fratrie. À dire vrai, nous ne nous croisons que très peu. Merci d'avoir répondu à mon interrogation! »
L'apprentie se sentait légèrement mal à l'aise face à la lieutenante, ne sachant plus trop de quoi parler. À première vue, les deux félines ne semblaient pas avoir grand chose en commun. Machinalement, elle se mit à gratter doucement la terre.