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LascarSolitaires
Messages : 5107 Points de RP : 8761 Surnom : Rossy - Ross' Genre : Personnage Principal : Lascar
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Dim 18 Sep - 12:49 | |
| Ivresse des EtoilesUn pas après l’autre, être avant de devenir. Le conseil précieux d’un absent.
Ils marchaient côte à côte comme ils l’avaient toujours fait, même loin l’un de l’autre. Leurs pelages se frôlaient à chaque pas, mais aucun d’eux ne parlaient. Cette fois-ci, il était accompagné. Cette fois-ci, il avait dit qu’il partait. Et sans réellement savoir ce qu’ils en avaient compris, il sentait déjà son âme s’alléger. Ce chemin, cette fin, il avait décidé de là partager avec son début, son premier souffle, ses premiers pas, ses premiers ronronnements et ses premières inquiétudes, et, même séparé par un clan maintenant, celle qui, à jamais, était présente. Seule la respiration des deux félins était présente et, sous le ciel étoilé qui les avait toujours accompagnés, la cénote finit par se dessiner. Ivresse marqua une pause devant l’entrée, l’observant pour la dernière fois, hésitant un instant.
-Tu dois faire ton propre choix.
Si seulement. Si seulement Idylle Toxique savait de quel choix elle parlait, alors peut-être que sa voix ne serait pas si calme et compréhensive. Il était simplement aller là voir pour lui dire « je pars, mais je dois aller à la cénote pour ça. » Et ils se retrouvaient là, sans qu’aucun d’eux ne sache ce qui les attendait exactement. Mais Ivresse des Etoiles ne dit rien, il hocha la tête, la gorge serré, avant d’entrer dans la grotte et de rejoindre l’eau stagnante du bassin. Il l’observa de longues secondes, ses ancêtres se reflétant sous ses yeux, avant de s’approcher et de s’accroupir. Il lapa l’eau, et avant de s’endormir, il invita sa sœur à s’approcher. Il savait qu’elle ne le suivrait pas dans ses rêves, mais il sentit pour la dernière fois son pelage contre le sien et profita un instant de son odeur rassurante, avant de s’endormir. Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do Ce ne fut ni l’air de la plaine, ni même un craquement de branche qui fit ouvrir les yeux au matou gris et noir, mais plutôt un énorme poids le renversant au sol. Le guérisseur ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait, il roula sur le côté avant de se redresser, restant alors complètement paralysé par le matou qui se tenait devant lui. Son pelage, son regard, jamais Ivresse n’aurait cru revoir tel félin et pourtant… D’ailleurs, je me souviendrai toujours du petit Emotion pour le courage de ses larmes. C’est lui qui nous a appris à ne plus retenir les nôtres, c’est lui qui nous a dévoilé un grand secret, un grand trésor. Ce secret, c’est que toute peine mérite son chagrin.
L’aubiste resta là, observant son vieil ami en étant incapable de bouger. Il ne l’avait jamais revu après sa mort. Il avait complètement disparu, absent de ses baptêmes, de ses rêves, de sa prophétie.
-C’est papa qui est venu me chercher.
Miaula-t-il dans un ronronnement heureux comme s’il lisait dans l’esprit du guérisseur.
-J’étais avec Etoile du Léviathan, mais pendant la migration je me suis retrouvé dans la forêt sombre, puis Etoile Eternelle est venu me chercher, et il m’a ramené ici.
Ivresse ne dit toujours rien, ayant du mal à réaliser.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
Sa voix avait changé, plus inquiet, plus peureux. Le guérisseur releva les yeux vers ceux dorés de son vieil ami. Il hésita, avant de prendre une bouffé d’air.
-Je vous rejoins.
Ses mots résonnèrent dans le vent et presque immédiatement il vit le regard du guerrier s’embué. Ivresse des Etoiles secoua la tête.
-Ne sois pas triste Ange Emotif. Ne sois pas triste.
L’ancien aubiste renifla bruyamment.
-Je ne comprend pas. Tu as encore tellement de chose à accomplir dans le monde des vivants.
Mais Ivresse secoua la tête.
-Rien que personne d’autre ne pourra faire.
Le regard d’Ange Emotif ne s’adoucit pas, il recula simplement, tête basse, avant de disparaitre. Certaine famille ne sont pas brisé par un drame, la plupart sont juste usées par le temps qui passe. -Alors comme ça on ne veut plus vivre ?
Ivresse fit volte face et sentit ses poils se dresser sur sa nuque.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-Les vivants aujourd’hui, plus aucun respect pour leur parents.
Miaula la Miracle Tempétueux dans un rire jaune.
-Tu n’es pas ma mère.
La féline ricana une nouvelle fois, faisant grogner le guérisseur.
-Et pourtant c’est moi qui suis morte pour te faire venir au monde.
A ces mots, l’aubiste sentit la douleur des contractions, l’odeur du sang qui envahissait le camp, il entendait son frère et ses sœurs. Il l’avait toujours su, lui, le petit dernier, avait tué sa mère.
-Tu n’as rien d’une mère.
-Dommage, les mères sont prêtes à beaucoup pour leurs enfants, même le pire. J’aurais pu te donner ce que tu voulais.
Mais Ivresse secoua la tête.
-Je ne veux rien de toi.
A ces mots, Miracle Tempétueux disparut de sous ses yeux et le matou resta immobile quelques instants. Il savait parfaitement qu’elle mentait, qu’elle le manipulait, mais il n’y pouvait rien, une pointe de douleur perçait toujours son cœur. Seul le nom de sa mère demeure. Il est partout, et il ne sert à rien. -Mon petit…
Le guérisseur releva la tête, sentant son cœur rater un battement.
-Sylphide Ethérée !
Il se redressa, rejoignant immédiatement celle qui l’avait élevé. Mais, juste avant de l’atteindre, il s’arrêta. Des centaines de souvenirs l’envahir d’un seul coup. La cachette du camp où elle le retrouvait si souvent cachée, la pouponnière avec ses sœurs, son frère et les enfants de la reine. Et puis le froid, la neige, le lac gelé, et son corps trempé et raide qu’avait emporté la mort. Est-ce que c’est tout ce qui liait sa famille ? Lui qui n’avait rien pu faire ? Il secoua la tête, essayant de chasser ces souvenirs mais ils se multiplièrent. Le baptême d’apprenti guérisseur, Léviathan devenant meneur, puis père, et la naissance d’Hérisson. Le guérisseur releva alors son regard sur sa mère adoptive.
-Tu m’as menti. Tu nous a mis en danger.
-Je n’interviens pas dans la vie des vivants.
Mais Ivresse cracha.
-Il a tué des membres de ta famille !
-Il avait sa propre vision de la mort.
Le matou gris et noir resta perplexe devant la féline. Oui, il avait toujours su que Sylphide Ethérée avait une vision des choses différentes, elle laissait les autres faire leurs choix, elle laissait les vivants faire des erreurs, elle l’avait toujours fait, c’était ainsi.
-Alors tu t’en fiche ? Ton petit fils était un meurtrier et tu n’en avais rien à faire ? Je sais que vous étiez lié, il me l’a dit. Et toi tu…
Mais finalement il se tut. Les monstres sont réels et les fantômes aussi, ils vivent en nous… Et parfois ils gagnent. La silhouette de la reine finit par se calquer sur le paysage, et bientôt elle disparut complètement. Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants. Un rire franc et froid fit sursauter le matou qui se tourna vers la féline crème.
-Ce n’est certainement pas toi qui va me donner ce que je veux, pas vrai ?
Fragrance s’avança un peu plus encore, un sourire faux et narquois sur le visage.
-Pourquoi je le ferais ? Tu connaissais la vérité, et tu m’as rien dis, tu m’as laissé me consumer et me perdre sans rien faire.
-Je voulais te protéger !
-Alors tu devrais arrêter de vouloir protéger tout le monde. Je n’avais pas besoins de toi.
Ivresse des Etoiles secoua la tête.
-Non, bien sure que tu n’avais pas besoins de moi. C’est pour ça que tu n’as rien dis quand tu as apprit pour Nuage de Cœur et Etoile Damnée.
Il y eu un instant de silence, les deux guérisseurs se jaugeant sans parler, seul le bruit du vent emportant leurs pensées.
-Si je n’avait pas été là….
-Et bah quoi ? Qu’est-ce que ça aurait bien pu te faire ? Tu me parles d’erreur comme si tu avais toujours été tout blanc.
-Je n’ai jamais dis ça !
Mais la protestation du matou n’atteignit même pas les oreilles de sa fille adoptive.
-Tu as promis à ma mère de nous protéger et tu m’as mentis, tu as eu des enfants, tu as aimé un solitaire, un nuiteux, tu es devenu lieutenant, puis tu as abandonné ton clan, tu n’as pas réussi à voir le meurtrier qu’était Hérisson Vénérable, ni les crimes de Cauchemar. Et tu me parles de devoir et de protection ?
Ivresse resta immobile, silencieux, ne détachant pas son regard de celui violet de celle qu’il avait élevé.
-Tu ne comprend rien.
Finit-il par lâcher, étonnamment calme.
-J’ai toujours tout donné pour mon clan et pour ma famille. J’ai toujours essayer de faire en sorte que vous soyez en sécurité…
-Et tu as échoué.
Un nouveau silence s’imposa, et bien qu’il aurait voulu répondre, l’ancienne guérisseuse finit, elle aussi, par disparaitre. C’est à la lune qu’il a dit pour la première fois leurs prénoms, qui rappelaient pour toujours comment elles étaient venues au monde, et pour toujours le monde se souviendrait d’elles. -C’est qu’elle a du caractère la petite.
Ivresse sourit malgré le ton froid de son frère. Il resta à une certaine distance de lui, attendant le verdict, et il ne tarda pas.
-Mourir ? Vraiment p’tit frère ? Tu étais enfin rentrer dans les cases, tu ne divaguais plus. Tu étais redevenu loyale, et tu veux mourir maintenant ?
-Je n’ai plus rien à faire dans ce monde.
Constellation Parasite pouffa.
-Bien sure que si tu as des choses à faire. L’Aube va une nouvelle fois se trouver sans guérisseur, et ce n’est pas le bon moment.
-Mais je trouverais quelqu’un, je te le promet, je trouverais et je lui apprendrais. S’il te plait, je ne peux plus.
Le matou crème s’approcha, posant son museau sur le crâne de son frère.
-Je suis désolé.
Avant qu’il ne disparaisse, Ivresse aperçut la silhouette de leur sœur à ses côtés, tête basse, le regard désolé, elle ne prononça pas un mot et s’effaça finalement en même temps que Constellation Parasite. Tu es comme le printemps. Un printemps irremplaçable. -Papa !
Cette fois-ci, c’est sans aucune hésitation qu’Ivresse se précipita vers lui et enfoui son museau dans son pelage. Il entendit un léger ronronnement monter de la gorge du nuiteux et ils restèrent ainsi de longues secondes, jusqu’à ce qu’Euphorie du Flamenco ne s’écarte.
-Tu ne peux pas faire ça.
Ivresse marqua alors un pas de recul.
-Non, ne t’y met pas, arrête. Je sais, j’ai retenu le discours, c’est bon. Mon clan, ma loyauté, j’en ai marre. Pourquoi personne ne comprend ?
-Je ne te parle pas de loyauté Ivresse.
Le guerrier chercha ses mots, ouvrant et refermant la gueule sans réellement savoir comment pouvait formuler les choses.
-Tu es la seule personne qui a le choix, et tu décide de laisser tes enfants.
Ivresse baissa la tête. Il savait depuis longtemps maintenant que son père avait toujours regretté de ne pas avoir pu partager la vie de ses enfants, de ne pas avoir pu être présent. Et il s’en voulu.
-Mais si c’est ce que veux…
Euphorie du Flamenco s’avança, tête basse, mais le guérisseur eu un mouvement de recul.
-Non. Son père releva les yeux.Je ne renonce pas. Mais je ne te demanderais pas ça.
Le guerrier étoilé eu l’air soulagé par cette décision. Et en un clignement d’yeux, il disparut. Heureux les amants que nous sommes Et qui demain, loin l’un de l’autre S’aimeront par-dessus les Hommes. -Je ne comprend pas.
Le miaulement attira l’attention du guérisseur qui se retrouva alors face à un magnifique pelage blanc et noir constellé d’un millier d’étoile. Là, se tenant devant son amant, Sans Nom était plus beau que jamais, mais Ivresse resta immobile, ne sachant pas si il était heureux de le voir ou pas.
Tu m’as laissé pour ton clan, pour ta loyauté et je ne sais quoi. Et maintenant tu les abandonnes ?
Ivresse secoua la tête mais n’eu pas le temps de s’expliquer que son ex compagnon poursuivit.
-Même si tu as l’impression que tu es seul et que tu n’as plus rien à faire, c’est faux. Regarde tout ce que tu as sacrifié pour en arrivé là, ce et ceux à quoi tu as renoncé. Comment tu… Comment tu peux renoncer à ces choses là aussi facilement ?
Ivresse des Etoiles en avait marre. Personne ne comprenait réellement pourquoi il voulait tant mourir. Il était égoïste, injuste et traitre. Et la colère et le désespoir emportait un peu plus loin le guérisseur qui secoua la tête.
-J’ai bien renoncé à toi.
Les deux ancêtres restèrent muets. De longues secondes défilèrent sans qu’aucun ne réagissent. Les yeux dans les yeux, le bleu dans le bleu, le guérisseur voyait le cœur de Sans Nom se fissurer dans son regard.
-Tu sais qu’elle ne sera pas là, pas vrai ?
Ivresse ne comprit pas immédiatement, mais finit par hocher la tête. Oui, Nuage de Berceuse ne faisait plus partit des Etoiles, elle vivait désormais dans le corps de Braise du Ciel, mais tout cela n’avait plus d’importance.
-Elle a toujours voulu que je touche le ciel.
Répondit-il sans la moindre émotion alors même qu’il sentait une certaine tristesse s’emparer de lui.
-Je sais que tu m’as aimé, d’une certaine façon, mais elle, elle était l’amour de ta vie. Silence. Comme tu as été le mien. Je ne t’enlèverais pas ça. Exilé sur le sol, au milieu des huées Des ailes de géant, l’empêchent de marcher. Les étoiles étaient plus brillantes encore qu’à son arrivé. Voilà qu’il était seul depuis un moment déjà et il commençait à sentir ses forces le quitter. Plus il résistait à l’appel de la terre ferme, et plus il avait l’impression d’être happé à la réalité. Cela faisait trop longtemps qu’il était sur le territoire de ses ancêtres, il le savait, et Idylle Toxique devait certainement s’en douter, elle aussi. Mais il résistait, se mettant en marche sur la vallée qui s’étendait devant lui. On ne pourrait pas lui retirer ça. Personne ne lui enlèverait cette décision. La douleur de la vie depuis la mort de Fragrance était devenu insupportable, il ne pouvait plus vivre ainsi. Il ne pouvait plus épuiser ses forces à essayer de survivre alors même que ça ne servait à rien, alors même qu’il était déjà mort. Mais il disparaissait, il voyait ses pattes devenir flou, il voyait le paysage s’éteindre, mais il s’y refusait. Quelqu’un viendrait. Quelqu’un devait venir. Un instant, il regretta de ne pas avoir accepté la proposition de son père, il regretta d’avoir renoncé à la fin qu’il lui donnait. Pourquoi n’avait-il pas pu être égoïste pour une fois ? Pourquoi n’avait-il pas pu… Pourquoi n’avait-il… Pourquoi…Pour… La panique prit alors Ivresse à la gorge. Il ne pouvait pas, il ne pouvait pas retourner chez les vivants, il ne pouvait plus sentir une nouvelle fois son cœur s’arracher, il ne pouvait pas supporter les nouvelles douleurs, les nouvelles épreuves. Il avait… -Tu devrais respirer.Cette voix lui fit prendre une bouffer d’air et il parvint instantanément à se calmer. Il resta un moment immobile, incapable de se tourner vers le nouveau venu. -J’ai cru que je ne te reverrais jamais.Miaula-t-il dans un soupir, la gorge serré. -Tu… Quand je sui revenu, je m’attendais à ce que certains ne soient plus là, mais toi… Je…-Je crois qu’on est deux à s’être perdu.Ivresse pouffa légèrement avant d’enfin se tourner vers son ami. Son regard se posa immédiatement dans ses iris bleus clair et il se précipita alors vers lui, enfouissant son museau gris dans son pelage roux. Inspirant son odeur, il se rappela de leur dernière interaction. Il essayait de se faire discret, se dirigeant vers les montagnes qu’ils avaient traversées pour venir jusqu’au nouveau territoire, mais une odeur imprégna ses narines et il se figea. De tous les nuiteux, il fallait que ça tombe sur lui. Mais il ne laissa pas le temps à son ami de réagir.
-Je pars.
Il ne regarda même pas le meneur, pouvant parfaitement imaginer ses yeux s’écarquiller par la stupeur de l’annonce. Il l’entendit ouvrir la gueule, mais il l’arrêta immédiatement.
-Non. S’il te plait Etoile de Miel. Je t’en pris.
Alors qu’il avait tenu jusqu’ici, il sentit ses pattes chanceler et il retint un hoquet de tristesse. Son cœur se serrait et il se sentit défaillir.
-Pourquoi ?
-Parce que ce n’est pas moi. Ce n’est plus moi. Je ne sais même plus qui je suis, mais je ne suis pas ce félin là.
Enfin, il se tourna vers le matou doré et croisa son regard bleu. Il allait expliquer, se justifier par tout les moyens, mais finalement il se tut. Rayon de Miel le savait. C’était une certitude désormais que le solitaire avait. Son camarade comprenait. Alors, une idée lui effleura l’esprit.
-Viens avec moi.
Ils se jaugèrent un instant.
-Nous savons tout les deux que cette vie n’est pas faite pour nous, nous n’avons rien de meneur ou de lieutenant, viens avec moi.
Mais le meneur recula d’un pas, brisant le cœur d’Ivresse.
-Il était mon meilleur ami.
Répondit-il alors comme si cette simple phrase voulait tout dire. Et c’était le cas. Si Idylle Toxique était morte, il aurait très certainement honoré son poste comme elle le lui avait demandé.
-Il était ton meilleur ami.
Répondit alors le guérisseur en hochant la tête, signe qu’il comprenait. Il s’approcha du guerrier, enfouissant son museau dans son pelage duveteux, inspirant une dernière fois son pelage.
-Adieu mon ami. Ivresse des Etoiles se recula alors. Finalement, son ami avait honoré ses paroles jusqu’au bout. Il avait dirigé son clan jusqu’à sa mort. Enfin… Le guérisseur savait qu’il y avait eu un problème, que le meneur avait disparu, mais il n’était pas réellement sure que cela le regardait. Observant encore son ami, il ouvrit la gueule mais Etoile de Miel l’interrompit immédiatement. -Pourquoi tu veux mourir ?L’aubiste resta un moment interdit, jusque là, il avait eu le droit à des reproches, des accusations, personne ne lui avait jamais réellement demandé ses raisons. Il fit alors le tri dans son esprit, s’asseyant en face du nuiteux. -J’ai jamais aimé vivre. On va pas se mentir, je ne vais pas dire que l’idée de mourir ne m’a pas effleuré. On sait tout les deux que c’est faux. J’ai perdu des gens que j’aimais. J’ai vue des personnes devenir complètement fou, des meurtriers. J’ai vue des chatons naitre et mourir sans rien pouvoir faire. Mais moi, j’ai survécu. A la maladie, à la tristesse, aux guerres, aux incendies, à la migration, à moi-même. Je suis resté, alors même que ce n’était pas ce que je voulais. Puis, j’ai décidé de vivre pour moi. Et je suis parti. Le clan des Etoiles m’a donné une chance de trouver qui j’étais vraiment. Mais je suis tombé sur Capucine. Et encore une fois, j’ai vécu pour quelqu’un d’autres que moi. Quand je suis rentré, j’ai dû renoncer à ma famille, à Braise du Ciel, à Berceuse, à mes enfants. Et j’ai dû recommencer, j’ai dû me sacrifier pour mon clan, pour cette stupide prophétie. Et pourquoi ? Qu’est-ce que ça a donné ? La vie que m’a donnée Lac des Nénuphars n’a servi à rien, elle m’a lié à Œil d’Améthyste à jamais. Mais elle est morte, elle aussi. Alors oui, il me reste Idylle, certains de mes enfants, mon clan. Mais je ne veux plus vivre pour quelqu’un d’autre que moi. Je ne veux plus vivre du tout. A vos côtés, je pourrais aider, guider, conseiller, je sais que je serais utile. Mais j’ai trop vécu.Ivresse des Etoiles reprit alors sa respiration. Est-ce que Etoile de Miel comprendrait ? Oui, le guérisseur savait que oui. -D’accordRépondit-il alors avant de s’approcher. L’aubiste sentit son cœur s’emballer, il commençait vraiment à disparaitre et durant un instant Ivresse se demanda s’il n’était pas déjà trop tard. Mais le guerrier roux s’approcha quand même, posant son museau sur le museau de son ami. A cet instant, le guérisseur sentit une douleur immense lui lacérer les entrailles, comme si on lui arrachait le cœur avec des crocs acérés. Il se retint de hurler, serrant la mâchoire comme si cela suffirait à effacer sa douleur. Il sentit tout le reste tourner autour de lui, il ne sentait plus le sol sous ses pattes et tout devint flou, jusqu’à ce qu’il devienne complètement aveugle. Lorsqu’il rouvrit les yeux, le matou ne souffrait plus, ses muscles n’étaient plus tiré par l’âge, son cœur ne se serrait plus constamment, comme une délivrance. Sublime et revigorante. Il observa autour de lui, ses ancêtres étaient là, autour de lui, il ne put s’empêcher de sourire. -Tu vas avoir du boulot.Miaula alors Gueule Tordue en s’approchant d’un pas ferme, arrêtant immédiatement ses camarades qui parlaient en fond. -Ton clan est désormais sans guérisseur, ce sera à toi d’en trouver un loyal qui respecte nos lois.Ivresse hocha alors la tête. Ce serait son rôle. Il trouverait et guiderait ce matou. Il sera son ange-gardien. |
| | | Idylle ToxiqueAdministratrice
Messages : 4662 Points de RP : 14731 Surnom : Flammy Genre : Personnage Principal : Ru des Abysses | N
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Dim 18 Sep - 17:27 | |
| – Tu dois faire tes propres choix.
Avait-elle miaulé à l’issue de leur cheminée silencieuse jusqu’à la Cénote aux Étoiles, lorsque son frère avait été pris d’hésitation. Il partait, de nouveau, mais c’était cette fois-ci un départ assumé, qu’il lui avait annoncé. Allongée sur les galets, les écoutant rouler dans les vagues sous la douce lumière des étoiles, Idylle Toxique rêvassait en attendant qu’il ressorte. Elle ressassait les lunes écoulées depuis le jour de leur venue au monde, et les milliers de choses que ce temps passé lui avait apportées, et enlevées. Les embruns venaient lui picoter le museau, lui rappelant le jour où ils étaient arrivés sur ces terres. Le vent d’été qui venait souffler dans ses poils en ne lui apportant que peu d’air frais évoquait ce lointain incendie, et celui qui, quelques jours plus tôt, lui avait arraché son ami. Les vaguelettes qui éclaboussaient parfois ses pattes faisaient remonter des souvenirs qui ne lui appartenaient pas, de l’inondation qui avait uni les Clans dans un autre temps. Elle était un puit sans fond de connaissances, gardienne de l’Histoire des Clans, désormais de l’Histoire des Clans et de la Tribu. Cela, ses nouveaux camarades l’avaient compris, et elle passait le plus clair de son temps à étaler son savoir. Les landes qu’elle apercevait non loin la firent penser à cette sortie au-delà des frontières de l’Aube aux côtés de son frère, alors qu’ils n’étaient que des chatons balayés par le vent crépusculien aussi sûrement que l’auraient été des brindilles. Elle le suivrait comme il l’avait suivie ce jour-là et bien d’autres ensuite, elle l’avait secrètement décidé. La vie d’ancienne lui tendait dangereusement les pattes, au sein de la Tribu du Zénith où elle ne faisait plus que conter des histoires aux chatons. Elle avait eu besoin de ce repos hors du temps, hors du monde, après la perte de ses enfants. Mais désormais, elle voulait de nouveau vadrouiller jusqu’à ce que ses pattes ne sachent plus la tenir, que son museau grisonnant ait perdu toute trace de son pelage d’antan, que l’énergie qui l’avait toujours habitée finisse par la quitter. Peut-être était-ce déjà le cas, mais la mort le lui annoncerait plus sûrement que ne le ferait son nid en haut du phare. Elle avait tant vécu, depuis la mort de Miracle Tempétueux, tant appris, tant exploré, enfreint tant de lois avant d’en être la garante, guidé tant des siens après les avoir fuis. Elle avait été mère après en avoir eu si peur, eu la responsabilité d’un Clan après toute une vie à souhaiter n’être responsable de rien, jamais, chatonne, elle n’aurait cru vivre ce qu’elle avait vécu, et pourtant sa soif d’apprendre jamais ne tarissait.
La nuit avançait sans qu’Ivresse des Étoiles ne repointe le bout de son museau, et si elle était parfaitement capable désormais de rester des heures à ne faire que penser, elle n’en eut pas l’envie. Elle se leva, quittant la paisible crique pour entrer dans la grotte, avançant le long de l’eau jusqu’à la Cénote. Là, elle vit son frère allongé près de l’eau, et elle comprit. Un pincement au cœur, mais comment lui en vouloir, il lui avait dit « au revoir ». Elle eut un instant d’hésitation, le contemplant de loin. Il paraissait si paisible, bien plus qu’à son habitude. Elle reprit sa marche, calmement, et vint s’allonger à ses côtés. Elle avait rarement participé aux veillées, elle était rarement restée auprès des dépouilles de ses proches, noyant sa peine dans des expéditions plutôt que dans ces nuits mornes et mortuaires. Mais elle ne s’en alla pas. Délicatement, elle s’allongea contre son frère, l’observant un instant avant de fermer les yeux. Le courant à ses pattes chantait en dansant entre les roches, ce son mélodieux s’éloigna d’elle peu à peu, disparaissant doucement tandis qu’elle sentait son esprit quitter son corps pour la neuvième fois. La dernière fois.
Lorsqu’elle s’éveilla, le clapotis de la Cénote n’était plus, mais la nuit étoilée régnait toujours autour d’elle. Désormais, elle régnerait à jamais. De là, Idylle Toxique continuerait à apprendre jusqu’à ce que l’éternité l’oublie, observant du haut de son étoile les chats qu’elle avait connus, et ceux qu’elle apprendrait à connaître. Sa vie s’arrêtait, mais son histoire, par le biais de toutes les histoires qu’il restait à écrire, continuerait durant bien des saisons encore. |
| | | Menace d'Orage EtouffantTête du Zénith
Messages : 728 Points de RP : 2660 Surnom : Ambrie Personnage Principal : Menace d'Orage étouffant les Etoiles (Z)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 28 Sep - 9:52 | |
| Ivresse des Etoiles & Nuage d’Opale Nuage d'Opale n'avait pas de voie. Pas de chemin. Pas de projet. Pas d'avenir. Il avait arrêté de regarder autour de lui quand l'aigle l’avait torturé. C'était comme si, depuis, sa tête était devenue une patte et qu'il la plongeait sans cesse dans la boue pour marcher. Il ne voyait plus rien. Il ne deviendrait pas terrien. Ne pouvait pas pécher sans s'étaler au sol. Ne pouvait pas chasser car il était aussi bruyant qu’un saumon hors de l’eau. Or, Nuage d’Opale voulait se rendre utile. Alors si les vivants n’avaient pas de réponse à ses problèmes… Alors il irait parler aux morts. Nuage d’Opale n’avait prévenu personne, même s’il avait bien hésité à demander à Albatros. Cette patte était son problème. Sa douleur. Sa hantise. Et ce chemin, il devait le faire seul. Avec sa vitesse d’escargot, le Zénith allait très probablement s’inquiéter, envoyer quelqu’un le chercher ou se dire qu’il avait quitté le clan. Cette pensée lui arracha un ricanement mauvais. De toute façon, ils ne savaient pas où le chercher. L’apprenti n’en avait jamais parlé à quiconque. Il se savait tranquille tant qu’il ne tombait pas sur des claniques. La cénote, si proche du territoire du clan de l’aube, brillait d’une douceur réconfortante. Il aurait simplement pu se laisser glisser dans l’eau et ne jamais en ressortir. Peut-être que ses ancêtres rendraient sa mort plus douce, d’ici. Chassant ces idées funestes, il lappa l’eau et enroula sa queue autour de ses pattes avant de s’endormir. Pour se réveiller… sur de fines îles magnifiques et verdoyantes, où il faisait bien plus chaud que chez les vivants et bordées d’eau, de sorte que les étoiles s’y reflétaient à l’infini. “ Wahou…” fit l’apprenti. C’était ça d’être mort ? Vivre ici ? Il se sentait déjà plus léger, comme si sa patte avait repoussé. Il se retourna en un sursaut, quand quelqu’un approcha. “ Qui es-tu ?” |
| | | LascarSolitaires
Messages : 5107 Points de RP : 8761 Surnom : Rossy - Ross' Genre : Personnage Principal : Lascar
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 28 Sep - 12:20 | |
| Ivresse des Etoiles"J'ai aimé trop profondément les étoiles pour avoir peur de la nuit."
La mort était douce. Il y avait retrouvé ceux qu'il aimait, et bien que cela l'avait peiné de voir sa soeur le rejoindre, ils étaient finalement au complet. Bien sure, il tenait sa promesse, il veillait sur son clan, sur sa meilleure amie et ses petits, sur le peu de famille qu'il restait sur terre, et il réfléchissait. Il avait écopé d'un rôle bien plus compliqué que seulement veillé, il devait trouver son successeur. Et bien que cette tâche pouvait paraitre difficile, il n'avait pas mis très longtemps, trouvant le parfait matou, qui lui était apparut comme une évidence. Descendant d'Oeil d'Améthiste, le félin ne pourrait jamais servir la Tribu comme il le souhaitait, mais il pouvait servir l'Aube et ses ancêtres. Lorsque Nuage d'Opale entra dans la cénote, Ivresse en fut presque soulagé. N'étais-ce pas un signe de plus qu'il était ce successeur dont son clan avait besoins ? Il partit donc à sa rencontre.
-Je suis Ivresse des Etoiles, l'ancien guérisseur de l'Aube. Je suis là pour te guider.
Miaula-t-il alors de sa voix calme et bienveillante. |
| | | Nuage de RefletModérateurs
Messages : 2098 Points de RP : 2206 Surnom : Darky Genre : Personnage Principal : Nuage de Reflet (Apprenti guérisseur de l'Aube)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Dim 2 Oct - 23:33 | |
| ☽ Eveil Soporeux ☾ Alors que le soleil déclinait après une chaude journée, Eveil Soporeux suivait Source Maléfique jusqu'au lieu sacré que les Clans avaient choisi. La grande chatte grise ne savait pas à quoi s'attendre, en réalité. Ne croyant pas au Clan des Etoiles, elle doutait que les chefs reçoivent vraiment neuf vies. Pour elle, il était plus cohérent de voir une souris voler que de croire à cela. Mais alors qu'elle empruntait le chemin descendant jusqu'à la Cénote, elle ne pouvait empêcher son pelage de se hérisser. L'impression d'être observée était plus présente que jamais ici. Et pourtant, elle ne sentait aucune odeur de félins vivants, hormis celle de la guérisseuse devant elle. Eveil Soporeux rentra dans la cénote. Il fallut un moment pour que ses yeux s'habituent à l'obscurité, malgré l'ouverture béante dans la voute laissant passer les rayons crépusculaires. La chatte grise s'assit à côté de sa guérisseuse, en attendant le moment propice. Elle eut un frisson en réalisant à quel point tout s'était passé si rapidement. D'abord, l'annonce de la guerre, sa dispute avec son compagnon, qui ne partageait pas ses valeurs. Puis, l'annonce de la mort de son fils aîné, le bannissement de sa sœur Vertige, la mort d'Etoile de Soleil... Tout s'était enchaîné à une vitesse terrifiante. La peur prit Sopor à la gorge en se rendant compte de tout ce qui reposait sur ses épaules à présent. Un Clan entier. Des dizaines de chats l'avaient regardé quand elle avait annoncé la mort de leur meneuse. Des dizaines de chats qui comptaient sur elle pour les diriger, elle même qui était arrivée en temps que solitaire dans les Clans. "Que tu le veuilles ou non ils t'ont choisit Éveil Soporeux." Les paroles d'Etoile de Soleil étaient encore fraiches dans l'esprit de la chatte grise, et lui amenèrent un peu de baume au cœur. Elle lui faisait confiance. Dans ses pensées, le temps passa vite, et alors que la lune se levait dans le trou de la voûte, l'étendue d'eau devant l'es deux chattes s'éclaira. Eveil Soporeux avait le souffle coupé devant ce spectacle semblant venu d'un autre monde. Source Maléfique l'invita à s'approcher, et à lapper l'eau pour que la cérémonie commence. Docile, alors que des fourmis semblaient monter le long de ses pattes, Eveil Soporeux s'approcha de la surface d'eau cristalline, et en lappa une gorgée. L'eau était froide, avec un goût métallique, qui lui donna un frisson jusqu'au bout de sa queue. La grande chatte s'allongea sur le bord de l'eau, et ferma les yeux, incertaine de ce qu'elle allait voir. Mais alors qu'elle pensait avoir du temps pour s'endormir, tout devint rapidement sombre, et silencieux. Alors qu'elle se sentit se réveiller, elle pensa tout d'abord que ça y est, la "cérémonie" était terminée, et que les deux chattes allaient rentrer au Camp pour annoncer la nouvelle. Mais en ouvrant les yeux, elle retint de justesse un cri. Elle était au milieu d'une immense plaine, comme celles du territoire du Clan du Crépuscule. Mais celle-ci restait différente, couverte d'odeurs inconnues. Il faisait nuit, mais Sopor n'avait jamais vu un tel ciel, plein d'étoiles et de couleurs chatoyantes. "- Quel drôle de rêve…" Miaula doucement la grande chatte, avant de sentir plusieurs présences, comme sur le chemin pour aller à la Cénote. Elle posa alors ses yeux verts sur plusieurs félins, la regardant tous. Leurs pelages, bien qu'ils étaient normaux, étaient soupoudré d'une lumière blanche et délicate. Ils correspondaient à la description que donnait les chats de clans croyants. Des guerriers du Clan des Etoiles. L'un de ces félins s'avança, et Eveil Soporeux sentit son cœur se tordre en reconnaissant Etoile de Soleil. Elle semblait rajeunie, et avec la même énergie combative que celle de son vivant. "- Tu croyais vraiment que le Clan des Etoiles n'existait pas ? Ne me fais pas regretter mon choix Eveil Soporeux !" La rabroua-t-elle alors. L'ancienne chatte errante baissa ses yeux, penaude. En même temps, comment se douter, après tout ce qu'elle avait vécu, que de tels chats pouvaient exister ? "- Je suis désolée." Miaula-t-elle alors, comme un chaton pris en faute. Une autre chatte que Sopor connaissait miaula alors avec douceur : "- Nous comprenons. L'important, c'est ce que tu feras à partir de maintenant." La chatte grise regarda avec émotion cette ancienne cheffe. Etoile du Matin, celle qui leur avait permis, à ses sœurs et elle, de devenir des chattes de clans. Eveil Soporeux se mit alors à chercher du regard un chat qu'elle aurait voulu voir ici. Mais elle ne reconnut pas le pelage brun et blanc, avec la carrure massive de son fils. Alors qu'elle regardait un à un tous ces chats étoilés, un étrange matou sans poils que Sopor n'avait jamais vu miaula alors avec force : "- La cérémonie doit commencer maintenant."~ Première Vie ~ La foi A peine le chat avait prononcé ces mots, que tous les autres disparurent. Seul restait ce matou sans poils, avec la peau rose, et des yeux verts d'une intensité sans pareil. Ce chat s'avança vers Eveil Soporeux, et lui miaula : "- Salutations, je suis Prince du Bayou, ancien guérisseur de ton clan. A l'époque, il s'appelait encore le Clan du Soir. Comme toi, je suis né hors des Clans, et je voulais te donner une vie qui te sera primordiale."Intimidée, Sopor n'osa pas parler, et hocha simplement la tête. Elle ne savait pas en quoi consistait le don de vies, ne ce que cela allait faire. Cela ne sembla pas perturbé l'ancien guérisseur, qui clama : "- Avec cette vie, je te donne la foi. Sans foi dans ses ancêtres, ou dans son Clan, un chef ne peut mener les siens avec justesse."Prince du Bayou posa alors son museau sur le front de Sopor, qui eut un halètement. Une violente décharge de douleur l'envahit, des pieds à la tête. Déstabilisée, et surprise, la chatte grise mit un moment à rouvrir les yeux. Prince du Bayou la regardait, avant de miauler doucement : "Ais foi aussi en toi Eveil Soporeux, et en tes décisions." ~ Deuxième vie ~ La résilience Avant même qu'Eveil Soporeux ne puisse répondre, Prince du Bayou disparu, et un grand matou se dressait devant elle. Sa carrure ressemblait à celle d'un nuiteux, et son pelage gris et noir aussi. "- Je me nomme Etoile du Grand Bleu. J'étais le chef du Clan de la Nuit, il y a plusieurs lunes.- Un chef du Clan de la Nuit peut me donner des vies ?" Demanda Sopor avec étonnement "- Oui, tout le monde le peut, tu le verras bien vite." Répondit le grand matou. Alors, Etoile du Grand Bleu s'avança vers Eveil Soporeux, et posant son bout du nez sur son front, il miaula : "- Avec cette vie, je te donne la résilience. Tu devras surmonter ton passé pour mener ton Clan avec confiance dans l'avenir."Une décharge de douleur encore plus violente que précédemment l'envahit, lui faisant serrer les dents pour ne pas crier. Une fois la vague partie, Sopor restait haletante. Etoile du Grand bleu rajouta : "- Pour nous, anciens solitaires, nous devons avancer d'autant plus que les autres. N'oublie pas ton passé, sans pour autant qu'il ne te hante."Les paroles de l'ancien chef réchauffèrent le cœur d'Eveil Soporeux. Alors, lui aussi était auparavant un chat errant. Cela rassurait la nouvelle cheffe, qui miaula avec émotions : "- Merci."~ Troisième vie ~ L'inflexibilité Etoile du Grand Bleu laissa sa place à une belle chatte écaille de tortue. Le cœur d'Eveil Soporeux se serra, alors qu'elle baissa la tête, honteuse en se souvenant de ses paroles plus tôt dans la cérémonie. "- Après le nombre de fois que je t'ai parlé de nos ancêtres, je me disais que tu aurais finis par comprendre." Miaula alors Etoile de Soleil. "- Regrettes-tu ton choix ?" Demanda Sopor en levant timidement ses yeux. Après un instant de silence, son ancienne meneuse miaula : "- Non. Et c'est pour cela que je vais te donner une vie. Je vais te donner l'inflexibilité, pour rester debout dans toutes les conditions, et ne pas dévier de tes idéaux."Etoile de Soleil posa alors son museau contre Eveil Soporeux, alors qu'elle ressentit une troisième vague de douleur brutale et électrisante. Après que la vie fut transmise, la guerrière des étoiles souffla : "- Guide nos compagnons avec sagesse. Je serai avec toi."Sopor eut juste le temps de hocher la tête, une boule dans la gorge alors que son ancienne amie, et guide disparaissait. ~ Quatrième vie ~ La loyauté Haletante, Sopor vit un nouveau chat s'approcher d'elle. Cette fois-ci, à sa surprise, c'était un jeune chat. Son museau de chaton n'avait pas vieilli, mais ses yeux brillaient d'une lueur que seuls les anciens avaient. Eveil Soporeux finit par le reconnaître, et miaula : "- Petite Evasion ?"Le chaton hocha la tête, avant de miauler avec une voix sûre, qui ne ressemblait pas à un chaton : "- Je suis ici pour te donner une vie. - Alors, tu es mort sur l'ancien territoire…" Souffla Eveil Soporeux, attristé du destin de ce chaton, resté pour veiller sur ceux ne partant pas, et pour rester avec sa mère. "- Ne sois pas triste, c'était mon choix. Et je suis heureux de l'avoir eu. Ainsi, j'ai pu resté avec ma mère et avec Petite Apesanteur." Répondit Petite Evasion, avant de s'avancer vers Eveil Soporeux. "- C'est pour cela que je te donne la vie de la loyauté. Sois toujours fidèle envers tes convictions, et ceux que tu aimes."Sopor sentit ses paroles comme une remarque envers son choix de ne pas participer à la bataille contre le Clan de la Nuit. Aurait-elle dû en faire plus pour sauver son fils ? Cependant, le regard impénétrable du jeune chat ne laissait aucune place à une quelconque interprétation. Alors, la grande chatte se baissa à la hauteur du chaton, qui la toucha de son museau. Une douleur sans pareil la traversa, suivi par une vague de chaleur. Quand elle rouvrit les yeux, elle fut surprise de constater plusieurs autres chats derrière Petite Evasion. Ainsi, elle reconnut Océan Abyssal, un guerrier crépusculien mort pendant la bataille avec les solitaires. Elle vit également une belle chatte, ressemblant fortement à la lieutenante du Clan de la Nuit. Cette dernière se tenait à côté d'elle. Entre eux, un autre chaton était présent, brun comme Essor du Faucon, mais avec un œil vert et l'autre bleu. Et le dernier chat n'était autre qu'Essor du Faucon, la regardant de son regard impénétrable. "- Essor du Faucon... Je suis désolée."Elle crut discerner un petit hochement de tête chez l'ancien guerrier crépusculien. Mais avant qu'il ne réponde, tous les chats disparurent dans un scintillement étoilé. ~ Cinquième vie ~ L'amour
En sentant une présence derrière elle, Eveil Soporeux se tourna pour faire face à Carpe Alcyonienne, se tenant fièrement là. Elle semblait plus jeune, et même son regard aveugle ne semblait plus l'être, tant il brillait de la lumière des étoiles. "- Je suis heureuse de te revoir." Ronronna la chatte grise envers l'ancienne reine. "- Moi aussi. Tu as donné naissance à de magnifiques chatons." Miaula Carpe Alcyonienne. "Je suis honorée de pouvoir te donner une vie."Eveil Soporeux eut un ronronnement face aux compliments de la reine. Mais l'instant de répit fut de courte durée, car Carpe Alcyonienne miaula : "- Avec cette vie, je te donne l'amour d'une mère. Il n'y a pas de forme d'amour plus forte. Chéris ton clan comme le ferait une mère pour ses chatons."Sopor s'attendit à ressentir une violente douleur quand la chatte crème la toucha. Cependant, ce fut une vague de chaleur qui l'envahit, serrant son cœur. C'était la même sensation qu'elle éprouvait quand elle regardait ses chatons, et elle se força à ne pas ronronner. ~ Sixième vie ~ La détermination Carpe Alcyonienne disparut, et à la place, se tenait un jeune chat, blanc et roux. "- Chardon Epineux !" S'exclama Eveil Soporeux, heureuse de le revoir. La chatte grise alla vers lui, et posa son bout du nez sur la tête du jeune matou. "- Il faut croire que je t'ai manqué." Ironisa Chardon Epineux, avant de miauler : "Pourtant quand je faisais des bêtises, tu ne m'accueillais pas comme ça."Eveil Soporeux eut un petit ronronnement amusé, avant de reculer. Chardon Epineux miaula alors : "- Je suis heureux de pouvoir te donner une vie. Et j'ai décidé de te donner la détermination. Va au bout de ta volonté, et bats toi avec courage pour notre Clan."L'ancien apprenti la toucha de son museau, et Eveil Soporeux serra les dents en ressentant une énième vague de douleur, mêlée à une chaleur brûlante. En rouvrant les yeux, Chardon Epineux était toujours présent, et la regardait. "- Et s'il te plait… Prends soin d'Edelweiss."Sopor fut surprise de cette demande. Pas parce que c'était étonnant venant de Chardon Epineux, mais parce qu'elle ne savait pas où était son frère. Comment si le jeune matou lisait dans ses pensées, il miaula doucement : "- Vos chemins se croiseront de nouveau."~ Septième vie ~ La bienveillance Avant que Sopor ne puisse demander quoi que ce soit, Chardon Epineux laissa la place à Etoile du Matin. La belle meneuse s'assit, en regardant la chatte grise avec douceur. "- Je n'aurais jamais osé imaginer que la jeune chatte errante effacée que tu étais deviendrait une meneuse de Clan. Je suis fière de toi, Eveil Soporeux. - C'est grâce à toi que mes sœurs et moi, on a trouvé un foyer, je ne pourrai jamais assez te remercier pour ça."Etoile du Matin eut un ronronnement, avant de miauler : "- Je n'ai fait que ce qu'il me semblait juste. Mais il faut que te donne une vie maintenant."En se levant, l'ancienne meneuse clama : "- Je te donne la vie de la bienveillance. Puisses-tu t'en servir pour faire les bons choix, et être bon avec les autres clans. Ta bienveillance te sera primordiale durant les lunes à venir."Etoile du Matin s'approcha de Sopor, et toucha son front avec son museau. La chatte grise ne ressentit pas de la douleur, mais une douce chaleur, agréable et qui réchauffait son cœur, tout en soulageant son corps meurtri par les vies précédentes. "- Je te remercie de rendre mon fils heureux." Miaula alors Etoile du Matin. "Dis lui que je suis fière de lui, et de tous ses frères et sœurs, s'il te plait. - Je te le promets." Répondit Eveil Soporeux, avant que tout autour d'elle ne devienne noir. Inquiète, elle regarda autour d'elle. Ne devait-elle pas avoir neuf vies ? Ou alors, vu toutes les erreurs qu'elle avait fait, elle n'en avait mérité que sept ? Mais alors qu'elle se posait toutes ces questions, elle se retrouva dans un nouveau paysage. Le ciel était noir, mais quelques discrètes étoiles y brillaient, ainsi qu'une lune éclairant la clairière dans laquelle elle se trouvait. Cet endroit ressemblait bien plus à un territoire de clan ordinaire. Puis, Sopor repéra une belle chatte brune tachetée, la regardant de ses yeux verts. "- Te voilà." Miaula-t-elle avec un ton léger ~ Huitième vie ~ La liberté "- Qui es-tu ?" Demanda Eveil Soporeux, intriguée "- Je suis Odyssée de l'Hirondelle. J'étais lieutenante du Clan du Crépuscule avant que tu n'arrives."Sopor se rappela alors de la découverte des raisons de la mort d'Odyssée de l'Hirondelle. Tuée par Majesté Vénéneuse pour prendre le pouvoir. Cependant, cet endroit l'intriguait toujours autant. Ne devait-elle pas être avec les autres guerriers étoilés ? La fourrure de l'ancienne lieutenante ne brillait pas comme les guerriers de jadis. "- J'ai décidé de continuer de voyager, je ne fais pas partie du Clan des Etoiles, mais peut y aller pour voir mes chatons… Et donner une vie aux chats méritants." Expliqua-t-elle, comme si elle lisait les pensées de Sopor. Elle s'approcha de la grande chatte, et continua : "- Et je veux te donner la vie de la liberté. Sois libre de faire tes propres choix, et de choisir ton destin."Odyssée de l'Hirondelle toucha le front d'Eveil Soporeux, et celle-ci ressentit une impression étrange. Son corps entier semblait être frappé par des rafales de vent, alors que ses pattes avaient des picotements, lui donnant envie de courir, encore et encore, sans s'arrêter. Rouvrant les yeux, l'ancienne lieutenante était encore là, la regardant avec douceur. "- J'ai vu tes chatons." Miaula Eveil Soporeux, après s'être remise de sa vie. "Ils m'ont donné une vie."Odyssée de l'Hirondelle ronronna, son regard rayonnant de fierté envers ses petits. "- En parlant de chatons… Je crois qu'il y a deux jeunes chats qui t'attendent." Miaula-t-elle avec malice, alors qu'elle recula, avant de partir dans les bois entourant la clairière. ~ Neuvième vie ~ La force Seul le bruit du vent dans les feuillages environnants se faisaient entendre. Sopor restait là, seule, intriguée, et inquiète. Puis, deux petits miaulements la firent se retourner. La vision qu'elle eut lui serra le cœur de douleur, et de bonheur. Devant elle, se tenait deux petits chatons. L'un d'entre eux lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, et l'autre, était grise et châtain, zébrée de noir. "- Mes petits…" Souffla Eveil Soporeux en se couchant, alors que Océanos et Rhéa piaillèrent de joie, et sautèrent sur leur mère. Les yeux humides, Eveil Soporeux gémit de douleur en léchant le pelage de ses premiers chatons. Les deux petites boules de poil ronronnèrent, et gémissaient parfois elles aussi. La famille déchirée prit le temps de savourer leur retrouvaille. "- Je vous demande pardon. J'aurais dû mieux vous protéger. J'ai été une mauvaise mère mes petits." Miaula avec douleur Sopor "- T'aurais rien pu y faire. Ça devait se passer ainsi." Miaula Océanos "- Regarde, maintenant on peut te donner une vie, comme avec Etoile du Golem ! C'est trop cool, non ?" S'exclama alors Rhéa avec excitation. "- Vous avez raison, c'est trop cool." Ronronna Sopor en prenant ses petits contre elle une dernière fois. Après un instant ainsi, à ne plus bouger, les deux chatons gigotèrent et se dégagèrent de la fourrure chaude de leur mère. S'asseyant face à elle, Océanos miaula : "- Avec cette vie, on te donne la force."Rhéa continua, de la même voix forte et sûre : "- Tu as beaucoup de force en toi, et tu dois l'utiliser pour protéger ton nouveau Clan. - Sois forte, comme tu l'as été pour nous faire partir des griffes de papa."Les deux chatons touchèrent alors de leur museau leur mère, qui serra les dents sous le déluge de douleur et de chaleur qu'elle ressentait. Ses pattes se sentirent soudain plus vaillantes, et elle eut l'impression de pouvoir soulever une montagne. Quand elle rouvrit les yeux, ses chatons étaient devant elle, et tous les autres chats qui lui avaient donné une vie étaient présents, derrière eux. La voix qui miaula était celle de tous les chats, tous réunis en une seule voix : "- Ton nom est maintenant Etoile Eveillée. Sers toi de toutes les vies que l'on t'a donné pour guider le Clan du Crépuscule travers les temps de ténèbres qui l'attendent, lui et tous les autres clans. Le poison surgira du feu et de la nuit, pour engloutir les Clans.
- Qu'est ce que…" Commença à miauler la nouvelle cheffe, alors que tout devint obscur, ne la laissant pas finir sa phrase. La nouvelle meneuse se réveilla en sursaut au bord de la Cénote. Les derniers rayons de la lune perçaient à travers l'ouverture. Il lui fallut un instant pour se mettre debout, et se tourner vers Source Maléfique, qui la regardait. "- Je... Je suis Etoile Eveillée."Se souvenant des paroles de ses ancêtres, et de tout ce qu'elle avait à faire à présent, elle miaula avec plus d'assurance : "- Rentrons maintenant."Tout était devenu clair sur ce qu'elle devait faire, comme si ses ancêtres guidaient ses pas. Alors qu'elle sortit de la cénote, elle jeta un regard vers les dernière étoiles présentes, et pensa : "A partir de maintenant, je sais que je ne suis plus seule, vous êtes là."
Dernière édition par Etoile Eveillée le Mer 25 Jan - 18:53, édité 1 fois |
| | | Menace d'Orage EtouffantTête du Zénith
Messages : 728 Points de RP : 2660 Surnom : Ambrie Personnage Principal : Menace d'Orage étouffant les Etoiles (Z)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Lun 3 Oct - 16:25 | |
| - Nuage d'une Berceuse a écrit:
Ivresse des Etoiles"J'ai aimé trop profondément les étoiles pour avoir peur de la nuit."
La mort était douce. Il y avait retrouvé ceux qu'il aimait, et bien que cela l'avait peiné de voir sa soeur le rejoindre, ils étaient finalement au complet. Bien sure, il tenait sa promesse, il veillait sur son clan, sur sa meilleure amie et ses petits, sur le peu de famille qu'il restait sur terre, et il réfléchissait. Il avait écopé d'un rôle bien plus compliqué que seulement veillé, il devait trouver son successeur. Et bien que cette tâche pouvait paraitre difficile, il n'avait pas mis très longtemps, trouvant le parfait matou, qui lui était apparut comme une évidence. Descendant d'Oeil d'Améthiste, le félin ne pourrait jamais servir la Tribu comme il le souhaitait, mais il pouvait servir l'Aube et ses ancêtres. Lorsque Nuage d'Opale entra dans la cénote, Ivresse en fut presque soulagé. N'étais-ce pas un signe de plus qu'il était ce successeur dont son clan avait besoins ? Il partit donc à sa rencontre.
-Je suis Ivresse des Etoiles, l'ancien guérisseur de l'Aube. Je suis là pour te guider.
Miaula-t-il alors de sa voix calme et bienveillante. Un guérisseur ? En plus d'un clan ? La curiosité peinte sur le visage de Nuage d'Opale décrut comme une source en pleine canicule. Il découvrit ses crocs. Les membres du Zénith lui avaient toujours dit qu'il verrait ses aïeux, des félins sages et compréhensifs. Ivresse des Etoiles n'était pas son aïeux. Il n'était même pas de la tribu ! Et le pire du pire, c'était un guérisseur. L'apprenti découvrit ses crocs. " Je veux pas voir un soigneur ! Je deviendrai pas comme Albatros !" |
| | | LascarSolitaires
Messages : 5107 Points de RP : 8761 Surnom : Rossy - Ross' Genre : Personnage Principal : Lascar
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 12 Oct - 10:33 | |
| Ivresse des Etoiles"J'ai aimé trop profondément les étoiles pour avoir peur de la nuit."
Ivresse des Etoiles resta calme et impassible face à la réaction du matou. Il savait que ce ne serait pas chose facile de le convaincre, mais c'était son destin, et Ivresse le savait, on ne pouvait pas échapper à son destin.
-Je ne suis pas un soigneur Nuage d'Opale, je suis un guérisseur, et tu ne seras pas comme Océan de l'Albatros, c'est quelque chose de bien plus grand que d'être guérisseur d'un clan. Et, comme ta mère avant toi, c'est ton destin. |
| | | Menace d'Orage EtouffantTête du Zénith
Messages : 728 Points de RP : 2660 Surnom : Ambrie Personnage Principal : Menace d'Orage étouffant les Etoiles (Z)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Lun 7 Nov - 9:56 | |
| Il n’y a que moi pour décider de mon chemin. Ni ennemi ni mâle ni personne. Il n’existe qu’une voix, celle que j’ai choisie. Etoile Damnée n’y pourra rien. Aucun hordien n’y pourra rien. La force, la véritable force, ce n’est pas cette force dans vos pattes qui vous permettent de tenir debout et de vous battre. La véritable force, c’est celle qui vous fait avancer alors même que vos coussinets vous paraissent soudés au sol, que votre cœur est si lourd qu’il devient une chaîne à votre cheville. La force, c’est continuer quand vous avez tout perdu, reconstruire à partir des cendres de votre passé ou du sang que vous avez versé. Tous ceux qui me suivront auront cette force. Elle coule dans mes veines. Dans nos veines. Il ne faut pas en avoir peur. Il faut la libérer. Se relever. Et se battre.Onde Claire leva la tête vers le plafond de la cénote aux étoiles et laissa l’air emplir ses poumons. Elle n’était jamais venue ici et devait avouer que la cénote avait un charme mystique. Elle s’y serait presque sentie à sa place, si cette place n’était pas celle des guérisseurs. Son destin se mêlait un peu trop au leur à son goût, mais ce passage était bien nécessaire. Quand elle lapa la surface glacée, des millions d’iris de toutes les couleurs la fixaient. Onde Claire n’eut aucun geste de recul, aucune crainte. Ses ancêtres l’attendaient dans l’autre monde. De l’autre côté de la rive. Là où respirer n’était d’aucune utilité. « JE VEUX VIVRE ! » Quelqu’un avait hurlé. Qui ? Onde Claire s’arracha à la contemplation de l’eau. Rien. Personne. Tout était calme. Elle s’inspira du silence pour apaiser sa crainte puis ferma les yeux. « Je veux vivre ! — Tout le monde veut vivre, répondit Onde Claire, plongée dans le noir. — Non, pas tous. La lieutenante cligna des paupières jusqu’à ce qu’une légère lumière transperce les ténèbres. Elle n’était plus sur leur territoire, mais sur l’ancien. Elle reconnut les arbres du soleil, dont la lumière matinale jaillissait des feuillages en doux rayons. Entre deux arbres l’attendait Poésie Lyrique. Son ancien compagnon. Onde Claire en fut d’abord bouche-bée avant de s’élancer vers lui, pressant son visage contre sa joue brune. « Tu m’as tellement manqué. — Je sais. » Son calme communicatif apaisa les battements effrénés de son cœur. « Mais nous ne pouvons pas rester ensemble. — Je sais, sourit-elle pour reprendre ses mots. Les vivants m’attendent, et tu ne l’es plus. » Il sourit à son tour, avec une sorte de timidité. Ils ne s’étaient plus vus depuis si longtemps que leur relation s’était effilée. Peut-être ne pourraient-ils jamais retrouver ce qu’ils avaient partagé à l’époque. Elle n’était plus la même qu’à l’époque. Elle s’était liée à un autre, Utopie Cristalline, pensant pouvoir revivre sa jeunesse, peut-être. Force fut de constater qu’elle n’était plus cette jeune féline et que l’amour lui était proscrit. Il ne restait que sa loyauté vis-à-vis de son clan et l’investissement à son égard. « Tu te sens prête à recevoir tes neuf vies ? — Oui. Est-ce que tu vas rester avec moi, le temps de la cérémonie ? — Je ne sais pas si… » Il tourna la tête dans son dos où une foule de félin patientaient désormais. « Je ne sais pas si c’est accepté. — Reste où je peux te voir, que je sache que tu es là. — Je suis toujours là, même quand tu ne me vois pas », souffla-t-il en se levant. Il s’approcha et posa son museau contre les oreilles immaculées de la féline. Son odeur l’enveloppa et elle la respira profondément pour ne plus jamais l’oublier. « Je vais te donner une vie, désormais. La survivance te convient ? — Sachant que c’est des vies que je vais perdre une à une jusqu’à définitivement vous rejoindre ? Ce n’est pas un peu ironique ? — Essaye de garder ma vie le plus longtemps possible. » Elle en rit doucement. Douloureusement. Bien sûr, qu’elle essayerait de vivre autant que possible. Elle avait encore tant de félins à protéger et à soutenir. Poésie Lyrique prit son silence pour un assentiment et déposa son museau contre celui de la féline. Il n’y eut ni douleur ni peine. Onde Claire ressentit l’immense amour qu’il lui portait malgré toutes ces lunes éloignés l’un de l’autre. Ses sentiments ne faiblissaient pas alors qu’elle était passé à être chose. Ils auraient pu être heureux, si heureux. Elever leurs chatons ensemble. Avoir une famille. Ne pas s’entretuer à cause de la mort de Poésie. Leurs vies auraient été si différentes. Si belles. Ils étaient passé à côté de tant de bonheur. Quand il s’éloigna, Onde Claire retenait ses larmes. La survivance. Ce n’était pas une vie qu’elle aurait dû recevoir. Après tout, elle évoluait parmi les vivants depuis tant ! Ce n’était pas le cas de son ancien compagnon. Cette vie, il aurait dû la recevoir. La conserver précieusement. La chérir. En survivant, il aurait sauvé leurs chatons. Chant de Calla, Etoile Sauvage, Nuage du Tournesol. Elle secoua la tête pour chasser ces perles de peine. Cet amour impossible lui était douloureux, pas les sentiments affluents de cette vie. Poésie Lyrique n’était que douceur. Leur vie, par contre, n’avait rien d’aussi paisible. Onde Claire chercha à courageusement sourire. « Je continuerai à vivre pour Pavot Céleste, pour les enfants de Lotus, pour Secret, pour les enfants d’Œil d’Améthyste. — Ne te mets pas trop de pression inutile. Juste vis, Onde Claire. Vis pour les morts, guide les vivants. Et souviens-toi de nous. Souviens-toi de moi. » Elle opina. Cette fois, elle pleurait véritablement alors qu’il s’éloignait. Reste avec moi. Reste-mien. Ne pars pas ! JE T’EN PRIE ! aurait-elle voulu hurler. Mais elle serra les crocs pour retenir ces supplications, ces émotions débordantes. Ses pleurs coulaient sur ses joues, miroitants d’étoiles et de regrets, d’une vie qui lui avait été arrachée. Qui leur avait été arraché. Elle se débattit avec sa peine au regard de tour, la poitrine traversée de soubresauts qu’elle ne voulait pas laisser gagner. Elle retrouva un peu de son contrôle lorsque Poésie Lyrique eut monté dans un des arbres pour assister au reste de la cérémonie. « Souviens-toi de moi aussi », souffla-t-elle, le regard rivé sur Poésie Lyrique. Une ombre parmi les ombres, constellés d’étoiles et ressemblant à une nuit de pleine lune la rejoignit. Il déposa sa queue sur l’épaule de la féline blanche, qui le reconnut peu après. « Etoile Polaire. » Le meneur nuiteux l’avait accueillie, elle et ses chatons, lorsqu’Etoile Damnée avait voulu lui retirer ses enfants car elle était une oméga. Elle lui en avait toujours été redevable mais n’avait jamais pu remercier le félin jais. « Bonsoir, Onde Claire. Veux-tu que nous fassions une pause ? — Non. » Elle secouait la tête en même temps. « J’ai encore beaucoup de monde à voir, je me trompe ? — C’est plutôt vrai, sourit Etoile Polaire avec compassion. Certains t’attendent depuis des lunes. » Comme qui ? Elle n’était pas certaine de voir de qui le nuiteux voulait parler, mais se dit qu’elle verrait en temps voulu. « Je ne vous ai jamais remercié de votre hospitalité. — Quel chef aurais-je fait si je n’avais pas prêté patte-forte à une reine et ses chatons ? » Les moustaches du défunt s’agitèrent. Onde Claire le trouva magnifique. Son pelage sombre, légèrement éclairé de petites étoiles, avait quelque chose d’hypnotisant. Il lui rappelait un autre meneur, qu’elle n’avait que très peu connu tant elle était jeune : Etoile. « Mais n’oublie pas qu’un chef se doit parfois d’être imperméable à ses sentiments, reprit-il, l’arrachant de sa fascination. Parfois, les émotions sont un frein à une bonne décision. » Il se tut. Elle n’osa pas demander à quoi faisait-il référence. Une décision, très ancienne, le tourmentait-il ? Ou avait-elle tourmenté le clan de la nuit ? Elle ouvrit la gueule, mais il posa son museau sur son front et Onde Claire se sentit écartelée entre amour, confiance et devoir. Faire passer sa petite famille ou sa grande famille clanique en premier ? Poésie Lyrique ou l’avenir du clan ? Cette question ne se posait plus. Tous ceux à qui elle avait voué une telle confiance n’étaient désormais plus. Il la confrontait à un dilemme évanoui depuis des lunes. Depuis le départ d’Ivresse des Etoiles. Elle se remit tout à coup à respirer. Etoile Polaire s’était redressé. « Je comprends ton enseignement, articula-t-elle. Et le clan doit passer en premier. » Il hocha la tête, satisfait, puis s’effaça, de nouveau ombre parmi les ombres, remplacé par une vive lumière. Beaucoup avait parlé à Onde Claire de sa mère, Lac des Nénuphars. Elle avait d’ailleurs rendu visite à de nombreux claniques, mais jamais à sa fille. Par crainte ? Par douleur ? Toujours fût-il qu’Onde Claire avait été élevée par Braise des Bois et Ivresse des Etoiles. Ni par sa mère biologique ni son père. Alors quand Lac des Nénuphars apparût dans son champ de vision, la lieutenante immaculée sentit sa mâchoire lui tomber. Sa mère était magnifique. De blanc et de crème, lumineuse d’astres et d’une douceur spectrale. Elle n’était pas musculeuse comme tout guerrier, mais au contraire souple et fine comme une guérisseuse. Onde Claire balbutia : « Tu… » Tu es ma mère .. ?« Tu es magnifique ! s’exclama la nouvelle venue, émue. Si forte et délicate à la fois. Si blanche ! Tu ressembles à une pleine lune pendant une nuit d’été. » Le compliment fit rougir Onde Claire, qui ne savait plus sur quelle patte de poser. Lac des Nénuphars continua de la dévorer des yeux, comme si elle croyait à peine faire face à sa progéniture. Elle reprit son sérieux en se souvenant qu’elles n’étaient pas dans un rêve, mais une cérémonie de passation de pouvoir. « Toi et Œil d’Améthyste avez tant souffert sans que je ne puisse rien y faire. Vous méritez toutes les deux mes plus sincères excuses. » Des… excuses ? De la part d’une femelle qui se déclarait être sa mère mais qu’Onde n’avait jamais rencontré ? Non, non, elle aurait préféré des excuses d’Ivresse des Etoiles d’être parti, de Chant du Calla et Nuage du Tournesol de lui avait tant caché, de Piga, pour avoir assassiné Poésie Lyrique, d’Etoile Damnée pour avoir été une telle merde. Les excuses d’une inconnue n’avaient aucune valeur. Aucune force. Aucun sens. Lac des Nénuphars ne les avait même pas abandonnés. Elle était tout simplement… morte. « Onde Claire. » L’ancienne guérisseuse goutta ce nom sur son palet. « J’avais demandé à votre père de vous trouver des noms doux, en espérant ne pas vous forcer à un sombre destin. Mais il faut croire que ce n’était pas suffisant. — On est loin d’un nom de guerrier, en effet. Mais un nom ne condamne pas un félin à une certaine voie. — En es-tu sûre ? » Que voulait-elle dire ? A qui faisait-elle référence ? « Nuage d’Excellence ne pourra jamais se satisfaire d’autre chose que l’excellence. Nuage Puissant ne pourra jamais faire preuve de la moindre faiblesse s’il veut survivre. Margay Solaire est un félin qui se doit de rayonner. Morsure Sinistre eh, bien, a condamné Poésie Lyrique par une morsure. Etoile Tourmentée l’a toujours été…. — Et alors ? la coupa la lieutenante. Fierté est destinée à être fière et arrogante ? Liqueur, Vodka et Whisky deviendront des… des chats de bipèdes ? — Tu refuses de comprendre, soupira Lac des Nénuphars. Mais certains noms sont emprunts d’une destinée. J’aurais juste aimé que la tienne soit plus douce.— Je ne regrette pas avoir souffert, rétorqua Onde Claire, la tête haute. Je regrette ne pas avoir pu sauver ceux que j’aurais pu sauver. La guérisseuse ouvrit la gueule, s’apprêta à répondre quelque chose, mais finit par secouer la tête et approcher. « Ma fille, je te donne comme vie la loyauté. Sers le clan de l’aube avec acharnement. — Je le ferai. » Cette fois, il n’y eut aucune douleur. Aucune passion. Lac des Nénuphars lécha le front d’Onde Claire, qui la dévisagea, hébétée. « Je t’épargnerai les peines qui sont épargnables, se justifia-t-elle en se retournant. Les étoiles disparurent, cachées par des immenses branches trop hautes pour les atteindre. Onde Claire cligna plusieurs fois des paupières, jusqu’à s’habituer à l’obscurité. Un pelage sombre glissa à l’extrémité de sa vision et la féline se retourna, croyant reconnaître un de ses petits enfants : « Nuage Puissant ? » La silhouette ouvrit deux prunelles ambrées avant d’approcher d’une démarche souple. Non, ce félin était beaucoup plus grand et fin que Nuage Puissant, plus musculeux et dominant. Cette appellation fit rire le nouveau venu, laissant apparaître deux crocs blancs. « Presque. Je suis son le frère de son arrière-grand-père. Etoile du Léviathan. — Oh.» Oh. C’était bien le mot. Le meneur qui avait dû relever le clan suite à l’incendie ayant ravagé le territoire aubiste sur l’ancien territoire et causé la mort d’Etoile Eternelle. Etoile du Léviathan avait été particulièrement jeune lorsqu’il avait dû le remplacer et supporter toutes les responsabilités que ce rôle imposait. Cela se voyait : l’ancien meneur, même dans la mort, n’était que jeunesse et vigueur. Ce n’était pas exactement l’image qu’Onde Claire s’était faite de son oncle. « Tu m’imaginais plus comme un ancien, peut-être ? » Prise d’une quinte de toux devant sa sincérité, la guerrière s’empressa de secouer la tête. « Pas du tout. Pas du tout ! — Tu sais que je suis plus jeune que toi ? fit-il avec un brin de malice. Mais ce n’est pas pour cela que tu es venue aujourd’hui. Reprenons notre sérieux, nous aurons amplement le temps de faire connaissance lorsque tu nous rejoindras. — Attends, j’ai une question. » Les oreilles d’Etoile du Léviathan se dressèrent sur son crâne, intrigué. Onde Claire avait parlé sans réfléchir et elle se sentit soudainement toute petite – ce qu’elle était véritablement face à son oncle. « Oui ? — Est-ce que… Est-ce que je vais rencontrer mon père, aussi ? » Un rire secoua la poitrine de l’ancien meneur. Doux, mielleux, confortable. Elle aurait presque pu imaginer une vie où Lac des Nénuphars, Etoile du Berserk et Etoile du Léviathan les auraient protégés et élevés, elle, Œil d’Améthyste et Aube Brumeuse. « Que sont les baptêmes de meneurs, sinon une grande réunion de famille ? » Il se pencha vers son museau det chuchota : « Je te donne le courage, ma nièce. De protéger ton clan et de prendre des décisions difficiles. C’est une noble tâche, d’être le meneur des siens, mais cela implique également énormément de peines et de doutes. » Cette fois, la douleur fut au rendez-vous. Onde Claire se courba en deux. Dans ses yeux brulèrent deux forêts, à la fois similaires et différentes. La chaleur plongea tout droit dans ses poumons comme pour la brûler de l’intérieur. Elle pleura, aveuglée par la fumée et toussa, toussa tant qu’elle en aurait craché du sang. Partout autour d’elle, les arbres craquaient sous le poids de leur propre mort et les hurlements de félins effrayés ou blessés lui déchirèrent les tympans. Quand elle se redressa, essoufflée, Etoile du Léviathn avait disparu et ses larmes mirent un moment à s’apaiser. Les étoiles revinrent progressivement, luttant contre les ténèbres et les chassant de leur timide clarté. Etoile du Léviathan faisait-il partie de la forêt sombre ? Pourquoi avait-elle l’impression qu’il ne vivait au même endroit que Poésie Lyrique et Etoile Polaire ? Onde Claire n’eut pas le temps de poser la question. Deux aubistes approchaient. L’une blanche avec uniquement quelques tâches noires, et l’autre brune et rousse. « Etoile Sauvage, Chant de Calla. — Maman », répondit cette première. Elles trois gardèrent une certaine distance, preuve que certaines rancœurs ne sauraient être guéries par le trépas de ses filles. Onde Claire avait voulu leur poser un milliard de question, mais elle était désormais vide de mots. Elle avait déjà tant dit à Nuage du Tournesol. Que pourraient-elles dire, de toute manière ? S’excuser pour quelque chose de déjà fait ? Aucunes d’elles n’y pouvaient plus rien. « Nous allons te donner la sincérité », lui annonça Chant de Calla. Cette fois, Onde Claire eut un rictus. Alors, elle remarqua enfin toute la farce de ce baptême. Ses filles lui donnaient la sincérité après lui avoir tant caché et tant menti. Poésie Lyrique lui avait donné la survivance alors qu’il était mort si tôt. Lac des Nénuphars, la loyauté, alors qu’elle n’avait jamais su s’accrocher à un clan. D’une façon ou d’une autre, Etoile Polaire et Etoile du Léviathan devaient pourvoir suivre le même raisonnement. Leurs museaux se touchèrent et, étrangement, la lieutenante ressentit ses propres émotions. Sa déception, le sentiment de trahison à leur mort, celle d’avoir été inutile et indigne de confiance. Celle d’une mère qui n’avait pas pu protéger ses enfants. Elle serra les crocs si fort qu’ils grincèrent, secoua la tête et rouvrit les yeux en hurlant. Elle ne voulait plus de ce sentiment d’impuissance. Elle ne voulait plus perdre qui que ce soit pour des raisons aussi stupides ! Et elle ne voulait pas pardonner à ses filles de l’avoir abandonnée de la sorte. « Il faudra plus qu’une vie pour vous faire pardonner », gronda-t-elle. Etoile Sauvage ouvrit la bouche pour répondre, mais Onde Claire bomba le poitrail. « Suffit ! Je ne veux pas plus d’explications. D’aucune de vous deux. — Eh bien, tu as gagné en assurance, soeurette. » Onde Claire sentit sa mâchoire lui tomber, même si voir sa sœur défunte était tout à fait normal ici. Œil d’Améthyste n’avait jamais été heureuse du fait de l’héritage de leur mère. De toute leur famille, même. Elle avait mis fin à ses jours pour se libérer de leur emprise. Au fond, toutes deux n’avaient jamais été très proches. Onde Claire était trop déterminée à devenir guerrière, empêtrée dans ses propres difficultés. Elle n’avait jamais su apporter de l’aide à sa propre sœur. « Est-ce que… est-ce que tu te sens mieux, ici ? » Cette question avait un goût d’illégitimité dans sa bouche. L’ancienne guérisseuse dégagea cette conversation d’un claquement de queue. « Tu n’es pas venue ici pour parler de mes déboires. Je vais te donner… — Attends. » Les oreilles de la féline crème s’agitèrent de curiosité. « Tu le sais, j’ai eu des chatons, lui apprit Onde Claire. J’aimerais que quatre de mes vies leur soient attribuées. » Un silence passa. Améthyste avait l’air de se demander d’où venait cette idée saugrenue. « Si c’est ce que tu veux… Quels sont leur nom ? — Petite Origine. — Alors Petite Origine, je te donne la stabilité. » Onde Claire servit d’intermédiaire. Peut-être Origine ressentit-elle l’obtention de ce cadeau, mais quand la lieutenante rouvrit les yeux, elle n’avait rien ressenti. Ni peine étouffante ni douleur lancinante. « C’est tout ? demanda-t-elle. — C’est tout. Bon courage, petite sœur. » Et Œil d’Améthyste laissa place à un pelage argenté. Ivresse des Etoiles courrait désormais parmi ces dernières. Son pelage déjà magnifique brillait, saupoudré de petites constellations. « Onde Claire, sourit-il. — Ivresse des Etoiles. Tu as retrouvé ta famille ? » Il opina en silence. « Notre famille, précisa-t-il néanmoins. Tes enfants t’attendent aussi ici, même si tu les as déjà vus précédemment. — Je ne pense pas qu’ils m’attendent avec grand enthousiasme, sourit-elle. — Ou tu n’espères pas les rejoindre tout de suite. » Peut-être. Onde Claire ne voulait pas rejoindre Poésie Lyrique tout de suite. Elle voulait le sentir à ses côtés, certes, réapprendre à le connaître, mais pas au milieu des étoiles. Elle ne voulait pas non plus affronter sa colère vis-à-vis de Calla et Lotus. Ivresse des Etoiles mit fin à ses pensées en posa son museau contre le sien. « Je veillerai sur Petit Affranchi. Qu’il soit guidé par son libre-arbitre sans laisser imposer de route. Lui seul décide de la direction de ses pattes. » Et les miennes ? voulut demander Onde Claire. Elle serra les crocs, car ce moment ne lui appartenait pas. Il n’était question que de son fils et de son père. A la place, elle en profita pour humer son odeur. La fumée de l’incendie avait quitté son pelage et tout en Ivresse des Etoiles lui rappelait l’ancien territoire. Chez elle. Sa véritable maison. Sa famille. Elle eut un hoquet en ravalant ses larmes. « Aide-les à ne pas devenir comme Lotus et Calla. — Lui seul le décidera, Onde. » Ivresse s’était éloigné. Ses prunelles brillaient de jeunesse. « Il fera ses choix comme tu as fait les tiens. N’est-ce pas ce que tous parents attendent de leur enfant ? Qu’il soit capable de vivre seul et d’agir pour le mieux ? — Si, certainement, » fut-elle obligée d’admettre. — Alors ne les surprotège pas à cause de tes précédents enfants. Laisse les vivre. » Sur ces mots, le guérisseur aubiste fit plusieurs pas en arrière et son pelage disparut parmi les étoiles. Un mâle d’une carrure étonnante apparut. De nouveau, il lui fit penser à Nuage Puissant mais… Peut-être plus encore à Etoile du Léviathan, qu’elle avait croisé précédemment. Onde Claire dut lever la tête tant il était immense. « Vous êtes .. ? » Son regard ambré la glaça, dur et imposant, plus vert que leur forêt ravagée par le feu. Dans son dos, aucune queue ne se balançait, apparemment arrachée au combat. Et par le clan des étoiles, il avait tant de cicatrices… Finalement, ce visage froid se fendit d’une moue amusée. « Tu ne reconnais pas ton propre père ? » Son père était parti quelques secondes avant. C’était Ivresse des Etoiles. Mais elle connaissait très bien le nom de son géniteur. « Etoile Dévorante. » Son paternel s’était laissé mourir après le trépas de Lac des Nénuphars pendant la mise à bas. Il ne s’était jamais occupé de ses chatons et était mort trop tôt pour qu’ils le connaissent. Onde Claire balbutia quelques paroles inintelligibles. Ce qu’elle ressentait à son égard était difficile à décrire. Un mélange de colère pour ce félin qui aurait du guider le clan et s’était laissé plomber par ses sentiments. Quel chef cela faisait-il de lui ? Pas un très bon, à coup sûr. Son règne avait d’ailleurs été court. La rencontre ne se déroulait apparemment pas comme le mâle l’imaginait. Y lisait-elle désormais des regrets ? « Je ne mérite pas ce titre, te dis-tu. — Tu ne le mérites pas, non. » Son ton acide la surprit elle-même, mais elle ne baissa pas ses griffes. « Tu avais tout ! Une famille, le clan ! Tu n’avais qu’à t’accrocher à nous ! Nous étions si jeunes ! — Et vous êtes devenus orphelins si vite. Mais si tu connaissais tes grands-parents, tu comprendrais qu’il vaut mieux ne pas en avoir qu’en avoir des mauvais. » Cette phrase la choqua au-delà des mots. C’était ainsi qu’il justifiait son abandon ? Cette douleur ? Toutes les moqueries qu’elle avait supporté parce qu’elle, Améthyste et Brume étaient la cause de la mort de leur mère et père ? « Je n’étais pas capable d’être votre père sans Nénuphar, avoua-t-il à demi-voix en la suppliant du regard de la croire. — Tu n’as même pas essayé, cracha-t-elle. Tu n’as fait preuve d’aucun courage ! Aucune force ! — Parce que tu as fait mieux, toi ? Tu crois que je ne suis pas au courant au sujet de ce qu’il s’est passé dans cette famille ? » Voilà peut-être d’où venait cette colère brûlante que ressentait parfois Onde Claire ; de ce père colérique et trop franc. « J’ai au moins fait de mon mieux sans baisser les pattes ! Je ne te permets pas de critiquer l’éducation de mes chatons quand tu n’en as pas éduqué un seul ! — Je n’ai pas besoin de l’autorisation de ma fille pour faire quoi que ce soit. — ça tombe bien, tu ne seras jamais mon père ! » Quelqu’un toussota dans leur dos. Etoile Dévorante serra les crocs puis détourna un instant la tête. Les regrets revenaient au galop dans ses prunelles, mais il était désormais trop tard pour recoller les morceaux. D’un pas rude, il planta son museau contre celui de sa fille. « Que Petite Pureté reste lucide qu’importe les événements. — Ce que tu n’as pas été, encore ! » Onde Claire ne lui accorda pas le moindre repos et s’arracha à son contact dès qu’il eut terminé. Elle s’adressa directement à l’assemblée de félins derrière eux. « Vous n’en avez pas marre de me donner comme vie ce qui vous a toujours fait défaut ? Il fallait s’en rendre compte quand vous étiez vivants. Maintenant c’est trop tard ![/b] » « Onde Claire. » La féline sursauta violemment. Etoile Tourmentée attendait désormais à sa droite, face à aux étoiles. « Je n’t’avais jamais vu aussi en colère », railla l’ancienne meneuse. Et pourtant, qu’est-ce que ça faisait du bien de leur balancer leurs quatre vérités. Elle huma l’air avec dédain. « Et alors ? — Et alors je pense que c’est pas plus mal de les remettre à leur place de temps à autre, ces doyens des temps anciens. » La surprise l’aida à se calmer. Elle eut même un léger rire. Innocence Oubliée sourit aussi. Se sentait-elle mieux ici ? La meneuse avait elle aussi tant perdu, qu’elle avait dû retrouver énormément d’êtres chers depuis son arrivée. Elle dut lire cette question dans son regard, car elle demanda : « On approche de la fin, tu le sais ? — Oui. — Il reste Petite Réminiscence et ensuite je te donnerai ton nom. » Et ensuite, elle serait meneuse de l’aube. Onde Claire hocha la tête avec détermination. « Bien, alors je lui donne l’émancipation. Qu’importe les préjugés, il saura s’affirmer. » La femelle blanche aurait aimé recevoir une telle vie dans son enfance. Peut-être l’aurait-elle aidé face à cet entraînement aussi difficile. Face à tous ceux qui désignant la tanière des guérisseurs. Face à Etoile Damneé. Tu vois où j’en suis maintenant ? Reste bien dans la forêt sombre, crevure. » Etoile Tourmentée se redressa. « A partir de maintenant, tu abandonneras le nom de Onde Claire pour t’appeler Etoile Claire. » Toute colère avait disparu, remplacée par un soulagement sans égal. Ivresse des Etoiles lui souffla à l’oreille : « Un enfant d’Améthyste t’attend à l’arbre de vie. » Puis toute l’assemblée de félins scanda : « Etoile Claire ! Etoile Claire ! » Etoile Claire se réveilla aux côtés d’un félin estropié. Ses yeux étaient entourés d’un doux marron et sa patte avant restante était blanche. Son pelage crème et ses prunelles violettes rappelaient a fortiori Œil d’Améthyste et Lac des Nénuphars, sans oublier cette patte blanche qu’Etoile du Léviathan portait également avec fierté. Encore allongée, la nouvelle meneuse dévisagea cet apprenti avec une immense surprise. « Ivresse des Etoiles m’a dit que je te trouverai ici, marmonna-t-il. Je dois devenir le nouveau guérisseur de l’aube. Mais pour ça, faut que tu m’emmènes dans ton clan. Sauf si vous avez pas besoin de moi, je me ferai un plaisir de retourner dans le zénith. — Non ! » Etoile Claire se releva immédiatement. Elle n’en croyait pas ses yeux. L’un des enfants d’Améthyste. Au-delà du besoin de guérisseur dans l’aube, elle ne voulait pas laisser partir ce petit. Il était de sa famille. Elle devait le protéger. « Non, reprit-elle plus doucement. ça sera un plaisir de t’accueillir parmi nous. Je suis ta tante, Etoile Claire. » Le félin la dévisagea, puis haussa les épaules. « Nuage d’Opale. C’est bon, on peut y aller ? Ivresse des Etoiles va me taper sur les pattes si je ne vais pas réviser mes plantes. » Ça lui correspondait assez peu, puisque de ce qu’elle savait de son père adoptif, il n’était que douceur et patience, mais elle ne le releva pas. Etoile Claire vérifia qu’aucune autre surprise ne l’attendait, puis elle hocha la tête. « Oui. Rentrons chez nous. — Chez toi, grogna Opale. — Chez nous », insista-t-elle. - :
et voilà le début de la fin pour Onde et Opale. Elle avait tellement de personnes disparues ?? J’ai pas pu mettre tout le monde mais Y’a les principaux je pense. C’est beaucoup plus calme que Lévi et Axo, peut-être le plus normal de tous ahah. Merci d’avoir luuu
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| | | Mûre NoireModérateurs
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 16 Nov - 18:30 | |
| Étoile de Soleil - Texte de mort Étoile de Soleil était partie seule, à l’aube, sans prévenir personne. Seule Éveil Soporeux était au courant de son voyage, un départ qui n’aurait peut être pas de retour… Rien n’était clair dans son esprit. Elle avait à peine regardé le camp, à peine jeté un dernier coup d’oeil derrière son épaule. Elle n’avait pas l’impression de les quitter, non, au contraire. Elle avait l’impression que là où elle allait faisait partie du voyage, de l’ordre naturel des choses. « Si le Clan des Étoiles m’appelle pour lui parler il doit y avoir une raison, peu importe laquelle, je ne peux discuter. » Le temps était devenu étrange. Elle avait l’impression d’être transportée, de voler vers la Cénote, le trajet lui paru si rapide, si limpide… Quand elle arriva enfin sur la terre de ses ancêtres elle ne savait pas si elle rêvait ou si elle y était vraiment.-« Salutations, Étoile de Soleil. Que fais-tu parmi nous ? » miaula Rêve de Cristal, l’ancien guérisseur dont la translucidité n’avait d’égal que ses mouchetures de pelage qui se confondaient avec les étoiles Ils étaient tous là, tous. Une femelle écaille, une chatte au pelage gris argenté, deux frères, l’un doré l’autre gris, une reine tigré et blanc… Tous ceux qui avaient été là pour son baptême étaient de nouveaux réunis, inchangés. En était-il de même d’elle ? Non. Les lunes à la tête du Clan avaient plus que jamais pesé sur ses épaules. Sa belle fourrure tricolore n’était plus aussi lumineuse qu’avant, et sa réactivité, ainsi que son endurance, baissaient de jour en jour. Les huit vies pesaient encore très lourd sur ses épaules, trop lourd pour son âge.-« Bonjour à tous, c’est un honneur de vous parler. Je n’ai pas oublié les leçons de chacun depuis que vous m’avez fait don de sept magnifiques vies, enfin plutôt huit. »-« Tu as encore toutes tes vies à ce que je vois… Le Clan des Étoiles illumine réellement chacun de tes pas. » clama Étoile d’Aiguille d’un air assuré et fier, ne laissant la place au doute -« Merci. Mais si je viens à vous ce n’est pas seulement pour parler du bon vieux temps. Depuis quelques jours je me sens bizarre. Comme si… ma place n’était pas là. Pas dans l’antre du meneur. Je me sens encore en forme et pourtant je ne me sens plus du tout aussi en forme qu’avant. Est-ce la vieillesse ? Ou… » elle prit une grande inspiration « Ou est-ce la Toison Argentée qui m’appelle, me demande-t-elle de vous rejoindre ? » Elle avait enfin réussit à articuler la peur qui lui tordait le ventre depuis plusieurs jours. Depuis la bataille contre le Clan de la Nuit et la mort d’Essor du Faucon. Elle était prise d’étranges sensations qu’elle ne pouvait expliquer, à moins de communiquer avec ses ancêtres. Étoile de Genêt, le félin qui avait redonné sa grandeur au Clan du Crépuscule, s’avança et déclara :-« Effectivement. Tu as été une grande meneuse Étoile de Soleil. Tu t’es montrée digne de tes huit vies et de tes ancêtres. Tu es restée fidèle au Code du guerrier jusqu’au bout, et grâce à toi le traitre Étoile du Golem a été chassé. »-« Tu as donné toute ton énergie pour le Clan et tu aurais donné tes huit vies sans hésitations. » compléta Saumon Gris, tellement translucide qu’il était difficile de discerner son regard désormais -« Mais en fin de compte tu es vraiment une élue des étoiles, la mort jamais ne t’as touché. Et peut être ne t’accordera-t-elle pas de répit avant un long moment. » dit avec une lueur de tristesse Étoile Rêveuse-« D’un accord commun nous avons décidé de t’offrir un cadeau exceptionnel : une place dans nos rang. » Étoile de Soleil avait bien évidemment envie de se rapprocher de la femelle gris et blanc qui venait de miauler avec fierté. « Se frotter la truffe une dernière fois, est-ce trop demander ? » Mais Étoile Éristique restait loin, avec le groupe de félins étoilés, inatteignable. « Mais… bientôt atteignable ? ». Elle ne s’était jamais sentie plus proche de son amie qu’à cet instant. Comme si leur esprit ne faisant qu’un. -« Je… Je… Votre honneur est trop grand pour moi. Je ne sais comment vous remercier. Vous servir pour avoir un jour l’honneur de vous rejoindre a été mon objectif pour aussi longtemps que je ne me souvienne. Mais… » Elle ne savait comment mettre des mots sur tous ces doutes, ses craintes « Le Clan du Crépuscule est toute ma vie. Comme puis-je consciemment le laisser derrière moi ? Je ne peux l’abandonner, tant que l’esprit des étoiles m’accompagne. Même si je dois le diriger depuis la tanière des anciens avec mes vieux os. »-« Ne t’en fais pas, il est entre de bonnes pattes. Nous savons les doutes que tu as encore vis-à-vis d’Éveil Soporeux, mais elle fera une bonne meneuse, et apportera un vent de fraicheur au Clan. » expliqua d’un ton calme et rassurant l’expérimentée Étoile Pourpre-« Mais… Étoile du Golem était son fils ! Comment être sure qu’elle mettra les intérêts du Clan avant elle même ? »-« Aie confiance en nous. Et Éveil Soporeux n’est pas la seule à qui tu confie ton Clan. Ton sang sera encore là de nombreuses saisons. Source Maléfique est une bonne guérisseuse, et Aube Éternelle sera lui aussi appelé un jour à la tête du Clan. » Étoile du Matin avait miaulé cela avec un ton si naturel… Cela ne transparaissait pas mais elle devait être très fière de ses chatons. Il étaient devenus un pilier du Clan, et leur camarades comptaient sur eux. « Tu n’as jamais vraiment quitté le Clan… merci. » Mais quelque chose bloquait encore la chatte écaille. Malgré toutes ces paroles encourageantes et rassurantes, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des regrets. Jamais elle n’avait donné sa vie pour le Clan, ni avait-elle donné la vie… Sa dernière protestation ne fut qu’un murmure :-« Mais… »-« Il est temps, Étoile de Soleil. » Une voix forte et grave avait résonné dans ses oreilles. Quand elle vu le jeune félin brun qui s’approchait, elle n’avait pu continuer sa phrase, sa voix se brisant. Essor du Faucon était égal à lui même, sa carrure effilée digne des guerriers du Crépuscule était désormais constellée de cristaux argentés. Une blessure béante n’ouvrait plus sa gorge, et ses yeux, qui furent vitreux dans leurs derniers instants, brillaient d’un vert intense. Elle bredouilla, le coeur encore endeuillé et coupable :-« Oh Essor du Faucon… Si tu savais comment je m’en veux… »-« Tout est pardonné. Rejoins-nous. » répondit le matou sans une once d’hésitation Alors que ces derniers mots la réchauffèrent, elle se sentit légère comme une plume. Tout le poids sur ses épaules se volatilisa. Les douleurs de ses récentes blessures, ses articulations douloureuses… Elle ne ressentait plus cela désormais. Alors qu’elle était en train de marcher parmi ses camarades, elle remarqua que sa belle fourrure tricolore était parsemée d’étoiles. « Mais d’où viennent elles ces étoiles ? Elles sont si belles… »Le corps d’Étoile de Soleil ne fut jamais retrouvé. On ne sait pas s’il n’a fait qu’un avec la Cénote aux Étoiles ou si son esprit a quitté son corps bien plus tôt, si pressé de monter au ciel. Ce qu’on sait en revanche c’est que son esprit est au côtés de nos ancêtres, à guider chaque nouveau meneur ou guérisseur du Crépuscule.___________________/_/_/ |
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Messages : 1265 Points de RP : 8594 Surnom : Leks' Genre : Personnage Principal : Petite Étreinte → Chaton du Crépuscule
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Sam 26 Nov - 15:26 | |
| "Clan des Étoiles, répondez à mes questions… Quel chemin prendre ? Qu'auraient voulu mes parents ? Quelle est ma destinée ?"
Nuage de Geai formula ces quelques mots juste avant de pénétrer dans la Cénote derrière Source Maléfique, glissant une dernière œillade implorante en direction de la Toison Argentée. Alors qu'elle se laissait avaler par la grotte sombre qui abritait leur lieu de communion, la femelle sentit le souffle chaud de Cœur de Daim dans sa nuque et le regard d'Aube Éternelle qui s'évanouissait derrière elle à mesure que le boyau se resserrait sur eux ; son père adoptif n'allait pas communier avec leurs ancêtres, alors il montait la garde dehors en attendant de pouvoir repartir à l'aurore. Son absence la déstabilisait toujours, mais au moins, elle était avec son nouveau mentor -quoique peu commode- et Cœur de Daim. Rapidement, ses pupilles s'adaptèrent à la pénombre et la jeune chatte fut alors éblouie lorsqu'ils pénétrèrent dans une grande cavité à ciel ouvert, un large trou pratiqué au plafond laissant entrevoir les étoiles qui se reflétaient dans un bassin limpide à ses pattes. Le spectacle était époustouflant de majesté, et elle en demeura la gueule béante. Au bruit étouffé et lointain des vagues roulant sur les galets semblaient se mêler des murmures venus de la nuit des temps ; fascinée, Nuage de Geai s'approcha de l'eau dans l'espoir de percer le secret des chuchotements qu'elle lui soufflait. La voix de Source Maléfique interrompit alors sa contemplation et la ramena sur terre si brutalement que la novice en eut quelques vertiges, mais elle recula docilement et écouta les mots de son mentor avec déférence :
-Nuage de Geai, souhaites-tu partager les connaissances infinies du Clan des Étoiles en devenant une guérisseuse du Clan du Crépuscule ?
Le doute n'était plus permis. Elle pouvait entendre les voix de leurs ancêtres, d'ici… ils étaient si proches de lui dévoiler leurs énigmes.
-Oui, répondit-elle alors fermement, sans hésitation.
Source Maléfique hocha la tête, puis reprit en redressant la tête :
-Guerriers du Clan des Étoiles ! Je vous amène cette apprentie. Elle a prouvé sa détermination en revenant de la ville pour me faire part de son vœu. Accordez-lui votre sagesse et votre perspicacité pour qu'elle comprenne vos mystères et qu'elle soigne son Clan selon votre volonté.
La guérisseuse lui conseilla alors de s'allonger au bord de l'eau et d'en laper la surface ; s'installant avec un hochement de tête en glissant un regard intrigué vers Cœur de Daim qui touchait déjà la surface cristalline du bout de sa truffe noire, elle l'imita sans un mot et sombra dans un sommeil profond au contact de l'étendue miroitante.
À son réveil, quelques fractions de seconde plus tard, Nuage de Geai se tenait dans la clairière qui marquait la fin du territoire des claniques et le début de celui des bipèdes. Un vent fort soufflait dans sa fourrure tigrée, mais il n'était pas froid et elle ne souffrait pas de sa morsure, constatant simplement sa caresse. Au-dessus d'elle, le firmament brillait de mille feux et elle crut voir les étoiles danser : des silhouettes se dessinèrent alors dans les cieux et glissèrent de leur piédestal pour s'aligner devant elle, étincelantes d'une poussière lumineuse. Elle ne reconnut qu'un seul visage parmi cette foule d'étrangers, et ce fut cette majestueuse chatte tricolore qui s'avança pour l'accueillir d'un timbre vibrant :
-Nuage de Geai, nous sommes heureux de te compter comme apprentie guérisseuse. Si tu écoutes attentivement, tu entendras notre voix qui accompagnera chacun de tes pas. Suis-la, et elle te guidera, ainsi que ton Clan. Cela te demandera de l'abnégation, parfois des sacrifices, mais c'est un grand honneur de partager nos mystères. Tu dois t'en montrer digne.
La femelle crème ne s'attendait pas vraiment à une réception aussi cérémonieuse et elle en fut donc intimidée, ses grands yeux bleus luisant de respect et d'inquiétude.
-Je ferai de mon mieux, Étoile de Soleil, promit-elle alors dans un souffle. Mais j'ai tant de questions…
-Les réponses viendront en temps et en heure, répondit simplement la meneuse défunte en reculant pour rejoindre les rangs des étoilés.
Les contours des félins d'autrefois s'évanouissaient déjà, la laissant toujours seule avec ses interrogations, et la jeune chatte se redressa en s'exclamant avec vigueur :
-Non, attendez ! Dites-moi au moins si mes parents sont fiers de moi !
Une brise chaude l'enveloppa alors et deux profils étincelèrent un instant de plus dans la pénombre, sans qu'elle ne put pour autant distinguer leurs traits. "Écoute, et tu sauras" murmura une voix douce dans le creux de son oreille, inconnue et pourtant si familière. Une odeur de lait et de bruyère flotta dans l'air pendant un moment et finit par se dissiper, balayée par un vent frais, et le cri aigu d'un rapace la réveilla en sursaut. Nuage de Geai retrouva le contact froid de la pierre sous son ventre, et l'une de ses pattes trempait dans l'eau de la Cénote ; se relevant alors en regardant autour d'elle d'un air dépité, ses prunelles bleues rencontrèrent celles de Cœur de Daim, qui s'était recroquevillé dans un coin de la cavité.
-Ne sois pas déçue, lui conseilla-t-il alors d'un air absent. Tu ne dois pas trop attendre du Clan des Étoiles. Il prend beaucoup, mais ne donne que rarement.
Avait-il vu son rêve ? Troublée, l'apprentie hocha la tête avec égarement tandis que Source Maléfique revenait lentement du monde des songes à côté d'eux. Est-ce que Cœur de Daim sous-entendait que tous les guérisseurs se réveillaient insatisfaits de leurs rencontres avec les ancêtres ? Elle voulut poser la question et ouvrit la gueule pour parler, mais son mentor la coupa :
-On ne parle pas de ses rêves, sauf en cas de besoin, Nuage de Geai. Tu dois apprendre à suivre leur voix à ta façon.
Elle se redressa à son tour, et les trois félins se dirigèrent vers la sortie d'un même pas. Lorsqu'ils parvinrent enfin à l'extérieur, Aube Éternelle les attendait de patte ferme et il accueillit la novice avec un ronronnement chaleureux, les yeux brillants. Le soleil se levait déjà.
-Reposons-nous un instant, ensuite nous nous mettrons en route pour être de retour avant midi, indiqua le guerrier avec un petit hochement de tête. Nous chasserons en chemin.
Source Maléfique prit alors congé de la petite troupe, tout en glissant avec indifférence :
-Bien, nous nous reverrons à la demi-lune. En attendant, je te la confie, Cœur de Daim.
Elle s'éloigna alors sans un regard en arrière, et la jeune chatte tigrée l'observa partir en tâchant d'ignorer le regard brûlant du soigneur sur sa fourrure. Nuage de Geai voulut se blottir contre le flanc d'Aube Éternelle pour se donner la force d'affronter cette nouvelle journée qui s'annonçait épuisante, surtout après une nuit aussi agitée, mais elle s'abstint : elle était apprentie guérisseuse, désormais. Cela devenait son rôle à elle de soutenir ses camarades. Pas l'inverse. ______________________ « I've been lookin' all around For something to change my mind Felt like floatin' on the ground And I wasn't satisfied with what I found. »
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| | | Égide SacréeModérateurs
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 30 Nov - 11:41 | |
| | Avant de commencer, excusez-moi pour les fautes d'orthographes et le texte qui pourrait ne pas être très claire :' ) |
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La lune brillait dans le ciel, Vie, aussi noir que les ombres marchait d’un pas assuré. Le vent s’infiltrait dans son pelage qui brillait au clair de lune. Ses prunelles bleu glacial fixé sur l’horizon, il était déterminer. Il devait comprendre, réussir a passer au dessus de tous ses mystères…
Il s'arrêta un instant, surplombant la Cénote au loin et repensa aux paroles d’Ivresse des Étoiles, il….avait un frère et deux sœurs, il…les avait oublier, sa mémoire les avaient effacer comme la mer efface les traces laisser dans le sable. Il se rappellait maintenant, quelques bribes ici et là, souvent des moments de jeux. Des moments hors du temps, insouciant du monde qui les entouraient. Et puis, la solitude, la solitude qui le serre la poitrine, la solitude si soudaine et cruelle. La solitude après la mort, la tristesse, l’absence, le déni. Le deni l’a conduit a les oublier, les rayer de sa vie, de son enfance…
Le deni l’a conduit ici, a venir dans un endroit aussi « mystique », aussi special pour tous les clans. Il savait qu’il n’était pas vraiment le bienvenu en ses lieux, il espérait que personne n’était là. Il ne voulait pas tomber dans une embuscade où quelque chose dans le genre. Il s’approcha doucement, le nez en l’air. Aucune odeur, il rentra doucement avant de contemplé l’interieur, si..pur et calme. Il s’approcha lentement de l’eau, avant de s’arrêter et de s’asseoir.
Il souffla un grand coup, était-il idiot de croire que le clan des Étoiles existait ? Était-il devenu fou ! Un léger rire s’échappa de ses lèvres, un rire pour cacher sa nervosité qui grandissait…. Il regarda une dernière fois autour de lui avant laper l’eau et de se coucher. Il ne sentit rien d’anormal avant de se sentir tomber.
°°°
Il tomba lentement, très lentement, avant d’atterrir sans bruit, sans un choc. Il se releva presque immédiatement, regarda autour de lui mi-impressionner, mi-effrayer. Le Clan des Etoiles existe vraiment ?! Ou rêvait-il normalement ? Il ne savait pas vraiment mais decida d’avancer, un fin brouillard l’entourait et il ne savait pas vraiment ou aller. Marchant avec d’infime précaution, il arriva près d’un étang et s’approcha doucement de l’eau.
Elle lui renvoya son image avec une clarté déconcertante avant que Vie remarque que l’eau frémissait, se demandant se qu’il se passait, il donna un coup de patte dans l’étang avant de se voir. Mais…différemment….le visage du félin en face de lui était couper en deux, d’un coté noir comme la nuit et de l’autre aussi blanche que la neige a la saison froide. Il remarqua aussi un détaille qui le frappa, l’oeil du coté blanc était le même bleu glacial que ses pupilles, quant à l’autre coté, elle était aussi rouge que le sang…
Il resta sans bouger quelques instants, complètement hébéter. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il se passait. Un léger sursaut dans l’étang et son reflet bondit avant d’atterrir souplement en face de lui. Vie cilla plusieurs fois avant d’enfin pouvoir miauler: - Qui es-tu ? Le félin resta de marbre avant de faire un pas vers Vie. - Moi ? Je suis toi ! Enfin….nous sommes toi ! miaula le félin, il avait une voix assez bizarre, comme un écho. Ou comme si deux personnes parlaient en même temps. - Et toi ! Toi tu es nous ! continua le felin.
Vie recula d’un pas quand le félin bicolore étrange se rapprocha d’un pas. - Ton nom ! Je te connais pas !! Le félin en face cilla pour la première fois avant de faire une légère grimace. Le vent souffla d’un coup et le brouillard tomba. Vie ne pouvait plus voir son interlocuteur mais la pseudo-tempête se calma aussi rapidement qu’elle était arrivée.
En face de lui ne se trouvait plus un félin mais deux…..un aussi noir que lui avec les prunelles rouge et l’autre blanc avec les prunelles bleu. - Mais siiii, allez rappelle-toi ! Ténèbre ! Rappelle-toi ! me miaula le félin blanc, un léger sourire sur le museau qui contrastait avec le regard fermer du félin noir. - Moi c’est VIE ! cracha-t-il en fusillant du regard le félin blanc, tu t’es sûrement tromper de personne ! Donne-moi ton nom, éspèce de cervelle de souris ! Le félin blanc émit un petit rire. - Mais…Vieeeeee, c’est toi qui m’a donner un nom pourtant…. miaula-t-il d’une petite voix. Mais Vie n’avait pas d’empathie pour ce félin qu’il n’avait jamais vu et commençait a perdre patience. - Dit-le ! Ou sinon…. gronda-t-il entre ses crocs. Le félin blanc soupira. - Roh….tu n’es toujours pas détendu a ce que je vois. Pourtant tu as promis a Nuage Ensoleillée de ne plus te laisser contrôler par lui… me dit-il en pointant le félin noir aux yeux de sang d’un mouvement de la queue. Vie resta quelques instants hébéter, ce félin parlait-il de son chaos interieur ? De sa folie ? Il detailla le félin noir avant de reporter son regard sur le félin blanc. - Dit-moi ton nom ! - Moiii, c’est Vie ! Ou Harmonie ! C’est toi qui m’a nommé comme ça ! sourit le félin blanc. Il disparut soudainement avant de réapparaitre près de son épaule gauche. - Harmonie…tu es Harmonie…. marmonna Vie avant de tourner son regard glacial vers le félin aux yeux rouges. Ils se dévisageraient en silence avant que Vie ne commence en tremblé. - C’est Chaos…. degluti-t-il en tournant son regard vers Harmonie, mon Chaos...celui que je n'arrive pas à me débarrasser !? - Oui…je sais…je sais que tu essayes par tous les moyens de le battre ! Je fais mon possible…. marmonna Harmonie en baissant la tête. Vie reposa son regard vers Chaos, il était tellement grand…tellement musculeux….Harmonie a coté avait l’air si…frêle…. Vie soupira, les machoires serrés. Je n’ai jamais réussi…je n’y arrive pas….je n’y arrive plus…..je ne sais plus comment faire ?! pensa-t-il en fermant un instant les yeux.
°°°
- TÉNÈBREEEEEE !!! cria une voix derière eux. Vie ouvrit immédiatement les yeux, Chaos et Harmonie n’était plus ici…. Il renifla avant de courir vers la voix, elle lui disait vaguement quelque chose. Il arriva en haut d’un légère butte et regarda en dessous, trois jeunes chats jouaient. Vie les regarda, plissa les yeux pour mieux les distinguer. Un matou noir et blanc, une femelle brune et blanche et enfin une autre femelle au pelage aussi noir que lui. La féline noir tourna son regard vers lui et Vie recula immédiatement d’un pas. Il déglutit, la féline….elle était sa copie conforme…son miroir….noir aux yeux aussi bleu que lui. La féline ne l’avait pas quitté des yeux et lui souriait. Elle ouvrit la geule avant de miauler: - Mais qu’est-ce que tu attends ? Allezzzz, viens Ténèbre ! Vie ne comprenait pas, il regarda autour de lui, aucun félin. Mais…il ne se nommait pas Ténèbre ! Harmonie l’avait aussi nommer comme ça… C’était vraiment étrange…
Il hésita, devait-il partir ? Ou rester avec ses jeunes felins qui avait l’air seul ?
Il grimaça, un blaireau ou un renard pourrait arriver a toute instant…. Il decida donc de s’approcher, d’un pas mesurer. Arrivant près des jeunes félins, Vie s’arrêta a quelques longueurs de queue.
La fratrie tourna immédiatement leur regard vers lui, le matou noir et blanc avait les prunelles brunes et les deux femelles avaient les yeux bleu.
- Bonjour, où sont vos parents ? demanda Vie d’une voix des plus amicales.
Les felins continuèrent a le regarder avant de murmurer entre eux, Vie pouvait tous de même les entendres mais ne dit rien.
- Vous pensez pas qu’il est tomber sur la tête ? - Il a peut-être manger quelques chose qu’il fallait pas ? -…Non ! Imagine il nous a vraiment oublier…
Leurs regards s’assombrir tous d’un coup, ils avaient l’air d’être dans une intense réflexion…
Vie voulut détendre l’atmosphère demanda: - Vous vous nommez comment ?
Un cri d’effroi echappa a la féline brune et blanche, elle recula de quelques pas et se cacha derrière son frère. Le matou noir et blanc le fusilla du regard et la féline noir le regarda avec entonnement.
Elle s’approcha de Vie gracieusement avant de miauler doucement: - Écume, Trèfle et moi c’est Ombre. Elle désigna la femelle puis le mâle d’un mouvement de la queue sans jamais décrocher son regard de Vie.
Elle fit un léger sourire et se rapprocha encore de quelques pas. Vie fut assez surpris mais ne bougea pas. Ombre était assez étrange…
Elle s’arrêta a deux pas de lui avant de lui faire un franc sourire. - Allez ! Arrête de rire, tu fais peur a Écume !me dit-elle en partant dans un grand éclat de rire. Mais Vie ne bougea pas et leva un sourcil. - Tu te trompe de personne… miaula-t-il d’un ton sec.
Elle arrêta soudainement de rire. Les pattes de la féline commencèrent a tremblées. - Alors…c’est vrai ? Tu nous as oubliés mon frère ?
Vie sursauta a ses mots, frère ? Etaient-ils ses frères et soeurs ? Ses tâches dans son ésprit qu’il n’arrivait pas réellement a discerner ?
Il fixa Ombra un long moment, c’était celle qui il jouait tous le temps, son miroir, son complement.
-Je…suis désolé Ombre…. miaula-t-il d’une voix sèche. Il releva la tête avant de faire un signe du menton a Écume et Trèfle. Il coururent le rejoindre et s’assirent à côté d’Ombre en le regardant.
-Je suis un idiot….je vous est oublier…oublier… Il s’arrêta avant de reprendre: - Je suis le pire félin de tous les temps…j’ai oublié ma fratrie…j’ai…j’ai pas put sauver papa et maman…et…et je suis devenu un…horrible monstre…un tueur….fit-il en murmurant.
- Mais…Ténèbre… miaula toute sa fraterie en même temps. - Tu as réussi a voir que quelques chose clochait ! Tu as tous fait pour arranger les choses ! Tu as peut-être fais des choses horribles c’est vrai, mais tu as au moins tous fais pour réparer ta faute….enfin plutôt tes fautes mais c’est déjà un grand pas !
La coeur de Vie se sera, oui…il n’avait pas commis qu’une faute et c’était ça le réel problème… Il savait que si tous le monde l’apprenait, sa vie dans les Clans seraient fichus…il perdraient… Il perderait quoi d’ailleurs ? Qui l’appréciait réellement ? Des visages de félins arrivèrent presque immédiatement dans son ésprit.
Harfang….Étoile du Golem…Nuage d’Ambre…Yucca Mordoré…Nuit d’Obscurité….Nuage de Grenat…Écaille… Tous ses félins qu’il a croisé et qui l’on mener a être ici, entouré…entouré de quoi aux justes ? Des souvenirs de sa fratrie ? Il n’eut pas le temps de se poser la question qu’un dernier visage passa dans sa tête, le visage de la féline qui avait chambouler sa vie. Il ne l’appréciait pas vraiment mais c’était quand même grace a elle qui avait put rentrer dans les clans non ? Cobra ou Étoile Venimeuse aussi dangereuse que belle. Vie grimaça avant que le visage de la féline crème s’efface de son esprit.
Il regarda tour-a-tour sa fraterie avant de s’écarter doucement d’eux. Il les détailla encore une fois avant de remarquer une légère…brillance sur leur pelage.
Vie referma directement son regard, lui jouait-on un tour ? Lui faisait-on une farce ? - Comment….êtes-vous réels ? cracha-t-il d’une voix légèrement tremblante. Les trois jeunes félins s’entre-regardèrent avant de sourire. - Nous sommes morts, oui, nous sommes bien morts. Nous ne sommes pas du Clan des Étoiles, nous vivons dans d’autres cieux avec papa et maman. On nous a autorisées a venir pour toi !miaulèrent-ils en ronronnant avant de lentement disparaitre.
N’aie pas peur de toi et de ton passé, N’aie pas peur de tes blessures, et du mal qu’on t’a fait, Des conneries que tu as faites, De l’enfance que tu as eue. Tu es libre, tu peux changer, tu peux reconstruire ta vie. Ses mots restèrent en suspension dans l’air, comme un echo avant de disparaitre.
Vie s’assit, ce rêve était vraiment surprenant….assez fantastique pour lui ! Mais revoir sa fraterie avait rallumer une flamme perdu dans son coeur. Il devait combattre le Chaos ! Oui, il devait le tuer….un dernier meurtre….
Vie sourit avant de se relever et de s’ébrouer, il courut en criant: - CHAOS ! CHAOS ! OU ES-TU ?
Il s’arrêta soudainement dans un dérapage presque controler quand les fourrer devant lui bougèrent. Chaos en sorti, d’un demarche lente, le regard aussi froid que la pierre. Vie n’attendit pas et lui sauta dessus, tous sa rage contenu pulsait dans ses veines. Il mordit, griffa le dos de Chaos et s’achappa rapidement quand son adversaire roula au sol. Vie fonça et lui griffa aussi vite que possible le museau avant de se reculer mais trop tard, il roula au sol quand la patte de Chaos lui atteignit le flanc.
Pour une fois depuis longtemps, il se sentait maitre des ses mouvements. Il se sentait revivre quand il fonça dans le flanc de son adversaire mais celui ci ne broncha pas et se retourna presque immédiatement pour l’attraper par la peau du coup et le maintenir au sol. Il lui laboura le ventre avec ses griffes, les poils de Vie volèrent et le sang gouttait sur le sol de la forêt.
Il était vaincu, incapable de bouger il ferma les yeux. Le poids disparut d’un coup et Vie rouvrir les paupirères. Une forme blanche avait fait rouler au sol Chaos dans un cri de rage.
Harmonie ? Que faisait-il la ? Vie se releva doucement, du sang s’écoulait de sa blessure. Il regarda les deux félins se battrent, ils parraient les coups de l’autre avec une vitesse deconcertante.
Mais Vie savait qu’Harmonie était beaucoup plus faible que Chaos ! Harmonie voulait l’aider mais c’était son combat, il se prépara a sauter dans la mêler quand une voix et une force inconnu l’arrêta:
Laisse se combat ce faire. L’issu est deja scellé !
Vie regarda autour de lui et crut distinguer deux formes près des arbres, entourés de trois formes plus petites. Il resta planté a les regarder même quand elles eurent disparuent.
Un cri aigu le ramena a la réalité, la bataille contre son Harmonie et son Chaos. Le felin qui venait de poussé ce cri était allongé au sol. Mais ce n’était pas Harmonie comme Vie si attendait. Chaos était coucher sur le flanc, le souffle court.
Vie marcha le plus doucement vers eux en grimaçant. Harmonie le regarda, aucune joie ne se dessinait sur son museau. Vie en fut assez surpris. Chaos allait mourir ! C’était bien non ?!
- Idiot ! Lache ! cracha Harmonie avec hargne. - Tu n’as donc aucune empahtie ? Tu veux donc le laisser mourir sans rien faire ?! Je sais qu’il aurait sûrement fait ça si c’était moi. Tu dois aussi penser cela. Mais Vie, il ne peux pas mourir !miaula-t-il presque comme une supplication.
Et ? Je n’ai pas de super-pouvoirs de guerrisseurs moi ! pensa-t-il en se tournant vers Chaos.
- Si il meurt, il n’y aura plus d’équilibre. Trop d’Harmonie peut aussi avoir des répercussions grave ! Vouloir que ce qui nous parait le mieux peut causee notre perte. Tu comprends ? Il n’aura plus d’emprise sur toi, je te l’assure. fit-il en fixant Vie.
- C’est toi qui choisit ce que tu veux faire continua-t-il en s’asseillant près de Chaos.
Vie réfléchit longuement, posant tour-à-tour son regard sur les deux félins. - D’accord, tant qu’il ne me contrôle plus ça me va ! miaula-t-il dans un soupir.
Une lumière s’achappa de Chaos, il se releva lentement et fit un signe de tête a Vie. Il le lui rendit avant de se tourner vers Harmonie.
Harmonie souriait et s’était approcher de Vie. Il poser sa truffe contre son front. - Ton âme est pur maintenant !murmura Harmonie les yeux brillants.
Vie hocha la tête, il allait enfin vivre comme il le voulait ! Il ecarquilla les yeux quand Harmonie se recula d’un pas et se fit emporter dans le noir le plus total.
Il se reveilla en sursaut, regarda autour de lui. Un soupir s’échappa de ses lèvres. Enfin, il avait combattu son Chaos interieur. Harmonie l’avait aider, il n’était plus controler !
Il se leva et grimaça, il était courbatturer. Il regarda ses flanc du sang coulait encore. C’était vraiment étrange, depuis quand les rêves avait une répercussion sur les vivants ? Il lécha les entailles qui n’avait pas l’air aussi profonde qu’avant. D’une démarche lente il sorti enfin de la Cénote, le soleil commençait a se lever. Il resta quelques instants a l’entrer en souriant.
Trèfle, Écume, Ombre…papa et maman ! J’ai reussi ! Je…je ne suis plus un monstre !
Il était tellement heureux, les voix dans sa tête avait disparût. Il devait maintenant racheter sa faute, montrer a tous qu’il pouvait-être un bon guerrier, car il sait que Cobra ne restera pas a la tête du clan. Personne ne l’apprecie, elle a fait tellement de mal ! Et moi aussi… Il allait continuer a être son second, mais il ne tuera plus jamais. Le chaos laisse enfin de la place a ce qu’il est vraiment, un félin droit et sensible.
Il regarda la montagne, il avait enfin trouvé sa famille, les Clans. Il n’allait plus les laisser tomber, si il se fait banir, il reviendra ! Il reviendra chez lui pour commencer la vie qu’il veut et qu’il mérite.
Il continua son chemin vers le camp d’une démarche tranquille.
Un jour la Vie tromphera, un jour la Mort tombera !! ___________________/_/_/ “L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort, cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”
- Vie & Jaspe:
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| | | Idylle ToxiqueAdministratrice
Messages : 4662 Points de RP : 14731 Surnom : Flammy Genre : Personnage Principal : Ru des Abysses | N
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 7 Déc - 14:56 | |
| | Yucca Mordoré | Démission du poste d'Élue Cela avait été drôle un temps, d'être la première élue des marins du Zénith, de présider des assemblées, de se tenir au-dessus dans la clairière de la presqu'île, ou tout en haut du phare, de baptiser ses camarades, mais après avoir fait une fois chaque chose... Cela devenait ennuyant, surtout qu'elle devait rendre des comptes à Océan de l'Albatros et Margay Solaire ! Oui, ç'avait été amusant un temps, mais maintenant, elle était lasse de tout cela. Elle préférait retourner à une vie sans pression, sans responsabilité, de pêche et de jeux dans la joie et la bonne humeur. C'était épuisant d'être un diplomate, surtout que les situations alentours n'étaient vraiment pas fameuses ! Alors elle était en chemin pour annoncer sa décision au Clan des Étoiles, marchant avec dégoût dans les cendres boueuses des terres aubistes ravagées.
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Elle s'éveilla sur les terres étoilées des ancêtres, alors qu'elle venait de s'allonger près de l'eau dans la Cénote. Ce que c'était beau, toute ces lumières sans soleil, qui semblaient régner sur ce monde où la nuit jamais ne laissait place au jour.
- Astre du Levant !
S'exclama-t-elle ravie en voyant apparaître devant elle le fondateur de sa tribu, le tout premier élu, que l'incendie leur avait violemment arraché.
- Es-tu sûre de ta décision, Yucca Mordoré ?
- Mais laisse-moi l'exposer ! geint-elle.
- Soit.
- Je veux quitter mon poste d'élue, ça m'ennuie.
- C'est tout ? S'étonna le vétéran.
- Oui, c'est tout. Y'en a d'autres qui pourront prendre ma place, c'est pas grave. T'as bien fait ça, toi.
Il resta silencieux un instant, tandis que la féline penchait la tête sur le côté, intriguée, dans l'attente d'une réaction plus compréhensible à son regard autocentré.
- D'accord. Les étoiles vont donc te reprendre les vies qui t'ont été données.
- Je vais mourir !? Ah non c'est pas drôle comme façon d'mourir ! Je reste élue !
- Mais non tu ne vas pas mourir, simplement... redevenir un chat ordinaire.
- Je ne suis pas ordinaire !
- ... Maintiens-tu ta décision ?
- Heu... Oui.
Astre du Levant s'approcha alors d'elle et posa son museau sur son front. Yucca Mordoré sentit une violente décharge la traverser, si violente qu'elle s'évanouit sur le coup... Pour s'éveiller de retour dans la Cénote. |
| | | Égide SacréeModérateurs
Messages : 3332 Points de RP : 4402 Surnom : Cris’ Genre : Personnage Principal : Égide Sacrée ➯ Guérisseuse de la Nuit
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Dim 18 Déc - 17:49 | |
| Assemblée guérisseurs|Novembre Égide avait bu une gorgée d’eau et avait fermer les yeux. Elle avait peur, peur que Nuage Légendaire ne vienne pas, peur que ses parents ne viennent pas ! Peur..peur qu’on lui dise qu’elle ne deviendra pas gerrisseuse car elle a laissée mourir son frère. Elle ouvrit les yeux et se leva, elle qui pensait se retrouver sous un magnifique ciels étoiles fut bien surprise de ce qu’il l’attendait. Une brume épaisse s’étaient autour d’elle, elle ne voyait rien, ne savait pas où elle était et où elle devait allez.
- Il y a quelqu’un ? hasarda-t-elle en commençant à avancer. Si j’avance peut-être je tomberai sur un endroit sans brume ? pensa-t-elle en regardant autour d’elle, espérant voir apparaître un visage familier.
- Nuage de l’Égide miaula une voix derrière elle. Elle se retourna et se tenait là, ses parents ! Enfin, elle qui pensait ne croiser personne avant qu’elle se réveille… Elle ronronna en s’approchant d’eux et s’assit en les regardant. Elle aurait put se frotter à eux mais elle ne voulait surtout pas sentir, ou pas, un pelage froid contre le sien. - Je suis tellement contente de vous revoir…murmura-t-elle en regardant ses pattes, un sourire figée sur son museau. - Nu…commança-t-elle.
- Il est là, ne t’inquiète pas ! Il va bien
- Je peux le voir ? demanda-t-elle en relevant le museau.
- Non…pas aujourd’hui ! Mais c’est un jour important ! Tu deviens officiellement apprentie guérisseuse de la Nuit !
- De…la Nuit ? Mais nous ne sommes même plus un clan…marmonna-t-elle en grimaçant.
- Qu’est-ce que tu racontes ? La Nuit sera toujours la Nuit ! Vous formez toujours un clan à travers les épreuves. Il faut que tu aides encore plus ton clan, ils ont besoins d’une guérisseuse fortes.
Égide hocha la tête, pas vraiment convaincue mais elle ne dit rien. Elle était enfin une vrai apprentie guérisseuse, elle allait faire de son mieux ! Elle allait montrer à ses parents qu’elle deviendra une bonne guérisseuse !
Mais une autre question lui brûlait la gorge, elle ouvrit la geule mais ne put rien dire. Ses parents n’étaient plus là…
- Comment cela se fait-il qu’ils soient partis et que moi je ne me suis pas encore réveiller ? se demanda-t-elle tous haut en regardant autour d’elle.
Elle se leva avant d’une nouvelle fois marche dans la brume. Son rêve durait plus longtemps qu’elle ne le pensait. Devait-elle attendre qu’elle se réveille d’elle-même ? Devait-elle se forcer à se réveiller ? Elle ne savait pas vraiment et décida de continuer sa marche.
Après quelaques minutes, elle s’arrêta et plissa les yeux. Quelqu’un la fixait, elle ne pouvait pas vraiment bien distinguer son pelage mais elle pouvait quand même sentir. Nuage Légendaire…oui, s’était lui ! Venait-il la féliciter d’être enfin apprentie ? Elle trottina vers lui mais elle le vit faire volt-face et partir.
Pourquoi partait-il ? Elle courut en espérant le rattraper avant de crier:
- Nuage Légendaire ! Attends-moi ! Je suis vraiment désolée ! Je suis pas la meilleure guérisseuse de la Nuit, je le sais ! Mais…attends !
Des larmes commencèrent à coulés sur ses joues, des larmes de tristesse, de honte, de peur…
Elle renifla avant de s’arrêter, il était déjà trop loin…il ne voulait pas la voir… - Faut que je me réveille….je peux pas rester ici murmura-t-elle à bout de souffle. - Suis-je vraiment sur les terrains de chasses de nos ancêtres ? Sûrement… Mais pourquoi cette brume ? Pourquoi aucune étoiles…Je ne comprends vraiment rien…continua-t-elle en fermant les yeux, attendant une nouvelle fois que le rêve s’efface.
~~
Égide n’ouvrit pas les yeux directement, elle senti d’abord la pierre froide de la Cénote contre son ventre puis elle entendit le souffle régulier des autres guérisseurs près d’elle. Elle ouvrit enfin les yeux, cilla plusieurs fois avant de soupirer de soulagement. Elle se leva puis suivit les guérisseurs qui s’étaient réveillées et partis vers le territoire des Nuiteux.Assemblée guérisseurs|Décembre Une autre Assemblée de guérisseurs, une autre mais elle avait l’air dans avoir fait beaucoup plus avant. Sa peur avait enflée quand elle marchait vers la Cénote, ses questions encore qui tournaient dans sa tête. Nuage Légendaire sera-t-il la ? La brume aussi sera-t-elle encore présente ? Lui cachant les étoiles et une nouvelle fois ses ancêtres ? Était-ce un mauvais présage pour elle ? Une indications pour lui expliquer qu’elle ne faisait pas correctement son devoir de guérisseuse ? Elle ne savait pas…elle ne savait plus…Elle continuait à travailler sans relâche, à chercher tous les jours des remèdes utiles et quand elle croisait un camarde elle lui demandait si il avait des douleurs ou besoin de quelques chose en particulier. Bizarrement, on lui demandait aussi « Est-ce que tu vas bien » et elle répondait « Oui » sans rentrer dans les détails. Qui pourrait la comprendre ? Avec ses trente milles questions, sans répondre qui plus est…Personne, elle était seule et voulait le rester pour n’embêter personne.
Quand ils arrivèrent à le Cénote, elle se coucha puis prit une gorgée d’eau avant d’une nouvelle fois fermer les yeux.
~~ Une légère brise froide sur son pelage lui fit ouvrir les yeux. Elle faillit crier, quand encore une fois…La brume..épaisse et froide qui s’étalait devant sa vision. Elle ne décernait rien, aucun arbre, aucun chat ou autre animal…Rien…
Elle se leva lentement avant de s’ébrouer, le visage fermée, dur. Elle a douter, avait-elle fait quelques chose de mal ? Sûrement… Oui ! C’était cela ! Elle devait faire encore plus ! Encore plus ! Toujours plus ! Quitte à sacrifier son sommeil… Oui, elle savait ce qu’elle devait faire ! Travailler encore et toujours…
Elle sourit toute en continuant à marcher et cria à qui veut bien l’entendre:
- JE ME DÉPASSERAI ! VOUS VERREZ ! ENSUITE VOUS POURREZ ENLEVER CETTE BRUME ! J’AI COMPRIS QUE JE N’ÉTAIS PAS ASSEZ BIEN ! QU’IL FAUT QUE JE FASSE ENCORE PLUS ! OUI MAINTENANT JE LE SAIS !!
Elle se sentait mieux et se réveilla directement. Elle se leva, le visage illuminé par une envie de montrer à ses ancêtres qu’elle méritait d’être guérisseuse ! Elle se leva pour suivre Nuit d’Obscurité vers le camp.___________________/_/_/ “L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort, cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”
- Vie & Jaspe:
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| | | Etoile IncendiaireChef de la Nuit
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mar 17 Jan - 20:42 | |
| Écho du passé: ? -Qui es tu?.........
…………. ………………….. …..Tu n'es personne. Ou plutôt, tu es tout le monde. Les chats du passé, comme Étoile Fauv…….……..ronne de Houx……..présent……Nua.…bène………chats……futur…..atte d’Encre…………’est ce pas?
…….es le clan…….la Nuit. Je prendrais soin de toi et je te protégerais. Toujours.
Toujours.
Toujours.
TOUJOURS._________________ Son regard d’ambre plongé dans l’eau claire, le guerrier ébène et cendre tâcha d’y trouver le soupçon d’une raison de repartir. Il n’avait envie que d’effacer son reflet d’un revers de patte. C’était injuste! Le sacrifice de Clarté Nocturne! La mort de tant des siens durant le siège ou la bataille… Pourquoi tout ça? Mais selon Nuage d’Egide, leurs ancêtres étaient formels: La cendre… La brume. Le regard de Clarté Nocturne ne quittait pas son esprit… De même que ses mots. Que ne fallait-il pas entendre!? Après ce qu’ils lui avaient demandé, ils lui infligeaient maintenant ce si lourd fardeau? Le clan était sa priorité plus qu’il ne l’avait jamais été depuis des lunes, mais le matou ne se sentait ni méritant, ni capable. D’autres n’avaient jamais faillis, jamais abandonné, et pourtant, c’était lui qui se tenait là, au cœur de la cénote. -Tu es sûr que c’était bien ça? Demanda le félin en relevant un regard hésitant vers la novice qui l’avait suivie depuis le campement de fortune. A ses côtés, la guérisseuse soutenait la jeune femelle qui hocha la tête fermement. Manifestement, les deux étaient absolument certaines de ce qu’il se passait, contrairement au principal intéressé. Pas d’échappatoire, pas de substitution, il n’y a qu’un seul moyen. Après un énième soupir empli de doutes, le guerrier lappa la surface cristalline et ferma les yeux, suivant les consignes de Nuit d’Obscurité. Est ce qu’Etoile du Golem serait là-haut? Et Clarté Nocturne? Flots Polaires? Il avait deux mots à dire à Etoile Polaire également… N’entendant plus rien que son propre souffle saccadé par la nervosité, il ouvrit finalement ses prunelles de feu sur un paysage aussi étrange que familier. Une clairière semblable à de nombreuses autres, à ceci près que la dominante de gris constellée la rendait irréelle et fascinante. Est ce que c’était ça, le terrain de chasse de leurs ancêtres? Il ne fallut pas un instant avant qu’une silhouette étoilée ne fasse son apparition, laissant le matou de jais et de cendre sans voix. -Qu’est ce que…. Qui êtes-vous? …. Devant lui, une féline à la mine enjouée se tenait droite et calme, comme si elle l'attendait depuis longtemps. Son pelage tacheté semblait plus duveteux que celui d’un chaton et le guerrier l’observa avec une certaine méfiance. Les deux orbes vertes le fixait, alors qu’il dévisageait l’inconnue en silence. -Je suis Odyssée de l’Hirondelle, ta tante. Lui expliqua t elle dans un miaulement enjoué. Je suis la sœur de ta mère, Colibri. -Ma tante? Je ne savais pas que Maman avait une sœur… Mais pourquoi es-tu là? Les solitaires aussi rejoignent le clan des Etoiles? Dans un petit rire discret, la femelle se rapprocha de quelques pas. -C’est parce que comme toi, j’ai rejoint un clan! J’étais la lieutenante du clan du Crépuscule, avant ta naissance. Jusqu’à ce que Cobra ne m'assassine… Elle a faillit avoir ta peau, à toi aussi, d’ailleurs. Sans oser dire quoi que ce soit, Brume de Cendre baissa la tête. Le sacrifice de Clarté Nocturne lui était encore très difficile à aborder. De son côté, Odyssée de l’Hirondelle avança jusqu'à n'être plus qu'à une longueur de queue de souris du matou de jais et de cendre. -Trêve de bavardage! Je suis ici pour te donner ta première vie, est ce que tu es prêt? Brume de Cendre ouvrit de grands yeux surpris. Déjà? Cela se faisait si vite? il venait à peine de rencontrer l’ancêtre! -Euh… Oui, je suppose!... Après sa réponse, la solitaire posa son museau sur le front du matou qui eut l'impression de redevenir la petite boule de poil énergique et pétillante qu’il était, avant de découvrir son père, avant de rejoindre le clan de la Nuit, avant de connaître Golem… -Alors, avec cette vie, je te donne l’optimisme. Comme un chaton qui découvre le monde, garde toujours l’espoir d’un meilleur lendemain. Sois une lumière parmi les tiens, Brume Embrasée.Un peu secoué et surpris par le discour de la féline, Brume de Cendre cligna un instant des yeux, cherchant du regard la silhouette étoilé de sa tante mais rencontra un nouveau regard. Un regard que le guerrier reconnut aussitôt. -Etoile de Miel! Le salua t-il, heureux de revoir l’ancien meneur doré. Celui-ci avait disparu sans laisser de trace mais Brume de Cendre en gardait un souvenir plein de vie et de joie. Souvenir qu’il chérissait, autant que ceux de sa jeunesse. Il se tenait aux côtés de l’ancienne lieutenante Crépusculienne et un chaton se lovait entre eux. Ce spectacle était plutôt clair quant à la relation qui unissait les trois félins. -Sois le bienvenue, Brume Embrasée. Entama le matou doré, un sourire malicieux aux babines. Son ancien nom fit sursauter le guerrier Nuiteux, qui se demanda un instant si Etoile de Miel n’était pas au courant de son changement. Mais il ne fit pas de remarque, de peur de briser un moment de retrouvailles aussi simple avec des futilités. -Etoile de Miel… Que t'est- il arrivé? Pourquoi as tu disparu? L’ancien meneur balaya toutes les questions d’un revers de queue et s’approcha du matou. -C’est à moi de te donner ta seconde vie. Voici la détermination, Brume Embrasée. Puisse tu aller jusqu’au bout de tes décisions. Brume Embrasée….-Pourquoi être partis? Repris le guerrier, alors qu’Etoile de Miel retournait auprès d’Odyssée de l’Hirondelle sans y répondre. -Salut Etoile Polaire pour moi! Quoi?De l’autre côté du matou doré, une silhouette constellé apparu à son tour, qui laissa le Nuiteux sans voix cette fois ci. -Ivresse des Etoiles? Qu’est ce que tu fais là? L’ancien guérisseur Aubiste se tenait aux côtés du meneur Nuiteux, un fin rictus amusé étirant ses babines. -Finalement, tu m’a écouté, Brume Embrasée! Ton clan a besoin de toi en tant que chef. Se morfondre n’a jamais rien fait avancer, crois moi! Je suis ici pour te donner ta troisième vie, une vie d’aplomb. Avec cette vie, tu trouveras la confiance qu’il te manque pour guider les tiens. Posant son museau contre le front du matou de jais et de cendre, Ivresse des Etoiles s’éloigna aussi rapidement qu’il était venu, alors que la vie s’insuflait en Brume de Cendre. Chaque vie était un peu plus difficile à accepter pour le matou Nuiteux. Toujours auprès d'Étoile de Miel, l’ancien guérisseur regarda apparaître une nouvelle silhouette étoilée, l’air parfaitement serein. Face au matou Nuiteux, Étoile Blanche se matérialisa à son tour. Comme c'était étrange de se retrouver au milieu des meneurs de son enfance… Brume de Cendre avait l’impression d’avoir rêvé de sa vie, et que finalement, il était toujours un apprenti motivé dans un clan en pleine santé. Mais aussitôt que le nouveau venu ouvrit la bouche, aussitôt il fut ramené à la réalité. -Laisse moi te donner la vie de vigueur. Avec cette énergie, relève le clan que nous t’avons confié.
-Je ferais de mon mieux… Souffla Brume de Cendre en reprenant son souffle une fois la douleur passée. Et comme les ancêtres précédents, Étoile Blanche s’installa à côté du petit groupe étoilé, observant la suite du baptême. Un chaton apparut alors, frêle et minuscule, mais Brume de Cendre le reconnut immédiatement. -Petite Espérance… Le chaton était mort de faim, lors du siège du campement Nuiteux, quelques lunes auparavant. L’un des morts de ce tragique événement qui avait brisé le clan. D’une voix aiguë mais calme, le chaton gratifia le guerrier d’une salutation classique. -Brume de Cendre, je dois te donner ta cinquième vie. Approche. Docile, le grand mâle s’approcha du petit minet et baissa la tête pour se mettre à la hauteur du chaton constellé. Le fils de Kinkajou Carmin était mort de faim, oublié dans un camp en détresse. Le code le protégeait pourtant, mais le chaton avait été laissé pour compte. -Je te donne l’attention. Sois attentif au sort de chacun, aux comportements des tiens et de ceux qui vous entourent. Ne laisse personne se faire oublier. Miaula t il sobrement avant de reculer en hâte vers le chaton qui observait la scène depuis les pattes d’Odyssée de l’Hirondelle. Et le baptême enchaîna avec l’arrivée de l’ancienne lieutenante du clan: Souvenir Immaculée. La lieutenante semblait avoir gardé toute son énergie d'antan, et sa ressemblance avec Étoile de Miel était flagrante, bien que ses prunelles vertes trahissent son lien avec Odyssée de l’Hirondelle. -Salutations, Brume de Cendre! Quel plaisir de te voir! Miaula t elle avec entrain en s’approchant du vivant. -C’est un plaisir partagé! répondit le guerrier en souriant à la femelle. L'assassinat de la guerrière avait été un véritable coup dur pour le clan, mais aussi pour le guerrier qui avait dès lors perdu une amie. Il n’avait même pas eu le temps de la pleurer, se faisant assiéger juste après le départ de la lieutenante pour la cénote. -Tu aurais été une très bonne meneuse, j’en suis sur! Peut être un peu trop laxiste cela dit! La taquina le matou qui s’était détendue en reconnaissant sa silhouette parmi toute celle plus impressionnante des anciens meneurs. -Je ne te le fais pas dire. Ronronna la féline étoilée avant de retrouver un ton plus sérieux. Brume de Cendre, je suis ravie de te revoir, mais je suis là pour te donner ta vie, es tu prêt? -Je suis prêt. Répondit le matou, bien moins nerveux qu’au début de la cérémonie. Est ce que les vies d’Ivresse des Étoiles et d'Étoile de Miel faisaient déjà effet? ou était-ce parce qu’il recevait la vie d’une amie? En tout cas, lorsque la femelle posa son museau sur son front, Brume de Cendre accueillit la nouvelle vie avec plus de joie que les précédentes. -Alors voici la vie que je te donne, une vie de force. Utilise là pour porter le clan au plus haut. pour le reconstruire et le ramener chez nous. Dans un hochement de tête cérémonieux, Brume de Cendre acquiesça. Il allait ajouter quelque chose, mais un nouveau fantôme aparaissait déjà, une silhouette qui arracha un grondement de colère au guerrier noir et cendre. -Papa… C’était bel et bien Écailles du Dragon qui se tenait face au guerrier Nuiteux. Mais l’ancien guerrier ne manifesta rien, pas la moindre émotion face à son fils. Alors que Brume de Cendre aurait voulu lui poser tant de questions, il restait aussi muet que son père. Il ne savait simplement pas par ou commencer. Et c’était sans doute réciproque. La disparition du matou, le jour même de son baptême de guerrier? Sans rien dire? Il avait fui pour trouver la mort manifestement. Oui, son fils lui en voulait. Il ne lui avait rien pardonné. Et il ne savait pas quoi dire. Sans un mot, l’ancêtre étoilé s’avança jusqu'à ce qu’il ne se retrouve plus qu'à une longueur de queue de son fils. -Brume, laisse moi te donner une vie. Le matou de jais et de cendre se crispa lorsqu’il entendit le son de cette voix qui semblait sortie d’un souvenir oublié. Il ne répondit rien, attendant de voir la suite des évènements, mais dans un silence de plomb, Ecailles du Dragon s’approcha. -Je te donne l’amour. L’amour envers les autres, ceux de ton clan, envers ceux qui l’ont constitué, envers ceux qui y naîtrons. L’amour pour toi même également. L’amour pour ce clan qui est ta famille, l’amour pour tes frères, l’amour d’un père pour ses enf-Brume de Cendre recula en crachant de colère. Comment osait-il lui parler d’amour? Lui qui avait fui ce clan, cette famille! Lui qui l’avait abandonné sans père! Lui qui avait quitté sa vie sans un regard en arrière! Et pour quoi?! Une vie de solitaire, comme sa mère!? Leur union n’était peut-être pas qu’une erreur de jeunesse! -Comment oses-tu… Tu ne connais rien à l’amour! Et surtout pas celui d’un père! Quel père as tu été pour moi? Tu es parti… Sans raison. Tu m’as abandonné, comme tu a abandonné le clan, et ta famille. Tu as eu beaucoup de noms dans ma vie, mais celui de père est un lointain passé. Mon père, c’est Etoile du Golem…. Comme un violent coup de patte, le guerrier fut soudainement rattrapé par la réalité: Il avait tué celui qu’il avait considéré comme son père, plus que son propre père lui-même. En face, Écailles du dragon semblait lui aussi frappé par un vertige d’horreur. Les pupilles dilatées, il avait le souffle court, comme sortant tout juste d’un rude combat. Sa vie avait été transmise, mais ses mots restaient en suspens dans l’air constellé de la landes étoilée. Contrairement aux autres qui observaient la scène en silence, les contours du guerrier commencèrent à s’évaporer sous les yeux de son fils. Son père repartait dans l’ombre. L’ancêtre se rendit bien compte qu’il s'évanouissais finalement, alors, dans un souffle erratique, il glissa: -J’ai eu d’autres enfants, tu n'es pas seul, Brume… Son regard changea brusquement pour devenir plus profond, plus froid et Brume de Cendre se retrouva soudain face au regard glacial de Nuage Blanc. Dans un hoquet choqué, le mâle noir et cendre recula d’un pas en comprenant ce que venait de lui dire l’ancien guerrier qui avait cette fois tout à fait disparu. Nuage Blanc? Il était de sa famille?!... Impossible… Le petit était bel et bien solitaire à la base… Brume de Cendre était sous le choc… Il avait donc des frères et sœurs? Ou plutôt, des demis-frères et sœurs? Est ce que Nuage Blanc….? Alors qu’il assimilait l’information difficilement, le matou vit s’approcher un nouveau venu. Contrairement aux autres, il n'apparut pas de nul part, mais semblais juste sortir des buissons. Le vieux chat était brun, le pelage abîmé et la gueule scarifiée. Sa silhouette, ni son regard ne lui rappelait quoi que ce soit. Le vieux chat lui était inconnu. -Etoile Balafré? Tenta t il en se raccrochant aux histoires de ce chef légendaire, à la gueule abîmée. Dans un rire rauque, le nouveau venu s’installa face au futur meneur. -Salutation Brume de Cendre. Je t’attends depuis longtemps. Je t’ai beaucoup observé tu sais, j’ai vu ta foi en nous, ta confiance en notre règlement. J’ai vu ta détermination pour faire respecter nos lois. Tu as sacrifié un être important, pour nous, n’est ce pas? Tu mérites récompense pour cette preuve de noblesse d’âme. Alors je suis venu te donner une vie. La huitième. Fais en bon usage. Un peu mal à l’aise par le discours du vieux félin, Brume de Cendre le laissa pourtant poser son museau sur son front. -Je te donne la rigueur. Puisse -t-elle toujours te maintenir dans le droit chemin. Gueule Tordue recula après avoir transmis sa vie et observa le guerrier avec un rictus amusé. -L’usurpateur t’a élevé, et c’est pourtant la voie de ton grand-père que tu choisis finalement, Etoile de la Nuit. Etoile de la Nuit? Mais… Il me manque une vie! Qu’est ce que tu veux dire…? Interrogea le Nuiteux alors que Gueule Tordue rejoignait les autres ancêtres. Il ne lui restait plus qu’une vie à recevoir. Est ce qu’Etoile Polaire allait se présenter face à lui? Et Clarté Nocturne? Et Flots Polaires? Et Etoile du Golem? Est ce que l’ancien meneur avait été banni de la terre de leurs ancêtres? De ceux qu’il voulait voir, le guerrier n’en avait vu aucun. Dans un soupir, il sentit son cœur lourd de chagrin se serrer. Clarté Nocturne lui manquait tant. Elle était morte pour lui. Serait-ce bien elle qui viendrait lui donner sa dernière vie? Alors qu’il passait un coup de langue maladroit sur son poitrail, une nouvelle silhouette fit son apparition. Plus jeune, plus fringante, plus agile sur ses quatres pattes, Clarté Nocturne se tenait devant lui. Ou plutôt Eclat des Ombres. Le museau rieur, la femelle se comporta le plus naturellement du monde et s’empressa de rejoindre son fils d’adoption qui glissa son museau contre le poitrail gris constellé. -Clarté Nocturne! Si tu savais!.... Si tu savais comme tu nous manque! Balbutia le guerrier dont l’émotion serrait la gorge. Les mots lui manquaient, mais il savait que la femelle le comprendrait par delà les phrases. -Je sais. J’ai pleuré ton grand-père et ton arrière grand-père comme une mère pleure ses petits. Mais toi, tu ne dois pas me pleurer. J’ai vécu une belle et longue vie, j’ai eu le temps de connaître tant de joie. Ton ascension en fait partie, mon fils. Je suis si fière de toi. Ronronna-t-elle aux oreilles du matou en lui passant un coup de langue maternel sur le crâne. -Quand bien même…. Je ne peux imaginer le clan sans toi. J’aimerais tellement te ramener chez nous… C’est bien pour ça que les ancêtres m’ont choisi, n’est ce pas? Je veux te revoir dans notre camp…
-Mon clan est ici désormais. Mais le Clan des Etoiles ne connaît pas de frontière autre que celle de ton cœur. Brume de Cendre, tant que tu suivras cette voie, tu suivra ma voix également. Les yeux embués de larmes qui refusaient de couler, le guerrier hocha la tête avec force. Il ne devait pas faillir à sa nouvelle mission. Clarté Nocturne veillera sur lui, et sur le reste du clan. Pour cette mère adoptive, n’y avait-il pas de plus belle fin? Veiller sur tous ses enfants, réunis sous un seul ciel? -Je dois te donner ta dernière vie, Brume de Cendre. Mon fils, je te donne la vie de dévouement. Puisse tu te mettre au service des tiens, devenir le serviteurs des malades, le rempart des plus faibles, le plus noble des guerriers, le meneur du clan. Le guerrier baissa la tête alors que sa dernière vie emplissait déjà son cœur et son esprit des souvenirs de la guérisseuse combattante. L’ancienne guérisseuse redressa la tête, et tout sourire s’écarta du matou de jais et de cendre pour accueillir une silhouette trouble que Brume de Cendre reconnut aussitôt: Nuit d’Obscurité! Que faisait-elle là? Les deux guérisseuses échangèrent quelques mots que le matou n'entendit pas avant qu’un grand flash lumineux ne l’oblige à fermer les yeux. L’instant d’après, la guérisseuse Nuiteuse était repartie. Le guerrier était bien curieux de savoir ce qu’il venait de se passer et lança un regard interrogateur vers Clarté Nocturne qui ne lui répondit que d’un sourire franc. -Il est temps de te donner ton nom, Brume de Cendre, Brume Embrasée, par le pouvoir et au nom du Clan des Etoiles. Lança une voix commune aux chats présents dans la clairière fantomatique. Ne sachant pas vraiment vers qui se tourner, le matou resta face à Clarté Nocturne et n'entendit que sa voix prononcer son nouveau nom. Sans doute qu’ils l’avaient tous prononcé, mais il savait qu'à travers eux, c’était elle, sa mère de cœur qui le nommait aux yeux des étoiles et des clans. Elle lui donnait vie, une seconde fois. Elle lui donnait son nom. Le dernier nom qu’il ne connaîtrait jamais. Celui par lequel il mourrait, celui qui hanterait les histoires des anciens. Le nom le plus important de sa vie. La brume de braise était devenue cendre après la trahison du géant de terre. La brume s’était crue morte, dissoute, éteinte. La brume était devenue cendre. Mais la cendre respirait toujours, couvant son feu le plus ardent. Et de ces cendres mortes, un nouveau félin naissait avec, comme seul témoin, la voie lactée toute entière. Sous le regard des étoiles, réveille toi, Etoile du Phoenix.- Mot de la fin:
Ouf! Le voilà enfin! J'y croyais plus! Merci à vous qui l'avez lu! Il n'était pas si long, mais je le trouve un peu redondant... J'ai eu énormément de mal à écrire ce texte ( alors que j'ai plein d'idées, mais j'étais jamais satisfaite...). Pour tout vous dire, c'est la mort de Clarté Nocturne qui m'a débloquée, pour les dernières vies. J'en suis pas 100% satisfaite mais je sais que là, je n'arriverais à rien d'autres! ^^' J'espère que le nom n'est pas trop cliché, vu la symbolique et la classe ( n'en déplaise aux puristes!) de ce genre de nom! :')
Dernière édition par Etoile du Phoenix le Jeu 23 Fév - 14:30, édité 1 fois |
| | | Nuage de RefletModérateurs
Messages : 2098 Points de RP : 2206 Surnom : Darky Genre : Personnage Principal : Nuage de Reflet (Apprenti guérisseur de l'Aube)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 18 Jan - 19:33 | |
| ☆ Nuit d'Obscurité ☆ Nuit d'Obscurité n'avait pas attendu, dès la fin de la bataille elle avait accompagné Brume de Cendre et Nuage de l'Egide à la Cénote. Les deux chattes avaient vu avec les autres guérisseurs, qui soignaient aussi les nuiteux blessés ainsi que leurs camarades claniques. Mais pour l'heure, l'urgence était le baptême de ce nouveau chef. Nuit d'Obscurité avait essayé de rassurer le futur chef, mais elle se doutait qu'il devait être à cran malgré les encouragements des deux guérisseuses. Clarté Nocturne était morte pour lui communiquer le message du Clan des Etoiles, et à présent, le voilà catapulté du rang de guerrier à celui de chef d'un clan en reconstruction en une bataille. Regardant Nuage de l'Egide et Brume de Cendre laper l'eau de la Cénote avant de s'endormir, Nuit d'Obscurité eut un soupir triste, et se laissa enfin aller à sa tristesse. Elle avait perdu espoir de communiquer avec ses ancêtres, si bien qu'elle ne lapait plus l'eau aux réunions. Et aujourd'hui, elle ne voulait pas dormir d'un sommeil sans rêves, mais veiller sa mentor. Clarté Nocturne était morte, et à présent, la guérisseuse crème se sentait seule. Seule, perdue, et n'ayant plus personne pour la conseiller. Tournant le dos à l'eau scintillante, elle s'assit face à l'entrée de la Cénote, regardant le ciel étoilé. Imaginant sa mentor et sa mère de cœur à la place d'une des étoiles de cette nuit-là, une bourrasque de vent s'engouffra dans la Cénote, faisant voler sa longue fourrure. Une mélodie présente dans le vent vint à ses oreilles. Une douce mélodie, triste et douce, mais splendide. Nuit d'Obscurité se leva et tourna la tête vers la source de cette mélodie, qui n'était rien d'autre que l'eau scintillante à présent de mille-feux, comme la lune dans le ciel. S'approchant de la surface de l'eau, une fourrure frôla la sienne, et elle vit dans l'eau son reflet. Ou plutôt, celui d'une jeune chatte, ressemblant beaucoup à Obscurité, sauf qu'elle avait un pelage uni. "- Nuage Mélodieux…" Souffla la guérisseuse, alors que le reflet de sa fille lui sourit, l'invitant d'un signe de tête à venir. Lapant l'eau, Nuit d'Obscurité se réveilla dans une plaine couverte d'un ciel étoilé. Le territoire du Clan des Etoiles. Le pelage hérissé, la guérisseuse crème regarda autour d'elle pour trouver Nuage Mélodieux, la regardant. "- Oh mon chaton ! Que tu es belle !" S'exclama Nuit d'Obscurité, les yeux brillants d'émotion alors qu'elle s'élançait vers Nuage Mélodieux. Elle n'avait plus rien de la jeune chatte frêle et malade qu'elle était de son vivant. Son pelage doux et soyeux, et ses muscles sains la rendaient plus belle qu'elle ne l'avait jamais été. "- Je suis si contente de pouvoir enfin te parler maman, mais viens avec moi, beaucoup de chats ont besoin de te voir."Suivant sa fille dans la plaine, elle vit qu'elles se dirigeaient vers un groupe de chats au loin. Au centre de ce groupe, Nuit d'Obscurité reconnut la fourrure grise et noire de Brume de Cendre. Il était en plein milieu dans son baptême de chef. S'arrêtant à plusieurs longueurs de queues du baptême, Nuage Mélodieux attendit que sa mère la rejoigne pour miauler : "- Tu as guidé de ton mieux Nuage de l'Egide, et tu as aidé le Clan de la Nuit à se reconstruire. Tu as fait un choix, et tu as choisi le bon chemin. Tu mérites d'être de nouveau en contact avec le Clan des Etoiles. Le temps du silence est fini à présent."Nuit d'Obscurité sentit un frisson parcourir tout son corps. Tous les mauvais choix qu'elle avait fait l'avaient éloignée de ses ancêtres. Nuage Mélodieux regarda dans une direction, et Nuit d'Obscurité se tourna pour voir plusieurs chats plus loin la regardant. Elle reconnut ses frères et sa sœur, Patte Sombre, Ombre Furtive et Petite Nuit. Elle vit aussi sa mère Fleur de Lavande. Mais alors l'une des silhouettes s'approcha, et Nuit d'Obscurité reconnut Ivresse des Etoiles. Le guérisseur aubiste était le même que de son vivant, et la guérisseuse nuiteuse se sentit sereine à le voir. "- Tu as fini par trouver la bonne voie." Miaula le guerrier des étoiles. "J'étais certain que tu y arriverais, mais fais attention de ne plus te détourner du chemin des guérisseurs.""- Je te le promets Ivresse des Etoiles. Mon Clan est la chose la plus précieuse que j'ai, et je ne l'abandonnerai plus jamais."Le chat étoilé eut un hochement de tête approbateur. Mais alors que Nuit d'Obscurité se demandait ce qu'il se passait dans le baptême, une masse lui tomba sur le dos, avec un rire que la guérisseuse reconnut entre mille. "- Souvenir Immaculé !" S'exclama-t-elle en se retournant alors que sa cousine passa à côté d'elle. "- J'suis tellement heureuse de te voir ! Je suis désolée d'être partie ainsi, j'aurais voulu rester avec toi de nombreuses lunes encore." Miaula sa meilleure amie "- Je ne pourrai jamais t'en vouloir pour ça ! Garde moi une place, qu'on puisse reprendre nos parties de chasse ensemble." Ronronna Nuit d'Obscurité "- Je te la garderai longtemps alors, tu as encore une vie bien remplie devant toi, espèce de chanceuse." Miaula Souvenir Immaculé avec son éternel regard espiègle. Mais alors tous les guerriers étoilés s'éloignèrent de quelques pas, alors que Clarté Nocturne vint vers Nuit d'Obscurité. Elle était si jeune, si belle, et n'avait plus aucune boiterie. La guérisseuse crème eut le souffle coupé alors qu'elle s'approchait d'elle. Au loin, elle crut voir Brume de Cendre regarder dans leur direction. "- Clarté Nocturne… Tu me manques déjà tellement." Souffla Nuit d'Obscurité, le regard embrumé par un voile de chagrin. "- Je serai toujours près de vous. Vous êtes tous mes petits. Tu as suffisamment de force en toi pour surmonter tous les obstacles que la vie dressera devant toi. Crois en toi, je t'ai appris tout ce dont tu avais besoin de savoir." Miaula sa mentor avec douceur. Nuit d'Obscurité ne put rien dire tant elle avait une boule dans son cœur, mais elle hocha la tête. "- A présent, ton nom n'a plus à exister. Tu n'es plus une nuit qui condamnera le clan, mais une lueur d'espoir pour un avenir meilleur. Je vais te donner ton nom de guérisseuse, comme il y a des lunes à ton baptême. Par les pouvoirs qui me sont conférés par le Clan des Etoiles, Nuit d'Obscurité, à partir de maintenant tu t'appelleras Lueur d'Obscurité. Le Clan des Etoiles rend honneur à ta force et à ton amour pour ton Clan."Son museau frôla celui de son ancienne apprentie. Des larmes coulèrent sur le museau de Lueur d'Obscurité, alors que Clarté Nocturne retourna vers Brume de Cendre, et que tous les chats étoilés derrière elle scandèrent son nouveau nom. Se réveillant à la Cénote, Lueur d'Obscurité regarda ses pattes, avant d'échanger un regard avec Brume de Cendre, ou plutôt, Etoile du Phoenix. Le Clan de la Nuit renaîtra, tel un phœnix naissant de ses cendres, dans une lueur d'espoir perçant l'obscurité. |
| | | Égide SacréeModérateurs
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Jeu 19 Jan - 9:41 | |
| Égide « N’aie pas peur d’être rejetée. Aie plutôt peur d'être accepter pour les mauvaises raisons. » Baptême guérisseuse Égide avait peur, elle tremblait de tout ses membres. Elle revoyait en boucle Clarté Nocturne et le sang qui s'écoulait sur ses pattes. Infiniment… Elle avait eut du mal a faire partir ses traces de sang et avait encore l'étrange impression d'avoir encore un liquide poisseux qui lui collait a la fourure. Une impression que cette scène se déroulerai a l’infini devant elle…
Elle était rester collée à Lueur d'Obscurité, elle avait besoin d'avoir une présence rassurante à ses côté. Sinon elle pourrait s'écrouler a toute instant, elle en était persuadée.
Elle avait attendue que tous ses camardes soient stabilisés pour enfin revenir à la Cénote. Elle étaient enfin arrivée et Égide s’assît près de l’eau, attendant que la cérémonie commence.
C'était le moment qu'elle attendait depuis qu'elle était devenue apprentie. Mais il s'était passée tellement de temps ! Tellement d'événements c'était déroulée dans sa courte existence... Elle redoutait maintenant se moment... Se moment marquée par la renaissance de la Nuit mais la mort de Clarté Nocturne, une figure tellement importante à ses yeux.
La voix de sa mentor, l’a ramena immédiatement au présent, avant qu’elle ne miaule les paroles ancestrales:
- Moi, Lueur d'Obscurité, guérisseuse du Clan de la Nuit, j'en appelle à nos ancêtres pour qu'ils se penchent sur cette apprentie. Elle s'est entraînée dur afin de comprendre la voie du guérisseur, et avec votre aide, elle servira son Clan pour des lunes et des lunes. Nuage de l'Égide, promets-tu de respecter la voie du guérisseuse et de rester en dehors de rivalités claniques, même au péril de ta vie ?
- Oui !, miaula Égide d’une voix tremblante. Elle aurait dû relever le museau et montrer qu’elle était prête à servir son Clan au péril de sa vie. Elle aurait dû mais elle ne le fit pas. Elle se fit simplement la promesse, en cet instant si important de tous faire pour qu’aucun chat qu’elle aime ne meurt de la même façon que son frère ou Clarté Nocturne. Elle se fit la promesse, une promesse silencieuse adressée seulement au clan des Étoiles.
- Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés par le Clan des Étoiles, je te donne ton nom de guérisseuse : Nuage de l'Égide, à partir de maintenant, tu t'appelleras Égide Sacrée. Nos ancêtres rendent honneur à ton talent et ta loyauté et nous t’accueillons dans nos rends en tant que guérisseuse a part entière !
Égide hocha la tête avant de laper l’eau claire de la Cénote. Elle se coucha puis ferma les yeux, les cœur battant a tous rompre en n’oubliant pas ses rêves passée qui ne se sont jamais vraiment déroulées aussi normalement qu’elle l’aurait voulue.
°°°°°
Le noir était partout avant qu’une faible lumière apparaisse dans son champ de vision et elle arriva enfin au centre du plaine entourée d’arbres, de pelage scintillant et de regards chaleureux.
Il n’y avait pas de brume a l’horizon ! Elle n’était plus seule ! Enfin…. Elle regarda autour d’elle avant d’ouvrir la geule puis de se raviser.
Elle voulait dire quelques chose mais devait-elle attendre qu’on l’autorise à parler ? Elle ne savait pas trop et les trop nombreux regards tournés vers elle ne l’aidait pas à réfléchir.
Elle se décida quand même après un instant d’hésitation et s’éclaircit la voix.
- Merci…Merci Clan des Étoiles de m’avoir fait confiance. A moi…une simple apprentie…
Un blanc accueilli ses paroles avant qu’un écho lui réponde. - C’est nous qui te remercions, Égide Sacrée.
Égide sursauta en se rappelant qu’elle avait un nouveau nom désormais.
- Vous me remerciez ? lança-t-elle d’une voix morne.
Elle savait qu’elle ne devrait pas parler comme cela devait ses Ancêtres mais c’était plus fort… Ses heures de sommeils gâchée… Elle ne voulait qu’une chose, satisfaire ses Ancêtres ! Satisfaire le Clan des Étoiles ! Elle n’avait pas compris que se signe de l’a désignait pas elle. Il désignait quelqu’un de bien plus important aux yeux de ses Ancêtres qu’une simple apprentie.
Elle baissa son regard vers ses pattes, incapable de soutenir ses regards qui lui collait à la fourrure.
- Je…suis devenue apprentie et tous a dérapé… continua-t-elle dans un murmure,Nuage Légendaire…il est venu vous rejoindre pas ma faute ! Et…maintenant Clarté Nocturne…. Je suis stupide, stupide, stupide…stupide d’avoir cru que se signe m’était destinée…
Stupide…Stupide…Stupide !..
- Stupide car j’ai…je les est conduits a leurs morts ! Nuage Légendaire…je lui est demandé de se reposer…et puis…sa voix se brisa dans un sanglot. Elle n’avait pas pleurée depuis qu’il était mort…elle n’avait jamais fait le deuil de son frère.. C’était un poids qu’elle gardait au fond d’elle qui refaisait surface tous d’un coup.
Des larmes s’écoulaient sur l’herbe scintillant du Clan des Étoiles. Des larmes qu’elle n’avait jamais pût sortir avant. Son baptême doit-il se résumer a cela ? A se pardonner ? À enfin laisser sortir cette peine qui pesait trop lourd sur ses frêles épaules ?
Un queue se posa sur son épaule et elle releva vivement le museau. Se tenait devant elle, Nuage Légendaire, plus en forme qu’elle ne l’avait vue avant de mourir. Il lui souriait, il était là, il ne l’a fuyait pas comme elle le pensait depuis de trop nombreuses lunes a ses yeux.
- Oh…Nuage Légendaire ! Je….je pensais que tu m’en voulais…murmura-t-elle en pressant son museau sur celui de son frère. Le cœur battant a tous rompre, elle était contente de le revoir.
- Je suis fière de toi Égide. Tu n’as pas a t’en vouloir. Tu faisais cela pour moi et même le meilleur guérisseur n’aurait rien faire pour me sauver de la faim lui expliqua calmement Nuage Légendaire, d’une voix aussi claire que le cristal.
Égide esquissa un sourire, les yeux toujours embuée de larmes. Incapable d’émettre le moindre son. Elle le trouvait changer, alors qu’elle était toujours la même. Une féline timide, qui a peu confiance en elle et qui à peur de ne jamais satisfaire les autres.
- T’es yeux parles pour toi. Ne t’inquiète pas je comprends lui répondit son frère, coupant court a son dilemme intérieur.
Le pelage scintillant de son frère se retourna et Égide se retrouva une nouvelle fois seule, entourée de ses Ancêtres mais seule.
- Pourquoi…? Pourquoi ne pas avoir été plus claire ? demanda-t-elle en relevant une nouvelle fois le museau.
Pour seule réponse une féline sorti des rang et s’approcha d’elle. Égide retient son souffle, la dernière fois qu’elle l’avait vue. Son sang couvrait ses pattes… Clarté Nocturne était là…Devant elle, elle se tenait un meilleur de sa forme. Elle avait comme rajeunis….
- Oh…Clarté… murmura Égide sans l’a quittée des yeux.
- Bienvenue Égide Sacréelui répondit Clarté Nocturne dans un ronron, Le Clan des Étoiles est emplie de mystère, nous ne pouvons pas envoyer un signe complet. Le but des guérisseurs est de les déchiffrer pour aider son clan.
Égide hocha doucement la tête, ses paroles firent écho dans sa tête. « Il faut les déchiffrer » « Pour son Clan » « Aider son Clan »
- Je ferais tous pour aider mon Clan au peril de ma vie ! lança-t-elle d’une voix forte. Elle voulait aider son Clan. Elle le voulait depuis le début. Aider son Clan. Avait-elle réussi ? Elle l’espérai..
- N’oublie pas que grâce a toi, le Clan a un chef ! N’oublie pas que c’est grâce à toi répéta la féline d'une voix calme et rassurante.
- Je n'oublierai pas...jamais ! Mais...c'est ma faute...toute est ma faute...murmura-t-elle avant de continuer, J'aurais dû savoir...j'aurai dû comprendre le signe et tu serais toujours là...
- C’était mon destin Égide. J’ai eut une belle vie et je suis heureuse d’être ici aujourd’hui avec mes proches. Je veillerais toujours sur le Clan !miaula Clarté d’une voix rassurante.
Puis elle se retourna elle aussi laissant Égide seule.
Elle l’a croyait ! Bien sûr… Mais une part d’elle même lui soufflait encore que tout était de sa faute..
Puis tous tourna autour d’elle, les arbre deviennent flou et Égide ne savait plus où était le haut du bas.
Égide Sacrée ! Égide Sacrée ! Fais toi confiance et tous se passera bien ! - D’accord !cria-t-elle à la voix, je ferais tous pour !
°°°
Puis Égide se réveilla, le regard animé d’une détermination nouvelle. Elle était guérisseuse ! Là Clan de la Nuit avait un nouveau chef. Les Solitaires étaient parties. Elle devra aider son Clan a se reconstruire, même si elle doit en laisser sa vie.___________________/_/_/ “L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort, cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Lun 23 Jan - 17:10 | |
| Il pouvait voir son reflet dans les eaux limpides de la Cénote, et derrière lui les étoiles de la Toison Argentée. Cœur Poétique installée contre son flanc le regardait hésiter en silence, mais le soigneur fixait inlassablement l'onde cristalline comme dans l'attente d'un quelconque signe, cherchant la moindre excuse pour faire demi-tour et partir loin de cet endroit. Désirait-il trois vies, quand la seule qu'il possédait déjà était trop lourde à porter sans Mélodie à ses côtés ? Comment le Clan des Étoiles pouvait-il décider d'offrir des existences supplémentaires à un seul félin, quand il arrachait des innocents à leur famille ? L'indécence et l'injustice de la situation firent soudain trembler le matou crème, qui serra les crocs de rage et lapa la surface sans délicatesse, ses yeux d'ambre luisant d'un éclat incendiaire. Lentement, il dériva dans les profondeurs des songes et se réveilla finalement dans un lieu sombre, uniquement éclairé par la lueur blafarde de la lune. Autour de lui s'élevaient d'épais pins noirs, et un relent de charogne flottait dans l'air lourd ; troublé, le soigneur fit quelques pas en avant et leva son museau vers le ciel sombre qui le surplombait, dépourvu d'étoiles. Un frisson remonta lentement le long de son échine et il frémit sans comprendre ; où était-il ?
-Bûche !
La voix familière qui retentit au loin l'électrisa, et il crut mourir de soulagement et de douleur tout à la fois en entendant ce timbre sucré.
-Mélodie ? appela-t-il alors en se redressant, scrutant le firmament vide d'un œil brillant.
Un unique astre se dessina alors sous son regard éperdu, et il sentit la douce fragrance de sa compagne l'envelopper. Fermant ses paupières en soupirant profondément, Forêt Noire détendit le moindre de ses muscles sous la caresse du vent qui lui apportait l'odeur de la rouquine, et lorsqu'il rouvrit les yeux, elle se tenait juste là. Enroulée autour de lui, sa queue lui chatouillant les épaules et son souffle soulevant légèrement les poils de son cou ; il pouvait la toucher. Son contact n'avait jamais semblé si réel, pas même dans ses rêves les plus profonds. Les larmes lui montèrent alors aux yeux, et il fut si subjugué par la présence de sa bien-aimée qu'il fit abstraction de tout ce qui les entourait pour se blottir contre elle en serrant les crocs.
-Tu en as mis du temps avant de venir me voir, chuchota alors Mélodie dans le creux de son oreille, mais d'un ton dépourvu de tout reproche.
Comment lui avouer que cela avait toujours été au-dessus de ses forces ? Comment admettre à voix haute que, sans elle, il était faible et livré aux démons qui le hantaient ?
-J'ai eu peur de ne pas être capable de retourner à ma vie après t'avoir retrouvée, souffla-t-il alors piteusement en se serrant un peu plus contre sa compagne. Comment pourrai-je supporter de te perdre une seconde fois ?
Elle n'avait pas idée de la pression que la tentation de la rejoindre avait toujours fait peser sur ses épaules. Il ne tenait que par crainte de la décevoir, et par culpabilité de sacrifier sa propre vie inutilement alors que la sienne lui avait été volée injustement.
-Tu es plus fort que tu ne le crois, Daim, ronronna finalement la femelle sable. J'ai toujours été avec toi, je serai toujours avec toi. Et à partir d'aujourd'hui, plus encore. Porte ce petit bout de moi et vis pour nous deux, tu veux bien ? Avec cette vie, je te donne l'amour.
Une brûlure ardente lui déchira la poitrine et dans un cri rauque, Forêt Noire se courba en avant. Sa vision se troubla, des images pêle-mêle s'imposèrent à lui alors qu'il hoquetait de douleur ; Mélodie le pelage trempé par l'écume qui le regardait en riant, le visage tranquille d'Étoile du Golem, l'expression de contentement de Lac d'Oasis et Charme d'Ébène penchés sur six petits chatons, le sourire chaleureux de Cœur Poétique qui se redressait après une chute, la patte tendue de Nuage Sucré qui l'aidait à gravir les marches du Phare, le clin d'œil malicieux de Comète Arcanique alors qu'elle poussait sa pierre contre la sienne. Le soigneur expulsa tout l'air contenu par ses poumons dans un râle d'agonie, puis lorsque la souffrance s'estompa peu à peu, il se redressa en dardant un regard accusateur sur sa compagne.
-Tu aurais pu me prévenir que c'était aussi éprouvant ! souffla-t-il entre ses crocs, tremblant.
Son aigreur parut déstabiliser la défunte, qui ne l'avait jamais entendu parler à quiconque avec amertume ; regrettant ses mots immédiatement, le matou voulut s'excuser mais une chatte crème et brune s'imposa alors entre eux, ses prunelles vertes le détaillant tandis qu'elle lâchait abruptement :
-Les excuses ne changeront plus rien. Ce qui est fait est fait, on n'obtient jamais réparation. Au mieux, le pardon. Et il faut t'apprendre à l'accorder si tu veux avancer, mais cesse de le demander. Pardonne à toi-même tes imperfections, pardonne aux autres, et arrête de vivre dans les regrets, l'amertume et la culpabilité. C'est ce que je t'offre avec cette vie, Forêt Noire. Le pardon.
Lac d'Oasis lui effleura le sommet du crâne d'un geste affectueux qui tranchait avec la dureté de ses mots, et ce fut une cascade de douceur qui se déversa cette fois en lui pour calmer la douleur de sa vie précédente, comme un rayon de miel apaisant un maux de gorge persistant. L'élu soupira, soulagé de ne pas avoir à subir une nouvelle décharge de souffrance, et les yeux de sa mère au moment de sa chute du haut du Phare lui revinrent en mémoire, rapidement remplacés par ceux de Mélodie lorsqu'elle avait rendu son dernier soupir. Le visage de Goutte Silencieuse fit alors irruption dans son champ de vision et le matou recula d'un pas, surpris. La culpabilité le tirailla au souvenir de son erreur qui lui avait valu la mort, et il commença à mi-voix sans savoir si son interlocuteur l'entendrait :
-Oh, je suis dé…
Le mâle roux redressa la queue pour l'interrompre.
-Tu oublies déjà la vie que ta mère vient de te donner ? miaula-t-il de sa voix parfaitement étrangère, qui perturba le soigneur. Tu n'as pas à ressasser ce que tu ne peux changer. Regarde devant toi, fais preuve d'optimisme et aie foi en l'avenir. Tu ne possèdes pas le pouvoir de modifier le passé, mais tu es capable d'influencer le futur. Avec cette vie, je te transmets l'espoir.
Goutte Silencieuse lui toucha le museau et le félin crème se crispa par réflexe, mais rien ne vint. Ni douce caresse de miel, ni douleur atroce, rien qu'un intense sentiment de vide et d'abandon. Ce fut la voix de Mélodie qui le tira alors du néant qui menaçait de l'engloutir, et il se laissa bercer par son timbre chantant :
-Tu possèdes désormais trois vies, Bûche. Sers-t-en pour guider nos camarades avec justesse.
Lac d'Oasis s'avança à son tour aux côtés de la jeune chatte rousse, puis ajouta plus sombrement :
-Et prends garde à ne pas t'égarer. Tu les perdrais avec toi en chemin.
Que voulait-elle dire ? Entrouvrant la gueule pour la questionner, Forêt Noire se sentit soudain tomber et l'environnement autour de lui se brouilla ; la silhouette de Mélodie s'effaça, ainsi que celle de sa mère et de Goutte Silencieuse, le laissant seul en chute libre.
-Attendez ! hurla-t-il à pleins poumons, agitant les pattes pour tenter de se rattraper à quelque chose, n'importe quoi.
Mais l'obscurité l'accueillit. Forêt Noire rouvrit les yeux en sursautant, un cri muet coincé en travers de son œsophage, et il inspira profondément alors que ses pupilles s'adaptaient à la luminosité. Découvrant qu'il était de retour à la Cénote aux côtés de Cœur Poétique, qui le contemplait d'un air interrogateur, la frustration le submergea : il n'avait pas eu assez de temps avec Mélodie ! Pourquoi lui offrir cette bulle de bonheur si c'était pour la faire éclater brutalement, sans le préparer au choc du retour à la réalité ? Ses prunelles ambrées luisant de déception, l'élu baissa la tête sans cacher son expression profondément malheureuse.
-Le Clan des Étoiles est cruel, articula-t-il simplement, brisé.
★ FORÊT NOIRE ★ lorsque l'obscurité est totale allumons des étoiles ___________________/_/_/ - I knew that something would always rule me I knew the scent was mine alone.
Dernière édition par Abysse du Dragon le Mer 25 Jan - 16:45, édité 1 fois |
| | | Nuage de RefletModérateurs
Messages : 2098 Points de RP : 2206 Surnom : Darky Genre : Personnage Principal : Nuage de Reflet (Apprenti guérisseur de l'Aube)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 25 Jan - 12:47 | |
| » Margay Solaire »Deuxième baptême d'élu Cela faisait la deuxième fois qu'il foulait de ses pattes la Cénote en temps qu'élu nouvellement choisi. La deuxième fois qu'il lappait l'eau glaciale, et s'endormait pour communier avec le Clan des Etoiles. Sa dernière vie perdue l'avait terrorisé. La fièvre qui avait précédé sa mort l'avait marqué, ainsi que tous les souvenirs déchirants qu'elle lui avait remémoré. Si bien qu'il avait peur de croiser le regard de tous ses proches morts, et de n'y voir que des reproches. Il avait alors retardé le moment de revenir ici. Mais alors qu'il se tenait face à eux, tous présents à l'exception de sa mère, Margay Solaire ne voyait que de la bienveillance dans leur regard. Ils étaient tous là, ceux qui avaient donné ses premières vies, ainsi que Quenotte de Fennec et Griffe d'Eyra. "- Enfin, te voilà." Souffla sa sœur en s'approchant de lui. "Tu as failli nous manquer."Margay Solaire était muet à cause de l'émotion, et se contenta de sourire. Quenotte de Fennec posa sa truffe sur son épaule pour le rassurer, avant de miauler : "- Nous pouvons alors commencer. Il te reste encore la vie de l'Amour donnée par Poil de Mangouste et Griffe de Tayra, alors on ne t'en donnera que deux.""- Pourtant ces dernière lunes je n'ai été que l'ombre de moi-même. Et j'ai été plus occupé par mes chatons que par la tribu… Je suis un piètre élu. Je ne mérite pas d'être réélu." Miaula Margay Solaire, vidant enfin ce qu'il avait sur le cœur depuis que les pierres s'étaient alignées face à lui. "- Tu connais la douleur, et pourtant tu continues d'avancer. Cela prouve ta force." Répondit sa sœur avec bienveillance. "- Avec cette vie, je te donne la résilience. Pour que tu continues d'avancer devant toi malgré les obstacles et les chutes."Elle posa alors son museau sur le front de Margay Solaire, qui sentit une douleur froide et brutale. Haletant après cette vague de douleur, il vit Quenotte de Fennec reculer pour laisser la place à Griffe d'Eyra. Margay Solaire baissa les yeux, intimidé et honteux. "- Je suis désolé. Je n'ai pas été assez fort pour t'éviter de mourir." Souffla le chat noir et blanc à voix basse. "- C'était mon choix. Malgré toutes tes erreurs, tu restes mon frère, je suppose. Même si je n'aime toujours pas l'idée que tu sois dans cette tribu de chats mous… Je pense que tu mérites une vie."Margay Solaire releva les yeux, incertain de ce qu'il avait entendu tant cela était étonnant de la part de son frère. Ce dernier le fixait avec le même regard plein de fierté qu'il avait de son vivant. "- Avec cette vie, je te donne la détermination. Sers t'en pour protéger ton clan et tes proches au péril de ta vie."Sur ces mots, Griffe d'Eyra posa son museau sur le front de Margay Solaire, qui ressentit encore une décharge de douleur électrisante. Epuisé après avoir reçu deux vies, il fut heureux de ne pas en recevoir une dernière. Griffe d'Eyra recula et prit place à côté de Griffe de Tayra, qui observait la scène avec Poil de Mangouste, Poésie Lyrique et Effroi Impavide. Margay Solaire les regarda tous, avant de miauler : "- Un jour je vous rejoindrai, et j'en serai heureux. Mais en attendant, je dois veiller sur la tribu et mes chatons. Je risque de vous faire attendre."Quenotte de Fennec eut un petit ronronnement avant de miauler : "- Sois le plus long possible." |
| | | Petite ÉtreinteAdministratrice
Messages : 1265 Points de RP : 8594 Surnom : Leks' Genre : Personnage Principal : Petite Étreinte → Chaton du Crépuscule
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Ven 17 Fév - 14:11 | |
| -Moi, Source Maléfique, guérisseuse du Clan du Crépuscule, j'en appelle à nos ancêtres pour qu'ils se penchent sur cette apprentie. Elle s'est entraînée dur afin de comprendre la voie du guérisseur, et avec votre aide, elle servira son Clan pour des lunes et des lunes. Nuage de Geai, promets-tu de respecter la voie du guérisseur et de rester en-dehors des rivalités claniques, même au péril de ta vie ?
Nuage de Geai était debout aux côtés de Source Maléfique et Nuage Céleste, faisant face à la Cénote dont l'eau cristalline reflétait les étoiles. Comme toujours lorsqu'elle se tenait ici, d'innombrables murmures chuchotaient autour d'elle et les ombres dansaient sur les murs de la grotte, prenant la forme de félins oubliés. Les voix la rassuraient, la présence des guerriers de jadis était douce et chaude ; ses camarades les sentaient-ils, eux aussi ? La novice ferma les yeux à demi, ses doutes quant à ses capacités à devenir une guérisseuse à part entière se dissipant peu à peu.
-Je le promets, répondit-elle alors avec fermeté, d'une assurance nouvelle.
Son mentor reprit, cérémonieuse :
-Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés par le Clan des Étoiles, je te donne ton nom de guérisseuse : Nuage de Geai, à partir de maintenant, tu t'appelleras Geai des Chênes. Nos ancêtres rendent honneur à ta clairvoyance et ta compassion.
Sans rien ajouter, les deux femelles s'allongèrent contre la pierre froide et s'inclinèrent vers le bassin brillant afin d'en laper la surface et d'être aspirées par les rêves des ancêtres. Le vent de la plaine lui caressait les moustaches. Geai des Chênes rouvrit les yeux et distingua les formes étoilées des combattants du passé : Étoile Soleil se tenait là, devant deux félins qu'elle ne connaissais pas, un matou brun-crème rayé et une jolie chatte grise. Ce fut la meneuse qui prit la parole la première, ses yeux étincelant dans la pénombre :
-Je savais que la fille d'Essor du Faucon serait prometteuse. Un grand avenir t'attend si tu écoutes la voix des Étoiles, ne doute jamais. Ton destin est entre nos pattes.
L'ancienne chef avait une prestance qui impressionnait la jeune guérisseuse, et malgré ses incertitudes quant à ses propos lui promettant un futur remarquable, elle ne prit pas le risque de la contredire. La chatte tricolore forçait le respect et quelque chose en elle lui soufflait qu'il valait mieux s'en faire une alliée qu'une ennemie, et qu'elle serait mieux avisée de ne pas la décevoir. Hochant donc la tête, Geai des Chênes répondit dans un souffle :
-Je vous confie ma vie les yeux fermés.
Et c'était vrai. Quoi que lui aient réservé les ancêtres, elle s'y plierait sans le moindre sursaut d'hésitation. La volonté du Clan des Étoiles était la sienne. Sa réponse sembla satisfaire son interlocutrice, qui poussa un faible ronronnement éraillé.
-Lors de ton baptême d'apprentie, tu m'as demandé si tes parents étaient fiers de toi, reprit-elle d'une voix moins ferme sans être douce pour autant. Tu n'as qu'à leur demander.
À ces mots, elle désigna les deux félins qui se tenaient en arrière-plan et qui avancèrent aux paroles de leur meneuse, comme s'ils attendaient ce moment pour intervenir. La femelle tigrée hoqueta d'émotion, ses yeux s'emplissant de larmes, et elle balbutia entre ses crocs :
-Jérémiades d'Astrance, Essor du Faucon… c'est bien vous ?
Sa mère sourit tandis que le guerrier à ses côtés dodelinait doucement de la tête, une lueur chaleureuse luisant au fin fond de son regard dur.
-Nous sommes fiers de vous quatre, souffla alors la chatte grise, ses prunelles brillant de douceur. Tu voudras bien transmettre le message à ton frère et à tes sœurs ?
Incapable de prononcer le moindre mot, bouleversée, elle se contenta d'opiner du chef en silence. Essor du Faucon passa sa queue autour des épaules de sa compagne et ajouta en clignant des yeux :
-Continue de servir ton Clan avec honneur. Tu es une guérisseuse du Clan du Crépuscule, désormais. Montre-toi digne de ton rang, Geai des Chênes.
À peine eut-il prononcé ces quelques mots que le rêve se dissipa sans lui laisser le temps de répondre, et la féline sombra dans l'inconscience alors que les voix désormais familières de ses parents scandaient dans le lointain :
-Geai des Chênes ! Geai des Chênes ! Geai des Chênes ! ___________________/_/_/ - I knew that something would always rule me I knew the scent was mine alone. |
| | | Etoile IncendiaireChef de la Nuit
Messages : 3216 Points de RP : 5016 Surnom : Euca, Glagla, Glacou.... Genre : Personnage Principal : Nébuleuse du Dragon - A
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mer 22 Fév - 17:20 | |
| Baptême de Nuage d'Argent: Longtemps, le novice avait fait traîner la chose, longtemps il avait éviter le sujet, mais après le baptême de Geai des Chênes, il était devenu évident qu'il repoussait la chose. Et Source Maléfique n'appréciait pas ses esquives. Alors elle l'avait presque traîné jusqu'à la cénote, afin qu'il reçoivent enfin son nom de guérisseur. Chose que le principal concerné ne souhaitait pas tant que ça. Parce qu'une fois guérisseur... Son histoire avec Margay Solaire serais définitivement derrière lui, sans possibilité de retour. Et ça lui déchirait le cœur. Pourtant devant l'eau limpide de la cénote, le matou n'hésita pas et s'endormis rapidement. C'était étrange qu'il n'ai pas ressenti de malaise face à cette flaque claire, l'eau lui faisait le pire des effets. Mais sans y faire attention, le matou s'était simplement laissé faire par sa mentor. Et lorsqu'il ouvrit les yeux de l'autre côté des rêves, il reconnus aussitôt le décors qui l'entourait. -Pourquoi on est dans le camp? Ne devrait-on pas être sur le territoire des ancêtres? Demanda t il à Source Maléfique qui restais tranquille à ses côtés. Il reconnaissait cette flaque morne et grise qui semblait être la seule chose intéressante de ce décor étoilé. Le creux humide...Comme poussé par une soudaine pulsion, le matou s'approcha de la flaque pour y observer son reflet, une image de lui qui ne lui ressemblait plus vraiment. Au fond de la flaque, c'était le reflet du chaton qu'il avait été qui l'observait à son tour. Comme c'est étrange....Il allait faire remarquer l'étrangeté de la situation à Source Maléfique, mais celle ci le pris de cours et commença le baptême. -Moi, Source Maléfique, guérisseuse du Clan du Crépuscule, j'en appelle à nos ancêtres pour qu'ils se penchent sur cet apprenti. Il s'est entraîné dur afin de comprendre la voie du guérisseur, et avec votre aide, il servira son Clan pour toutes les lunes de sa vie. Nuage d'Argent, promets-tu de respecter la voie du guérisseur et de rester en-dehors des rivalités claniques, même au péril de ta vie ? Les yeux grand ouvert, Nuage d'Argent resta muet à la question de la guérisseuse, comme si d'un coup, il réalisais pleinement l'importance de ce qu'il faisait. -Je... euh... je ne sais pas!...Roulant des yeux furieux, Source Maléfique reprit: -Le promets-tu?! Aller, Nuage d'Argent, on ne va pas y passer la nuit!-Je... Oui? Balbutia-t-il toujours aussi incertain. -Parfait! Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés par le Clan des Étoiles, je te donne ton nom de guérisseur : Nuage d'Argent, à partir de maintenant, tu t'appelleras Fleur d'Argent. Nos ancêtres rendent honneur à... ton dévouement.Sans voix, le nouveau guérisseur resta planté là, sans savoir quoi dire ou faire. C'était si simple que ça? Quelques mots, une formule, et toutes ses aspirations disparaissaient? Tout ses rêves avec Margay? Avec la tribu? Et comme si cela ne suffisait pas, Source Maléfique s'effaça sous ses yeux, sans doute réveillé dans la cénote. A sa place, deux yeux ambrés apparurent, que le matou reconnut aussitôt. -Chardon Épineux!
-Félicitation, mon frère! Je savais que tu ferais le bon choix! Ronronna le guerrier étoilé en rejoignant Fleur d'Argent avec entrain. -Tu en es sur?... Était-ce vraiment le bon choix?...
-C'était ton destin, en tout cas. Et ceux qui essaie d'échapper à leur destin ne sont pas heureux. N'est ce pas ce que tu souhaite, être heureux?
-Si, bien sûr!...
-Alors ne te pose pas trop de question, tu es l'un des guérisseurs du clan du Crépuscule maintenant!Fleur d'Argent hocha la tête en silence. Et dans un soupir, il disparut à son tour du territoire étoilé. -Accroche toi, Fleur d'Argent, la tempête arrive. Et Chardon Épineux disparut à son tour. |
| | | LascarSolitaires
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| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Sam 25 Fév - 14:12 | |
| Aube Eternelle "Etre souple comme le cuir et trempé comme l'acier pour être et durer." Le lieutenant avait toujours redouté ce jour. Comme tout chaton qu’il avait été, devenir meneur était un rêve, une place comme inaccessible que tous souhaitait atteindre. Lui aussi avait été ainsi, observant Etoile Pourpre et Etoile de Soleil, ses deux tantes, comme on observerait des modèles. Des objectifs à atteindre. Mais il avait grandit désormais. Et il savait ce que cela impliquait. Le Petit Ouroboros qu’il était n’avait pas conscience de ce que cela signifiait, qu’un nouveau chef voulait dire une nouvelle mort. Et même si ça avait été un grand honneur d’être lieutenant, il aurait préféré ne jamais devenir chef. Il aurait préféré ne même jamais l’envisager en sachant que cela impliquait la mort de celle qu’il aimait. La pluie battante avait plaqué son pelage fin sur ses épaules depuis qu’il était sortit du camp. Il avait finit par laisser le corps d’Etoile Eveillée aux anciens pour qu’ils l’enterrent sur le territoire et Geai des Chênes l’avait finalement invité à démarrer le trajet jusqu’à la Cénote. Alors il marchait, à côté de sa fille adoptive, la queue basse, le pas lent et trainant, la tête vers le sol, les oreilles rabattus sur la tête. Il n’osait même pas lever la tête, il ne voulait pas voir cette nouvelle étoile brillante dans les cieux. Il ne voulait pas se faire à la réalité des choses.
-On y est.
La voix de la féline résonna dans les oreilles du matou qui s’immobilisa quelques instants, comme un écho étrange après ce voyage silencieux. Il savait qu’il en serait capable, devenir chef n’était pas quelque chose qui lui avait fait peur un jour, mais il devait se reprendre, il le savait, pourtant l’image du corps de sa compagne résonnait inlassablement dans son esprit. Remuant les oreilles comme pour en chasser les gouttelettes, le matou prit une grande inspiration avant de s’engouffrer dans le passage de la Cénote. Un instant, Aube Eternelle observa la petite étendu d’eau, son reflet se déformant et se reformant sous le fracas des gouttes tombant de l’ouverture. Seules les étoiles s’y reflétaient parfaitement, comme si elles n’étaient pas atteintes par le désastre de la pluie.
-Tu dois boire l’eau, et nos ancêtres viendront alors à toi.
Aube Eternelle hocha doucement la tête, mais il resta immobile. La lune filtrait délicatement dans le lieu de communion, l’air y était lourd, la voute les protégeaient de la pluie, mais c’était la dernière préoccupation du matou qui, après de longues minutes, finit par s’approcher, s’allongeant au bord de l’eau, il là lapa délicatement, sentant le liquide froid irradier sa mâchoire, mais il ne dit rien. Il s’allongea, et ferma les yeux.
"Disparaître sans laisser de traces, comme s'effacent ces nuages dans le ciel, gommant en même temps le souvenir de maman, qui est supposé y vivre." Lorsqu’il rouvrit les yeux, la cénote n’était plus, une étendu verte allait à perte de vue, mais le matou était incapable de bouger. Devant lui, des silhouettes se dessinaient déjà.
-Bienvenue à toi, Aube Eternelle.
Miaula une chatte blanche crème et grise en s’approchant légèrement. Elle était élégante, et belle. Ouroboros là reconnut presque immédiatement alors même qu’il ne l’avait jamais vue. Son père lui avait dit tellement de fois qu’ils se ressemblaient….
-Maman ?
Miaula-t-il avec une certaine hésitation, perdu et en même temps empli d’une émotion nouvelle. Ce mot lui avait arraché quelque chose, c’était la première fois qu’il le prononçait et il avait l’impression de retourner des lunes auparavant, d’être redevenu un chaton fragile et curieux. Etoile du Matin sourit, comme si elle était seulement heureuse qu’il là reconnaisse.
-Je suis si contente de te rencontrer enfin.
Miaula-t-elle en s’approchant, enfouissant alors son museau dans le pelage de son fils. Aube Eternelle ne fit pas un mouvement, ne sachant pas réellement comment il devait se comporter. Puis sa mère recula, le sourire au museau.
-Nous ferions mieux de commencer la cérémonie.
Cette phrase serra le cœur du lieutenant qui repensa au corps de Sopor, désormais sous terre. Etoile du Matin se recula et Carpe Alcyonienne fut la première à s’approcher.
"Exilé sur le sol, au milieu de huées Ses ailes de géant l'empêche de marcher." -Tu le sais, j’ai moi-même perdu beaucoup d’être cher. C’est une grande souffrance qui nous incombe tous, mais nous devons malheureusement tous passer par là pour être plus fort. C’est pourquoi je te donne la désolation.
Le guerrier fut étonné de recevoir une vie aussi sombre que celle là mais il ne pu dire quoique ce soit, Carpe Alcyonienne déposait déjà son museau sur le front du matou qui sentit une grande décharge électrique lui parcourir le corps. Bien que plus violente, il connaissait déjà bien cette douleur. Elle lui enserrait le cœur et le faisait chanceler. Il serra les crocs, sentant son cœur rater un battement, avant que la féline ne s’éloigne, mais la douleur, elle, la sensation pesante qui lui traversait le corps, était bel et bien toujours présente. Lorsque le deuxième pelage se dessina nettement devant lui, le matou sentit son cœur se serrer un peu plus, le faisant réaliser qu’il ne s’en était jamais remis. Est-ce qu’on se remettait de la mort d’un enfant ? Aube Eternelle en doutait, et pourtant le visage rayonnant et fière de sa fille ne lui laissait voir aucune douleur. Avait-elle donc trouvé sa place parmi ses ancêtres ? Le lieutenant baissa légèrement la tête, ouvrant la gueule comme pour pouvoir dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit et c’est finalement Chemin Brumeux qui prit la parole.
-Ne t’inquiète pas, papa, je ne souffre plus ici.
Aube Eternelle sentit son cœur se serrer et une larme lui monter à l’œil, mais il là retint. Il ne pouvait pas montrer sa tristesse devant sa fille si forte et courageuse, acceptant sa mort alors que lui ne l’avait pas fait.
-Avec cette vie, je souhaite te donner le Déni. Elle releva ses yeux verts sombres dans le regard gris de son père. Ce n’est pas grave, tu sais.
Chemin Brumeux déposa son museau sur l’épaule de son père qui sentit une nouvelle décharge irradier son corps, plus ténu que le précédente, mais lui enserrant le cœur un peu plus. Tout ira bien ma puce, je te le promet, tu vas t’en sortir, tu verras. Les paroles qu’il lui avait murmuré alors qu’elle périssait résonnèrent dans son esprit, et disparurent qu’une fois sa fille retourné à sa place. Mais, encore une fois, la sensation qui enlisait son cœur était présente, plus forte encore. "C'est comme se noyer en surface. Saigner sans blessure." Avant même que le prochain matou n’apparaisse, le corps du lieutenant se mit à légèrement grelotter, comme si un vent froid balayait sa fourrure alors même qu’aucun nuage n’était présent. Puis il le vit, son pelage clair, neigeux, recouvert à quelques endroits de roux clair tirant presque sur le crème.
-Chardon Epineux.
Miaula le guerrier, la voix basse. Evidemment, il se souvenait encore parfaitement du matou, ils n’avaient jamais été proches, ils étaient simplement des camarades lambda échangeant quelques mots par ci et là, mais il était tout de même content de le voir.
-Je suis content de te voir, Aube Eternelle. Avant de te donner ta vie, j’aimerais te demander une faveur, si tu le permet. Sans hésitation, le matou hocha la tête. Tu pourras veiller sur mon frère, pour moi ?
-Bien sure Chardon Epineux, tu peux compter sur moi.
L’étoilé sourit, reconnaissant.
-Aujourd’hui, je viens pour te donner la douleur. Nous n’en avons pas tous la même définition, je le sais, mais elle reste inlassablement de la douleur.
Chardon Epineux posa sa truffe sur le front du lieutenant qui sentit une vague de froid lui prendre le corps, se retrouvant alors grelottant, comme si un hiver tout entier s’était fracasser contre son corps. Il entendit des voix, celles d’un Nuage Epineux et d’un Nuage d’Argent, l’un plein d’espoir et d’inquiétude, et l’autre complètement paniqué, désespéré. La douleur… Alors que le guerrier bicolore retournait à sa place, Aube Eternelle y réfléchit. Quelle douleur ? Chardon Epineux avait toujours été un matou plein de vie et joyeux. Alors, la douleur de mourir ? De voir les autres vivres sans lui ? Celle du froid qui avait étranglé son corps ? De l’eau qui avait aspiré ses poumons ? La douleur de, tout simplement, perdre son frère ? Mais il n’eut pas le temps de réfléchir, le froid qui l’avait transcendé avait finit par s’estomper et une nouvelle silhouette approchait.
Les deux félins, face à face, se dévisagèrent quelques instants. Miroir l’un de l’autre. Rêve de l’un et futur de l’autre. Aube Eternelle se demanda un instant si son camarade lui en voulait d’avoir prit sa place. Mais il savait que non. Xanthie Sismique se tenait là, droit, comme il l’avait toujours été. Au contraire de Chardon Epineux, les deux matous en avait passé du temps ensemble. Ils avaient tout les deux grandit ensemble, marchant dans une migration interminable, jusqu’à devenir des amis. Non, ils n’avaient jamais été confident l’un de l’autre, il n’y avait jamais eu beaucoup de conseil, d’aide demandé, mais c’était comme s’il n’y en avait jamais eu besoins.
-Je suis là pour te donner la colère, Aube Eternelle. Elle nous guide parfois, mais elle nous ronge bien plus souvent.
Aube Eternelle baissa légèrement la tête, conscient de la signification de ces paroles. L’ancien lieutenant avait finit dévorer par la rage de vengeance. Et elle avait eu raison de lui. Ou peut-être étais-ce Cobra qui avait eu raison de lui. Mais il savait que la colère et la vengeance avaient été de funèbres témoins de ce malheur. Xanthie Sismique avait à peine effleuré le front de son successeur pour qu’il ressente la même chose qu’auparavant. Comme si, chaque vie supplémentaire, mettait dans peu plus son cœur dans un étau. Et, comme les trois autres vies précédentes, cette sensation resta alors même que son donneur de vie était retourné à sa place.
"Et leurs fantômes s'effacent. Ne demeurant que leurs absences, plus pesante que jamais." Ce fut Etoile Pourpre la cinquième féline à s’approcher. Son pelage élégant, sa démarche équilibrée, elle avait l’air de venir d’un autre univers. Son pelage illuminé de milliers d’étoiles étaient différent que dans les souvenirs du guerrier qui sourit à son arrivé.
-Je ne t’ai jamais remercié, pour m’avoir élevé. Alors merci.
Miaula-t-il d’une voix grave alors qu’il sentait déjà son cœur se serrer.
-Tu es mon neveu, et Souffle Hivernal n’a jamais été très doué pour cela, alors, c’est normal. Je suis très contente d’avoir pu prendre part à ce que vous êtes tous devenu.
Aube Eternelle ronronna légèrement.
-Aujourd’hui, je vais te donner la tristesse.
Elle ouvrit la gueule, comme si elle allait poursuivre, mais finalement se ravisa. Y avait-il réellement besoins d’une explication ? Et pourtant le matou fut étonné de voir un pelage gris se fonçant sur les extrémités et blanc à d’autres endroits. Il reconnut alors Esprit des Glaces, et sentit son cœur se serrer un peu plus. Il ne comprenait pas le rapport, la logique, pourquoi. Lorsqu’Etoile Pourpre se recula, elle croisa le regard de son neveu et eu l’air de comprendre ce qu’il avait vue, mais elle ne dit rien, et finit par retourner à sa place.
Enfin, Etoile du Matin approcha. C’était comme s’il avait attendu cela toute sa vie. Il l’avait rencontré à peine quelques instants que déjà il voulait enfouir son museau dans le pelage de sa mère. Il n’avait jamais pu le faire, et il se demandait ce qu’il avait pu rater d’autres. Lorsqu’il voyait ses propres petits, il ne voyait pas de différence, il avait toujours été heureux et reconnaissant, mais il se demandait, ce qu’aurait été sa vie avec une mère à ses côtés.
-Je te donne la résignation mon petit. Celle qui te permettra d’accepter les choses que tu ne peux changer.
Le guerrier baissa la tête, presque étonné que la féline commence par sa vie, mais il ne dit rien et baissa la tête. Aube Eternelle s’était attendu à recevoir une lourde décharge, à ce que son cœur se fige un peu plus, mais ce fut tout le contraire. Le matou sentit son cœur s’alléger, un vent chaud parcourir son corps. Il avait l’impression de respirer un peu plus. Il releva un regard reconnaissant vers celle qui lui avait donné la vie, reconnaissant du poids qu’elle venait de lui enlever.
-Je suis tellement heureuse de pouvoir te voir, de pouvoir partager cette vie avec toi. Je veux que tu saches que j’ai toujours veillé sur vous, et que je continuerais toujours.
Etoile du Matin marqua un silence avant de rouvrir la gueule pour poursuivre mais un raclement de gorge se fit entendre derrière eux.
-C’est pas des retrouvailles ici.
Le matou reconnut parfaitement la voix d’Etoile de Soleil et il ne put s’empêcher de sourire. Il sourit alors à sa mère, reconnaissant et aimant. Avant de partir, Etoile du Matin offrit un premier et dernier coup de langue sur l’oreille du futur chef, puis elle retourna parmi les siens. "Il était là, le poing fermé comme un étau, Démon par le regard et sphinx par le silence" La suivante fut évidemment Etoile de Soleil, le lieutenant aurait dû s’en douter. Il l’accueillit avec un sourire, pas du tout rancunier face à son intervention. Même s’il aurait voulu passer un peu plus de temps avec sa mère, il savait qu’elle avait raison.
-Aller, approche, on a prit du retard. Miaula l’ancienne meneuse ce qui fit ronronner le matou. Elle n’avait jamais été très avenante, mais il l’avait pourtant toujours très apprécié, elle était une seconde mère, et elle avait toujours été de bon conseil, il était sincèrement reconnaissant de l’avoir eu dans sa vie. Avec cette vie, je te donne l’acceptation. Il y a des choses que tu ne pourras pas contrôler, tu dois accepter ces choses, faire ce qui est juste et ne jamais trahir tes principes.
C’était surement la vie qu’il redoutait le plus, surement à cause du caractère de la féline, il s’était attendu à ce que ce soit là plus douloureuse, et pourtant elle fut plus douce encore que celle d’Etoile du Matin. Un nouveau poids s’enleva de son cœur et il avait la sensation d’être une plume. Avec que Etoile de Soleil se détournait déjà, il là rappela.
-Attend… Il hésita quelques instants. Merci.
Il aurait pu faire un grand discours, expliquer le rôle si important qu’elle avait joué dans sa vie, mais finalement ce simple mot englobait bien plus que cela.
-On m’avait pas vraiment laissé le choix.
Et avant qu’elle se détourne de nouveau, Aube Eternelle crut percevoir une touche de fierté dans son regard. Il ne saurait dire s’il l’avait imaginé ou si elle avait réellement été là, s’il avait également imaginé son petit sourire amusé, mais il s’en fichait. Pour lui, ils étaient réels.
L’avant dernier félin à s’avancer fut Essor du Faucon. Comme un réflexe, le matou tricolore se redressa bien droit, comme s’il voulait faire bonne impression devant son ancien mentor. Chez lui, il distinguait réellement cette petite lueur de fierté, et cela le toucha profondément. Il avait toujours souhaité lui ressembler, un matou droit, exigeant, loyal, fort, tout ce que le Petit Ouroboros voulait devenir. Et, dans le regard que lui offrait celui qu’il considérait comme un père, il avait pour la première fois l’impression d’être devenu ce félin là.
-Tout d’abord, Jérémiade d’Astrance et moi-même souhaitions te remercier. Tu as pris soins de nos petits à notre mort, tu as veillé sur eux alors que tu n’avais aucune obligation. Nous t’en sommes reconnaissant.
-Tu as veillé sur moi dès que je suis devenu ton apprenti, c’était une évidence de vailler sur eux à mon tour. Pour toi.
Miaula le guerrier tout bas, le regard brillant d’une étrange lueur, entre la tristesse et la reconnaissance.
-Je voudrais te donner la reconstruction. Nous passons par beaucoup d’étape dans nos vies, et il faut bien souvent apprendre à vivre avec.
Aube Eternelle hocha la tête et son mentor déposa son museau froid sur son front. Encore une fois, il sentit une sensation agréable parcourir son corps, la tristesse avait disparut, il ne lui restait que la reconnaissance. Essor du Faucon s’éloigna, laissant le lieutenant avec cette sensation agréable, et rejoignit ses pairs. "Excusez-moi, j'embrasse le ciel" Pour la dernière à venir, le matou n’eu pas besoins de voir son pelage ou de sentir son odeur pour savoir. Il savait, c’était tout. Et, étrangement, il ne sentit pas la tristesse qu’il s’attendait à recevoir. Il était heureux de la voir, mais plus de regret, de plainte, seulement un profit du moment présent. Il s’avança en direction de sa compagne, plongeant son museau dans son pelage pour profiter de son odeur. Elle était encore plus belle que dans son souvenir.
-Tu m’as tellement manqué.
Murmura-t-il alors même qu’il l’avait vue en vie la veille. Elle avait laissé un vide en lui, et même si les vies avaient comblés les sentiments qu’il ressentait, cela n’empêchait pas le matou de l’aimer plus que tout.
-J’aurais voulu rester un peu plus longtemps. Mais c’est à toi de mener notre clan désormais. Prend soins de nos enfants, prend soins de notre clan.
Aube Eternelle hocha doucement la tête.
-Je te le promet.
Etoile Eveillée fit un nouveau pas.
-Je te donne l’espoir. L’espoir d’une vie meilleure, d’une vie nouvelle, d’un clan fort. L’espoir de tout ce que tu veux…
Sa voix baissa légèrement et Aube Eternelle sentit son cœur se serrer légèrement.
-J’aurais aimé être là pour vivre ça…
-J’aurais aimé que tu sois là.
Sur ces mots, le lieutenant se colla un peu plus à sa compagne, sentant alors la vie imprégner chaque parcelle de son corps. Il avait l’impression que tout le transcendait et il avait envie de rester ainsi jusqu’à la fin des temps, mais l’ancienne meneuse finit par rompre le contact.
-Je sais que tu feras un très bon chef, Etoile de l’Aube.
Le matou sentit une larme lui monter à l’œil, il entendit tout les félins rassemblés acclamer son nouveau nom et avec regret il les observa partir, le cœur triste et pourtant léger.
Etoile de l’Aube se réveilla alors que les dernières étoiles disparaissaient dans un ciel clair sans nuage. Il se tourna vers Geai des Chênes d’un regard léger et aimant.
-J’ai reçu mes vies… Je suis Etoile de l’Aube désormais.
A ces mots, il donna un petit coup de museau affectueux à la féline avant de lui faire signe. Il était temps de rentrer, désormais. "Témoin pétrifié des premiers jours du monde, Il était sous le ciel avant l'humanité."
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| | | LascarSolitaires
Messages : 5107 Points de RP : 8761 Surnom : Rossy - Ross' Genre : Personnage Principal : Lascar
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Sam 4 Mar - 13:06 | |
| Berceuse de l'Univers« Elle ne cadre pas avec le tabealu, comme une touche de couleur dans un film en noir et blanc. Elle n'appartient pas à ce monde. Pas du tout, ou pas encore ?» Berceuse de l'Univers suivait sa mère et future mentor le cour lourd et plein d'appréhension. Elle savait ce qu'elle laissait derrière elle, elle savait à quoi elle renonçait. A sa famille, à Puissance du Berserk, à ses aventures, à ses enfants. Mais si elle faisait ça, c'était pour eux, pour eux tous. Et pour Petite Napée dont la maladie qui avançait doucement. Elle devait sauver sa fille, et puis elle devait bien l'avouer, ce rôle l'avait toujours attiré.
-Berceuse de l'Univers, tu as décidé de suivre la voix d'apprentie guérisseuse. tu as conscience de ce à quoi tu renonces pour cela, es-tu prête ?
Elles se tenaient là, devant la cénoté illuminé par la lune et les milliers d'étoile s'y reflétant. Elle tourna son regard vers Lueur d'Obscurité, avant de soupirer et d'hocher la tête.
-Bien. Guerriers des Etoiles, je vous emmène cette jeune guerrière pour qu'elle suivre la voie de guérisseuse. Son nom sera désormais Nuage de l'Univers et elle est prête à vous servir.
Berceuse fut légèrement étonné de voir que sa mère lui donnait un nouveau nom, mais elle ne fit aucun commentaire, s'approchant de l'eau stagnant et en buvant une gorgée avant de se coucher. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une étendu d'herbe allait à perte de vue, et, devant elle, un matou gris constellé de noir se tenait devant elle.
-Tu es Ivresse des Etoiles, pas vrai ?
Sa mère lui avait beaucoup parlé de cet ancien guérisseur, et il confirma dans un hochement de tête.
-Tu as décidé de devenir apprentie guérisseuse. Le clans des Etoiles te rappel qu'un guérisseur ne doit prendre ni compagnon, ni engendrer d'enfant. Tu sais ce que ça veut dire ?
La féline resta silencieuse, oui, cela voulait dire qu'à son réveil, elle ne serait plus une mère. Mais elle était prête à tout les sacrifices pour sauver son enfant.
-J'en ai conscience.
Ils se jaugèrent quelques instants avec que l'ancêtre hocha la tête.
-Je pense que tu vas nous étonner. Bienvenue parmi nous, Nuage de l'Univers.
A ces mots, tout devient flou et alors elle se réveilla sur le sol froid de la cénote, Lueur d'Obscurité là fixant un instant.
-Ils m'ont accepté.
Miaula-t-elle avec un certain soulagement. |
| | | Petite DuneNon-RPGistes
Messages : 893 Points de RP : 3454 Surnom : Roncy Genre : Personnage Principal : Petite Dune ♂ | Aube
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Dim 5 Mar - 16:28 | |
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❂ Rayon d’Or ❂ Ceci est davantage une lettre d’amour que l’histoire d’un félin s'apprêtant à diriger un clan.
J’étais autrefois un chat peureux, agressif. Arrogant, parfois. Peu m’appréciaient et j’étais souvent seul ; cela m’allait. J’avais, chaque fois qu’on m’adressait la parole, cet étau qui m’étreignait le cœur et m’empêchait de réfléchir. J’étais terrifié, je crois, et je manquais de confiance en moi. Il y eut Eau de Vie, puis Onde d'Etoile Claire. La première m’avait fait tourner la tête, avec ses douces paroles et son pelage d’une blancheur lunaire ; j’étais immédiatement tombé amoureux. Incapable de lui décrocher deux mots, j’avais longtemps fui devant ses yeux bleus. Onde d'Etoile Filante, quant à elle, avait suscité chez moi de l’admiration, et j’avais puisé en elle sa force et son courage.
Pour ces deux camarades, modèles et amies, j’avais finalement décidé de devenir quelqu’un d’autre.
***
Mon regard était rivé vers la lune ; claire, ronde, luisante, elle m’inspirait confiance. Aucun nuage ne venait troubler sa surface. Autour de moi, le clan s’était paisiblement endormi et il était désormais temps pour moi de rejoindre la cénote pour recevoir mon nom et mes neuf vies. Nerveux, je ne pouvais m’empêcher de gratter la terre de mes griffes ; j’avais décidé de m’y rendre seul pour ne pas avoir à faire la conversation, mais je regrettais presque ma décision, à présent. Alors que les battements de mon cœur s’accéléraient, la nuit et la forêt devenaient presque effrayantes. Je me chuchotais quelques paroles encourageantes, avant de m’engager dans le tunnel qui menait en dehors du camp, sur le territoire de mon clan. Je croisais Saut Agile et Nuage de Faucon qui montaient la garde. « Merci, vous deux. A tout à l’heure, » avais-je miaulé doucement ; pourquoi ma voix sonnait-elle si durement ? J’aurais même juré qu’elle tremblait. Ça m’avait inquiété ; je m’étais senti idiot, mais aucun des deux n’avaient remarqué, en réalité.
J’avais poursuivi mon chemin jusqu’à la cénote, sans vraiment y réfléchir. Mes pas me guidaient tandis que, perdu dans les hauteurs, je rêvassais.
***
Lorsque je me présentais devant l’entrée de la grotte, elle était vide. Je ne sais pas pourquoi je fis ce constat, puisqu’il était évident que personne ne viendrait à la cénote à une heure si tardive, mais la solitude qui m’avait envahie me prit la gorge, et je fus contraint de m’arrêter un instant. Il me fallait beaucoup de courage, et je ne savais pas si c’était le destin de tout chef que de se voir paralysé devant le lieu de son baptême. Comment avait réagi Etoile Claire ? J’étais certains qu’elle, si forte, si fière, n’avait pas hésité une seule seconde. Je l’imaginais fixant de ses yeux colorés l’entrée de la grotte d’un air de défi avant de s’y engouffrer sans un regard en arrière. Après m’être figuré plusieurs fois à mon tour, devant cette grotte, marchant d’un pas fier et le regard rivé vers l’intérieur sombre et humide, je fis le premier pas ; puis un deuxième ; et, saisi d’une pulsion incontrôlable, je me retournais vers mes terres, les yeux plissés et larmoyants. J’étais redevenu ce petit chat peureux et agressif, qui ne savait communiquer que par la rage, le dédain ou les larmes. Je reniflai, ravalant cette émotion de colère qui n’était dirigée que vers moi-même, et je m’en retournai vers la cénote. Sans un regard vers la forêt, cette fois.
L’intérieur m’avait semblé peu lumineux, vu du dehors, mais je réalisais soudain à quel point l’éclat blanchâtre de la lune faisait briller sa surface rocheuse. Juste devant mes pattes, l’eau scintillait et, comme chaque félin venu ici, je songeais que chaque point lumineux devait faire référence à l’un de mes ancêtres. Je m’accroupi d’abord, scrutant l’eau rendue turquoise par la lueur qui émanait de l’ouverture du toit ; c’était amusant de voir à quel point sa couleur était semblable à celle de mes yeux. Je me détendis doucement et, lorsque plus rien ne m’en empêchait - ni la peur d’échouer, ni mes pensées tourbillonnantes – je m’allongeais. D’un geste lent, presque méfiant, je lapais de ma langue rugueuse la surface. Bien-sûr, l’eau n’avait aucun goût, mais elle était fraîche. C’était comme boire une longue gorgée du lac après une journée bien chaude : je me sentais repu, calme et parfaitement reposé. Immédiatement, je m’assoupis, ma joue reposant sur la surface lisse de la berge.
***
« Rayon d’Or », mon nom avait glissé dans l’air à la manière d’une douce brise, et je m’étais retourné brutalement, les yeux écarquillés par la surprise. « Ivresse des Etoiles ! C'est toi... » (ma gorge était serrée, et je luttais pour ne pas laisser les larmes envahir mon champ de vision). « Tu... tu m’as manqué. » Je n’avais jamais usé de tels mots avec lui ; au contraire, j’avais passé mon enfance à le détester, à le haïr pour son absence. Cela n’avait fait que nous éloigner, et je l’avais amèrement regretté à sa mort. On réalise à quel point on aime nos proches que lorsqu’ils nous quittent pour toujours. Ivresse des Etoiles était pourtant là, devant moi. Son pelage gris ne portait aucun stigmate de son caractère fantomatique ; il se tenait droit, son regard était vif et j’étais incapable de voir l’herbe verte à travers lui. C’était aussi le symbole d’un décès récent et encore douloureux.
J’observais les alentours. La place s’était transformée en une plaine lumineuse et colorée, principalement composée d’herbe ; quelques fleurs poussaient çà et là, émergeant en quelques tas colorés. J’eus envie de les sentir, de m’imprégner de leur douce odeur. « Rayon d’Or, je suis fier de toi. Tu vas recevoir tes neuf vies, ainsi que ton nom de meneur. » J’avais ouvert la gueule pour le couper – le remercier, lui dire que je l’aimais, peut-être ? - mais, ne sachant comment formuler mes pensées, je ne dis finalement rien. « Es-tu prêt ? » J’avais hoché la tête avec la certitude que je ne l’étais pas. Ou plus.
Autour de moi, les défunts avaient commencé à apparaître. Par centaine puis par milliers, certains transparents, ils m’encerclaient sans un mot ; cette scène m’aurait habituellement angoissé mais, sans trop savoir pourquoi, je me sentais en sécurité. J’étais pourtant face à un groupe entier de morts, certains ayant disparus dans des conditions étranges, ou terribles. Ou les deux. Tous, pourtant, semblaient en bonne santé. Aucune cicatrice, aucun signe de douleur ; c’était ainsi que j’avais imaginé le clan des Etoiles.
Mon père adoptif s’était approché de moi ; dans un élan de curiosité, je m’étais retournée pour contempler la masse de félins, et je lui tournais désormais le dos. Je sentais son pelage frôler le mien, ses deux yeux rivés sur ma nuque. Nous nous étions quittés froidement, et j’étais désormais pétrifié - effrayé à l’idée de croiser son regard. J’avais honte. « Rayon d’Or », miaula-t-il doucement, et je lui faisais enfin face. « Je vais te donner ta première vie : l’Amour. » Je reculais d’un pas, troublé. « J’aime déjà... »
« Justement », me coupa-t-il, « sers-toi de cette vie non pas pour aimer, mais pour protéger. Montre-leur, Rayon d’Or, montre-leur que tu les aimes. » Cette vie était douce, semblable au vol d’un millier de papillons. Je les sentaient frôler mon museau, le bout de mes oreilles, et même le creux de mon estomac. Je pensais à ma famille, à mes quelques amis. A Etoile Claire, et à Eau de Vie. Et je songeais à ce qui m’attendait : neuf longues vies, qui me vaudraient sans doute de voir la mort de tous ceux que j’aimais, sans rien pouvoir y faire.
« Attends », je miaulai alors qu’Ivresse des Etoiles reculait légèrement, laissant place à Fleur de Passion et Rêve Hivernal. Mes deux sœurs semblaient ravies, leur expression détonnant fortement avec la mienne ; j’étais grimaçant, haletant. « Je ne veux pas de ces vies. Je ne veux pas... les voir partir. Ce n’est pas... » - je perdais mes moyens, comme je l’avais longtemps fait dans ma jeunesse. Je fermais un instant les yeux, pour ne voir qu’un nuage blanc et doux, duquel perçait deux perles bleues. « Ce n’est pas en me prélassant avec neuf vies que je pourrais la protéger, papa. »
Un ange passa, moment lourd de sens pendant lequel Ivresse des Etoiles ne cessa de m’observer - avec tendresse, peut-être, mais aussi une pointe de peine. « Que veux-tu, alors ? » m'avait-il demandé, et je n’avais pas eu besoin de réfléchir davantage. « Donnez-lui mes vies. Toutes. » Quelques souffles surpris s’étaient échappés de l’assemblée. Un rire, aussi. « Tu ne sais pas de quoi tu parles, Rayon d’Or. Arrête de vouloir changer les traditions. Un chef se doit d’avoir ses neuf vies », avait lancé une voix que je fus bien incapable de reconnaître.
Mais je n’écoutais pas. Mon regard, aussi froid et dur qu’à l’accoutumée, était ancré dans celui de mon père adoptif. Un excès de confiance – et d’amour - me poussait à leur tenir tête, et c’était pour ce trait de caractère qu’Onde d'Etoile Filante m’avait choisie. Après ce qui me sembla être une éternité, le matou gris secoua doucement la tête. Je sentais mon coeur s'arrêter.
« Non, il sait ce qu’il dit. » Un félin à l'allure timide, brun tigré s’était approché, ses deux yeux sombres me fixant avec dureté. A ses côtés, mes deux sœurs me regardaient avec un mélange d’admiration et de peine. Qui était assez fou pour donner ses vies à une chatte qui n’était même pas officiellement sa compagne ? « Rayon d’Or, tu recevras tes neuf vies » – j'avais ouvert à nouveau la gueule pour lui couper la parole, mais il ne m'avait pas laissé le temps d’exprimer mes pensées - « et si elle vient à mourir, tu auras le choix de la sauver en donnant l’une de tes vies. Est-ce que cela te convient ? » avait miaulé l’ancêtre de sa voix caverneuse. Devant moi, Ivresse des Etoiles le foudroyait du regard, visiblement révolté à cette idée. Le félin brun ne l'avait même pas regardé. « Alors ? » C’était plus que ce que j’avais espéré ; je savais le clan des Etoiles droit et fier, et malgré l’élan de confiance qui m’avait poussé à formuler une telle demande, je réalisai que j’avais eu beaucoup de chance. Pourtant, je décelais dans cette proposition une sorte de piège : ils mettaient à l’épreuve l’amour que je ressentais pour ma camarade. J’étais alors directement responsable de sa vie, et je pouvais choisir entre la sienne et la mienne. Estomaqué, je restais un instant pantelant, à observer l’assemblée.
« J’accepte. » Je baissai légèrement la tête. « Merci. » Il se passa quelques secondes, durant lesquels mes ancêtres semblaient acquiescer à cette idée, puis Rêve Hivernal s’approcha, suivie de Fleur de Passion qui trottinait derrière elle. Elles avaient retrouvé leur visage joyeux, mais une lueur inquiète brillait dans leur regard. « Mon frère, nous te donnons le Courage, » miaula la première, puis Fleur de Passion continua : « et la Force. Nous sommes fières de toi, s’il-te-plaît, prends soin de toi. » Les larmes me brûlaient les yeux tandis que je recevais ces deux vies, données par mes deux sœurs que j’avais aimé plus que tout. « J’aurais aimé vous savoir près de moi, dans le clan de l’Aube, » avais-je murmuré avant de les regarder disparaître derrière mon père.
Les trois félins, disparurent sans un mot de plus. Sans une dernière étreinte. Juste un regard pour chacun – je ne peux décrire le regard que me lançait Ivresse des Etoiles à cet instant -, et c’était tout. J’avais la gorge sèche et le cœur serré sous l’émotion.
Le prochain à s’approcher fût Etoile Indolore, suivi d’Ambre Cristallisée. L’arrière-arrière-grand-père d’Eau de Vie, ainsi que son arrière-grand-mère. Je suffoquai, effrayé, dans l’attente de leur réaction. Ils souriaient. De ce sourire fier, soulagé et heureux. Etoile Indolore restait en retrait, tandis qu’Ambre Cristallisée vint poser sa queue sur mon épaule, son seul regard témoignant toute la gratitude qu’elle éprouvait envers le choix que j’avais fait quelques minutes plus tôt. Ils n’en parlèrent pas, cependant, et se contentèrent de me donner mes deux vies.
« Je voudrais te donner le Pardon », miaula la femelle avant de reculer d’un pas. « Et moi l’Ecoute. Utilise ses vies pour comprendre tes camarades, pour les soutenir sans jamais les juger. Merci, Rayon d’Or. » Les deux vies coulaient désormais en mois, chaudes et limpide ; ce n’était pas douloureux, mais la sensation était étrange. Etoile Indolore s’était finalement approché, et, tout comme mes deux sœurs, les deux félins disparurent devant mes yeux. Leur pelage se fondit dans une masse d’étoile semblable à du brouillard.
Cette fois, trois félins s’approchèrent. Ils se présentèrent comme étant Poésie Lyrique – mon cœur se serra en réalisant que c'était celui-là même qui m’avait proposé de choisir de donner mes vies -, Pavot Céleste et, bien que je la connaissais, Œil d’Améthyste. La sœur, le compagnon, et le fils d’Onde d’Etoile Filante. Je soupirai, laissant les tensions qui m’habitaient me quitter douloureusement.
« Prends-soin d’Onde d’Etoile Filante, Rayon d’Or, s’il-te-plaît, » miaula Poésie Lyrique avec, dans sa voix, tout l’amour du monde. « Mais je sais que tu le feras, la flamme qui brûle en toi me le prouve. » Il s’approcha davantage. « Je te donne la Passion, car c’est elle qui te fera vivre jusqu’à ton dernier souffle. Elle te poussera à faire les bons choix. » Puis, doucement au creux de mon oreille pour que seul moi l'entende, il ajouta : « ils seront faciles, le moment venu, ne te laisse pas avoir par l’aigreur du clan des Etoiles. Protège celle que tu aimes. Si j’avais pu le faire pour Onde d’Etoile Filante, je l’aurais fait. »
Je comprenais désormais la nature de sa proposition, et j’eus envie de hurler de désespoir. Je connaissais l’histoire de Poésie Lyrique, et l’expression peinée qu’il arborait me fendait le cœur. Quel enfer se devait-être que d’attendre dans cette prairie verdoyante l’être qu’on aimait le plus, en sachant que le seul moyen de la retrouver était de lui arracher sa vie. Je ne pouvais m’empêcher de me visualiser à sa place, et la gratitude que j’éprouvais envers lui m’empêchait de parler clairement. « Merci, merci Poésie Lyrique pour ce que tu fais pour moi. »
Il recula avec, dans son regard, toute la peine du monde, avant de laisser place à Pavot Céleste. Jeune, le félin vint me trouver en trottinant, encore empreint de toute la joie du monde. Malgré la mort qui l’avait trouvé. « Moi, je te donne l’Espoir. Prends-soin de maman, s’il-te-plaît,» demanda-t-il de sa petite voix, avant de courir rejoindre son père.
Cette septième vie était douloureuse – au contraire de celle du matou brun qui m’avait réchauffé le cœur - et je luttais pour rester debout. Je grimaçais, avant d’enfin sentir la sensation s’atténuer ; j’avais baissé la tête et, lorsque je la relevais, il ne restait plus qu’Œil d’Améthyste qui me toisait de loin. J’hésitais, tremblant légèrement, avant de m’avancer vers elle. « Que vas-tu me donner ? » Elle m’avait observé encore un instant – jaugeant sans doute une dernière fois ma capacité à faire un bon meneur, à la suite de sa sœur - avant de poser son museau entre mes deux yeux. « Je te donne la Patience. Elle t’aidera à mener ton clan bien plus que n’importe quelle autre émotion qui pourrait altérer ton jugement. »
Je ne ressentis rien, si bien que je crus un instant que cette vie ne m’était pas parvenue. Je la savais pourtant nichée au creux de mon esprit, une présence que je n’avais jamais trop eu jusqu’à présent ; je remerciais Œil d’Améthyste, qui avait toujours posé sur moi un regard plein de sous-entendu. Prends-soin de ma sœur. Je hochai la tête, bien qu’elle n’ait pas formulé sa demande à voix haute.
« A moi de te donner ta dernière vie, Rayon d’Or. Et ton nom de chef », miaula une voix derrière moi qui me fit immédiatement me retourner. Agonie Diluvienne, ma première mentore, me faisait face de toute sa grandeur. Elle arborait ce sourire que j’appréciais tant.
« Agonie Diluvienne », miaulai-je avec un rictus timide. Je me sentais penaud ; elle avait dû voir de là-haut comme j’avais été faible par le passé. Je ne voyais pourtant que de la fierté dans son regard. Douloureusement, je songeais que j’avais, là-haut, des guerriers forts et courageux pour veiller sur moi.
« L’Extravagance, ça ne te connaît pas, alors c’est la vie que j’ai décidé de te donner. Vis un peu, exprime-toi, montre à tous ces félins qui tu es vraiment ! » tonna-t-elle avec un air à la fois bien trop sérieux et tout autant joyeux.
« Je... je ne suis pas certain d’en être capable », commençais-je doucement, vraiment penaud cette fois-ci. « C’est justement pour cela que je suis là. Je veillerai sur toi, » souffla-t-elle avant de s’approcher dans une étreinte presque maternelle. J’accueillais cette vie avec un poil de réticence, mais la confiance que je vouais à mon ancienne mentore m’empêchait de totalement la refuser. Je n’avais aucune idée du changement que cela allait opérer en moi, et je songeais que, si Onde d’Etoile Filante avait reçu une telle vie, elle n’en avait pas nécessairement montré signe. Je n’avais certainement pas me mettre à fanfaronner partout après mon réveil. « Merci, Agonie Diluvienne. C’est en partie grâce à toi que j’en suis là. » La féline m'avait sourit, sans pour autant me répondre. Elle observa l’assemblée, comme en plein réflexion. Puis d’une voix claire et forte, elle tonna :
« Maintenant que tu as reçu tes neuf vies, il me revient de te donner ton nom. Rayon d’Or, par le pouvoir du clan des Etoiles, tu seras désormais Etoile d’Or. »
***
Sans un aurevoir, sans un dernier regard, je m’étais réveillé à la cénote, tremblant et glacé. Je ne sentais plus mes pattes, tant j’étais resté allongé contre la pierre froide ; autour de moi, une légère brume était venue masquer à la fois l’entrée et le trou béant qui laissait normalement passer la lueur de la lune. Merci encore, Agonie Diluvienne, songeais-je une dernière fois. Puis, sans un regard en arrière, j’étais sorti de l’antre pour entamer le chemin du retour, les pattes lourdes et le cœur battant. Je ne sentais aucune trace des vies qui m’avaient été données - et j’étais certain que c’était dû au marché que j’avais passé avec le clan des Etoiles, elles flottaient désormais entre elle et moi – mais je savais ce qu’il me restait à faire. Malgré le froid mordant et la fatigue grandissante, j’avais franchi la frontière rapidement. Peu après, j’étais passé devant les deux guerriers qui gardaient l’entrée, pour foncer jusqu’au centre du camp.
Là, je m’étais arrêté, pantelant. Autour de moi, quelques félins éveillés m’observaient, ahuris – j'avais sans doute sur le visage une expression paniquée, et c’était le cas. Oh, oui, c’était le cas, et je le réalisai au moment où je la vis sortir de l’antre des guerriers, l’air encore endormie, le pelage ébouriffé après une nuit de sommeil. Pétrifié, je me forçais à marcher jusqu’à elle - qui m’avait remarqué. Son regard océan me fixait, entraînant mon cœur dans un ballet effréné.
« Eau de Vie je... je voulais te dire que je t’aime. Voudrais-tu être ma compagne ? »
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| | | Menace d'Orage EtouffantTête du Zénith
Messages : 728 Points de RP : 2660 Surnom : Ambrie Personnage Principal : Menace d'Orage étouffant les Etoiles (Z)
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Mar 14 Mar - 15:09 | |
| B A P T E M E D E G U E R I S S E U R Nuage d'Opale☾ ☽ Nuage d’Opale eut un frisson en entrant dans la cénote. A chaque fois que ses pattes l’avaient conduit ici, tout ce qui c’en était suivi se résumait à regrets et haine. Aujourd’hui ne ferait probablement pas exception à la règle et pourtant, l’apprenti ne fit pas marche arrière. Il était résigné. L’abattement avait eu raison de sa fougueuse jeunesse. Et puis, il devait se faire une raison. Opale était un adulte, désormais. Il ne pouvait plus se plaindre et se morfondre comme il l’avait fait pendant des lunes. Il devait relever les épaules et marcher à trois pattes. Accepter son destin, la seule place qu’il aurait à jamais dans les clans : celui du fils de sa mère, guérisseur contre sa volonté, mais guérisseur quand même. Ivresse des Etoiles n’était pas là pour l’accompagner. Son mentor l’avait laissé faire la route seul, comme un pèlerinage. Nuage d’Opale avait aussi demandé à Nuage Affranchi de rester avec le clan, pour veiller sur eux. Il devait faire cette route seule. L’apprenti prit une profonde respiration et regarda un moment son reflet dans l’eau. Il ne s’était jamais intéressé à son physique – il était déjà foutu – mais il se demanda tout de même s’il aurait pu être… agréable à voir, sans ses plaies immenses à la patte. Peut-être désirable ? Comme Eau de Vie aimait Etoile d’Or ? Ces questions n’avaient même plus de raison d’être. Non pas parce qu’il devenait guérisseur, Nuage d’Opale était et serait toujours un zénithien avant d’être un aubiste, mais parce qu’il ne croyait pas en la possibilité d’avoir un jour quelqu’un. Nuage d’Opale lapa l’eau, puis s’endormit.
Les étoiles l’accueillirent, comme toutes les fois précédentes. Un ciel sombre, comme s’il n’avait jamais de fin, comme s’il était vide de tout. Nuage d’Opale n’aimait pas cet endroit, se rendit-il compte. Il ne l’aimerait probablement plus jamais. Il se leva sur ses trois pattes. Ivresse des Etoiles n’était pas là. Ce n’était pas lui qui le baptiserait, selon ses dires. Alors l’apprenti s’était attendu à Œil d’Améthyste. Après tout, elle avait aussi été guérisseuse, en plus d’être sa mère. Sauf que c’était un mâle qui lui faisait face. Gris et noir, de petite taille, l’inconnu avait l’air parfaitement calme. Les étoiles lui allaient bien. Elles embellissaient un charme naturel. « Bonsoir, Nuage d’Opale. — Tu es .. ? » L’aubiste ne pouvait s’empêcher de se méfier. « Opéra des Etoiles, » répondit-il tranquillement. Ça ne disait absolument rien à Nuage d’Opale. Ce devait être un très vieux guérisseur, bien avant sa naissance. Peut-être même sur l’ancien territoire ? L’aubiste vérifia autour d’eux que personne n’attendait dans la nuit. « Donc… J’en déduis que ce n’est pas Œil d’Améthyste qui me baptisera ? » Il ne savait pas si cela le décevait ou si, au final, c’était dans l’ordre des choses. Sa mère n’avait jamais supporté la culpabilité suite à l’attaque de rapaces qui avait arraché une patte à Opale. C’était même une des raisons pour laquelle elle avait quitté le zénith. Elle les avait fuit, par sa faute. A quoi il s’était attendu ? De la considération ? Des excuses ? Ridicule. « Œil d’Améthyste a refusé la proposition, mais tu te doutes qu’elle nous regarde, qu’importe où elle est. — Aucune importance, rétorqua Opale. Qu’elle fasse ce qu’elle veut. Passons au baptême, s’il te plaît, Opéra des Etoiles. » L’ancien guérisseur hocha la tête, se leva. « Moi, Opéra des Etoiles, j’en appelle à nos ancêtres pour qu’ils se penchent sur cet apprenti. Il s’est entraîné dur pour comprendre la voie des guérisseurs et ce, malgré les difficultés sur sa route. Nuage d’Opale, promets-tu de respecter la voie du guérisseur, de rester en dehors des rivalités claniques et de soigner ton Clan, même au péril de ta vie ? » C’était le moment où il scellerait son destin à tout jamais. Un « non » frôla ses babines. Nuage d’Opale serra les crocs, ferma les yeux et secoua la tête. Il n’avait de place nulle part d’autre. Dans l’aube, il avait au moins des camarades, un toit au-dessus de sa tête. Il devait devenir guérisseur. Ivresse des Etoiles l’avait harcelé pendant des lunes pour qu’il se rende à l’évidence et accepte. Il ne voulait pas que cela recommence. Il ne voulait plus ne plus dormir la nuit à cause des rêves de plante que lui soufflait l’ancien guérisseur. Les épaules de Nuage d’Opale s’affaissèrent. « Oui. — Alors par les pouvoirs qui me sont conférés par le Clan des Étoiles, je te donne ton nouveau nom. Nuage d’Opale, à partir de maintenant, tu t'appelleras Chardon Opalin. Nos ancêtres rendent honneur à ton courage et à ta résilience. Puisses-tu bien servir ton Clan. » ☾ ☽ C H A R D O N O P A L I N |
| | | Idylle ToxiqueAdministratrice
Messages : 4662 Points de RP : 14731 Surnom : Flammy Genre : Personnage Principal : Ru des Abysses | N
| Sujet: Re: La Cénote aux Étoiles Ven 31 Mar - 19:30 | |
| | Shiv - Cobra | Étoile de l'Aube était strict, avait un bâton là où elle pensait, et tenait à ce que tout soit fait bien comme il le fallait. Donc, renaissait une tradition perdue par "des chefs insouciants", et ce jour-là Nuage Empereur se retrouvait, flanquée de son mentor, à arpenter les galets jusqu'à l'entrée marine de la Cénote. Les vagues chantaient en faisant rouler les petits cailloux, le soleil disparaissait au loin, avalé par l'océan qu'il essayait vainement de mettre en feu pour prolonger le jour, faisant briller le ciel des mille couleurs qui valaient au Clan auquel elle "appartenait" son nom. Elle n'aimait pas marcher sur les galets, c'était un coup à se tordre une patte, bien moins confortable que le terre ou le sable, elle y avançait en grommelant mais avançait quand même, curieuse. Elle était déjà venue à l'entrée de la Cénote, bien sûr, parce que "il fallait connaître le territoire sur lequel on évolue, et en connaître les frontières", mais jamais elle n'y était entrée. C'était un lieu mystique, bizarre, qu'elle préférait éviter. Mais elle était curieuse, au fond, et puisqu'il s'agissait là de quelque chose qu'elle devait faire pour devenir guerrière et "indépendante", alors elle allait le faire. Par contre, l'idée de rencontrer le Clan des Étoiles la dégoûtait, ce vieux tas de cadavres trop faibles pour être en vie et qui haïssaient tout ce qu'elle était ne lui apporterait rien de bon, elle en était certaine. Enfin, si ça pouvait faire en sorte que ce vieux rabat-joie d'Étoile de l'Aube la laisse tranquille, c'était un mal pour un bien. Puis, le fait qu'on l'y envoie signifiait qu'on considérait qu'elle commençait à bien se débrouiller, que ce soit en chasse ou en combat ! La chasse, elle s'en fichait, mais que l'on reconnaisse ses capacités de combattante la boostait. Elle s'entraînait d'arrache-patte, jour après jour, pour acquérir chacune des compétences que maîtrisait son mentor, et d'autres guerriers du camp à l'occasion. D'arrache-patte, c'était peu de le dire. Elle sautait sur chaque occasion qu'elle avait de consacrer du temps à devenir la meilleure combattante que le monde ait porté. En soit, en l'envoyant là ce soir-là, on la privait d'une séance de révision à l'entrée de la tanière des apprentis, où elle s'agitait comme une folle sous le regard ahuri de ses soi-disant camarades. Bref, arrivant à l'entrée de la cénote, elle s'infiltra dans la grotte, ombrageant avec son mentor le mince rayon d'or qui illuminait l'entrée et disparut tout à fait tandis que la flots avaient raison de l'astre solaire. La nuit régnait désormais, alors qu'ils s'enfonçaient sur les roches qui remplaçaient les galets, remontant le long du courant qui, en amont, formait la frontière avec le Clan de l'Aube. La rivière chantait dans un clapotis régulier, l'eau était translucide mais c'était à peine visible, la grotte s'obscurcissant tandis qu'ils s'y enfonçaient. Quel drôle d'endroit… Nuage Empereur en avait la chair de poule, et elle n'était pas certaine de si cela était dû à l'excitation ou à l'appréhension. L'atmosphère semblait à la fois lourde et légère, pesante par une sensation d'omniprésence d'êtres qui n'étaient pas là, et légère parce que... le lieu semblait paisible. L'obscurité se mit à perdre en intensité, de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils arrivent sur la lueur de la lune. Le plafond de la grotte était balafré par un trou circulaire, par lequel s'infiltraient les éclats du ciel, dominés par la lune mais soutenus par les étoiles. L'eau était calme, semblant presque immobile, comme figée par cette présence céleste. Bien obligée, et quelque peu fascinée, Nuage Empereur s'en approcha, s'allongea sur la rive rocheuse en repliant ses pattes avants sous elle pour ne pas les mouiller, et pencha la tête vers l'eau si claire qu'elle lui renvoya son reflet avec une netteté déboussolante. Elle ferma les yeux pour s'en soustraire, et, doucement, lapa la surface de l'eau comme on le lui avait indiqué…
***
L'éclat des étoiles l'aveugla soudain, elle plissa les yeux pour s'en défendre avant de les ouvrir pour comprendre. Autour d'elle, plus rien n'était pareil. Elle était sur une vaste plaine à l'étrange gazon, une herbe aussi rouge que le sang dans laquelle se reflétaient les lueurs des astres, qui semblaient en mouvement. En se levant, elle observa l'endroit, circonspecte, jamais elle n'avait vu de tel lieu et pourtant, elle avait entendu des anciens en parler. Une prairie du territoire ancestrale qui avait longtemps servi de cimetière au Clan du Crépuscule. Elle passa doucement sa patte dans l'herbe, celle-ci au toucher n'avait rien qui différait de celle à laquelle elle était habituée. D'un coup, elle fut tirée de ses contemplations par la sensation d'une présence. Elle fit volte-face, et tomba museau à museau avec une féline crème, qui ne semblait pas la voir, mais la fixait pourtant.
- Bonsoir Nuage Empereur.
- Heu... bonsoir.
- Je suis Carpe Alcyonienne, la mère de ta grand-mère.
- Je crois qu'on dit arrière-grand-mère.
La vieille chatte esquissa un sourire, elle paraissait être à la fois douce et rude, bienveillante et stricte, carrée et flexible. Son pelage si étrangement soyeux était parsemé de petits morceaux d'étoile, et Nuage Empereur n'avait pas la moindre idée de la posture à adopter.
- Tout à fait, ce que je voulais te faire comprendre, c'est que je suis la mère de Majesté Vénéneuse, c'est moi qui ai élevé Rédemption Céleste et Érable Fauve, et j'étais là tout du long de l'enfance de Dynastie Couronnée.
- Majesté Vénéneuse ?
- Cobra, Étoile Venimeuse, lâcha-t-elle mais l'on sentait qu'elle s'arrachait ces mots.
- Oh.
- Je suis là pour t'avertir. Je sais que tes débuts dans la vie n'ont pas été faciles, mais tu es choyée désormais, nombre de chats sont là pour toi, j'aimerais que tu en sois consciente et reconnaissante. Le Clan du Crépuscule est ta famille, notre famille, tâche de ne jamais l'oublier.
Elle retint un regard outré avant de se dire que, de toute manière, la vieille chatte n'en aurait rien su, et fit mine d'acquiescer avant de, à nouveau, réaliser que Carpe Alcyonienne ne pouvait pas la voir. Elle ouvrit la gueule pour répondre mais aucun son ne sortit, alors son interlocutrice devenait de plus en plus transparente et son environnement s'assombrissait, Nuage Empereur se sentit partir. Alors elle n'avait même pas le droit de répondre ? Tant mieux, elle n'aurait rien à inventer comme cela. Frustrée néanmoins, la novice soupira et ferma les yeux.
***
Pas de chant des eaux, pas de lueur astrale, et elle ouvrit les yeux sur une obscurité étouffante. Ce n'était pas encore fini ? Elle avait cru pouvoir rentrer dans son nid, après sa rencontre dont elle ne savait quoi penser avec la légendaire Carpe Alcyonienne, limite si elle n'était pas la mère de l'entièreté du Clan. Elle se releva, regardant à droite, à gauche, les ténèbres semblaient s'étendre à l'infini, et au-dessus d'elle le ciel tout aussi noir que la forêt qui l'entourait. Quel était donc cet endroit ? C'était d'un glauque ! |
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