Née le 5 mai 2023.Chaton - Apprentie Guerrière - Apprentie Guérisseuse - GuérisseuseFamille : Rapace des Monts (père), Fleur de Myrtille (mère) et Petit Déclin (frère).

C'était un cafouillage ordonné, on y comprenait rien et pourtant on y voyait tout. Les couleurs s'étaient arrangées comme bon leur semblait sans pour autant perturber l'ordre des choses, entre le feu, la poussière, le froid et l'obsidienne, le résultat final était assez intéressant. Si la femelle portait un nom qui indiquait un moment de la journée bien sombre, ce qu'on aurait appelé la "base" de sa robe était d'un blanc impeccable, emprunté aux neiges des montagnes ou à la plume d'une colombe. La pureté n'était pourtant pas restée de mise,  comme si son poitrail était fendu, une tache le coupait et en occupait la moitié, cette tache oscillait elle-même entre le gris et le roux. La crème reprenait un peu de son territoire vers la commissure de son épaule gauche, d'autres éclaboussures des mêmes teintes habitaient sa patte qui se terminait par deux de ses 'doigts' couverts d'une grise. De l'autre côté, car les deux n'étaient pas symétrique, le bout n'avait pas été atteint mais l'ennemi poussiéreux et enflammé s'était enroulé tout autour d'elle. Ses flancs et son ventre étaient aussi un joyeux chaos, avec quasiment pas de place pour la couleur originellement propriétaire de ce corps. Sur les souillures elle même, il y avait de plus petits points noirs, qui s'élançaient parfois en rayures. Alors de face, elle paraissait plutôt couverte, mais quand on faisait le tour, on s'apercevait que tout son dos et sa queue étaient restés comme du lait. Son visage, lui, avait été épargné par les braises (loué soit le clan des étoiles). Des zébrures noires glissaient de l'extérieur pour se rapprocher de son museau le tout sur un tapis de nuages orageux, le tour de sa truffe (qui était noire), était blanc ! Seuls deux ronds souris brisaient la lumière du centre de sa tête. Pour agrémenter le tout, des yeux orangés perçaient la masse. Soir était une petite femelle qui aurait sûrement été rondelette si elle avait été un chat domestique, rien ne se cassait et toutes les lignes de son corps étaient cursives et gracieuses, elle était un petit chat mais c'était car sa croissance avait été ralenti après son accident.





Il y avait eu un avant, et puis, il y avait eu un après.
Avant l'accident, Petit Soir est née dans de merveilleuses conditions, ses deux parents l'aimaient autant qu'on peut aimer son enfant, et elle avait le meilleur frère qu'elle aurait pu avoir. Comme tous les chatons, notre femelle était désireuse de faire de grandes choses, elle s'imaginait un jour au sommet du promontoire, rendant fiers ses parents. Dès le plus jeune âge, elle faisait preuve d'un dynamisme et d'un courage admirable, elle ne basculait pourtant jamais dans l'arrogance ; elle était à l'écoute de ceux qui l'entouraient et de nature assez réfléchie. Évidemment, elle aimait s'amuser et ne s'en privait pas, mais ne dépassait jamais les limites. Très vite, elle montra un intérêt particulier pour tout ce qui l'entourait, sa vivacité d'esprit la poussait à poser toujours plus de questions, dans la joie et la bonne humeur, elle voulait tout savoir du rôle de guerrier pour devenir la meilleure que son clan ai connu.
Et l'après, l'après n'avait rien à voir avec l'avant. Le coeur brisé par la mort de son frère jumeau, elle se renferma sur elle même, c'est comme si la vie avait perdu toutes ses couleurs. Petit Soir ne voyait plus l'interêt de vivre et sombra dans une profonde dépression ; elle avait perdu la personne qu'elle aimait le plus au monde et bien vite on lui arracha son rêve aussi, elle ne pourrait jamais être guerrière. Quand la guérisseuse lui annonça cela, Soir se laissa dépérir, son coeur brisé n'était plus réparable. C'est seulement dans le but de servir son clan et de ne pas être un boulet qu'elle devint guérisseuse à son tour. Plus les lunes passèrent, plus la plaie se referma. Avec le temps, Soir retrouva sa gaité et sa force d'antan, apprenant son nouveau métier du mieux qu'elle le pouvait, très concentrée. Si Déclin avait laissé un gouffre, elle avait finalement décidé de vivre pour deux, ne pouvant cependant oublier la douleur et les moments de dépression qui l'assiégeaient.