Chimère par Rossy, merci. <3

• CHIMÈRE MAUDITE •
Fille de Tempête Agile & Volcan Grondant

Ni de celles qui font fondre les coeurs, ni de celles qui les arrachent, tu étais de celles qu'on ne remarque pas à chaque fois. À hauteur d'une grande fleur et d'une longueur semblable, souvent, ce n'est que la pointe de tes oreilles qu'on apercevait dépasser des broussailles. Tu avais le pelage de couleur cendre, en majorité du moins, sur quelques points le feu ne semblait jamais s'être éteint, alors qu'il paraissait s'être oublié depuis de nombreuses lunes sur d'autres. En effet, la pointe de ta queue volumineuse, les rayures sur ton petit front, les fins cercles autour de tes yeux à la couleur de l'aventurine, et la peau sous tes grosses pattes, étaient tous d'un noir profond qui rappelait la couleur du bois carbonisé. Et si les étoiles ne t'avaient pas dotée de la beauté renversante dont certaines chattes bénéficiaient, tu étais une femelle très gracieuse, tu te déplaçais toujours la tête haute et la queue tendue vers les nuages, portant ton poids sur la pointe de tes coussinets. Dès que la neige couvrait la forêt, tes os saillaient sous ton pelage pourtant épais, tes épaules formaient deux petites ailes sur ton dos et ton visage se creusait, mais ça ne te dérangeait pas, il était rare que tu sentes plus que ta peau sur ta carcasse. Tu avais souvent un air un poil agacé sur le visage, ou renfermé, mais tes yeux printemps trahissaient ton fond.




La loyauté était le mot d'ordre, rien ne comptait plus pour toi que ton clan que tu servais corps et âme, clan pour lequel tu serais prête à rendre la vie. Tu étais une guerrière hors paire, ou du moins tu t'efforçais de l'être, on te connaissait plus pour la chasse que pour le combat, mais surtout, on te connaissait pour ton caractère quelque peu épineux. Si tu étais dévouée à tes camarades et l'enceinte qui vous unissait, tu n'en étais pas pour autant agréable. Tu te vexais facilement et n'avais pas de barrières, tout sortait comme tu le pensais si ça n'entachait pas tes valeurs, tu méprisais profondément ceux qui faisait des entorses au code, ceux qui n'étaient pas fidèles, ceux qui trahissaient et n'avaient pas de foi, et tu ne te gardais pas de leur faire remarquer. D'un autre côté, tu avais une certaine forme de sensibilité que tu cachais sous toute cette armure d'insultes et de violence, tu étais maladroite avec les relations, car tu en comprenais pas toujours les autres. Et pourtant quelque chose au fond de toi désirait ardemment être aimé, tu voyais tous ces chats qui s'unissaient sous l'ode de la passion et rêvais du jour où ton tour arriverait. Divaguant dans l'interdit de tes songes, tu oublis parfois de te connecter au monde autour de toi.