Située au cœur d'une attraction, cette petite chute offre néanmoins de quoi se désaltérer, chasser, et même dormir. C'est un lieu plein de verdure et, malgré les bateaux remplis de bipèdes hurlants qui passent toutes les dix minutes environ, il est presque impossible de repérer les félins.

Ce nouveau lieu état fascinant et en même temps terrifiant. Ces monstres gigantesques qui s'envolaient, ces bipèdes courants et criant de partout. C'était vraiment un lieu horrible pour des félins, mais ils n'avaient pas le choix de passer par ici et, lorsque le soleil sombrait dans un orange pourpre, le lieu pouvait presque devenir beau et agréable. Plus de bipède, plus de bruit strident, seulement eux avec le lieu rien qu'à leur disposition.
Alors que le parc était bel et bien vide, le lieutenant avait décidé de visiter un peu le lieu et se retrouva sur une petite île entouré d'eau qui abritait verdure et nourriture.

La nuit venait de tomber dans ce tout nouvel endroit, un immense camp pour bipède ! Remplie de lumières de toutes les couleurs et formes imaginables. Des monstres de métal enfermé torturant des bipèdes en filant à toute vitesse et du bruit. Beaucoup de bruit. Mais une fois la nuit tombé le calme revint, laissant enfin les clans se reposer à l’abri. La fatigue de Golem elle ne le quittait plus depuis la perte de son père. Epuisé aussi bien moralement que physiquement, le matou tigré profita de cette nuit pour s’isoler un brin et fuir ses responsabilités qui le pesaient. Son rôle de guerrier, de mentor et la direction d’un groupe chargé de surveiller les anciens, les reines et les chatons. Toutes ses missions l’étouffaient et l’empêcher de se relever de son deuil. Celui qui avait été jusque-là saluait pour sa maturité, laissé transparaitre sa jeunesse et sa vulnérabilité. Beaucoup l’avait oublié, mais ce jeune nuiteux était plus jeune que la moitié des apprentis de la nuit. Ainsi le félin avait laissé de côté son apprenti, le confiant à d’autres mentors et se laissé guider sans le moindre effort par Fracas du Dragon dans la direction du groupe de surveillance.
Après, marchant pendant une heure, une scène de sa vie lui revint en tête, sa rencontre avec Etoile Polaire. Se moment, où la peur engendrée par son amnésie avait été chassé par la bienveillance du matou ébène. Mais maintenant que le meneur de jais était parti, ses vieux démons ressortaient, l’assaillant de toute part.
Ses pas finirent par le mener au près d’une chute d’eau, endroit où se trouver le guérisseur et lieutenant de l’Aube.

-Bonjour Berceuse du Venin. salua Golem dont l’esprit était encore ailleurs.

Ivresse sursauta en entendant une voix derrière lui, lécha un instant son poitrail, gêné d'avoir été surpris de la sorte. Mais en voyant Odyssée du Golem, il se radoucit immédiatement. Il ne connaissait pas bien le guerrier, mais il l'avait observer, c'était un bon guerrier, déjà très respecté malgré son jeune âge, et il venait de perdre son meneur. Il n'avait pas très bien compris le lien qui unissait le jeune matou et Etoile Polaire, mais il avait bien comprit que c'était plus que du respect.

-Bonsoir Odyssée du Golem.

Répondit-il avec sa douceur habituelle.

-Je suis désolé pour Etoile Polaire, vous aviez l'air d'être proche.

-Oui, très. Se contenta de répondre Golem avant de se pencher pour laper un peu d’eau. Désaltéré, le nuiteux se retourna pour s’asseoir aux côtés du lieutenant. Lieutenant ? non pas seulement ! Guérisseur aussi ! Deux postes des trois postes les plus importants dans un clan. SI un chat pouvait le conseiller, maintenant que son père n’était plus, c’était bien Berceuse du Venin.

-J’aurai besoin de tes conseils s’il te plait. Comment fais-tu pour gérer autant de responsabilité ? Je sais que je n’en ai pas autant que toi, mais je n’arrive plus à les gérer.

Ivresse accepta la réponse du guerrier sans broncher et ne chercha pas à en savoir plus. Si il voulait lui en parler, il le ferait de lui même. Mai sil fut tout de même étonné de l'entendre émettre le fait d'avoir besoins de conseil, ce n'était pas quelque chose qu'on lui demandait régulièrement. Il réfléchit quelques instant afin de donner une réponse qui lui paraissait juste.

-Et bien, ça peu paraitre étrange mais... Je pense qu'il faut faire des erreurs. Enfin, surtout ne pas chercher à être ce qu'on attend de nous. J'ai fait ça une bonne partie de ma vie, je me suis interdit d'aimer, jusqu'à m'interdire de vivre. Le clan sera toujours ma priorité et mes pas sont guidé par le clan des Etoiles jusqu'à ce que je m'éteigne mais... Quand plus rien ne vas, que tout s'effondre, il faut aussi savoir dire stop, se laisser aller, et puis surtout se reposer sur ses camarades. Tu n'es pas seul, et si tu t'effondre, ce n'est pas grave, ton clan sera là pour te relever.

Le lieutenant ouvrit la gueule à peine les paroles du jeune guerrier prononcé mais il ne dit rien, les mots se bloquant dans sa gorge. Là, il venait de comprendre, cette simple phrase. "l'une d'entre elle m'a couté mon meneur". C'était cette phrase là qui voulait tout dire, lui aussi il avait ressentit ça, cette culpabilité qui sert le coeur et nous donne l'impression de défaillir et que plus rien contrôlé.

-Tu as quoi ? 15 ? 16 lunes ? A peine ? Tu es un enfant Odyssée du Golem. Et ce n'est pas un reproche, juste la vérité. Tu es un enfant, la plupart des félins de ton âge son encore apprenti, et toi tu te retrouves guerrier et mentor, à aider Rayon de Miel à gérer un clan avec des vétérans.

Il marqua une pause, essayant de trouver les bons mots malgré les pensées qui tournait dans sa tête.

-J'ai 112 lunes. Je suis plus âgé que bien des félins de ce voyage, plus âgé même que certains anciens. Et pourtant personne ne s'attend à ce que je révolutionne quoi que ce soit. Alors pourquoi il en serait différent pour toi qui n'a pas toute l'expérience qui vient avec l'âge ?

Il détourna son regard du jeune guerrier, fixant désormais son propre reflet dans l'eau du de la chute.

-Une erreur n'est pas forcément des choses mauvaises et n'ont pas nécessairement des conséquences dévastatrice. Les erreurs sont bien souvent perçu comme tel par les personnes extérieur, et pas par nous. La peur, la bonté, la honte, la culpabilité, l'amour, rien de tout ça ne sont des erreurs et pourtant la peur emmène l'incapacité de réagir, la bonté nous empêche de voir le vrai visage de ceux qu'on aime, la honte nous fait marcher la tête basse, la culpabilité nous empêche d'avancer et l'amour... Il y aurait bien trop de chose que ce sentiment nous fait faire. Mais rien de tout ça n'est une erreur.

Il se rendit alors compte qu'il s'éparpillait un peu dans tout ce qu'il disait, mais il espérait que ses paroles seraient rassurante pour la matou sombre.

-Etoile du Grand-Bleu qui était meneur avant Etoile Polaire et Etoile Balafré m'a dit une prase un jour. Il m'a dit "tu n'es pas responsable de la folie des autres." Mais la vérité c'est que tu n'es pas responsable de leurs actions ou de leurs mouvements. Etoile Polaire est mort en faisant la chose qui lui tenait le plus à coeur : protéger son clan. On nous le demande, lorsqu'on devient guerrier, "promets-tu te protéger ton clan, même au péril de ta vie ?" Je ne connaissais pas très bien Etoile Polaire, mais j'ai eu l'occasion de discuter avec lui quelques fois, il serait mort encore cent fois pour protéger ses camarades.

-Oui il aurait accepté mille vies si cela permettait de sauver mille chats en se sacrifiant. Il a toujours vécu comme ça, le clan avant lui. J’aurai juste voulu lui permettre de ne pas avoir à faire ce choix.

Après un silence, Golem releva la tête, et, bien qu’encore très affecté, il sourit au lieutenant aubiste :

-Merci beaucoup Berceuse du Venin, je garderai en mémoire tes précieux conseils.

Ivresse hocha la tête presque machinalement, il ne comprenait pas vraiment les remerciement du guerrier, c'était normal, mais peu importait.

-C'est un plaisir. Et puis si tu as besoins, n'hésite pas.

-Je n'hésiterai pas, et l'inverse et vrai aussi, n'hésite jamais en cas de besoin. répondit poliment Golem. Mais bon, si l'on s'intéressait plutôt à toi ? Comment ça se passe de cumulé autant de fonctions importantes ?

RP Etoile Idyllique / Tornade Boréale

Tornade Boréale était plus que contente. Les clans allaient s'arrêter quelques jours de marcher afin de se concentrer sur l'entrainement des plus jeunes. Une chance pour la vétérante de s'attaque enfin sérieusement à l'entrainement de Nuage d'Onyx. Ce dernier progressait aussi vite qu'une tortue. La migration pouvait expliquer ça en partie, mais Tornade Boréale savait que c'était surtout parce que le pauvre matou n'avait pas un grain dans la cervelle. L'entrainer allait surement être encore plus long qu'elle l'avait imaginé...
Profitant de sa dernière journée de repos, la vieille féline décida d'aller se désaltérer un peu. Des apprentis du clan de l'aube lui avait vendu ce coin du parc comme étant paradisiaque. Il était temps d'en juger par elle même.
Tornade Boréale ne fut pas déçue. Enfin, ce petit coin de verdure n'avait rien d'extraordinaire, mais après les paysages rocailleux des montagnes qu'ils arpentaient depuis des jours, ce coin de verdure était une bénédiction. L'endroit était un peu bruyant, mais moins qu'à d'autres endroit du parc. S'approchant de la cascade pour boire un peu, la féline remarqua qu'elle n'était pas la seule à avoir eu cette idée. Sa nièce était également entrain de boire, juste devant elle.

-Mais regardez qui voilà ! La grande meneuse du clan de l'Aube en personne.

Odyssée du Golem a écrit:

-Je n'hésiterai pas, et l'inverse et vrai aussi, n'hésite jamais en cas de besoin. répondit poliment Golem. Mais bon, si l'on s'intéressait plutôt à toi ? Comment ça se passe de cumulé autant de fonctions importantes ?

Berceuse du Venin remercia le jeune guerrier d'un geste de la queue avant de laper l'eau. Il se redressa à la question d'Odyssée du Golem avec un léger pouffement.

-Eh bien... A vrai dire je ne sais pas trop ce que j'en pense. Mais je dirais que ça se passe plutôt bien. Enfin... Personne n'a l'air mécontent de mon travail alors je présume que c'est la principal. Même si je reste un guérisseur dans mon coeur.

Le guérisseur et lieutenant aubiste ne semblait pas des plus confiant, très certainement par humilité et par volonté de faire au mieux. Mais Odyssée du Golem avait une autre question à lui poser, plus importante que toutes les autres qu’il pourrait imaginer. Prenant son courage en même temps que sa respiration, le nuiteux demanda :

-Et… par rapport au code du guerrier… ta vie ne la respecte pour ainsi dire pas du tout. Penses-tu que de telles règles laissant une bien plus belle liberté aux individus peut tenir pour tous les clans de manière durable ?

Le guérisseur réfléchit quelques instants à l'interrogation du Nuiteux, bien qu'il avait déjà une réponse. Malgré tout ses écarts, il était de ceux qui pensait que les règles étaient là pour une bonne raison.

-J'imagine l'image que je renvoi à ceux qui ne me connaissent pas forcément, mais contre toute attente, je respecte c'est règles. Il lâcha un rire nerveux. Alors oui, avec une compagne et des chatons ça doit être facile de dire ça, mais je n'ai assumé mon rôle que le jour où ma soeur m'a nommé lieutenant. Avant ça, je me suis battu contre ce que je pouvais ressentir, et je n'aurais sans doute jamais été dans un rôle de père si j'étais resté guérisseur. Il tourna la tête comme si ses petits étaient derrière lui, tout en sachant qu'il n'y avait personne, honteux de ses propres paroles. Je sais que se battre contre nos sentiments est une chose épouvantable, mais ces mêmes sentiments nous font faire des erreurs et provoque des choses qui n'auraient jamais dû arriver.

-Quelles erreurs cela provoquerait d’écouter ses sentiments plutôt que de les renier ? Quel danger cela représente-t-il ? Regarde-toi, tu es guérisseur et père de famille, et cela ne cause pas le moindre mal à personne ! rétorqua le jeune guerrier aux poils longs.

Ivresse secoua la tête.

-Et avant ça j'ai aimé deux autres félins dont un solitaire, et quand je suis rentrée dans mon clan après avoir passer un moment avec lui, j'ai découvert que ma soeur était morte empoisonné par son propre fils. Il a prit des baies empoisonnés dans mon antre, pendant mon absence.

Le guérisseur marqua une légère pause.

-Je ne pense pas que ce sont réellement les relations que l'on interdit, mais les regrets et la culpabilité peuvent parfois de bien plus lourde conséquence.

-Si tu ne t’étais pas absenté pour aller voir ton compagnon, ce chat aurait attendu que tu t’en ailles pour une autre raison, soigner un guerrier, t’occuper des chatons, parler avec le chef. La raison de ton absence n’est pas la cause de l’empoisonnement. Répondit le jeune mâle en essayant de réconforter tant bien que mal son ainé.

Odyssée du Golem a écrit:

-Si tu ne t’étais pas absenté pour aller voir ton compagnon, ce chat aurait attendu que tu t’en ailles pour une autre raison, soigner un guerrier, t’occuper des chatons, parler avec le chef. La raison de ton absence n’est pas la cause de l’empoisonnement. Répondit le jeune mâle en essayant de réconforter tant bien que mal son ainé.

Ivresse hocha la tête.

-Je le sais, aussi étrange que cela puisse paraitre. Il soupira un instant. Ecoute, nous faisons des choix sans réellement nous rendre compte des conséquences qu'ils ont sur nos vies. Mais lorsque tu prendre une voix spécifique, comme celle de guérisseur, tu sais à quelle conséquence ces choix s'expose. Il baissa un instant les yeux, fixant désormais ses pattes. J'aime mes enfants et Braise du Ciel, ils représentent tout ce que j'ai toujours rêvé lorsque je n'étais qu'un apprenti guerrier. Mais si demain mon clan me demandait de faire un choix, je choisirais mon clan.

Il tourna son regard vers Odyssée du Golem sans trop savoir si le guerrier se permettrait de juger les paroles de son ainé.

-De ce que j'ai compris, tu sais ce que c'est que d'avoir un clan entier comme famille, lorsque c'est le clan qui te recueil et pas simplement une personne. Je n'ai pas connu cette situation de la même manière, mais je l'ai connu également. Mon clan entier est ma famille, et on doit à notre famille tout les sacrifices qu'elle mérite.

En entendant les mots du guérisseur, Odyssée du Golem se redressa de toute sa hauteur, la première fois depuis la mort d’Etoile Polaire. Fixant de son regard ambré Berceuse du Venin, la conversation lui tenait à cœur. Ce sujet était bien trop important pour qu’il ne s’y implique pas à fond.

-La différence entre nous deux se situe là alors. Toi, si l’on te demande de choisir entre ton rôle de père et ton clan, tu choisis ton clan. Moi, je choisi de me battre pour que personne n’est plus jamais à faire ce choix. Déclara-t-il avec assurance et fermeté. Je suis prêt à me sacrifier pour mon clan, juste différemment de toi.

Berceuse du Venin secoua légèrement la tête. Il comprenait la fougue de la jeunesse.

-D'accord, tu es prêt à te battre pour ça et à te sacrifier pour ce en quoi tu crois. Et je pense sincèrement que c'est le plus beau combat qu'on puisse mener. Mais ne t'es-tu jamais dis que que tes choix, que tes combats, pouvaient mener ton clan à sa perte ?

Il soupira et dans un souffle il marmonna.

-Parfois le devoir c'est la mort de l'amour.

-En réalité, ça à toujours été les parents qui ont été blâmé, très peu d'enfants ont soufferts d'être sang-mêlé, ils souffrent de ne pas avoir deux parents, et ça, ce n'est pas en autorisant les relation inter clans que tu vas le régler. Ce n'est pas les clans qui font souffrir les relations, mais les relations elles-mêmes. La loyauté qu'on porte envers notre clan, notre refus de le quitter pour être avec la personne qu'on aime.

Il se leva.

-Crois-moi, j'en ai vue des relations inter-clans, des chatons sang-mêlés. Ce ne finit jamais bien.

-Oh tu es vraiment sûr de ce que tu viens de me dire ? Les enfants ne souffriraient pas ? Tu en es vraiment sûr ?! Tu aurais donc oubliais toutes ces familles de sang-mêlées retrouvé assassinées ?! Les parents mais aussi les enfants ! Ils n’ont peut-être pas souffert eux ? Et qu’on ne me sorte pas que personne ne sait quel est réellement la raison de tous ces meurtres. Même un chaton le comprendrait, et verrait le point commun de tous ces massacres.

Le poil d’Odyssée du Golem s’était gonflé de toute part à l’évocation des assassinats récents. Un tueur sévissait parmi eux, et personne n’arrivait à savoir qui cela pouvait être. Son impuissance l’énervait, mais surtout le fait qu’il devait se méfier de ses propres camarades.