Massif de l'Espérance

Rappel du premier message :

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Massif de l'Espérance - Page 4 Nala-56df322

Tu fronças le museau, c'est exactement ce dont tu lui avais parlé. Mais que dire d'autre, il traquait ses proies sans se soucier de faire fuir toutes celles sur lesquelles ses camarades avaient choisi de porter leur attention, et osait être désagréable quand on lui faisait remarqué. Il n'était pas humble, têtu et fier, il ne pensait qu'à lui. Abysse du Dragon avait en plus proliférer dans l'Empire. Tu t'assis brusquement, presque vexée.

- Je ne dis pas que tu ne peux pas être amie avec lui c'est toi qui décide. Je le trouve exécrable et incapable d'écouter la moindre remarque.

Linnée Boréale aka Linnée

« Ne pleure jamais pour quelqu'un dans ta vie,
parce que ceux pour qui tu pleures ne méritent pas
tes larmes et ceux qui les méritent,
ne te laisseraient jamais pleurer »

Chimère Maudite & Linnée Boréale

@Chimère Maudite

Linnée s'en voulu presque immédiatement quand son amie s'assit et elle fit de même en collant sa fourrure a la sienne.

- Tu..veux que je lui en parle ? Tu lui a fais des remarques sur quoi ?

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

@Égide Sacrée

Tu étais presque vexée que ton amie te propose de lui parler, tu étais assez grande pour gérer tes conflits interclaniques seule. Tu mimas une moue et retournas ton regard vers elle.

- Non Kinkajou Carmin doit déjà lui en parler. On est allé chassé ensemble et il n'arrêtait pas de faire du bruit, quand je lui ai fait remarqué il a tué une souris comme si c'était ça le problème.

Linnée Boréale aka Linnée

« Ne pleure jamais pour quelqu'un dans ta vie,
parce que ceux pour qui tu pleures ne méritent pas
tes larmes et ceux qui les méritent,
ne te laisseraient jamais pleurer »

Chimère Maudite & Linnée Boréale

@Nuage Tacheté

Linnée ne sut pas trop où se mettre en regardant la moue vexée de ton amie.
- Excuse-moi ! Je voulais pas te vexée !, dit-elle en lui faisant son plus beau sourire d’excuse.

- Il c’est vexé….pff- il sait très bien qu’il est pas fort en chasse et il doit en plus faire du bruit comme un blaireau !?, fit-elle d’un ton exaspéré, non mais je rêve…

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

@Égide Sacrée

Tes yeux se perdirent un peu sur l'expression de ton amie, elle était sincère mais pas vraiment, sincère dans son besoin de te rassurer, oui, mais pas dans ce qu'elle pensait du chat, elle semblait dissimuler quelque chose que tu ignorais alors encore. Tu chassas ses pensées et te concentras à nouveau sur le sujet.

- Mais oui ! Il ne ressemble vraiment pas à son père ça me parait dingue...

Kinkajou Carmin était le guerrier et lieutenant parfait, droit, bon, juste, rien à voir avec son rejeton.

Linnée Boréale aka Linnée

« Ne pleure jamais pour quelqu'un dans ta vie,
parce que ceux pour qui tu pleures ne méritent pas
tes larmes et ceux qui les méritent,
ne te laisseraient jamais pleurer »

Chimère Maudite & Linnée Boréale

@Nuage Tacheté

Le ton de son amie la surpris, elle n’était pas vraiment du genre à parler avec les autres du lieutenant.

- Ils sont tous les deux de forts combattants, remarqua-t-elle en remuant les oreilles, je ne connais pas trop le lieutenant. Il a l’air assez froid quand même.

Comparé a Abysse du Dragon qui était aussi un chat avec de l’humour et avec qui on rigole bien !

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

@Égide Sacrée

Tu penchas un regard étonnée sur ton amie, comment ça elle ne le connaissait pas ? Tu avais passé plusieurs parties de chasse avec lui ces derniers temps, quelques balades et discussions autour du clan, il avait même proposé de t'entrainer au combat.

- Tu trouves ? Il est très sage pourtant, et de très bon conseil, je trouve Abysse du Dragon bien plus hargneux et désagréable.

Linnée Boréale aka Linnée

« Ne pleure jamais pour quelqu'un dans ta vie,
parce que ceux pour qui tu pleures ne méritent pas
tes larmes et ceux qui les méritent,
ne te laisseraient jamais pleurer »

Chimère Maudite & Linnée Boréale

@Nuage Tacheté

Linnée se mit à rire légèrement.
- On à toutes les deux pas le même avis sur le père et le fils ! C’est assez drôle, je dois te l’avouer.

Puis elle se redressa avant de presser son museau contre celle de son amie.
- Viens, on va quand même chasser un peu ! On peux continuer à parler mais j’aime pas trop rester statique !

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

@Égide Sacrée

Tu laissas échapper un ronron amusé, c'est vrai que vous n'étiez pas d'accord sur vos avis individuels, il était assez amusant de voir la divergence que les relations intimes pouvaient apporter. Tu hochas la tête quand elle te proposa de poursuivre la chasse, après tout, vous étiez là pour ça.

- On rentre après ?

Elle acquiesça à son tour avant de s'élancer dans la pente du massif, se faufilant entre les pierres qui roulaient jusqu'en contrebas dans son passage. Tu la suivis sans te faire prier.

(fin ? on en lance un autre ?)

( @Nuage Tacheté yep ! Est-ce que tu pourrais poster par contre ? ^^’ )

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

| Étoile Acharnée - Abysse du Dragon |

Les événements récents laissaient le Clan dans un état second, duquel le meneur espérait le voir sortir vite. Tout s'était si bien déroulé, à l'exception de quelques accrocs, depuis qu'ils avaient pu récupérer leurs terres… Et voilà que tout semblait partir en vrille, sans qu'il n'ait le moindre contrôle sur la situation. On avait assassiné leur chef, et voilà que Griffe d'Ardoise se montrait plus dérangée que jamais, qu'ils se retrouvaient avec une prisonnière, et qu'un de leur guerrier commettait une trahison innommable et refusant le bannissement trouvait la mort. Abysse du Dragon et Neige Sibylline avaient fait ce qu'il fallait, mais la colère grondait dans certains des cœurs nuiteux. Mais étaient-ils vraiment nuiteux, s'ils souhaitaient prendre la défense de celui qui avait fait tuer Étoile du Phoenix ? Étoile Acharnée aurait voulu croire que, Golem Polaire mort, le problème était derrière eux, mais les apprentis du haut de leur inexpérience voulaient crier à une injustice qui n'avait pas eu lieu, mais en laquelle leur naïve jeunesse les faisait croire. Il s'agirait de garder un œil attentif sur certains des jeunes du Clan, dont la vie tranquille les laissait à la recherche de causes à défendre, plus ardues que la défense d'un Clan à son apogée, mais qui mettaient donc celui-ci en péril. Et cela, Étoile Acharnée ne le permettrait pas.

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« How dark is it in your mind?
I won't stop until I can find the dead in all of you. »
• ABYSSE DU DRAGON •

Golem Polaire mort, c'était le secret de son implication dans l'incendie qui se retrouvait enterré ; mais curieusement, Abysse du Dragon avait autre chose en tête. Bien loin de se sentir soulagé d'un poids, la scène tournait en boucle dans son crâne et il se demandait à qui allait véritablement sa loyauté. Le guerrier n'avait pas hésité un seul instant à protéger son père devant la menace, mais une fois que le calme était retombé, une pensée s'était immiscée dans un coin de son esprit et plus rien ne semblait vouloir la déloger. Avait-il bien fait de s'interposer ? Gouffre serra les crocs et ferma les yeux en secouant violemment la tête ; comment pouvait-il se poser la question ? S'il se sentait trahi par la décision d'Étoile Acharnée, cela ne justifiait pas de le vouloir mort. Il était son père. Et il ne voulait pas être n'importe quel lieutenant… il voulait être son lieutenant. Il voulait sa reconnaissance. Sa confiance à lui. La frustration et la colère de ne pas avoir été choisi se mêlait donc au désir de rendre son paternel fier, créant des réflexions contradictoires. Les épaules basses, la queue dans le prolongement de son corps, Abysse du Dragon ne fut pas surpris de constater que ses pattes l'avaient mené jusqu'au meneur, dont il avait suivi la trace inconsciemment. Il avait besoin de lui poser la question. S'arrêtant donc à distance respectueuse, certain d'être repéré, le guerrier demanda à mi-voix :

-Pourquoi Horizon Déchiré ?

De tous les candidats, il n'avait pas imaginé se faire dépasser par la jeune chatte. Il aurait pu comprendre une préférence pour Puissance du Berserk et son expérience, pour Cœur de Violette et sa droiture, ou même pour Chimère Maudite et son satané entêtement… mais Horizon Déchiré ? Ses cachotteries lui avaient valu de servir le Zénith pendant deux lunes. Et à peine rentrée, on lui offrait un apprenti, puis le poste de lieutenante… alors que lui avait sué sang et eau durant le clair de sa vie afin de balayer une erreur de chaton. Comment pouvait-elle mériter ce rôle plus que lui ?

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- I knew that something would always rule me
I knew the scent was mine alone.

Si le meneur s'était attendu à ce que son fils lui pose cette question un jour ou l'autre, il n'en était pas moins vexé. Abysse du Dragon le pensait-il vraiment capable de prendre ce genre de décision sans y avoir mûrement réfléchi, comme Griffe d'Ardoise ? Non, probablement voulait-il simplement comprendre… Après tout, nombre avaient été les candidats, et Étoile Acharnée avait dû y réfléchir longuement pour finalement trancher. Horizon Déchiré était bien jeune, et sa mémoire ne remontait pas au-delà de l'exil, toutefois, pas une seconde Étoile Acharnée n'avait douté de son choix, une fois celui-ci clamé dans la ravine.

- Je t'accorde que j'aurais pu jeter mon dévolu sur nombre d'autres chats, et tu ne seras pas surpris de savoir que j'ai considéré chacun avec autant de sérieux. Toi compris. Mais quoi qu'en pense ta sœur, tu es mon fils et je tiens à l'impartialité. Horizon Déchiré a toutes les qualités pour être une bonne lieutenante, et pour grandir pour devenir une bonne chef. Je ne doute pas une seconde qu'elle soit digne de me succéder.

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Mort de Puissance du Berserk

@Nuage de Louve

Il faut croire que certaines personnes ne sont pas faites pour trouver leur place dans ce monde.
Puissance du Berserk avait erré entre l’aube et la nuit sans trouver le soleil censé naître entre les deux. Chaque aube était en réalité la naissance d’un crépuscule menant sur une vaste pleine étoilée. Pas de jour. Pas de clarté. Il avait cherché la satisfaction de ses pairs, leur reconnaissance, leur fierté.
Y es-tu parvenu ?
Puissance du Berserk commençait à se demander si c’était le cas. Il avait offert sa loyauté à la nuit, de forts chatons, ses pattes musclées et son esprit affuté de guerrier. Et tout ça pour ..? Pour si peu. Il pouvait à peine parler à sa soeur, Berceuse de l’Univers était morte sans l’avoir aimé à sa juste valeur, sans l’avoir aimé comme il l’avait aimé. Il avait attendu tant de temps cette reconnaissance et les sentiments de la femelle crème et brune. Il avait cru… Il avait cru pouvoir lui faire confiance.
ça a toujours été ma faiblesse.
Leur faire confiance. Croire que les siens lui voueraient le même dévouement. La même droiture.
C’est ainsi qu’un clan doit fonctionner.
En des temps calmes, Puissance du Berserk aurait été un guerrier extraordinaire. Il n’aurait pas été trahi par ceux en qui il avait confiance. Par ma propre apprentie. Mais le monde ne tournait pas comme il l’imaginait. Le clan de la nuit n’était pas peuplé que d’âmes pures incapables de s’allier à l’ennemi. Lors de temps calmes, il aurait prouvé sa bravoure, son implication, il aurait marché sur les pattes des autres du simple fait de ses forces naturelles. Je suis le descendant d’Etoile Dévorante et Etoile du Léviathan, comme en aurait-il pu être autrement ? Pourquoi Etoile Acharnée ne l’avait-il pas vu ?
Il a eu raison.
Oui. Le meneur aux yeux carmins avait eu raison.
La preuve. Il avait trahi le clan de la nuit.

Puissance du Berserk respira profondément. Il n’était peut-être pas un aussi grand guerrier qu’il l’imaginait. Il lui manquait quelque chose. Une fourberie essentielle, une capacité à lire plus qu’au travers des muscles de son adversaire. L’ancien aubiste ne savait lire les peurs et les désirs de ses interlocuteurs. Pas s’ils étaient trop doués, en tout cas. Il ne savait pas manier les rêves et les ambitions des autres pour les plier aux siennes. Il se disait naïvement qu’il serait reconnu. Ce n’était pas le cas et ça ne le serait jamais s’il ne changeait pas.
Il avait compris quelque chose, toute fois.
Nuage de Louve m’a trahi.
La féline noire marchait dans son dos. Il avait prétexté un entraînement près des terres zénithiennes. Son mentor lui jeta un coup d’oeil sombre. Comment t’es-tu retrouvée en contact avec eux ? Pourquoi les aider ? Ne t’ai-je pas assez donné ? Ne t’ai-je pas prouvé que le clan de la nuit pouvait être ta force ?
Il se souvenait encore lorsqu’elle s’était plantée devant lui pour lui demander d’être son mentor. Tout ça pour me trahir ? Il lui avait parlé des chatons de Quetzal. Il avait espéré d’elle qu’elle se comporte comme il l’avait fait avec lui. De manière impartiale, juste. De les aider en cas de problème, en cas d’éclat. Et elle s’en était servie contre lui, contre le clan de la nuit. C’était en partie de la faute de Puissance du Berserk. Il avait cru pouvoir lui faire confiance. Il ne pensait pas être trahi par les siens.
“Nuage de Louve”, marmonna-t-il d’une voix rendue rauque par toute cette colère dans sa poitrine.
Il avait imaginé son nom de guerrière à tant de reprises. Farouche Louve. Fléau de la Louve. Louve Glorieuse. Belle Louve. Tant de possibilités qui lui correspondraient. Mais tu ne seras jamais guerrière, n’est-ce pas ? Après cette dernière conversation avec lui, Puissance du Berserk ferait part de ses doutes ou des aveux de la femelle à Etoile Acharnée. Elle serait probablement bannie. Condamnée à mort, peut-être.
Pour le clan de la nuit.
Pour le clan de la nuit.
Il se tourna vers elle une fois en haut du massif de l’espérance. Pourquoi ? criaient ses yeux. Pourquoi nous as-tu trahi ? Ses babines tremblèrent. Il les serra pour reprendre le contrôle après une profonde respiration. Une des dernières.
“Etoile Acharnée m’a récemment parlé. Il semblerait que le zénith soit au courant pour la survie des chatons de Quetzal.”
Seuls les vétérans étaient au courant. Ils étaient donc peu nombreux. Très peu nombreux. Et tous loyaux. Mais Nuage de Louve…
“Dis-moi que ce n’est pas toi. Dis moi que quand je t’ai parlé d’eux pour les protéger, tu n’as pas couru auprès du Zénith pour les informer.”
L’apprentie s’était tendue, comme prise au piège par des branches énormes. Elle ne dit rien. Elle semblait choquée, prise au dépourvue. Alors c’est toi. Puissance du Berserk montra les crocs. Il rompit la distance entre eux deux, prêt à plaquer la féline au sol. Il fut heurté par un pelage de toutes les couleurs. L’odeur du zénith ! Les deux guerriers roulèrent au sol dans l’herbe, frappant l’air ou le pelage de l’autre, tentant de prendre le dessus. Puissance du Berserk remarqua bien vite qu’il ne connaissait pas les techniques du nouveau venu. Ce zénithien savait se battre. Il savait bien se battre. Ce n’était pas possible, pas normal. Ils devaient tous être des chiffes molles uniquement bons à pêcher des crevettes.
Quand ils eurent fini de rouler au sol, son assaillant avait l’avantage. Puissance du Berserk resta tendu pour protéger ses points faibles mais cessa de se débattre pour reconnaître l’identité de l’envahisseur. Il avait déjà vu cet étrange pelage en haut du promontoire à la dernière assemblée de pleine lune. Menace d’Orage.
D’immenses yeux ambrés le fixaient d’une colère glaciale. Puissance du Berserk lui cracha à la figure, avant de pousser de ses pattes arrière le flanc de l’Elu et se relever. Que faisait-il dans les montagnes nuiteuses ? Pourquoi défendait-il… Sa réflexion peinait à suivre à cause du combat. Il esquiva une patte qui lui aurait tranché l’oeil, puis parvint à se redresser alors que l’ennemi reprenait ses distances. D’un coup d’oeil, Menace d’Orage vérifia que Nuage de Louve n’était pas blessée.
“Ne bouge pas, ordonna le zénithien. Je m’en charge.
— Tu crois pouvoir t’occuper seul d’un guerrier nuiteux ?” cracha Berserk.
L’air blasé, Menace d’Orage pencha la tête sur le côté.
“Vous ne vous lassez donc jamais de vous sentir supérieur ? Vous n’imaginez pas qu’une menace plus puissante puisse rôder non loin de vos montagnes ?
— Bouffeur de crevette, tu crois qu’on va considérer la tribu comme une menace ?
— Ton apprentie est bien plus clairvoyante. Plus magnanime également.
— Nuage de Louve est une traîtresse !”
Il avait sifflé cette insulte alors même que les mots lui brûlaient la langue et bientôt les yeux. Il n’arrivait pas à y croire. Il avait la confirmation que celle qu’il avait élevé comme une fille avait offert ces informations à la tribu. Elle n’était pas loyale à la nuit. Puissance du Berserk se jeta contre le zénithien, qui contracta ses épaules pour encaisser l’offensive plutôt que de tenter de l’esquiver. La manoeuvre surprit le nuiteux, qui s’attendait à devoir changer de trajectoire en quelque seconde. A la place, Menace d’Orage se propulsa en avant et les deux félins se heurtèrent avec fracas. Puissance du Berserk ne s’était pas attendu à une telle force. Malgré ses griffes plantées dans l’herbe, il ne parvenait pas à stopper l’élan de son opposant.
La panique se mit à le gagner. Il mordit le cou de l’Elu jusqu’au sang. Cela ne fit que lui donner plus de force ou de détermination. Cela accéléra sa chute. Menace d’Orage grogna contre son épaule tandis que Puissance du Berserk prenait appui sur ses pattes arrière pour sauter. Il fut stoppé par des crocs saisissant sa cuisse. Il sentit son muscle se déchirer, sa patte se disloquer de son corps. Le temps se suspendit. Nuage de Louve ne bougeait pas, en retrait. Elle semblait dévastée. Aussi dévastée que Puissance du Berserk qui tentait de sauver sa vie.
“Tu m’as trahi” soufflèrent ses babines.
Le nuiteux s’écrasa au sol avec violence. Le muscle de sa cuisse le faisait souffrir, percé par les crocs du zénithien. Il avait bien compris qu’il ne recevrait l’aide de personne. Menace d’Orage se plaça au-dessus de lui tel un nuage encombrant le ciel. Sur le dos du nuiteux, il traça huit longs sillons, puis il s’adressa à Nuage de Louve.
“Tu diras au clan que vous vous êtes fait attaqués par un rapace, que ton mentor s’est vaillamment battu mais qu’il a été attiré au dessus du vide par l’oiseau.”
Berserk serra les crocs et incendia son meurtrier.
“Ne fais pas ça Louve ! Tu peux encore choisir de faire marche arrière ! Personne n’en saura rien.”
Il avait bien compris qu’il n’y avait pas d’autre alternative que rejoindre le clan des étoiles, là où il en était. Il ne pouvait plus se battre, son pelage était imbibé de sang. Il avait au moins de la chance, car Menace d’Orage ne jouait pas avec ses proies.
“Tu peux toujours faire ce qui est juste !
— Elle le fait, le rassura le zénithien. Elle fait ce qui est juste. Elle défend les faibles. Elle a sauvé Petit Train de votre influence et elle sauvera beaucoup d’autres félins des clans. Tu ne devrais pas être déçu.”
Le félin tricolore se pencha vers lui et sussura :
“Sois fier d’elle, c’est tout ce que tu peux encore faire avant de mourir.”
Berserk s’était mis à pleurer en secouant la tête. Il priait toujours silencieusement Nuage de Louve d’empêcher ce qui allait se produire. Puis Menace d’Orage l’attrapa par le cou et le tira jusqu’au bord du massif de l’Espérance. La chute était vertigineuse. Elle briserait son corps en mille morceaux. Au milieu des fractures et des plaies, les clans trouveraient les sillons d’un aigle. Le temps qu’ils trouvent le cadavre, il aurait déjà tant séché à cause du soleil que plus aucune odeur zénithienne ne saurait être trouvée, si un charognard ne venait pas se charger de lui.
Puissance du Berserk sentit ses pattes quitter la terre ferme. Bientôt le reste de son corps. Le guerrier ferma les yeux. Ce n’était pas une preuve de faiblesse, mais ce n’était pas un souvenir dont il aurait besoin à l’avenir. Ces derniers instants étaient suffisants.
La prise sur son cou se relâcha.
Menace d’Orage le laissa tomber.

Sad clown

@Menace d'Orage

Ce jour était à graver d'une pierre rouge sang.
Puissance du Berserk l'avait emmenée loin du camp pour s'entraîner. Un prétexte. Les choses ne s'étaient pas du tout déroulées comme elle s'y serait attendue et, en conséquence, Nuage de Louve ne s'était pas du tout préparée à la confrontation de son mentor. Son timbre de voix, dès qu'il prononça son nom, l'avertit du danger ; elle se méfia, mais ne sachant pas du tout quelle allait être la teneur de ses propos, elle ignorait de quoi elle se méfiait précisément. Puissance du Berserk était tendu, les mâchoires si contractées que des soubresauts secouaient parfois le haut de ses joues tandis qu'il peinait à contenir la froideur de sa colère dans ses yeux. L'apprentie se souvint avoir vaguement pensé : "quelque chose cloche", mais cette pensée fut balayée par l'onde de choc qui accompagna l'accusation du guerrier. Il lui révéla avoir connaissance du fait que le Zénith savait pour les chatons de Quetzal -il l'avait appris d'Etoile Acharnée. Comme le vétéran respecté qu'il était, Puissance du Berserk faisait partie du cercle restreint de chats et chattes de confiance que le meneur consultait ; et il avait cherché à faire de Nuage de Louve sa propre confidente en lui avouant pour la survie des chatons de la meurtrière zénithienne, ainsi que de leur confiscation aux pattes de Pétale d'Azalée. Les chatons de la "traîtresse rousse" confiés à la compagne du traître Golem Polaire, abattu le jour de leur jugement commun. Une ironie et une opportunité que Nuage de Louve avait à son tour avouées à Menace d'Orage -et lui seul.
Qui d'autre dans le Zénith avait pu avoir l'information que lui ?
Comment Etoile Acharnée savait-il que le Zénith était au courant ?
Avait-il entendu des murmures à la dernière assemblée des Clans -à laquelle elle n'avait pas assistée-, ou un.e membre de la Tribu avait-iel tenté du chantage en lui avouant savoir ?

La surprise, l'incompréhension, le sentiment redoutable que quelque chose lui échappait -quelque chose de crucial, d'important dans la compréhension de ce qui se jouait en ce moment face à Puissance du Berserk- ne purent se dissimuler sur son visage. Son mentor le vit. C'était ce qu'il avait cherché à lire sur ses traits, elle le sut quand il gronda et s'approcha d'elle dans l'intention de l'attaquer. Ses membres s'étaient raidis : tétanisée, elle le regarda sans rien faire, prise au piège au milieu de ses sentiments. Vaguement, le tumulte qui hurlait dans sa tête : "Il sait ! C'est fini ! Tout est fini. Tes manigances, les plans de Menace d'Orage, les plans de Nuée Ardente, ta vie."
Puissance du Berserk allait la frapper lorsqu'une masse d'ombres déchira le ciel et percuta l'imposant guerrier. Les taches informes de couleurs qui roulèrent au sol avec le Nuiteux soufflèrent tout de suite l'identité du fauve à Nuage de Louve, aussi improbable que ça l'était.

Menace d'Orage.
Son allié se battait contre son mentor, et les pensées de l'apprentie s'entrechoquèrent de plus belle, de concert avec l'arousal émotionnel qui commençait à saturer son esprit. Qu'était-il en train de se passer ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Que faisait Menace d'Orage ici, de ce côté de la frontière ? Est-ce que Puissance du Berserk avait vraiment eu l'intention de la blesser... ? Une vague de terreur stupéfaite l'envahit : en vrac, l'impensable que celui qui l'avait prise sous son aile se retourne aussi violemment contre elle (sa loyauté envers le Clan de la Nuit était-elle si forte ? l'avait-elle sous-estimée ?) ; la culpabilité de réaliser qu'elle l'avait trahi en trahissant le Clan auquel il se sentait appartenir si fort alors qu'il n'aurait jamais été une cible directe de sa colère et de ses vengeances ; le souvenir vague d'une allégeance rompue dès le départ, noyée sous l'apparence d'une assiduité obstinée aux leçons du guerrier brun et noir ; l'envie de crier, d'arracher les deux combattants des griffes l'un de l'autre ; la froide morsure de la tétanie dans ses muscles.
L'impuissance, brutale, qui lui sciait les pattes.
Et, en parallèle, la violence du combat qui s'accroissait.
Nuage de Louve tenta d'ouvrir la gueule en vain : même sa mâchoire s'était verrouillée sous les chocs enchaînés. Que devait-elle faire ? Sauver son mentor, celui qu'elle avait commencé à considérer comme un père adoptif là où Nuage de Tigre avait continué de marmonner à propos de Pureté de l'Âme ? Laisser les deux chats s'entretuer et tout arrêter sans que personne ne puisse jamais plus percer leurs secrets ? Ou encore prêter patte forte à Menace d'Orage qui agissait sur son destin ? Elle aurait du être actrice de ce qui se passait ; elle aurait du sortir de sa léthargie pour choisir, activement, le chemin qu'elle souhaitait prendre et les répercussions qu'elle voulait avoir dans sa vie.

"Tu diras au clan que vous vous êtes fait attaqués par un rapace, que ton mentor s’est vaillamment battu mais qu’il a été attiré au dessus du vide par l’oiseau.
-Ne fais pas ça Louve ! Tu peux encore choisir de faire marche arrière ! Personne n’en saura rien."

Etait-ce possible... ? Puissance du Berserk lui promettait-il une rédemption à laquelle la jeune chatte n'avait même pas cherché à penser en acceptant de s'allier à Nuée Ardente ? Le Clan de la Nuit n'avait jamais pardonné aux traîtres et aux traîtresses leurs actes : son mentor y arriverait-il au nom du Clan ? Pour elle ?

"Tu peux toujours faire ce qui est juste !"

Son pelage était maculé de sang -le sien : Puissance du Berserk se faisait traîner au sol, sa patte arrière trop profondément blessée et sa lutte contre Menace d'Orage trop épuisante pour avoir encore la force de se battre. Le zénithien l'entraînait vers le vide et l'effroi que cette information déclencha dans le cerveau de Nuage de Louve fut encore pire que l'incompréhension plus tôt. Elle sentit ses pattes se mettre à trembler et ne put rien plus faire d'autre que... regarder, les yeux écarquillés, les oreilles rabattues. Ce fut Menace d'Orage, encore, qui répondit à sa place, comme s'il savait avec plus de clairvoyance qu'elle-même le destin qu'elle avait à accomplir :

"Elle le fait. Elle fait ce qui est juste. Elle défend les faibles. Elle a sauvé Petit Train de votre influence et elle sauvera beaucoup d’autres félins des clans. Tu ne devrais pas être déçu."

Petit Train... Menace d'Orage savait pour les chatons de Quetzal. Etoile Acharnée savait qu'il savait. La pièce de puzzle manquante lui échappait, toujours. Mais elle n'arrivait plus à la chercher, à chercher à comprendre pour réagir : le regard de Puissance du Berserk supplanta tout. Elle chercha à s'y raccrocher, comme si cela leur permettrait à tous les deux de ne jamais tomber et s'écraser. Comme si cela pouvait permettre à Golem Polaire de ne pas tomber du haut de la Corniche. Comme si cela pouvait empêcher Menace d'Orage d'agir trop vite pour elle.
Il pleurait.
Et puis, comme si lui aussi acceptait les choses bien plus vite que Nuage de Louve, il ferma les yeux avant de basculer.

Le monde l'engloutit sans un bruit. En un instant. Tout. Fut. Fini. La silhouette de Menace d'Orage qui baissait les yeux vers le corps -invisible de là où la jeune chatte se tenait- qui tombait. Seuls les battements de son cœur résonnaient encore dans l'existence vertigineuse de ces terres. Le Massif de l'Espérance, dévorant les dernières volontés de Puissance du Berserk et broyant ses rêves, ses aspirations, ses espoirs. Déchirant un peu de quelque chose à Nuage de Louve. Et marquant, cyniquement, un tournant positif pour les projets de Menace d'Orage : débarrassé d'un chat susceptible de parler et de donner le nom de son alliée nuiteuse, il pouvait reprendre son cheminement l'esprit serein vers l'avenir qu'il imaginait.
Quand il se tourna justement vers Nuage de Louve, elle ressentit à nouveau l'impression de danger et d'ambivalence qu'il lui avait inspiré dans la Forêt Enflammée de la Forêt Sombre. Elle cracha. Elle pleurait. Elle n'arrivait plus à parler, regardait l'emplacement duquel Puissance du Berserk était tombé, revenait aux yeux de Menace d'Orage et ne savait plus quoi penser. Qu'allait-il se passer ? Que venait-il de se passer, pour l'amour du ciel ? Qui s'acharnait ainsi sur son destin ?

Tu n'as rien fait. Tu l'as tué. C'est toi qui l'a poussé : tu as regardé les choses se faire, tu les as laissées se produire.

Alors c'était ça... ? C'était quoi, son objectif, à la base ? Quand avait-elle eu assez de force, ou de faiblesse, pour tuer un chat de sang froid ? Pour tuer un chat qu'elle aimait ? Et son corps... L'image des vers et des vautours penchés sur le corps sec, dur et désarticulé du guerrier lui arracha un haut-le-coeur. Il fallait aller le chercher...

"Je ne peux pas !" S'écria t-elle en se précipitant vers le bord du gouffre comme pour y sauter.

Nuage de Louve s'arrêta à hauteur de Menace d'Orage, plantant ses yeux dans les siens. Déchaînant ses orages, sa tempête, pleurant comme un torrent en crue.

"Menace d'Orage..."

Ses mots moururent sur ses lèvres, de s'être trop bousculés entre eux. Elle tangua, s'écrasant contre l'épaule du matou plutôt que dans le vide, à la suite de son mentor.
Je ne peux pas rentrer au camp, je n'en peux plus.
Je ne peux pas le laisser en bas.
Je n'en peux plus de mentir.
J'avais envie de changements, j'avais envie du Zénith.
J'avais envie de devenir comme toi.
Qu'est-ce qu'il reste du départ... ?
Je n'en peux plus.
Je n'en peux plus de penser, de réfléchir.

"Laisses-moi repartir avec toi dans le Zénith."

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Moi j'adore la race humaine avec du sel et du mezcal - Et sans mentir timal j'suis sentimental -
Brutal en sortie mentale - L'irréel me manie mal - Apparu un jour d'hiver - Voici l'homme-animal
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@Nuage de Louve

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Menace d’Orage avait déjà vu la mort, avait déjà provoqué la mort. Mais il n’avait jamais poussé quelqu’un à la mort. C’était très différent, beaucoup plus subtile. Beaucoup plus étrange aussi. Il regarda le corps de Puissance du Berserk tomber, heurter la paroi rocheuse du massif. Nuage de Louve aurait pu résumer cet instant en une seconde, cet instant décisif où son mentor disparut et qu’elle ne le vit plus jamais. Menace d’Orage vit plutôt ce moment comme une trentaine de seconde où Puissance du Berserk opéra une danse macabre, désarticulée. Son cadavre rebondit, heurta un rocher et sembla se disloquer plus encore. Est-il encore en vie ? Assomé ? A quel point a-t-il mal, en ce moment ? Ses os semblaient tous brisés. Ses pattes dérivaient dans ses sens normalement impossible, et la tête du félin claqua violemment contre la pierre, déversant une gerbe de sang. S’il n’était pas encore mort, le clan des étoiles avait répondu à ses dernières prières.
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Etrangement, Menace d’Orage ne se sentait pas seul. Fureur des Erynies aurait pu être à côté de lui - était peut-être à côté de lui - sans qu’il ne la voie. Elle et plein d’autres de la Forêt Sombre, dont il ne connaissait pas les noms, mais le sentiment de leur présence. Tous avaient assisté au spectacle, à la valse morbide et finale du guerrier nuiteux. A cet instant, un frisson lui remonta le long de la nuque et il comprit que la Forêt Sombre guidait bien plus ses pattes qu’il ne le pensait. A quel point ? Quelle est la limite à leur influence ? A quel point suis-je encore maître de moi-même ? Cela l’effraya quelque peu. Il devrait y réfléchir plus tard, une fois sur son territoire. Là…
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Nuage de Louve l’arracha de sa contemplation en le rejoignant à la hâte au bord du gouffre. Il se souvenait à peine qu’elle était présente, à peine de son existence. Pourquoi aurais-je tué quelqu’un, sinon ? Il la dévisagea, dévisagea ses larmes si grosses qu’il aurait pu se refléter dedans. Laisse-moi repartir avec toi dans le Zénith. Son pelage s’hérissa. C’était impossible. Si Nuage de Louve repartait sans expliquer la raison de la mort de son mentor, le clan de la nuit se méfierait d’elle. Etoile Acharnée savait de quoi Menace d’Orage était capable, quels plans il pouvait construire pour arriver à une situation lui étant favorable. Nuage de Louve ne voyait pas les choses comme il le voyait. A quel point elle se mettrait en danger et les mettraient tous en danger.

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“Pas tout de suite, souffla-t-il, encore sous le choc de sa demande. Tu dois ramener Puissance du Berserk, expliquer ce qui s’est passé à Etoile Acharnée. Si tu ne le fais pas, certains se tourneront forcément vers le Zénith. Nous sommes accusés de tous leurs maux en ce moment.”

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Et à raison, certes, mais il est inutile d’empirer cette paix instable avec le clan de la nuit.

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“J’ai aussi besoin de savoir ce que pense le clan de la nuit de nous après la mort de Lueur d’Obscurité. Tu dois tenir encore un peu.”

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Il pencha la tête vers elle, proche.

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“Et ensuite, tu pourras me rejoindre. D’accord ?”

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Il n’attendit pas de réponse pour poser sa mâchoire contre le crâne de l’apprentie, désormais bien grande.

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”Respire, Nuage de Louve. Respire. Ton mentor n’est pas vraiment mort, il est juste dans le clan des étoiles. Tu ne t’es pas trahie toi-même. Tu n’as pas trahie tes idées, tes rêves. Tu as fait ce qu’il fallait, depuis toujours. Il faut que tu respires. Je sais que c’est dur, mais la douleur se résorbera un peu avec le temps. Fais-moi confiance.”

@Menace d'Orage

La lourdeur de son fardeau pesa entièrement sur son moral, à cet instant précis où Menace d’Orage énonce pourquoi il lui fallait tenir bon encore un peu et feindre son appartenance à un Clan qu’elle avait déserté en rêves tant qu’en actes. Il allait falloir récupérer le corps de son mentor après une longue marche jusqu’au pied du Massif, et après ça, il faudrait encore reprendre le chemin du camp avec la matérialisation désarticulée de toutes ses trahisons. La dépouille de Puissance du Berserk renforcerait l’éclatement de ses émotions, et cette marche retour serait un sentier de punition, une longue expiation de ses fautes…

Nuage de Louve s’arracha à l’épaule du guerrier moucheté ; il avait raison, il le fallait, mais il ne comprenait pas. Il avait perdu ses remords probablement bien des lunes auparavant -et si, en un sens, la jeune chatte admirait sa capacité à faire abstraction des obstacles et du sang versé pour atteindre de plus grands desseins, elle lui en voulait d’être si froid et s’en voulait elle-même d’être soudain si sentimentale. La colère, encore sa grande compagne, revenait barbouiller des veines d’un fourmillement familier. Au-travers de l’avalanche de tristesse et d’horreur, ce mince filet de roches grondantes cascadait à son propre rythme, gonflant l’écho du cataclysme.
Elle inspira en jetant un dernier regard déchiré vers le rebord du massif, retenant ses larmes au prix d’un immense effort qui lui fit trembler la babine inférieure, et expira pour se donner de la force.

Et encore, des bribes de tremblements.
Des bribes d’une envie de hurler et de s’effondrer.
De se lover contre le matou aux larges épaules et de sentir son menton sur son crâne.

« La mort de Lueur d’Obscurité ? » Cossa t’elle d’une voix rendue rauque, levant ses yeux délavés vers le Zénithien.

Parler d’une autre morte ? Était-ce une tentative de faire dévier son attention sur d’autres événements ? C’était vrai : il se passait tant de choses en si peu de temps que le Clan de la Nuit était ballotté en permanence de droite à gauche. Une étincelle s’alluma dans l’esprit de la noiraude : il lui vint l’idée que, peut-être, d’une manière ou d’une autre habilement dissimulée, les flots qui tempêtaient autour du Clan des montagnes et des pinèdes étaient en partis créés par les plans du félin qui se tenait devant elle. Il l’avait invitée à partager ses connaissances sur ses camarades, avait orchestré avec elle l’enlèvement de Petit Train, réformait la Tribu de l’intérieur en arrachant une à une les ronces qui l’enchaînait dans une torpeur pacifique, et venait d’assassiner de sang froid un inconnu qui menaçait de révéler le secret de Nuage de Louve. Et donc une partie des siens.
Jusqu’où Menace d’Orage manigançait-il ? Quelle était l’ampleur de l’ombre qu’il étirait sous les Clans ? Et jusqu’où prévoyait-il d’aller ? Elle qui n’avait jamais douté de partager les mêmes ténèbres que lui se mit soudain à se demander ce qu’elle ignorait encore. Comment Puissance du Berserk l’a soupçonnait-il ? Comment savait-il que le Zénith était au courant de la survie des chatons de Quetzal ? Elle seule avait moufté auprès de Menace d’Orage -et il était hautement improbable qu’Étoile Acharnée, Chimère Maudite ou Puissance du Berserk aient révélé cette information à la Tribu qu’ils abhorraient pour trop de passif et de raccourcis quant à sa dangerosité. Lui avait-il tout dit ? Lui faisait-il confiance ?

L’étincelle s’enflamma totalement. Sa flamme léchait à présent la cime du Massif de l’Espérance tant cela paraissait flagrant. Ses tremblements, qui s’étaient calmés, devinrent des frissons internes, comme des lames de fond à la naissance de ses muscles qui les faisaient vibrer très bassement. S’abstenant de répondre à la curiosité et l’attente qui brillaient dans les yeux de Menace d’Orage à la mention de Lueur d’Obscurité, Nuage de Louve décida de questionner le guerrier -il lui devait quelques réponses, devait l’aider à tenir bon. Sa voix et son énergie étaient toujours appesanties -tout tentait de lui faire céder à l’option de facilité : celle de parler sans se poser de questions alors que les événements venaient de lui déchirer l’âme.

« Tiens bon encore un peu. Et après, tu pourras me rejoindre. »
« Fais moi confiance. »

« Comment Puissance du Berserk a-t-il pu savoir que le Zénith était au courant de la survie des chatons de Quetzal ? Miaula t’elle lentement en chassant les dernières larmes qui étaient restées accrochées à ses moustaches. Qui d’autre que toi est au courant dans la Tribu ? S’il y a un moufteur, j’ai besoin de le savoir. Ils ont tué Golem Polaire parce qu’ils le soupçonnaient d’avoir participé à la mort d’Étoile du Phoenix : si la vie est menacée en ce moment, je veux le savoir. »

Et ce fut sans doute la première fois que l’apprentie marbrée lui tint tête et refusait de parler simplement, en qualité d’alliée sous la bénédiction de la Forêt Sombre. Si Menace d’Orage comptait se battre avec elle pour son affront, elle se tiendrait prête -et elle anticipa cette possibilité en reculant de quelques pas.

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@Nuage de Louve

Nuage de Louve se calmait, lentement mais sûrement. L’état de choc dans lequel elle était plongée jusque là s’apaisait un peu. Elle mettrait des jours voire des lunes pour se reconstruire, comme Menace d’Orage avait du se reconstruire après la mort d’Eubora. Il comprenait parfaitement - connaissait même - le long sentier qu’elle devait encore parcourir. Le goût du sacrifice est atroce, hein ? aurait-il pu lui demander, si l’instant convenait à ce genre de remarque. Malheureusement, Nuage de Louve était trop chamboulée pour qu’il puisse se permettre une telle rhétorique.
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Qu’aurait dit quelqu’un de censé ? De non obnubilé par ses plans ? Il n’en avait sincèrement aucune idée. Ses dernières paroles incarnaient bien sa façon de penser, mais il ne savait même pas si le commun des mortels suivait le même raisonnement. Après tout, la plupart hurlait, priait le clan des étoiles à la mort de l’un des leurs. Menace d’Orage n’en faisait pas de même. Il ne regrettait pas la personne en tant que tel, mais l’opportunité ratée entre eux. La vie possible qu’ils auraient pu avoir. Il enterrait non pas un félin, mais des instants de bonheur qui n’arriveraient jamais.
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Mais il ne s’était pas demandé… Que représentait Puissance du Berserk pour elle ? La même chose que Margay Solaire ? Un exemple à suivre, une personne à rendre fière ? Il se demanda comment il réagirait s’il avait le sang de son mentor zénithien sur les pattes. S’il l’avait vu tomber du haut du Massif de l’Espérance, brisé par la violence du choc. Qu’aurait-il fait à son meurtrier ..? Un grand vide lui répondit, à croire qu’il était dénué de passion. D’honneur ..? Menace d’Orage se dit qu’il serait prêt à laisser cet assassin impuni, s’il pouvait permettre aux siens de ailleurs plus profondément les clans. Mais ce n’était pas ainsi que pensait Louve.
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Il reposa les yeux sur elle à sa question. Non, elle n’était pas au courant de tout. De beaucoup, certes, mais pas de tout ce qu’il avait manigancé avec Etoile Acharnée. Une promesse liait les deux félins. Une promesse qu’Orage ne romprait pas, mais sa promesse ne concernait pas leur discussion dans sa globalité. Il avait promis ne pas parler du zénith de la survie des chatons de Quetzal.
“Nuage de Louve…”
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Il n’avait pas l’intention de lui cacher, mais… elle était toujours nuiteuse. Mettrait-il en danger ses plans ? Déciderait-elle après tout ça que c’en était assez ? Il secoua la tête, parfaitement conscient que la confiance ne s’entretenait pas seulement grâce à de bonnes paroles. Elle voulait savoir et qui était-il pour lui refuser cette connaissance après tout ce à quoi elle venait d’assister ?
“La prairie chatoyante n’était en rien une vraie bataille. J’ai fait chanté Etoile Acharnée, enfin plus ou moins. Je lui ai dit que je savais que les chatons de Quetzal était en vie et que je ne les réclamerai pas tant qu’il gardait le silence sur ce que j’allais lui révéler ensuite.”
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Et qu’il allait désormais révéler à la femelle.
“J’ai informé Etoile Acharnée que nous attaquerions la prairie chatoyante pour qu’il n’y envoie que ses plus vaillants guerriers. Pour que le Zénith soit sûr de perdre et que je puisse justifier de futurs changements…”
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En quelque sorte, c’était donc lui le moufteur dont elle parlait.
“Je pense qu’il a parlé à Puissance du Berserk du fait que le zénith savait que les chatons étaient en vie. Dans un sens… notre pacte ne protégeait par le secret que notre conversation et mon implication dans la défaite zénithienne. Je suppose qu’il a donc gardé sa promesse d’une certaine façon.”
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Comme Menace d’Orage gardait plus ou moins la sienne en cet instant également.
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”Mais ta vie n’est plus menacée. Si Puissance du Berserk avait parlé de ses soupçons à ton meneur, sois sûre que les choses ne se seraient pas passées ainsi.”

| Étoile Acharnée - Nuage Enflammé |
Évaluation

Il leur arrivait souvent, à sa lieutenante et lui, de prendre en charge chacun les tâches de l'autre pour rendre leur quotidien plus aisé. Ils formaient un bon duo, et pas un instant Horizon Déchiré ne lui avait fait douter de son choix depuis qu'il l'avait désignée, ce qui semblait avoir eu lieu des saisons et des saisons auparavant. Ainsi ce jour-là, alors que la lieutenante s'était engagée dans un processus d'évaluation du niveau de chacun des apprentis nuiteux, le meneur avait pris en charge son apprenti à elle pour finaliser son apprentissage. Étoile Acharnée accompagnait donc son petit-fils pour ce qui serait sûrement son dernier jour en temps que novice.

- Bien, Nuage Enflammé, es-tu prêt ?

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Nuage Enflammé - Etoile Acharné

Bien plus nerveux que d'habitude, Salamandre sentait son cœur battre entre ses côtes. Il voulait impressionner son grand-père. Mais ce n'était pas le stress qui avait fait doubler de taille son pelage ébène: c'était l'excitation. Il touchait du doigt le grand moment qui le séparait de son rêve! Il avait travaillé dur pour ce moment, et voilà qu'il y étais enfin!

-Plus que jamais! Miaula l'apprenti avec conviction. Il allait tout donner pour devenir le guerrier le plus fiable et le plus respecté du clan. Il devait devenir digne d'être le successeur d'Etoile Acharné.

- Très bien, tu as jusqu'au zénith pour me montrer tes capacités de chasseur. Je t'observerai tout du long, mais ne cherche pas à me localiser, ce serait une perte de temps.

Il avait hâte de constater par lui-même comme son petit-fils avait grandi, il avait hâte de constater par lui-même qu'à son tour, après Morsure du Feu et Frimas Glacé, il était prêt à devenir un membre du Clan de la Nuit à part entière, un guerrier digne de ce nom, un jeune chat dont il pourrait être profondément fier.

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| Neige Sibylline - Salamandre Enflammée |

Il était mort. Nuage du Grizzly était mort. Si Neige Sibylline avait toujours été en conflit avec son fils et qu'elle avait fini par croire que jamais il ne deviendrait un guerrier du Clan de la Nuit, si elle avait su que sa tendance à la violence le mettait constamment en danger et que son père finirait par ne plus avoir d'autre choix que de le bannir, elle n'avait pas pour autant envisagé… Son fils, le fruit de son amour avec Étoile du Phoenix, le chair de sa chair… Parti rejoindre l'ancien meneur, là-haut, parmi les étoiles. Elle en venait à regretter de n'avoir su se rapprocher de lui… Mais qu'aurait-elle bien pu faire, alors qu'il la rejetait sans cesse ?

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Salamandre Enflammée - Neige Sibylline

Bien qu'il n'en montre rien pour le bien de leur secret et le bien de Pygargue, Salamandre avait l'esprit hanté par la dispute qui avait précédé la bagarre entre lui et Grizzly. Son issue fatale avait marquer le clan de la Nuit et la famille du guerrier avec force. Chevéchette était encore plus irrascible et Pygargue semblait dans la lune plus qu'a son tour. Quant au reste du clan, bien sûr, ils avaient pleurer la disparition d'un jeune espoir du clan. Et bien vite, la vie avait repris son cours.

Mais lui étais bloqué à ce constat: son propre frère était sur le point de trahir le clan. C'était ce qui avait tout déclenché. Est ce que ces camarades le pleureraient s'ils s'avaient la vérité? Alors qu'il progressait sur le territoire du clan Nuiteux, le guerrier reconnu au travers des silhouette décharnée de buissons rachitique la silhouette et le pelage de sa mère.

Neige Sibylline n'avait rien dit lorsqu'on lui avait appris la terrible nouvelle. Son silence inquiétais le matou sombre qui y voyait une peine plus grande qu'il ne l'imaginais. Bêtement, il croayit que leur mère ne serais pas aussi attaché a Grizzly, lui qui la rejetais sans cesse et faisait tout pour ne pas la satisfaire. Mais force était de constater qu'il avait sous estimer l'amour d'une mère.

Et elle? Est ce qu'elle le pleurerait ainsi si elle savait? Si Grizzly était partit?

-Maman? Je peux te parler?

Elle se tourmentait à se demander ce qu'elle aurait pu mieux faire. Où avait-elle échoué, pour être ainsi en conflit avec deux de ses enfants ? Pour perdre l'un d'eux si tôt dans un contexte pourtant favorable ? Avec Étoile du Phoenix à leurs côtés, les choses auraient-elles été différentes ? Nuage Chouette et Nuage du Grizzly seraient-ils rentrés dans le rang à l'instar de Nuage de Pygargue et Salamandre Enflammée ? Nuage du Grizzly serait-il toujours en vie ? Après toutes ces pertes accumulées, celle de son fils lui faisait l'effet d'une griffe en plein cœur. Elle avait eu honte de lui, si honte, mais de là à... Elle aurait voulu que le Clan puisse le pleurer avec elle. Qu'il soit regretté comme un espoir perdu trop tôt, que sa mort heurte aussi sûrement que l'aurait fait celle d'un autre. Mais Nuage du Grizzly ne s'était pas fait aimer des siens, il n'avait pas fait miroiter un avenir glorieux. Il n'avait fait que rendre son mentor fou et mettre des patrouilles en péril, à sans cesse provoquer, attaquer, frapper, sous le regard admiratif de sa sœur désormais hors de contrôle -plus encore qu'elle ne l'avait jamais été. Et si la honte s'était envolée pour laisser place aux regrets, à la tristesse et à la rage, cette même rage qui avait habité le jeune chat toute sa vie durant, Neige Sibylline n'était pas dupe. Quelque part, la disparition de son fils était une bonne chose pour le Clan. Et elle se haïssait ne serait-ce que de le savoir, chassait cette pensée avec virulence dès qu'elle perçait dans son esprit esseulé. Seule, elle était seule, elle n'avait personne sur qui s'appuyer pour surmonter ce deuil, seuls Abysse du Dragon et Étoile du Phoenix auraient pu l'aider. Mais ils n'étaient plus là. Maman ? Je peux te parler ? Tirée soudainement de ses pensées par la voix de son fils, elle se perdit en ronronnement en plongeant sa truffe dans le cou touffu du jeune guerrier. Lui était toujours là.

- Qu'y a-t-il ? Demanda-t-elle en cessant son étreinte.

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Salamandre Enflammée - Neige Sibylline

Sa mère l’accueillit dans un ronron qui ramena le matou bien des lunes en arrières, lorsqu'il n'était qu'un chaton bataillant avec ses frères et sœurs pour jouer.

Pour jouer...

Le jeux avait laisser place à de réelle tensions et dispute, menant à la mort de Grizzly. Souhaitais t il se replonger dans ces souvenirs de chaton et échapper à la réalité de ce qu'il avait fait? Peut-être, mais c'était impossible. Son geste avait briser les possibilités de renouer avec son frère, avait effacer les bons souvenir de jeux pour les remplacer par cette dernière altercations mortelle. Les mots de Grizzly hantait son esprit: Il aurait de toute façon fini par trahir le clan de la Nuit.

En croisant le regard aimant, mais triste de Neige Sibylline, Salamandre Enflammée se troubla un peu plus. Est ce qu'elle était en train de pleurer Grizzly? N'était il pas mieux de ne pas la déranger? Le jeune guerrier se racla la gorge avec nervosité, sentant le poids de son mensonge écraser ses épaules.

-Je... Je te dérange? Si tu veux, je peux te laisser... Commença t il, en ne sachant pas comment aborder sa question.