~Cauchemar – Ivresse~

Le félin avait reprit un peu espoir, il avançait encore et encore, trouvant des nouveaux chemins, de nouveaux lieux, c’était d’un bonheur infini, cette liberté qu’il retrouvait. Plus de clan, plus d’Etoilé, il trouvait peu à peu son vrai lui. Il trouvait parfois d’autres solitaires, les soignaient, et continuait son chemin comme si de rien n’était. Son œil aveugle n’était plus un handicap pour lui, il s’adaptait, découvrait de nouvelles choses, de nouvelles techniques, tout ce qu’il n’avait jamais connu. Bien sure, sa compagne lui manquait, ses enfants encore plus, et puis il pensait à sa sœur, à ses filles adoptives, à Innocence Oubliée, à sa nièce qu’il avait laissé à la tête du clan. Il soupira un instant, jusqu’à ce qu’une odeur lui parvienne. Il là connaissait, il ne savait pas vraiment d’où, ne connaissant pas sa propre odeur tant elle avait changé. Mais il savait qu’il connaissait celui à qui appartenait son odeur, alors il se redressa et la remonta durant de longues minutes, jusqu’à tomber devant un félin noir et blanc qui laissa le guérisseur figé, oh que oui il le connaissait. L’ancien lieutenant hésita un instant à faire demi tour et partir, mais il ne put qu’observer l’ancien meneur tourner son regard bleu sombre vers son ancien camarade.

Bien qu'il l'avait reconnu au premier coup d'oeil, Ivresse mit un temps considérable à réaliser que c'était bel et bien lui, seul sa voix n'avait pas changer, désormais, son pelage était dans un état pitoyable, jonché de cicatrices qui ne venait pas des clans, il ressemblait à un chat errant, il n'avait plus rien du meneur imposant et charismatique qu'il avait été. Le guérisseur écouta le silence qui se brisa sous la voix froide de son cousin. Ne devrait-il pas plutôt partir loin et laisser cette ombre derrière lui. -Tout près de Notre-Dame, je tiens mon passé à bout de bras et le lâche en souhaitant que jamais personne ne le retrouve. Qu’il pourrisse dans les eaux de Paris, où je suis né, et se désagrège parmi les cadavres dont personne ne se souvient.- Mais son passé devant lui ne disparaitrait pas, il le savait, il était partit pour ça, dans les clans il devait constamment mettre ses émotions et ce qu'il avait vécu derrière lui pour s'occuper de ses camarades, désormais, il voulait vivre son passé, se réconcilier avec lui même, il était hors de question de fuir.

-Je n'aurais eu aucune raison de la faire. Répondit le matou gris constellé de noir, d'une voix froide bien que sa bienveillance éternel transperçait toujours dans sa voix. Effectivement, ils sont loin d'ici, j'ai décidé de partir.

C'était la première fois que l'ancien aubiste prononçait ce mot, et cela lui fit bizarre. Il était partit, et cela ne lui faisait plus si peur que ça.

L'ancien guérisseur ne détourna pas le regard, il ne s'était jamais sentit inférieur aux autres mais cette vie solitaire lui avait apprit à se faire confiance à lui même, et il n'était plus question pour le matou de fuir un regard. Alors, il resta rivé sur Cauchemar, hochant simplement les épaules à ses paroles.

-Parce que j'en avais envie.

Répondit-il simplement, plus proche que jamais de la vérité.

-Et toi, qu'est-ce que tu fais donc là ?

Ivresse resta sans broncher devant l'hilarité de son cousin. Il leva simplement les yeux au ciel. Il se doutait que sa décision avait dû en surprendre plus d'un, et pourtant il savait au fond qu'Idylle avait dû comprendre.

-Non, ma soeur ne m'a pas mise dehors, j'ai juste décidé de laisser le clan aux pattes de quelqu'un d'autre que moi. Miaula le matou en soupirant. Mon clan est la chose la plus importante pour moi, mais pour lui être utile je dois aussi savoir qui je suis.

Le guérisseur soupira de nouveau.

-Tout ce que je vois ce sont les ennuis et les rencontres. Mais bon, c'est vrai que tu as toujours été bien plus doué pour le premier que la deuxième.

Plus Ivresse s'exprimait, plus Cauchemar en apprenait sur le contexte où était le Clan de l'Aube à présent. Etoile Idyllique avait donc choisi son imbécile de frère pour la seconder, et visiblement, il était aussi lâche que ça pour laisser ses camarades :
- Et c'est en te baladant tranquillement et seul que tu vas découvrir qui tu es ? Pas besoin, je vais te le dire, moi : un lâche. Tu es et resteras un Clannique, lieutenant, par dessus le marché. Tu ne peux pas laisser ton Clan derrière toi ainsi. Alors, repars d'où tu viens et assume qui t'es réellement au lieu de me sortir de pareilles conneries, finit-il dans un grondement irrité.
Il avait la chance d'être attendu, là bas, il n'a pas été banni ni même détesté, alors pourquoi tout gâcher et partir ? Les paroles de Cauchemar n'étaient plus aussi méchantes sincèrement comme il l'avait longuement été, mais ici il était nettement plus sincère même s'il paraissait toujours aussi dur. Ne relevant sa remarque qu'un mouvement de moustache amusé, il se dit qu'il n'avait pas tout à fait tord.

Bien qu'en apparence calme, le guérisseur sentait une profonde colère monter en lui ? Comment l'ancien meneur pouvait-il insinuer de tels choses ? C'était complètement débile et idiot. Il le connaissait, il savait tout ce qu'il avait sacrifier pour son clan, jusqu'à s'oublier.

-Tu ne sais rien du tout. Tu as beau avoir l'impression de me connaitre mais personne ne sait ce que j'ai fait pour les miens. Pour mon clan, pour mon devoir. Il se redressa, fusillant Cauchemar de l'oeil qui lui avait arraché. J'ai tout sacrifié pour vous, j'ai mis de côté mes sentiments, je me suis battu pour la sécurité de tout le monde. Et c'est moi le lâche ? Et c'est moi l'égoïste ?

En effet, Cauchemar jouait avec un trop grand compétiteur pour ce côté-là. Entre Ivresse qui avait sacrifié tout ce qu'il avait pour les siens et Cauchemar qui avait sacrifié les siens pour ses propres désirs, le gouffre était béant. L'ancien meneur garda ses prunelles bleues sombres dans celles de l'ancien guérisseur, les poils dressés mais parfaitement calme. Il était jaloux, évidément, jaloux de sa situation et irrité qu'Ivresse gâche tout. Lui aussi, aurait aimé qu'on l'aime autant que le chat gris et tacheté était apprécié dans le Clan. Depuis petit, il avait cherché par tous les moyens de se faire remarquer et de se faire aimer, mais tout ce qu'il pouvait ressortir n'était qu'une immense haine. Difficile de trouver sa place dans ce monde où être gentil et empathique est la clé de la réussite sociale pour quelqu'un qui ne connaît pas ces codes.
Sans détourner le regard, Cauchemar secoua la tête :
- C'est pas ça que je te dis. Si t'as tout sacrifié alors pourquoi partir comme si tu avais tout fait en vain ? J'imagine que tu es attendu et aimé là-bas. Et j'imagine surtout que tu es parti sans dire au revoir. Je suis qu'un imbécile égoïste, je sais bien, mais je ne suis pas lâche, j'assume pleinement mes actes. Mais toi, je sais bien que t'es en train de gâcher ta vie si tu as décidé de rester à errer ici. T'es pas banni, et c'est bien la seule chose qui m'agace.
Il se redressa également, forçant ses poils à se remettre en place, gardant son calme froid :
- Médite là-dessus, mon vieux. Si un jour on se revoit, tu me diras ce que tu as décidé de faire. J'espère ne jamais te revoir, honnêtement car j'préfère te savoir dans l'Aube à veiller sur les... nôtres, finit-il même si ce dernier mot lui arrachait la gueule.
Au moins sur Souvenirs Foudroyants, Braise des Bois et leurs petits, voilà un peu près ce qu'étaient ces "nôtres" pour le chat gris et blanc. Cauchemar se détourna alors, prêt à repartir.

(Fin ou pas ? C'est toi qui voit x) )

Vie & Fleuve

La nuit commençait à poindre et Vie n'avait croiser aucun chat depuis deux jours ! Du calme, enfin. C'était une bonne journée, il avait bien mangé et ce cherchait un coin pour dormir.
Mais voilà, un odeur encore attira son attention.
Les mâchoires serrer il avança plus vite en espérant que l'autre chat ne le voit pas.
Stupide, je suis stupide ! Depuis quand Vie s'enfuit comme ça ? pensa-t-il en se retournant.
- Depuis que des chats me parlent, c'est vrai !

@Clarté Nocturne

Ivresse resta impassible devant le monologue du matou et pourtant il sentait un tas de chose se passer dans son corps. Les paroles de son cousin étaient... Censé. Evidemment l'ancien guérisseur n'avait jamais prit Cauchemar pour un fou, il avait juste des idées bien trop extrémiste pour les clans, mais ses paroles étaient différentes cette fois-ci. Est-ce que la solitude l'avait rendu sage ?
Il observa la matou partir sans bouger, seul ses paroles restaient encrés dans la mémoire du solitaire.

-Et toi alors ?

Le guerrier avait presque crier ces trois mots afin que son cousin l'entende. Il se redressa, le rattrapant en quelques foulées.

-Tu parles tu parles sans même te rendre compte que ces mots te vont aussi. Tu étais apprécié avant de prendre ces décisions. Même si tu ne t'en rend pas compte, tu étais entouré. Tu dis que j'ai choisis d'être partit et que c'est ça qui te met hors de toi. Mais toi alors ? Non, t'as pas choisis d'être banni, mais toues tes décisions, celles de changer le clan, de laisser ton apprenti mourir, de laisser mourir Nuée de Braise, tu as décidé de diviser les clans, de m'arracher mon oeil. Il reprit sa respiration. Tout ça, ce sont les choix que tu as. Tu ne t'es jamais demandé ce qu'il se serait passé si tu avais fait les choses autrement ? Tu ne t'es jamais demandé si, au fond, tu ne voulais pas toi-même te saboter ?

L'ancien apprenti était perdu. Il avait réfléchit de longues heures à la proposition de Cobra pour les rejoindre, il ne voulait pas être associé à des solitaires galeux, mais finalement il avait trouvé une solution bien plus intéressante. Se battant entre sa raison et sa vengeance, il était parvenu à un entre-deux raisonnable. Mais voilà, maintenant qu'il avait rejoint le territoire, il ne parvenait plus à les trouver. Heureusement pour lui, une odeur de félin vint à son museau et il là suiva jusqu'à tomber sur un matou complètement noir qui n'avait pas l'air de vouloir lui parler puisqu'il fuyait dans l'autre sens. Mais tant pis, Fleuve avait bien trop besoins de savoir où était le clan de Cobra.

-Eh ! Excuse moi ! Attend !

Pris sur le vif il s’arreta, les oreilles brulantes de honte il se tourna vers l’inconnu.
- Qu’est-ce que tu veux ?grommella-t-il les oreilles rabattues sur son crane.
- Solitaire ? Clanique ? demanda-t-il en détaillant je chat gris.

-Je veux savoir où trouver le camp des solitaires !

Miaula-t-il alors avec empressement, sans même prendre la peine de le saluer ou de présenter ses excuses pour le dérangement.

- Cobra ? Non je ne sais pas ou elle est ! Pourquoi ? demanda-t-il en pêchant la tête de côté.

Alors le félin connaissait Cobra ! Il s'en réjouit légèrement.

-Je dois la voir, c'est important, tu ne sais pas où je peu là trouver ?

Sur ses gardes Vie demanda:
- Je suis son conseiller, que veut tu savoirs ? Tu l’as connais ?

@Vie

Fleuve observa un instant le matou avant de lâcher un rire froid.

-Tu me prend pour un idiot ? Cobra n'a pas de conseillé.

Cracha-t-il alors en faisant le gros dos.


@Clarté Nocturne

Ivresse ne détourna pas le regard, il ne broncha pas, ne fit pas le moindre mouvement, comme si le temps lui même s'était arrêté autour des deux félins.

-Alors c'est ça le problème ? Les regards ? Il rit jaune. Vas-y, va dire ça aux enfants d'Etoile du Léviathan et d'Hérisson Vénérable. Va dire ça à tout les chatons qui ont eu des parents indigne et détestable. La seule raison pour laquelle les autres ne t'aimais pas, c'est parce que tu te comportais comme un petit égoïste arrogant. Mais encore une fois, ce n'est même pas une excuse.

Il reprit un instant sa respiration.

-Personne n'a jamais eu besoins de l'amour de ses parents pour vivre sa vie. Etoile Dévorante s'est laissé mourir à la mort de sa compagne, il a préféré mourir que s'occuper de ses propres enfants à peine né, as-tu déjà eu l'impression qu'ils manquaient d'amour ? Hérisson Vénérable était profondément aimé et entouré et pourtant il est devenu un meurtrier. L'amour n'a rien à voir là dedans, ce sont les choix que TU as fais qui entrent en compte.

Vie renifla, ce chat ne vivait donc pas ici si il ne savait pas ce qu'il c'était passé.
- Je suis son second, de puis peut de temps, certe mais je le suis quand même ! Et je ne te laisserais pas passer avant que tu me dise pourquoi tu es là ? Tu sens l'odeur des chats des Clans ! cracha-t-il les babines retrousses.
- Si tu as de mauvaises attention fait gaffe à tes arrière ! cracha le matou noir en deviseagant l'inconnu de ses yeux bleu.

Fleuve resta impassible face au solitaire qui lui barrait le passage.

-Si tu étais ton second, alors elle t'aurait parlé de moi, et tu saurais où je peux la trouver, ce que tu a nié au début.

- Comment t'appelles-tu alors ? demanda-t-il le regard froid.
- Je n'allais quand même pas te dire où elle était ! C'est normal, non ? Les chats des clans sont très souvent agressif ! repliqua-t-il en tournant autour du chat.
- A quel clan appartiens-tu ?

Fleuve ne se démonta pas devant l'agressivité du matou. Il avait toujours eu la tête froide et à aucun moment il ne se laisserait effrayer par le mâle noir.

-Je ne suis pas un clanique.

Le détrompa-t-il alors, plongeant son regard vairon dans les yeux bleus de l'adversaire.