La Lisière de la Forêt

La lisière de la forêt est une petite partie de la forêt nuiteuse plus dégagée que les autres, mais qui se trouve du côté crépusculien du ruisseau-frontière séparant territoires Nuiteux et Crépusculiens. De ce fait et de part la présence de plantes médicinales intéressantes, ces terres font l'objet d'une guerre de territoire entre le clan de la Nuit et le clan du Crépuscule.

Fracas du Dragon a écrit:: Nuage Grondant dormait toujours mal, et depuis sa récente bataille contre les trois renards envahisseurs, ses blessures empiraient la situation ; il fallait dire qu'il gigotait tant dans son sommeil, troublé par ses rêves, que ses plaies ne cessaient de se rouvrir et rendaient ses nuits impossibles. Il s'était fait houspiller par Nuage d'Ébène plus d'une fois -pour lui, le repos était sacré. Son meilleur ami avait même fini par éloigner sa litière, et Saurien savait que Nuage Exotique ne tarderait probablement pas à en faire de même. Réprimant un bref soupir, le novice tâcha d'écarter ses pensées pour se concentrer sur Croc de Glace, qui lui avait proposé une sortie ; ravi de passer du temps avec le lieutenant, il avait accepté sans hésiter et avançait désormais à ses côtés sans piper mot.

Croc de Glace a écrit:: Croc de Glace attendais Nuage Grondant dans la clairière. Le journée commençais à peine, et la douce chaleur qui montait dans l’air rendait le lieutenant particulièrement heureux. La mauvaise saison était définitivement finie, et Clarté Nocturne avait découvert de quoi soigner leur derniers camarades malades. Et le clan était toujours debout, fort et soudé.

Il était fier de ces camarades qui luttaient pour survivre. Tout semblait aller pour le mieux depuis peu, et il espérait que cela continue pour longtemps.

De plus, le nombre d’apprentis n’avait pas été aussi élevé depuis longtemps! Et la Pouponnière accueillait de nouveaux chatons. A tel point que les deux tanière étaient ee’plus en plus étriquée pour tout ce beau monde.

-Bonjour Nuage Grondant, j’espère que tu es près pour notre séance? Lui demanda le lieutenant en se redressant pour partir.

Fracas du Dragon a écrit:: Saurien était plus prêt que jamais. Hochant sobrement la tête, il emboîta le pas de son aîné et le suivit dans la forêt, constatant avec une pointe de perplexité qu'il était aussi grand que lui, désormais. L'apprenti ne l'avait jamais vraiment remarqué auparavant, et il le perçut comme le franchissement d'une étape ; s'il atteignait sa taille adulte, cela signifiait qu'il approchait du maximum de ses capacités et pourrait donc les exploiter davantage encore. Appréciant l'idée, Nuage Grondant ne passa pourtant guère plus de temps à y songer et demanda au lieutenant :

-Qu'est-ce qu'on travaille, aujourd'hui ?

Croc de Glace a écrit:: -Aujourd’hui je vais t’observer chasser. Déclara le matou de jais d’une vois guillerette. Rayon de Miel m’a rabattu les oreilles en me racontant comment tu l’avais aidé à se débarrasser de renards, et au vue de tes blessures, je pense que ton apprentissage touche à sa fin.

Nuage Grondant, comme Nuage Reptilien et ceux de sa génération avait bien grandi, ils avait l’apparence de jeunes guerriers à présent. Et les exploit de Nuage Grondant étaient remarquable. Un renard n’est pas un adversaire facile, même pour une patrouille de guerrier, alors pour un seul apprentis!

Croc de Glace aurait voulu voir l’état des renards, a la fin de l’escarmouche, mais Rayon de Miel avait tellement tout détaillé que ce n’était plus la peine.

-Je t’observerai, mais tu ne me verras pas! Et en fonction de ce que je vois, tu seras baptisé guerrier. Termina t il, la queue haute, excité d’annoncer une si bonne opportunité au matou sable et noir, comme s’il s’agissait de lui.

Fracas du Dragon a écrit:: Nuage Grondant écarquilla les yeux à la déclaration du lieutenant, entrouvrant la gueule sur une petite exclamation de surprise qui mourut pourtant dans sa gorge et ne franchit jamais le seuil de ses lèvres ; chasser devant lui ?! Mais il allait se ridiculiser ! Il avait beau avoir travaillé dur ces derniers temps pour rattraper son retard, le novice n'était pas sûr d'être prêt. Au combat, oui, peut-être… mais la traque de gibier ? Pourquoi faillait-il que Rayon de Miel se soit senti obligé de vanter ses mérites ?! S'était-il également enorgueilli d'avoir trahi le Code du Guerrier en devenant ami avec une femelle adverse ? Saurien ne se souvenait que trop bien de sa proximité avec Odyssée de l'Hirondelle, qu'ils avaient sauvée ce jour-là. Croc de Glace était-il au courant ? Devait-il lui en parler ? L'apprenti se renfrogna, indécis et mal à l'aise avec l'idée de dissimuler quoi que ce soit au matou noir, puis il décida qu'il en discuterait avec lui plus tard : pour le moment, il devait se concentrer sur sa tâche principale. Son évaluation de chasse.

-Est-ce que je dois ramener certains types de proies en particulier, ou est-ce que j'ai le champ libre ? demanda-t-il alors avec sérieux, ne laissant pas son excitation et sa hâte transparaître : il devait se montrer digne d'un guerrier, et un guerrier ne sautillait pas de joie tel un chaton.

Croc de Glace a écrit:: Le lieutenant prit un instant pour réfléchir.

-Hum... Toutes proies est bonne à prendre après cette mauvaise saison. Commença t il posément. En temps normal, je t’aurais sans doute demandé d’attraper au moins un oiseau, mais pour l’heure nous avons trop besoin de reconstituer nos forces! Donc tu es libre d’attraper ce que tu veux. Déclara t il en étirant une a une ses pattes sombres.

-Est ce que tu es prêt, Nuage Grondant?

Fracas du Dragon a écrit:: Saurien hocha la tête aux consignes du matou noir, le remerciant intérieurement de ne pas l'obliger à attraper une proie de chaque type : s'il avait dû grimper aux arbres pour courir après les écureuils, il aurait raté son évaluation à coup sûr !

-Je suis prêt, affirma-t-il finalement, avant de disparaître dans les fourrées au feu vert du lieutenant.

L'idée d'être jaugé par Croc de Glace le stimulait, et loin d'être inquiété par le trac, il sentit une nouvelle énergie se répandre dans ses pattes : le matou n'était peut-être pas le meilleur traqueur de gibier, mais il avait travaillé dur pour compenser sa balourdise et comptait bien lui offrir une preuve des efforts fournis. S'appliquant donc, il se concentra entièrement sur sa tâche et huma l'air avec attention, repérant plusieurs fumets à proximité. Nuage Grondant jeta son dévolu sur une souris qui grignotait innocemment derrière une racine et l'aborda discrètement, face au vent comme il l'avait appris, puis il réduisit la distance qui le séparait de sa proie et bondit pour lui briser la nuque en toute simplicité. Oui ! Et d'une ! Ce n'était certainement pas une prise impressionnante, mais peu importait. Du gibier était du gibier. Le novice enterra le petit corps au pied d'un arbre en remerciant silencieusement le Clan des Étoiles, puis il repartit à la chasse sans attendre ; il fut parfois moins fructueux, ratant un pigeon à cause d'un soudain changement d'orientation du vent et ayant mal anticipé la trajectoire d'un écureuil qui lui échappa au dernier instant, mais il parvint malgré tout à rassembler deux mulots supplémentaires ainsi qu'une grive. C'était sans doute la première fois qu'il ramenait autant de proies ! Comme quoi, la pression lui réussissait plutôt bien. Est-ce que ses deux échecs risquaient de le disqualifier, cependant ? L'apprenti espérait que le lieutenant se montrerait indulgent : il n'était pas certain de pouvoir faire beaucoup mieux de toute manière, lui qui peinait tant à la chasse.

___________________/_/_/

- I knew that something would always rule me
I knew the scent was mine alone.

Croc de Glace suivait discrètement le novice dans les fourrés. Celui ci attrapa sans mal une souris au pied d’un arbre, avant de continuer sa route. Sa technique était bonne, quoique manquant encore d’assurance.

Ça viendra avec l’expérience...

Nuage Grondant laissa filer un écureuil qui bondissait trop aléatoirement et un pigeon qui ne dû sa survie qu’a un soudain changement de vent. Le lieutenant doutait de sa propre capacité à attraper l’oiseau, et jeta un regard compatissant au matou sable et noir.

Pas de chance!

Finalement, il attrapa deux mulot et une grive, dans un saut impressionnant, qui confirma l’évaluation du lieutenant.

En quittant l’ombre des fougères, il rejoignit Nuage Grondant qui peinait avec toutes se sorties.

-Felicitation, Nuage Grondant! Dès notre retour au camp, j’irais parler de ton baptême à Étoile Balafré ! Ronronna t il pour lever la tension qui régnait naturellement.

Rossy a écrit:: "J'ai aimé trop profondément les étoiles pour avoir peur de la nuit."

C'était devenu une pensée viscérale qui ne quittait plus son corps, comme si chaque instant qu'elle vivait était créer pour réaliser son œuvre, celle de sa vie, de son existence toute entière.
Le clan des Étoiles l'avait-elle créer pour cette seule raison ? Pour qu'elle rétablisse l'ordre des clans, qu'elle punisse les traîtres et qu'elle rappel à tous ce qui se passe lorsque je code du guerrier n'est pas respecté ? Peut-être. Mais a vrai dire, même si le clan des Étoiles ne l'avait pas envoyé pour ça, elle voyait là une obligation de vivre, depuis toujours elle avait veillé sur les autres, elle les avait protégé et défendu, alors, elle ne pouvait pas laisser des coeurs de renards gâcher la vie de chaton. Et ce, même s'il s'agissait de sa propre famille.
Voilà bien 3 lunes qu'elle y réfléchissait, comme quelque chose d'instinctif à chaque fois qu'elle voyait ces chatons se dandiner fièrement dans le camp du clan. Une solitaire avait-il dit ? Le prenait-elle pour une idiote ? Souffle Infernal n'avait jamais su lui mentir, il tenait ça de leur père, alors bien évidement, Ecume de l'Atlantide avait immédiatement su ce qu'il s'était passé.
Brume de Pégase. Et puis quoi encore ? Son frère était un idiot, mais de là à avoir des chatons avec une Crepusculienne, et qui plus est, leur demi-soeur, non, elle ne s'y attendait pas.

Cette nuit là, le guerrière tricolore ne parvenait pas à dormir. Fracas du Dragon s'agitait à côté mais, malgré tout l'amour qu'elle lui portait, elle ne le réveilla pas. Non, c'était un autre bruit qui attira son attention, et, sans vraiment savoir pourquoi, elle sortit de la tanière des guerriers avec discrétion.
Là, au milieu du camp, une petite femelle se tenait. Elle regardait le ciel, les yeux brillants, et ne faisait attention à d'autre qu'à elle. Son pelage fin montrait bien ses origines crepusculienne et son corps élancé ne trahissait rien d'autre que l'abomination qu'elle était.

-Petite Tigresse ?

Sa voix avait été si douce que même elle en fut étonnée. Elle avait prit cette habitude, aucune agressivité, juste de la douceur incarné pour ne jamais montrer qui elle était vraiment. C'était plus fort qu'elle, même si c'était le clan des Étoiles qui lui avait demandé de faire cette mission, elle savait au fond d'elle qu'elle devait rester discrète et pas se faire remarquer.

-Qu'est-ce que tu fais là toute seule dans la nuit ?

-Je pense à maman.

Et cette seule entraîna tout ce qui suivi. Ecume de l'Atlantide ne su même pas comment elle avait réussi à convaincre sa nièce de là suivre hors du camp, elle l'avait emmené dans les Pinèdes avec un jeu qui était censé lui changer les idées, et puis, tout avait dérapé.

-Papa m'a dit que je lui ressemblait beaucoup.

Avait-elle lancé en toute innocence comme si sa situation était normal. Elle ne se rendait pas compte encore de ce qu'il se passait, de pourquoi elle se retrouvait sans mère et de la gravité de la situation. Mais la guerrière tricolore s'était décidé, jamais elle ne connaîtrait ça. Jamais elle ne pourrait se rendre compte de ce qu'était sa vie et des malheurs que sa naissance allait engendré. Non, c'était définitivement fini.
Ce fut aussi brève que les fois précédentes, le soleil commençait à se lever mais les patrouilles de d'aube mettrait encore quelques heures à partir, en sois, elle avait tout le temps pour réaliser son devoir. D'un coup de crocs précis, elle brisa la nuque de Petite Tigresse sans que la chatonne ne puisse rien faire. Après tout, c'était tellement simple à faire, surtout avec un chaton sans défense. Et puis, au moins ca ne laissait aucune trace de sang.
Délicatement, elle prit sa nièce par la peau du coup, et l'apporta jusqu'à la frontière crepusculienne.
Arrivé a cette frontière qui avait gâché une partit de sa vie, la guerrière ne franchit pas la frontière cette fois-ci. Non, elle resta de son côté et déposa le corps de la petite femelle au sol.
Quelque chose était différent. L'odeur nauséabonde du sang emplissait son museau et restait encré dans son esprit. Pourtant, Petite Tigresse ne saignait pas. Récupérant le corps de la féline, Ecume de l'Atlantide se dirigea alors vers l'odeur avec prudence. Elle connaissait cette effluve, celle d'un Nuiteux. Est-ce qu'un de ses camarades s'était fait attaqué ?
Mais la scène qui s'offrit à ses yeux était toute autre. La lieutenante crepusculienne se tenais sur le territoire Nuiteux et, sous son pelage fin, celui de Splendeur du Glacier se mêlait à la terre. Du sang recouvrait les deux pelages, comme s'ils s'étaient battu, mais le Nuiteux ne se défendait plus. Son regard était résigné, comme si la mort l'appelait désormais.
Ecume de l'Atlantide ne fit aucun geste, ni pour arrêter la lieutenante, ni pour cacher le corps de sa nièce. Non, elles étaient toutes les deux sur le même territoire, le même crime salissant leurs pattes respective. Majesté Vénéneuse ne remarqua pas immédiatement la guerrier tricolore et planta ses crocs dans la gorge de Glacier avec une rage qu'Atlantide pensait innexistante. Comment avait-elle fait pour ne pas se laisser consumer ? C'était la grande question. Comment on gardait contenance ? Et la guerrière nuiteuse eu enfin sa réponse. On continuait. On continuait son œuvre, on réalisait le voeu du clan des Étoiles peu importe les conséquences, et on survivait, toujours.

Miroux a écrit:: - MORT DE SPLENDEUR DU GLACIER
ft. Splendeur du Glacier et Écume de l’Atlantide -

Les lueurs sanglantes dansant dans la pénombre matinale n’annonçait rien de bon. La lieutenante s’éveilla, l’esprit embué d’un désir puissant qui lui comprimait la poitrine chaque jour, chaque fois que son regard fut porté sur la silhouette de sa fille. Muette, maussade, inexistante. Petite Épine ne rendait pas la vie de sa mère plus compliquée qu’elle ne l’était ; elles se fuyaient, et même si Majesté Vénéneuse fut obligée de s’intéresser à elle devant ses camarades - leur prouvant par ailleurs que leur récent combat n’était pas vain - son aversion envers elle était immense, car elle était également obligée de reparler à Érable Fauve. Cette histoire les avait à nouveau rapproché, leur fille unique survivante recollait les morceaux qui semblaient être brisés à jamais. Devoir lui reparler et faire comme si tout était normal entre eux la déchirait de l’intérieur, lui rappelant incessamment qu’elle aurait pu véritablement profiter de ces moments et être heureuse, si Splendeur du Glacier n’existait pas.
Ou plutôt s’il n’existait plus.
Arpentant la frontière Nuiteuse de bon matin, Majesté Vénéneuse jetait des coups d’œil méfiants autour d’elle, comme si la brise matinale lui chuchotait des idées noires. Des idées auxquelles elle aspirait profondément. Chaque jour, elle le traquait, elle sentait sa présence sans jamais le voir véritablement. Il était là, elle le savait, mais il était trop lâche pour se montrer. Ou était-ce elle qui avait des hallucinations ? Elle n’en savait rien et n’en avait que faire : elle souhaitait simplement atteindre son but, comme elle l’avait toujours fait avec cette même détermination qui l’a caractérisait. Si elle reviendrait sans avoir eu les pattes écarlates, elle recommencerait le lendemain et ainsi de suite. La chasse ne faisait que débuter.
Un bruissement. Les oreilles aux aguets, Majesté Vénéneuse se retourna vers la frontière, guettant d’où venait le bruit. Nul doute, son fumet lui parvint à travers ses lèvres entrouvertes, inspirant doucement cette odeur lui venant des terres opposées. Celle qui hantait ses nuits et ses vœux les plus chers. C’était le moment, la nuit était belle, calme et douce. La lueur de la lune laissait voir à la lieutenante le pelage blanc et crème de celui qu’elle recherchait depuis ces dernières lunes sans relâche. Le soulagement qui l’envahît de voir enfin qu’elle était à la portée de ses espérances lui assombrit le visage. Plus rien ne vont ensuite pénétrer ses pensées et ses actions, plus rien ne vont empêcher ce qu’elle comptait faire depuis longtemps, ce qu’elle devait faire. Lentement, la lieutenante s’abaissa, pattes repliées, tête relevée vers sa cible, constatant que le guerrier ne l’avait pas vue. Si elle lui briserait la nuque, il ne sentirait même pas son voyage jusqu’aux Étoiles l’animer. Aucune douleur ne le percuterait, rien.
Alors, Majesté Vénéneuse se jeta sur lui, enfonçant ses crocs dans la chaire en haut de sa colonne vertébrale. Rien ne fut plus jouissif que de sentir son sang lui étreindre la langue et l’entente de son hurlement de surprise comme de douleur. La lieutenante maintient sa position rageusement, agrippant le guerrier avec hargne. Elle voulait le torturer comme il avait torturer ses pensées et sa vie. Elle voulait le voir souffrir comme elle avait souffert. Elle souhaitait que sa vie ne soit plus qu’une vague réminiscence. Mais le guerrier réussit à la déloger en laissant tomber au sol et se roula sur le dos. La chatte crème bondit en arrière avant de se faire écraser par son poids et les deux se firent face, grondant.
- Eh bien, tu t’es enfin décidé à te montrer ? La dernière fois ne t’as pas suffit ? rugit-il dans un sourire méprisant.
La lieutenante sentit ses poils se dresser sur son échine en réaction à son insolence, et lâcha froidement, les crocs découverts :
- Oh que non, bien au contraire car tu es encore vivant. Cela me suffira lorsque tu rejoindras les frères de Petite Épine.
La surprise se lit sur le visage du Nuiteux tandis que l’ombre d’un sourire se dessina sur les lèvres de la chatte crème. Puis sans attendre, elle se jeta sur lui en crachant :
- Tu vas me le payer !
Elle lui griffa le visage de deux coups de patte non retenus et glissa à sa gauche pour lui lacérer le flanc. Splendeur du Glacier feula de douleur, se rendant compte et de ses paroles et de son assaut. Il évita cette ultime attaque et s’écarta pour la lieutenante, le souffle court. Il enchaîna sur une parade lorsqu’elle voulu le frapper au crâne et réussit à la faucher pour l’envoyer s’écraser au loin. Il lui sauta dessus et lui rouvrit ses blessures à ses épaules. Elle grogna sous la douleur lancinante et usa de ses pattes arrières pour lui lacérer le ventre et Splendeur du Glacier y répondit, ensemble à terre, jouant au premier qui se viderait de son sang. Les minutes passèrent sous ces efforts guerriers, ces échanges infinis de coups et d’enchaînements meurtriers où le sang des deux guerriers se mêlaient à même le sol. Épuisés mais invaincus, ils ne faiblirent pas et continuèrent à se griffer et se mordre, faisant claque leurs crocs à n’importe quel endroit où il pouvait y avoir de la chaire. Le sang jaillissait, les touffes poils volaient, les hurlements déchiraient le silence de l’aube.
Ce fut l’apothéose du spectacle lorsque Majesté Vénéneuse réussit à le maintenir au sol, haletants tous deux, couverts de sang et de blessures. Dans la brume de ses désirs, Majesté Vénéneuse ne comprit pas immédiatement qu’il se rendait, laissant sa tête reposer au sol, attendant son heure, le visage fermé par la résignation. A vrai dire, elle n’eut pas le temps : ses crocs s’étaient déjà enfoncés dans sa gorge. Splendeur du Glacier hoqueta sous le choc, ses muscles se tendirent sous la chatte crème. Elle se recula, de léchant les babines à l’observer se contorsionner de soubresauts qui furent indolores pour le cœur de son ennemie :
- Tu vas subir le même sort qu’eux, réduits à néant de la même patte qu’eux ! Tu vas regretter d’avoir partager avec Érable Fauve cette relation interdite ! Tu vas regretter de t’être attaqué à ma petite sœur ! Tu vas regretter d’être né, Splendeur du Glacier, gronda t-elle, d’une voix sombre.
Ceci sembla être le coup de grâce et ce dernier sursaut l’en convaincu. Il se détendit, mort. Parti. Envolé. Elle se sentit revivre une nouvelle fois, plus légère. Érable Fauve était à nouveau à elle. Elle avait vengé sa sœur comme elle se l’était promis. Elle était enfin libre.
Embrouillée, elle se redressa vivement lorsqu’une nouvelle odeur lui passa sous le museau. Un autre Nuiteux ? Elle banda ses muscles épuisés, prête à évincer chaque témoin de sa scène de crime. Ses yeux noisettes rencontrèrent deux prunelles ambrées, un pelage écaille et blanc, qui l’observait. Elle fit le gros dos, s’attendant à ce que la guerrière venge son camarade mais rien ne se passa. Surtout lorsque Venin découvrit un petit corps à ses pattes, où une blessure qu’elle connaissait bien barrait la nuque de la petite chatte. Elles restèrent là, à s’observer en silence, chacune ayant les pattes ensanglantées, chacune sur leur territoire.

Rossy a écrit:: SPLENDEUR DU GLACIER
« La vie n’est qu’un jeu, et j’en sortirais le grand gagnant. »

-Papa, reste, s'il te plait. Je veux pas que tu partes.

Feu Glacial venait de mourir. Dans la nuit, une mystérieuse maladie l'avait emporté. Elle s'était éteinte dans le douleur et impuissante. Une mort que personne ne souhaitait. Glacier avait vue les force lui quitter et il avait compris, avant même que Clarté Nocturne n'arrive ou que Silence des Loups se pose des questions, il avait compris. Ses enfants grandiraient sans leur mère, mais lui, il serait là, il serait toujours là pour eux.
Et malgré ça, Splendeur du Glacier devait partir, les proies se faisait rare et il ne pouvait pas laisser tomber son clan, même si ses chatons voulaient qu'il reste. Il leurs murmura quelques mots rassurant et s'en alla vers une destiné qui n'était plus question de chasse ou de survie. C'était sa destiné, celle qui lui était inconnu, celle pour laquelle il était né.
La frontière avec le Crépuscule était calme, presque reposante et la bête féroce qui lui cracha dessus et qui le renversa était une surprise à laquelle le guerrier ne s'attendait vraiment pas. mais cela ne l'empêcha pas d'envoyer une remarque acerbe à la féline avant d'encaisser les coups et de les renvoyer du mieux qu'il pouvait.
Le combat fut bien pire que celui lors de la bataille, ils défendaient tout deux des choses auxquels ils tenaient et la rage qui transperçait de chaque coups faisait jaillir le sang du pelage de l'un ou de l'autre. Cela dura un moment sans qu'aucune des deux ne faiblissent. Ils se rendaient coup pour coup et leur état était misérable, mais c'était un combat équitable dont personne ne sortirait vainqueur au premier abord. Ils se détruiraient, s'entretueraient, mais personne ne se rendraient, aucun ne crierait victoire en premier. Et ce fut certainement cette pensée qui signa la fin de Splendeur du Glacier, la mention d'Epine et des deux autres chatons, celle d'Erable Fauve. Sa colère grandissait et pourtant, il se sentait plus impuissant que jamais.
Qu'avait-il fait ?
Il revoyait un instant le corps de Feu Glacial suffoquer avant de retomber inerte. Il voyait ses chatons le supplier.

-Mamy a dit que maman reviendrait pas, mais toi, tu reviendras ? Hein papa ? Tu reviendras ?

Il avait brisé une famille, avait mis des chatons en danger pour une simple vengeance qui était à l'encontre du code du guerrier, une traitrise qui aurait pût apporter tant de tord envers son propre clan. Finalement, peut-être que son père avait raison, peut-être qu'il était réellement égoïste.
Alors, il se laissa retomber. Il savait ce qu'il adviendrait de lui, il savait où Majesté Vénéneuse l'enverrait, mais peu importait, c'était le prix qu'il devait payé. Les dernières paroles de la lieutenante parvinrent à peine aux oreilles du guerriers qui se laissait désormais faire. Ca ne fit même pas mal, un instant, il sentit des crocs se planter dans sa gorge, il eu l'impression de suffoquer. Dans un reflexe de survie, il chercha désespérément de l'air. Mais il ne ressentit aucune douleur, lui, il était déjà ailleurs. Son esprit avait traverser les pins et s'était retrouvé dans la pouponnière. Il retrouvait le guerrier imbu de lui-même et trop confiant qu'il était encore quelques secondes avant, il revoyait son pelage soyeux maintenant maculé de sang, son coeur battait la chamade, il ne voulait pas quitter cette image et pourtant, elle signait son dernier regret, elle représentait ce qu'avait été toute sa vie, un vulgaire mensonge.

-Je reviendrais. Quoi qu'il arrive, je reviendrai toujours. C'est promis.

ECUME DE L'ATLANTIDE

"J'ai aimé trop profondément les étoiles pour avoir peur de la nuit."[/b]

Splendeur du Glacier venait de mourir sous ses yeux alors que le corps de Petite Tigresse reposait encore à ses pattes. Majesté Vénéneuse avait prononcé des dernières paroles qui avait laissé Ecume de l'Atlantide sur sa fin. Avait-il vraiment eu une relation avec Erable Fauve ? De toute façon, peu importait non ? Il était mort et elle ne pourrait rien dire, après tout, le meurtre de sa nièce lui tâchait également les pattes, alors qui était-elle pour juger ? Non, elle ne devait poser aucune question qui là mettrait en danger. Mais ne l'était-elle pas déjà après tout ? Au vue du regard que lui lançait désormais la lieutenante, il fallait croire que si. Allait-elle vouloir là tuer pour camoufler ses crimes ? Ce serait plutôt logique, mais elles étaient dans le même camp désormais, non ?
Un long moment passa et ni l'une ni l'autre ne parla. Peut-être pesaient-elles le pour et le contre. Peut-être réfléchissaient-elles au bien et au mal ? C'était assez dure à dire alors qu'elles se toisaient sans qu'aucune émotion ne transpercent de leurs regards respectif. C'était comme si des statuts essayant de savoir ce que l'autre pensaient alors qu'elles pensaient toutes les deux à la même chose : et maintenant ?
Ecume de l'Atlantide finit par rompre le contact et laissa ses yeux divaguer sur le corps de Splendeur du Glacier.

-C'est vrai ce que tu as dis ? Pour lui et Erable Fauve ?

Ces mots sortirent d'un ton si froid qu'elle même ne se reconnaissait pas. Mais la mort emportait la bonté des gens, et il ne restait que noirceur dans le coeur de la féline.

Miroux a écrit:: Le silence aussi froid que la brise qui les enveloppèrent fut rompu par la question tout aussi glaciale de la chatte adverse. Simple et efficace, simple renseignement auquel Majesté Vénéneuse en fut étonnée. Ne vengerait-elle pas son camarade ? Elle ne semblait pas hors d'elle, habitée par un self-control qui pouvait presque faire peur. Son allure était statique, une aura sombre trottait autour d'elle, son museau blanc tâché de sang. Le sang de la petite chatte qui étai allongée à ses pattes. Majesté Vénéneuse comprit, mais ne fit pas plus de commentaire, lui donnant une confiance presque aveugle sans qu'elle ne puisse la contrôler.
Alors, la lieutenante se détourna, fit quelques pas et lança sur un ton dégoûté, tout aussi froid :
- Oui. Ils étaient ensemble.
Elle reprit son chemin sans plus d'information, s'enfonçant dans les ombres de la forêt.

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La Lisière de la Forêt

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