Bunker

Situé dans les falaises du Cap Royal.

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L o u v e
& la naissance des astres de la guerre

@Menace d'Orage Etouffant, @Nébuleuse du Dragon, @Epsy (PNJ), @Patte de Fer (PNJ).

Tout s'enchaîna très vite : dès lors que les Sentinelles eurent repérées la formation du Clan du Crépuscule sur leurs terres, elles sonnèrent l'alerte et le plan de protection pensé des lunes en amont par Menace d'Orage Étouffant les Étoiles s'enclencha. Les habitant.e.s du Phare furent évacué.e.s vers le sentier souterrain qui menait à la grotte aux parois étranges découverte des lunes plus tôt. Un ancien abri de bipèdes, très probablement, compte tenu de son architecture régulière et drastiquement différente de ce qu'on pouvait retrouver sur les territoires sauvages des Clans. Une opportunité qu'avait su exploiter l'esprit retors de la Tête du Zénith : ce lieu deviendrait un camp de secours puisque, trop faible et trop peu nombreux, le Zénith n'aurait aucune chance de résister contre des assauts claniques. Cela avait été pensé dans le contexte des tensions croissantes entre les trois Clans et la Tribu, dans l'éventualité d'un raid regroupant les trois alliés dont le souhait d'anéantissement de la Tribu avait à peine été dissimulé...

Une contraction plus puissante que les précédentes arracha un cri à Echo des Cendres de Louve, la courbant en deux et l'immobilisant quelques secondes, haletante, sous les yeux d'Orage. Sa réaction lorsqu'iels avaient abordé la première fois le sujet de la gestation de Louve était resté en-travers de la gorge de cette dernière qui, à cet instant, l'incendia mentalement d'invectives et de mépris. La mise au monde de chatons, une formalité pour une chatte devenue "grosse et molle", hein ?
Comment en était-elle arrivée à lui vouer autant de colère alors qu'il avait été son obsession durant son apprentissage, lorsqu'elle était encore prisonnière du Clan de la Nuit ? Elle l'avait désiré si fort -et mutuellement- ; cela avait été si intense de s'accoupler et de répondre à cette faim dévorante de possession l'un.e de l'autre ; cela avait été un tel ébranlement de réaliser qu'elle portait des chatons -les nôtres, Orage est le père-de-mes-chatons... Comment avait-il pu se rendre aussi antipathique ? Louve avait songé prendre un autre mâle en amant, pour lui faire payer. Pour le rendre jaloux et colérique pour une bonne raison.
Mais qui s'accouplait à une chatte gestante ? De surcroît la partenaire de la Tête du Zénith, aka un chat violent et impitoyable ?

Elle gémit sous l'effet d'une seconde vague de contraction qui se souleva comme une lame de fond dans ses entrailles.

"Orage, souffla t-elle entre ses mâchoires serrées, les yeux étrécis de douleur. Il va... me falloir deux gardes le temps que... (Elle haletait, le regard vitreux.) Je les fasse sortir."

Ses pattes tremblaient sous l'effort d'avancer -iels n'étaient pas encore complètement sécurisé.e.s, pas tant qu'on ne rebouchait pas l'entrée pour enfermer leurs odeurs. Une autre voie existait, un boyau étroit par lequel passeraient les sentinelles pour avertir de la situation à l'extérieur, dans le Phare et sur le territoire. Menace d'Orage Étouffant les Étoiles lui présenta son épaule -et Echo des Cendres de Louve n'eut pas la force de tourner la tête pour voir ses yeux et les émotions qui y brillaient. Elle continua d'avancer vers le fond du bunker, luttant contre les spasmes qui annonçaient sa mise-bas imminente. Normalement, à ce stade, les reines étaient supposées être déjà allongées pour laisser les choses se faire et permettre à leurs muscles de se détendre et à leurs corps d'encaisser ; Louve tirait sur la corde, se maintenait debout, fournissait un effort contre-naturel. Mais lorsqu'enfin elle parvint à une alcôve un peu écartée du centre de la grotte, elle se laissa glisser sans plus aller contre la douleur. Elle geint la gueule fermée, les yeux clos, et se prépara à une longue attente.

Les contractions prirent leur temps, se vengèrent sur ses flancs épuisés, lui asséchèrent la gorge, lui comprimèrent les tempes. Puis l'une d'elles, particulièrement brutale, lui fit comprendre qu'il était temps de pousser. Nul besoin d'être une soigneuse pour le comprendre. Le travail de la reine s'engagea dans cette pente qu'elle ne s'était jamais entraînée à prendre : la douleur la dévala en cascade de tremblements, en perles de sueur, en voile devant ses paupières entrouvertes. Un à une, les chatons vinrent au monde, lui coupant le souffle alors qu'elle se penchait sur ses rejetons pour les aider à crever la poche de placenta dans laquelle ils ne pouvaient prendre leur premier souffle. Louve n'eut pas véritablement le temps de les nettoyer ; encore dégoulinants de fluides mélangés, les petits trouvèrent en gémissant faiblement les mamelles de leur mère et, ainsi, les premier.ère.s né.e.s commencèrent à téter avant que l'intégralité de la fratrie n'ait fini de naître. Par moments, le visage familier, roux, gris et blanc d'Orage pointait non loin -tout proche. Il semblait laisser sa compagne gérer sans envahir un espace où il serait, de toute évidence, impuissant et de trop. Pour autant, quelque chose de l'ordre de l'inquiétude ou de la colère (peut-être les deux, mais Louve n'aurait su le dire au-travers de ses yeux plissés d'effort) déformait le coin de ses babines et luisait dans son regard.

Iels étaient cinq.
Menace d'Orage Etouffant les Etoiles était là quand le dernier chaton, une copie presque conforme de sa mère -les rayures en moins- naquit. Chacun.e d'entre elleux était affairé.e à engloutir autant de lait maternel que possible, et c'était une sensation agréable de sentir le poids de ses mamelles s'alléger du lait qu'elles avaient engorgé peu avant la naissance des petit.e.s. Délestée des corps et du liquide dans son corps, la guerrière reprit petit à petit la maîtrise de ses pensées. Son esprit avait été comme engourdi par le labeur de la mise-bas, complètement court-circuité. Maintenant, Louve réalisait avoir eu des flashs tels que : "je déteste être une reine", "iels ont intérêt à être tranquilles", "faîtes que ça s'arrête bordel de merde", et autres joyeusetés que son cerveau pétant un câble avait été capable d'inventer. Elle se souvint s'être demandée si elle serait capable d'aimer des êtres qui l'avaient tant fait souffrir, à avoir pensé à sa propre mère et s'être dit que, peut-être, Douceur du Styx les avait privé.e.s de père par vengeance de cette épreuve de gestation.
Maintenant, tout était derrière Echo des Cendres de Louve -plutôt à côté d'elle, gisant au sol dans une marre de sang séché et de placenta résiduel. Il n'y avait plus que les chatons, contre ses flancs, et une bouffée montante d'une émotion viscérale. Sans s'en rendre compte, Petite Louve était revenue parmi elleux. Elle ouvrait et fermait sa minuscule gueule en appelant une mère invisible dont l'odeur omniprésente figurait comme seul et unique repère d'existence : il n'y avait aucune bride de conscience du monde extérieur, aucune idée qu'il existait seulement quelque chose en-dehors de cette sensation olfactive. Il n'y avait qu'une chose au tout premier plan d'un plan unique.

Sur ses joues, des larmes s'étaient mises à couler en silence.
Aucun des chatons ne portait les couleurs de Petit Renard, de Petit Léopard ou de Petit Tigre. Seule son hérédité à elle s'était transmise et diluée à celle d'Orage. Nuage de Louve était là, apprentie, yeux baissés sur une progéniture dont elle abhorrait l'existence : encore des chatons qui auraient ce dont elle avait toujours eut envie mais jamais vraiment eut, des parents vivants.
Pour les défendre.
Pour les aimer.
Pour leur apprendre à être plus fort.e.s que ce que tout le monde se répétait à leur cracher. Et si Golem Polaire avait été là, que se serait-il passé ? Si elle les avait eu dans le Clan de la Nuit, aurait-il... ? Dans la vision, elle était là, apprentie et férocement campée au-dessus de ces toutes petites créatures dégoûtantes, montrant les crocs et feulant pour que des chats comme Abysse du Dragon, Etoile Acharnée ou Neige Sibylline en reste loin, très loin. Une paire d'yeux abyssales perça l'obscurité, et un instant, puissant et violent de réalisme, ce fut celle de Puissance du Berserk.
Nuage de Louve tangua, perdit patte, et ce fut le cœur d'Echo des Cendres de Louve qui se resserra brusquement, se ramassant sur lui-même en un battement de temps. Puis le visage de Menace d'Orage combla les traits de son ancien mentor, et le gris et le roux chassèrent le noir et le brun.

"Comment vas-tu ?"

La voix de son compagnon, caverneuse. A cause de l'écho du bunker ? Ou de celui dans sa tête ? Les paupières de la reine papillonnèrent pour chasser la buée. Des larmes tombèrent au sol et sur les poils de ses pattes. Sa vision fit le net sur la Tête du Zénith.

"Hein ?" Miaula t-elle d'une voix qui résonna même à ses propres oreilles comme d'un tout petit timbre perdu.

Le flou l'enveloppa et un mur de poils s'avança sur elle. En un instant, une marée de douceur la submergea et il fallut quelques secondes à son esprit pour réaliser que l'imposant corps de Menace d'Orage se pressait contre sa tête. Une marque d'affection rarissime qu'iels ne s'étaient plus communiqué.e.s depuis l'épisode du raz-de-marée, et avant ça, lors de leur rencontre à la frontière Nuiteuse, au crépuscule, après qu'Orage eut combattu et tué Jaspe Etoilé et Océan de l'Albatros. Son parfum apaisa presque instantanément Louve, qui l'inspira profondément et se laissa enfin aller. Tout son corps l'abandonnait de fatigue, rattrapé par l'harassement de la mise-bas.

"Comment est-ce qu'on va les appeler, au final ?" S'entendit-elle murmurer tout contre les poils de son compagnon.

Ils prirent le temps d'y réfléchir ; contrairement à de nombreux couples énamourachés et béats de faire naître "leurs bébés", Louve et Orage ne s'étaient jamais retrouvé.e.s seule à seul pour discuter de noms. Ca aurait été si... puéril et niais. Alors iels optèrent pour des noms de chatons qui ne se sentiraient jamais plus faibles que les autres : des prédateurs et prédatrices qui seraient capables de s'imposer aux autres. Un à un, les chatons furent nommés. La dernière née fut Petit Dhole. Petit Serpentaire pour le plus blanc des chatons. Petit Jaguar pour le plus gris et le plus duveteux. Petite Méduse pour la femelle aux pattes comme trempées dans le lait -la première née, celle qui avait tété la première. Et enfin, Petite Hyène pour le chaton le plus sombre, qui représentait sans doute le mieux le mélange des gènes des deux parents.

Et, alors que le couple meneur finissait de nommer leurs espoirs futurs, une sentinelle déboula dans le bunker par le boyau étroit en criant presque de victoire :

"Le Clan du Crépuscule bat en retraite ! Ils rentrent sur leur territoire !"

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| Annihilation du Zénith |
CrépusculexAube vs. Zénith

Cela faisait plus d'une demi-lune que cette folie durait sans discontinuer, Étoile de Myrtille et Étoile des Âmes envoyant leurs guerriers encore et encore sur les terres du Zénith, jusqu'à faire fuir chacun de leurs ressortissants... Ou les tuer s'il le fallait. Et il le faudrait. Les chats d’Écho des Cendres de Louve et de Menace d'Orage Étouffant les Étoiles ne semblaient pas décidés à céder sous la pression exercée par les claniques, continuant de commanditer des meurtres à répétition, déterminés à sauver cette tribu d'impie qui n'aurait jamais dû voir le jour. Ils avaient démarré cette folie bien des saisons auparavant, et les claniques comptaient bien y mettre fin ce jour. Si à l'aube de leur siège leur volonté avait manqué de force, les dernières réticences s'étaient envolées avec la mort d'une patrouille entière d'aubistes et de crépusculiens. C'en était assez. Trop des leurs étaient tombés sous le joug du Zénith, trop pour laisser couler plus longtemps. Ils ne pouvaient se permettre de continuer à vivre côte à côte avec une bande d'assassins qui leur avait à de maintes reprises révélé son vrai visage. Cet assaut marquait le dernier souffle de la Tribu du Zénith. À la tombée de la nuit, elle aurait disparu à jamais.
La meneuse se tenait prête, dissimulée à quelques pas du bunker, le souvenir de son frère lâchement assassiné alimentant sa volonté jour après jour. Concentrée sur le moment d'histoire qu'ils allaient vivre, elle n'en oubliait pas de préparer déjà mentalement les patrouilles qui se chargeraient de quadriller le sol zénithien afin de s'assurer que plus aucun ennemi n'y évoluerait, après la bataille. D'un bref salut de la tête, Étoile des Âmes et Étoile de Myrtille s'accordèrent : il était temps. D'un feulement coordonné, ils sonnèrent le début de la bataille, et d'un mouvement commun comme tous ceux menés ces derniers jours, Aube et Crépuscule se jetèrent à l'assaut des meurtriers de leurs meneurs.

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Etoile des Âmes

Attaque sur le bunker, fin du Zénith

Etoile des Âmes se tenait aux côtés d'Etoile de Myrtille, fixant l'entrée du bunker. Aujourd'hui, c'était le grand jour. Le Zénith allait payer pour la mort de leurs dirigeants, de tous ces guerriers tombés. Après un regard échangé avec la meneuse crépusculienne, les deux meneurs feulèrent en même temps le début de l'attaque. Les deux clans devenus un seul pour ce combat s'élancèrent comme un seul chat.

Etoile des Âmes fonça dans l'entrée du bunker, et fut aveuglé un court instant à cause de la différence de luminosité. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, il vit les membres zénithiens, étonnés que les deux clans aient pu trouver leur cachette. Mais l'étonnement fut bien court, alors que les impies se jetèrent sur leurs assaillants.

Le petit chat tigré se retrouva bien vite face à son adversaire, un matou brun et crème, aux yeux brillants d'une lueur enragé. Les deux félins se jetèrent l'un sur l'autre, dans un tourbillon de griffes et de crocs. Etoile des Âmes réalisa bien vite quelque chose. Ce chat ne respectait pas le Code du Guerrier, et ne cherchait qu'une chose : le tuer. Chacun de ses coups était mortel, et le petit félin tigré se retrouva bien vite débordé sous la violence des coups. Dans un élan de panique, il réalisa qu'il ne faisait pas le poids, lui qui ne s'était pratiquement jamais battu. Il avait beau maitrisé ses spasmes, ses muscles restaient chétifs. C'est alors que les crocs de son adversaire se plantèrent dans sa nuque, profondément. Etoile des Âmes se sentit toute chose, alors qu'une chaleur agréable s'écoula sur lui. Puis, il réalisa que la chaleur n'était due qu'à son propre sang coulant sans interruption depuis sa gorge déchirée. Il n'eut le temps que de comprendre cela avant qu'un voile noir se déposa sur lui.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'était plus au bunker, mais sous un immense ciel étoilé. Devant lui, une mare d'eau étincelante s'étendait, avec trois chats assis de l'autre côté du point d'eau. Etoile des Âmes sentit son coeur se serrer en reconnaissant Etoile Tourmentée, Fléau Nocturne, ses deux parents, et son oncle et chef, Etoile Agile.

"- J'ai perdu une vie, c'est ça ?" Miaula-t-il doucement en s'approchant du point d'eau.
"- Regarde par toi-même." Miaula Fléau Nocturne de sa voix profonde et sans émotion, en pointant de sa queue le bassin d'eau.

Le petit chat tigré baissa les yeux, et reconnut le sol du bunker. La bataille faisait rage. C'est alors qu'il vit un corps tombé, les yeux grands ouverts, regardant directement Etoile des Âmes. Ecorce de Mélèze venait de mourir.

"- Non ! Je dois y retourner !" S'exclama le matou, en se relevant d'un bond, ses griffes sorties.
"- Regarde mieux." Souffla Etoile Tourmentée avec douceur, et une pointe de... tristesse ?

Le petit matou se retint de protester qu'il n'avait pas le temps d'attendre, et regarda de nouveau l'eau. Le regard d'Ecorce de Mélèze, directement posé sur lui, lui serra le coeur. Mais c'est alors qu'il remarqua, entre les combattants, un autre corps. Il était couvert de sang, à un tel point qu'on ne reconnaissait même pas son pelage. De larges balafre ouvertes sur ses flancs, son ventre, son dos, ses épaules, de partout. Et surtout, un morceau de chair manquait à sa gorge.

"- C'est... moi ?" Chuchota Etoile des Âmes, en s'asseyant de désarroi. Encore une fois, il avait été trop faible pour protéger son Clan. Puis il réalisa ce que sa famille essayait de lui faire comprendre. Ces blessures étaient beaucoup trop graves. "Je n'ai pas perdu qu'une seule vie, c'est ça ?"

Les trois membres du Clan des Etoiles hochèrent la tête, désolés.

"- Tu en as perdu trois. C'est pour cela que nous sommes là. Tu dois attendre le temps que ton corps se régénère." Expliqua Etoile Agile.

Etoile des Âmes baissa la tête, comprenant enfin la situation. Mais au fond de lui, la rage brûlait. Il était trop faible pour protéger son Clan, sa famille. A cause de sa mort, peut être que de nombreux guerriers étaient blessés inutilement. Ses dents se serrèrent, alors que ses babines se retroussèrent. Il devait devenir plus fort, pour son Clan. Toute sa vie il avait été mis de côté pendant les batailles, les autres le jugeant trop faible. Ca devait changer, aujourd'hui et maintenant. Alors qu'il continuait à regarder la bataille, il vit ses blessures se refermer progressivement. Le moment arrivait.

"- Je vais protéger mon Clan." Miaula-t-il avec détermination, en relevant les yeux vers les trois membres du Clan des Etoiles.
"- Tu en as toujours eu la force, au fond de toi. Même si ce n'est pas celle auquel tu penses. Mais ne te perds pas en chemin, mon Reflet." Miaula avec tendresse Etoile Tourmentée.

Etoile des Âmes hocha la tête, le cœur débordant d'amour pour sa mère, mais alors qu'il baissa les yeux vers le point d'eau, il vit quelque chose qui le fit brûler de colère. Le chat qu'il combattait, Typhon d'Echidna était maintenant en train d'affronter Aventure des Plaines. Elle semblait en bien mauvaise posture, le sang sur son pelage en témoignait.

"- Non ! Pas Aventure des Plaines ! Je dois y retourner maintenant !" S'exclama le matou.
"- Si tu y retournes maintenant, ton corps gardera des blessures. Tu seras affaibli." Gronda Fléau Nocturne.
"- Mon chaton ne peut pas mourir !" Cria Etoile des Âmes, son regard vert soutenant celui de son père.

Les trois chats se regardèrent, avant de hocher la tête.

"- On ne pourra pas te freiner cette fois ci, mais prends garde à l'ombre."

Etoile des Âmes rouvrit les yeux au milieu du champ de bataille. Mais aussitôt, son corps entier le fit souffrir atrocement. Il avait l'impression d'être découpé vivant en morceaux. Ses blessures n'étaient pas complètement refermées, juste assez pour qu'il ne meurt pas d'hémorragie. Sa vision était floue, pourtant, il arriva à se relever, en serrant les crocs. Et lorsque enfin il vit nettement, il remarqua Aventure des Plaines, au sol, et Typhon d'Echidna se jetant sur elle, prêt à l'achever.

"- Non !" Feula Etoile des Âmes en se jetant sur le zénithien, une force nouvelle lui permettant de se mouvoir malgré la souffrance. La rage brûlait son cœur. Son chaton ne pouvait pas mourir à cause de sa faiblesse, c'était hors de question ! L'effet de surprise eut raison de Typhon d'Echidna. Etoile des Âmes fondit sur lui comme un chasseur sur sa proie, et ses crocs se plongèrent dans sa gorge. Le zénithien le griffa au ventre, se débattant pour essayer de s'en aller loin de l'étreinte mortelle du meneur. Mais il était déjà trop tard. La lueur combative s'en alla de ses yeux, alors qu'il arrêta de se mouvoir.

Haletant, le sang séché et frais de son ennemi partout sur sa fourrure, Etoile des Âmes recula de deux pas, avant de réaliser ce qu'il venait de faire. L'ombre planant sur lui avait pris le contrôle, l'espace d'un instant. La rage l'avait aveuglé, et il venait d'ôter une vie. La bataille autour de lui se calma, les zénithiens étant de moins en moins nombreux. C'est alors, en tournant les yeux, qu'il vit deux têtes dépassant d'un rocher, regardant le corps à ses pattes. Deux chatons, à présent orphelins, à cause de lui.

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L O U V E

Le dernier jour

@Étoile de Myrtille

Iels avaient attendu ce moment, sachant reconnaître à l'intensification des marquages aux frontières ennemies la marque de l'inéluctable. L'orage et la louve savaient -et toutes leurs disputes, toute leur colère et leur haine qui grandissait en l'égard de l'un.e et de l'autre s'étaient brutalement muées en un concert de désir et de fièvre, comme deux animaux se sachant cernés et consumant tel un brasier privé d'oxygène les derniers bribes de ce qu'il lui restait à dévorer avant l'extinction. Le jour venu, tout le monde était prêt. Il ne restait de toute façon guère de chat.te.s en vie et motivé.e.s par le règne trop punitif d'Orage qui n'en pouvait plus d'avoir attendu une relève qui n'était jamais venue. Il l'avait compris, réalisé difficilement après de nombreuses lunes d'attente, de vindicte et d'obstination : il l'avait compris à force de réaliser que celleux qui lui tenaient tête finissaient par courber l'échine et que le cycle de la domination et de la soumission avait transformé ses vaillant.e.s camarades en serviles colocataires. Plus personne n'avait vraiment l'énergie de mériter sa place et dans toute la déchéance de cette constatation, Echo des Cendres de Louve et Menace d'Orage Etouffant les Etoiles avaient passé les dernières lunes reclu.e.s, solitaires et, plus que jamais, auparavant loin l'un.e de l'autre. Seule la certitude de la mort approchante renouait leurs âmes esseulées.

Son long pelage lustré, la louve noire contemplait l'horizon depuis le parvis du Phare. Le ciel s'obscurcissait de nuages bas et lourds, sinistre et grondant dans le lointain. L'ambiance était au silence pour les fauves de la Tribu du Zénith qui observaient le ciel avec des regards sombres ; Echo des Cendres de Louve en était certaine, tous.tes pressentaient ce qu'il allait se passer. Elle n'eut pas besoin d'appeler au ralliement : lorsqu'elle se remis sur patte, tous les regards se tournèrent vers elle et elle le leur rendit un temps, prenant une longue inspiration. Puis elle miaula sur son expiration :

"Que tout le monde se replie dans le bunker ! Nos ennemis doivent être en chemin, ne manquons pas le rendez-vous de notre plus grande bataille."

Froide, glaciale même, plus sourde que la menace de l'orage. Typhon d'Echidna rabattit ses oreilles sur son crâne en feulant avant de tourner le dos ; la Patte le savait, le protégé de la Tête avait envie d'en découdre. Il libérerait enfin toute sa colère accumulée contre les Clans sans retenir aucun de ses coups. Et s'iels survivaient, il défierait sans doute enfin son père adoptif pour prendre sa place et poursuivre l'œuvre de la Tribu. A ce moment-là, Louve le défierait à son tour, et le sort déciderait du vainqueur ou de la vainqueure.

A l'intérieur du bunker, tout le monde garda son calme. Semblables au ciel, les Zénithien.ne.s étaient calmes avant la tempête, chacun.e préservant sans doute ses forces. Menace d'Orage Etouffant les Etoiles fut le dernier à rentrer, son visage sombre marqué de la noirceur qu'il vouait aux Clans chaque fois qu'il en faisait mention lorsqu'il cracha :

"Je les sens, ils sont juste dehors."

Et puis, comme si les démasqué.e.s l'avaient entendu depuis l'extérieur de la forteresse, on les entendit feuler le glas de l'assaut. Les fourrures se dressèrent sur toutes les échines. Déluge Blanc et son pelage en bataille se tenait aux côtés des poils presque indétectables de Marée contre les parois. Leurs regards étincelèrent dans l'obscurité. Tournant la tête pour sonder chaque visage, la louve prit le temps d'adresser un regard à chacun.e de ses descendant.e.s : Hyène sortit les crocs et cligna lentement des paupières pour lui signaler qu'il était prêt, Jaguar lui rendit un signe du menton, Méduse feula même pour se donner du courage. Seul Dhôle la déçut -il était désormais trop tard pour l'inquiétude maternelle : Louve savait que Dhôle était le plus doux de la portée et sa ressemblance avec Petit Léopard avait toujours amoindri les élans de sévérité à son encontre. Mais aujourd'hui, s'il ne se battait pas, il mourrait. En vain, il tenta de soutenir les prunelles incandescentes de sa mère mais finit par céder et baisser la tête, sachant, s'avouant, confessant qu'il ne serait pas à la hauteur de ce qu'il allait se passer. Dans un ultime geste d'affection, Echo des Cendres de Louve lui passa la queue sur l'épaule, se préparant à ce qu'elle avait imaginé qu'il se passerait pour lui. Une partie insoupçonnée de son cœur se morcela un petit peu plus -elle aurait douté d'avoir encore quelque chose à briser sans ce sursaut de vie dans son poitrail, et cela lui déchira l'âme. Elle se retint, déglutit douloureusement et ferma les paupières le temps de se l'imprimer dans la cervelle.
Aujourd'hui, maintenant, elle se battrait pour venger ses chatons tombé.e.s sous les griffes des chats et des chattes qui auraient réussi à la persécuter jusque dans les retranchements du Phare, au fin fond des contrées claniques. Vraiment, que n'avait-elle pas déjà trépassé sous leurs assauts injustifiables ? Comment avait-elle pu tenir aussi longtemps, aussi vainement ?

Les premiers feulements rageurs qui rompirent les au revoir résonnèrent dans les galeries creusées autour du bunker. La présence de Menace d'Orage se coula à ses côtés et, savourant le contact de son pelage contre le sien, la guerrière d'encre et d'écume tourna plongea ses yeux dans les siens.

"J'essayerai d'emporter un chef et un lieutenant avec moi, tonna t-il en vibrant contre elle. Je compte sur toi pour t'occuper des autres ou de ce que je n'arriverai pas à tuer.
- On ne partira pas seul.e.s."

Mais contre toute attente, la première silhouette à débouler dans le bunker ne fut pas celle de n'importe quel Crépusculien : elle était haute sur pattes, très haute, d'un blanc éclatant même dans la semi obscurité du lieu, et portait le même regard que ses parents.

"Serpentaire, cracha Menace d'Orage en claquant sa langue sur son palais, rompant l'étreinte avec sa compagne.
- Vous êtes en sous-effectif, rétorqua son fils en feulant en retour. Il y a les chefs et les lieutenants, je me battrai avec vous contre eux sans avoir pu vous prouver ma valeur avant. Regardez-moi me battre et soyez fiers."

Echo des Cendres de Louve voulut cracher mais son grognement mourut étouffé sous les cris des chat.te.s qui pénétrèrent soudain l'espace du bunker. En un instant, l'environnement fut saturé de pelages, d'odeurs et de feulements. Les affrontements démarrèrent en trombe et la silhouette de Serpentaire disparut en un bond pour se jeter dans la masse. Les épaules massives d'Orage pivotèrent à leur tour et, dans un dernier échange visuel entre lui et Louve, il fondit sur une première victime, une apprentie qui se débattit en hurlant. Jaguar était aux prises avec un combattant Aubiste qui devait bien faire deux fois sa taille, intégralement noir. Où était Dhôle ? Et Méduse ? Et Hyène ? Partout, des chat.te.s et des touffes de poils, des taches de sang sous les coussinets. C'était maintenant, le dernier glas de la dernière heure.
Prenant de l'élan, la combattante Zénithienne s'élança également vers une silhouette qu'elle venait de repérer et d'identifier : Etoile de Myrtille, la meneuse du Crépuscule. Elle abhorrait tout de cette féline suffisante et autoritaire qui incarnait ce que Louve ne pouvait aujourd'hui plus supporter : l'autorité d'un monde aberrant.
Dans un feulement retentissant de dernier instant, émergeant de l'ombre de la paroi, la Patte se jeta sur la noiraude élancée en vociférant :

"Mourrez, ton Clan et toi !"

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MORSURE DU NAJA

Lorsque l'Aube et le Crépuscule marchaient ensemble d'un même pas jusqu'au bunker de la Tribu du Zénith, Morsure du Naja sentait Cobra jubiler au fond d'elle. La sensation de marcher droit vers son objectif, sans se retourner vers le passé, prête à anéantir une nation, était une sensation étrangement familière pour elle. Alors qu'elle n'avait jamais fait une attaque aussi importante que celle-ci. Morsure du Naja avait déjà participé à des attaques entre patrouille. Mais c'était la première fois qu'elle allait véritablement détruire un Clan entier. Et c'était son plan. Le plan de Cobra, plus précisément, qui marchait terriblement bien. La fierté envers son arrière-grand-mère était immense et celle de Cobra qui marchait aux côtés d'Etoile de Myrtille l'était d'autant plus. Les patrouilles s'étaient relayées sans relâche, chassant les moindres Zénithiens nuits et jours, retrouvant leur fameux bunker dans un temps record. Cobra jeta un oeil à la meneuse ébène, espérant qu'elle garderait ce succès dans un coin de sa tête. Puis, leur feulement accordé sonna le signal d'alerte. Les deux Clans débarquèrent dans le bunker, sous l'effarement de tous. Morsure du Naja se jeta dans la mêlée, frappant et griffant quiconque qui osait se mettre en travers d'elle. Les coups de Cobra se firent plus minitueux et Naja appréciait cette sensation de ne faire qu'un avec son ancêtre. La guerrière continua à faire son devoir avant de voir un chat familier s'en prendre à un Clannique. Serpentaire ? Morsure du Naja et Cobra montrèrent les crocs en un seul mouvement. Naja fondit sur lui en crachant :
- Traître !

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« Anata ga kureta nukumori ga
Fukaku, fukaku
Ima haruka na toki wo koe
Michi watatteku »

| Étoile de Myrtille x Écho des Cendres de Louve |
@Etoile d'Argile

Restait là l'ultime vestige de la Tribu du Zénith, les derniers résistants de ces voisins impies qu'elle avait appris à mépriser dès sa naissance, et qui s'étaient montrés plus détestables saison après saison, jusqu'à devenir un vulgaire amas d'assassins sans vergogne. Ils étaient venus de tous horizons, de domestique à clanique en passant par membres de l'Empire, pour se rassembler là et sévir aussi longtemps que la vie le leur permettrait, arrachant vie après vie dans chacun des Clans, sans épargner les meneurs. La Nuit, l'Aube et le Crépuscule avaient tous trois vu périr l'un de leurs chefs sous l'ire de la Tribu du Zénith, sans réagir outre-mesure pourtant. Mais cela avait changé. Avec Étoile des Âmes, Étoile de Myrtille avait organisé la fin de cette ère maudite, et dans ce bain de sang assourdissant que couvrait le bunker, la Tribu vivait le dernier jour de son histoire.
La noiraude se battait avec autant de rage que lors de la guerre contre Étoile du Golem, autant de rage que lors de la guerre contre Étoile Venimeuse, donnant toute son énergie et toute sa force pour faire tomber Menace d'Orage Étouffant les Étoiles et ses acolytes. Elle pouvait presque sentir la présence de son frère à ses côtés, accompagnant cette vengeance qu'elle accomplissait en son nom. Après ce jour, Étoile du Groseillier pourrait reposer en paix.

- Mourrez, ton Clan et toi !

Écho des Cendres de Louve jaillit de l'ombre, enragée, séparant Étoile de Myrtille de son adversaire pour l'assaillir de toute sa haine. Ils étaient là pour détruire son monde, pour porter atteinte à ce qu'elle avait construit, pour mettre en péril ses enfants... Et chacun des coups qu'elle portait évoquait ces faits, et la colère qu'ils éveillaient chez elle. Mais chaque coup, la meneuse crépusculienne le lui rendait avec la même détermination et la même colère, évacuant des saisons de frustration pour enfin mettre les siens en sécurité. Elle ne reculerait devant rien, et surtout pas devant cette sale petite garce qu'était l'ancienne nuiteuse.

| Petite Ophiolâtrie |
ft. Étoile des Âmes

Ce jour, elle l'oublierait aussi sûrement qu'elle avait oublié le jour de sa naissance, mais les sensations resteraient. Elles s'accrocheraient à elle avec fureur. La terreur, la haine, s'inscriraient en elle sans la moindre vergogne, souvenirs intarissables d'un événement irréparable, qu'elle observait avec horreur du haut de ses petites pattes grises, blottie contre son frère. Sa mère avait disparu dans la mêlée, mais subirait le même sort que son père qui, sous ses yeux, avait mis à bas un ennemi et s'apprêtait à faire subir le même sort à une autre. Chacun de ses mouvements était de cette même fluidité qui habitait le chef, habité par cette même colère qui les faisait avancer l'un et l'autre chaque jour, et qui s'inscrivait fatalement en leurs descendants, parmi lesquels Petite Ophiolâtrie. Recroquevillée dans une faille de la paroi rocheuse, ses yeux de nuit ne quittaient pas la scène. Bientôt, son père en aurait fini de leurs ennemis, et tout irait bien. Ce soir, elle s'endormirait entre sa mère et lui, et, un jour, elle deviendrait une grande empreinte comme il l'était.
Mais c'était sans compter sur les pouvoirs magiques des membres des Clans. Sans compter sur le fait que leurs morts pouvaient se relever, et que c'est ce que fit la précédente victime de Typhon d'Echidna, pour se jeter sur lui avec une rage nouvelle... Petite Ophiolâtrie regarda son père se débattre avec de grands yeux emplis d'effroi, puis... plus rien. Ce fut comme s'il s'endormait, il s'éteignit. Tremblante, la chatonne le fixa en attendant qu'il remue, qu'il se relève, qu'il rende les coups... Mais rien. Prudemment, elle sortit de sa cachette pour s'approcher de la dépouille de son père, et le pousser du bout de la patte en geignant :

- Papa ?

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Brûlure Céleste a écrit:: MORSURE DU NAJA

Lorsque l'Aube et le Crépuscule marchaient ensemble d'un même pas jusqu'au bunker de la Tribu du Zénith, Morsure du Naja sentait Cobra jubiler au fond d'elle. La sensation de marcher droit vers son objectif, sans se retourner vers le passé, prête à anéantir une nation, était une sensation étrangement familière pour elle. Alors qu'elle n'avait jamais fait une attaque aussi importante que celle-ci. Morsure du Naja avait déjà participé à des attaques entre patrouille. Mais c'était la première fois qu'elle allait véritablement détruire un Clan entier. Et c'était son plan. Le plan de Cobra, plus précisément, qui marchait terriblement bien. La fierté envers son arrière-grand-mère était immense et celle de Cobra qui marchait aux côtés d'Etoile de Myrtille l'était d'autant plus. Les patrouilles s'étaient relayées sans relâche, chassant les moindres Zénithiens nuits et jours, retrouvant leur fameux bunker dans un temps record. Cobra jeta un oeil à la meneuse ébène, espérant qu'elle garderait ce succès dans un coin de sa tête. Puis, leur feulement accordé sonna le signal d'alerte. Les deux Clans débarquèrent dans le bunker, sous l'effarement de tous. Morsure du Naja se jeta dans la mêlée, frappant et griffant quiconque qui osait se mettre en travers d'elle. Les coups de Cobra se firent plus minitueux et Naja appréciait cette sensation de ne faire qu'un avec son ancêtre. La guerrière continua à faire son devoir avant de voir un chat familier s'en prendre à un Clannique. Serpentaire ? Morsure du Naja et Cobra montrèrent les crocs en un seul mouvement. Naja fondit sur lui en crachant :
- Traître !

Serpentaire

Serpentaire se battait avec férocité, fier de sentir que ses pattes avaient récupéré de leurs forces depuis la fin de sa convalescence au sein de la prison du Clan du Crépuscule. Alors il avait certes eu des moments moins pénibles tels que la rencontre et discussion avec celle qui l'avait ramené dans l'enceinte de son Clan, le livrant en pâture à Etoile de Myrtille, mais les sentiments que Morsure du Naja avaient généré chez lui étaient loin d'être simples et purs. Il avait nourri pour elle une étonnante forme d'aversion-attraction, la maudissant pour avoir pris pitié de lui qui aurait préféré mourir sous ses crocs plutôt que d'être le grand malade d'un Clan qu'il s'était donné pour mission d'espionner de l'extérieur -pas de l'intérieur de ses geôles. La féline était d'une beauté naturelle évidente -au moins autant que sa soeur, Dune du Céraste, de laquelle Serpentaire s'était très intimement rapproché également, quoi que celle-ci ait pu lui trouver. Sans doute avait-elle eu les yeux pour voir sous sa blessure son potentiel de meneur-né, de leader aux épaules capables de soulever des mondes. C'était probablement ça qui avait permis au matou d'accéder à son intérêt et de lui faire des avances premier, comme le matou qu'il était devait le faire.
Mais Morsure du Naja, encore une fois, n'avait eu de cesse de plâner comme une ombre de tentation, d'intérêt possessif et furibond. Peut-être, dans le fond, avait-il espéré qu'elle tombât éperdument amoureuse de lui et qu'il puisse se servir d'elle à sa guise. Mais tout comme Dune du Céraste avait su voir en Serpentaire l'étoffe d'un grand avenir, celui-ci n'avait pas été aveugle à l'aura de Morsure du Naja. La belle féline des sables n'était pas la simple guerrière qu'elle prétendait être. A elleux deux, le matou blanc et gris en était persuadé, iels auraient pu prendre le monde. Récupérer le Phare et le Clan du Crépuscule, les unir pour ne former qu'une entité gigantesque aux pouvoirs supérieurs à ceux des Clans de l'Aube et de la Nuit. Le Zénith et le Crépuscule, iels auraient pu le renommer quelque chose comme le Clan du Soleil, rayonnant et écrasant, brillant dans tous les cieux, toutes les saisons, inéluctablement. Ou encore le Clan du Ciel ou le Clan de l'Apogée.

Que de projets qui mourraient aujourd'hui avec l'attaque combinée de ces traîtres de Crépusculien.ne.s et d'Aubistes. Ce mot, vociféré dans son dos, tout proche, avant qu'un poids ne lui tombe sur les épaules et ne l'entraîne à terre, Serpentaire se hérissa en l'entendant. Comment osait-on le proférer à l'encontre de la Tribu quand deux Clans devaient s'allier pour essayer d'en détruire un autre ? Ils étaient faibles et c'était leur problème. Mais Etoile de Myrtille et Etoile des Âmes étaient vicieux.ses, avides de pouvoir, pourri.e.s jusqu'à la moëlle. Dire que la première avait cru bon de nommer Serpentaire "Nuage du Serpentaire" pour essayer de le réduire à l'état de vulgaire larbin sans cervelle !
Le fauve se contorsionna pour attraper une patte entre ses crocs -son cœur s'emballa en croyant bien reconnaître sa détentrice. Il tira d'un coup sec, délogeant la guerrière qui se cramponnait à ses épaules de toutes ses griffes, sentant les lacérations qu'elle lui laissa dans sa chute. Là, le cœur battant, les pupilles pleines et noires, il contempla Morsure du Naja -c'était bien elle- qui lui faisait face en crachant férocement, les oreilles rabattues.

"Répète ça et tu finiras en charpie, grogna t-il en sentant tous ses muscles se tendre de colère. Tu te bats pour un Clan faible et fourbe, c'est toi la traîtresse !"

Il lava l'une de ses massives patte avant en l'air, prête à frapper rapidement et plusieurs fois le visage de son agresseuse.

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L o u v e

@Étoile de Myrtille

La meneuse du Crépuscule était vive et aussi déterminée que la Patte du Zénith. Des touffes de poils volaient à chacun des coups qu'elles se portaient mutuellement, le blanc allant s'emmêler au noir, et bientôt, les premières éclaboussures de sang les rejoignirent. Echo des Cendres de Louve se prit une patte griffue sur la truffe dans un moment où elle avait sa garde abaissée, juste après avoir porté un coup à l'épaule de la noiraude. Elle feula de douleur en reculant d'un pas, et, d'un même geste, se ramassa sur elle et bondit en avant, revenant à la charge comme un boulet de canon. Elle percuta Etoile de Myrtille au poitrail, rompant la distance que toutes deux s'appliquaient à garder jusqu'ici entre leurs deux corps. Le pari du corps-à-corps avec une chatte possédant potentiellement 8 vies de plus qu'elle était risqué, mais la colère l'aveuglait sourdement, comme une marée rouge inondant son champ de vision. Les deux chattes roulèrent-boulèrent au sol dans un pêle-mêle incompréhensible, heurtant quelques chat.te.s qui devaient se battre autour d'elles.
Cherchant une cible, Echo des Cendres de Louve mordit frénétiquement ce qu'elle avait à portée de gueule, jubilant d'entendre et de sentir les vibrations de son ennemie qui criait. Que mordait-elle, une épaule ou le ventre ?

Tu ne t'en sortiras pas, Etoile de Myrtille ! Débats-toi autant que tu veux, j'aurai ta peau de vermine !

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Moi j'adore la race humaine avec du sel et du mezcal - Et sans mentir timal j'suis sentimental -
Brutal en sortie mentale - L'irréel me manie mal - Apparu un jour d'hiver - Voici l'homme-animal
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