RP avec Golem
https://youtu.be/H1Z0IjUERck

Calme, tout était calme lorsqu’il ouvrit les yeux. Il faisait nuit dehors, pourtant le chaton ne put se forcer à dormir d’avantage. Comment l’aurait-il put ? La saison de feuilles nouvelles battait son plein, il faisait bon et la lumière des étoiles scintillait entre les pins et les nuages. Mais surtout, l’enfant se trouvait dans un lieu qu’il ne connaissait pas ! L’envie de l’explorer était plus forte que tout ! Le juvénile sortit alors prudemment de la tanière dans laquelle il s’était réveillé, ignorant complètement les autres chats qui y dormaient. Ses pattes étaient toutes engourdies et son pelage en bataille. J’ai l’impression d’avoir dormi plusieurs jours. Mais l’excitation et la soif d’aventure prirent le dessus sur la fatigue. Ses pas le menèrent au centre de se qui pourrait s’apparenter à un camp, et ce n’est que là que le chaton remarqua enfin la présence d’autres chats. La plupart dormait mais deux autres, lui tournant le dos, surveillaient une sorte d’entré très étroite. Quel drôle de lieu ! Je n’ai jamais vu autant de chats au même endroit, c’est marrant ! Je me demande vraiment où c’es…  D’un coup, la joie et l’émerveillement qui le tenaient jusque là  éveillé, furent immédiatement remplacés par la peur et la détresse lorsque le chaton réalisa quelle était la situation. Le petit n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait. Ses muscles se tendirent sous le stress et sa respiration devient de plus en plus rapide. Le regard dans le vide, il se força autant qu’il put à se souvenir. A moitié recroquevillé sur lui-même comme pour déterrer un souvenir enfouit au fond de lui, ne serait-ce qu’un petit souvenir, un seul. Souviens-toi, souviens-toi, souviens-toi, souviens-toi …

« Souviens-toi … s’il te plait, étouffa-t-il dans un sanglot »

La panique l’avait définitivement conquis. Mais alors que le chaton s’efforçait encore à savoir où il habitait, une autre découverte fit passer son premier problème pour un banal détail.
 
« Comment je m’appelle ? »

Le pauvre eut l’impression que le sol se dérobait sous ses pattes, que le ciel lui tombait dessus, le monde s’écroulait autour de lui. Il s’effondra lorsque ses muscles cédèrent, une crise de panique l’avait saisie. Il n’arrivait plus à bouger, plus à parler, plus à réfléchir. Bloqué dans cette rivière de larme, toutes ses pensés suivaient le même courant d’angoisse ; Pourquoi est-ce que je ne me rappel de rien ? Pourquoi est-ce que je ne me rappel pas de ma mère ? Pourquoi est-ce que je ne rappel même pas de mon propre nom ? Allongé sur le flan, le peu de force qui lui restaient encore se mirent à le quitter, son champs de vision s’obscurcit, et son ouïe se fit de plus en plus faible, ne lui laissant qu’à peine le temps de discerner du monde accourir auprès de lui avant de s’évanouir.

Quand il rouvrit les yeux, le soleil brillait et les oiseaux chantaient à tue-bec. C’était un rêve ? Au moment même où il se posa cette question, il ressentit le même sentiment de vide que la veille et comprit que tout cela fut bien réel. Il ne se souvenait de rien, pas même de qui il était. Mais alors que l’affolement commençait à reprendre possession de lui, une voix arriva à ses oreilles :

« Alors qu’est-ce que tu nous as fait hier ? »

En se retournant, il constata que la voix venait d’un mâle au pelage noir charbon. Il se tenait debout, haut de toute sa grandeur, le fixant d'un regard bleu intense.

Étoile Polaire avait vu la patrouille arriver, alarmé. Il avait vu le petit chaton pétrifié par l’eau reprendre une apparence normale, et il l’avait aussi vu s’effondrer la veille au milieu du camp.

D’ou venait ce petit? Aucune idée, mais il avait besoin de leur aide, et hors de question de laisser un chaton en détresse dans son clan!

Le meneur avait laissé de côté sa patrouille de chasse pour rendre visite au jeune matou brun et blanc, laissé presque seul dans la Pouponnière. Les petits de Fleur de Lavande devaient être chez les anciens, probablement.

A peine était il entré que le nouveau venu ouvrit un œil perdu au milieu de la mousse de la tanière.

-Alors qu’est-ce que tu nous as fait hier? Demanda Etoile Polaire, curieux. Mais voyant la mine effaré du chaton, le meneur s’adoucit un peu, et repris depuis le début.

-Je suis Étoile Polaire, chef du Clan de la Nuit. Ici, tu es en sécurité petit. Une patrouille t’as découvert hier, au bord du lac. Elle t’a ramener ici pour qu’on te soigne. Est ce que ça va? Lui demanda t il doucement.

Le miaulement paniqué du chaton inconnu serra le cœur d’Étoile Polaire, qui ne put s’empêcher de le rejoindre pour le calmer avec de grand coup de langue sur le crâne.

-Aller, tout va bien! On va t’aider oui! Commença le meneur, avant de se rendre compte qu’il était en train de s’occuper du chaton comme une reine inquiète.

-Hum.... Il se détacha du petit pour s’allonger à quelques longueur de queue de chatons, histoire de mettre un peu de distance entre eux. Le matou ébène se racla la gorge avant de reprendre: -Tu ne te souviens de rien, vraiment? Pas le moindre souvenir ?

D’ou venait ce chaton? Seule l’odeur de l’eau s’échappait de son pelage brun et blanc. De part son gabarit, le meneur optait plus facilement pour un ancien domestique plutôt qu’un solitaire. Il était de bonne taille pour son âge, déjà large et prometteur. Un solitaire aurait sûrement plus de marque de son passé dans la nature sauvage. Et le petit n’avait pas cette méfiance inhérentes aux solitaires du coin.

-Aller, tout va bien! On va t’aider oui!

Le chef de la Nuit se rapprocha et rassura le jeune chat d’un coup de langue remplie de tendresse. Cela ne dura que quelques secondes, mais ce simple laps de temps, fut aux yeux de l’enfant, d’une importance primordiale : il n’était plus seul.  La vague de panique passa lassant place à un peu plus de sérénité.

Le meneur le réinterrogea  après s’être installait non loin :

- Tu ne te souviens de rien, vraiment? Pas le moindre souvenir ?

Avec la fatigue du chaton, ses émotions étaient très instables et cette question raviva une peur en lui. L’idée de devoir se confronter de nouveau à ce vide présent en lui l’effrayait. Il y avait fait face deux fois et avait cédé à la panique deux fois. Pourquoi cela changerai cette fois si. Mais Étoile Polaire était à côté de lui, il pourrait l’aider en cas de problème et surtout le petit refusait de se dégonfler devant lui. Il se saisit de tout son courage et affronta l’abysse en lui. Malheureusement au bout de plusieurs minutes à se concentrer, à tenter de se remémorer de la moindre bribe souvenir,  le chaton revint une nouvelle fois bredouille. Plus paniqué, mais résigné et triste. Arrivera t-il un jour à recouvrer la mémoire ? Qu’allait-il faire maintenant ? Toutes ces questions se répétaient en boucle dans son esprit. Il releva la tête vers Étoile Polaire, qui n’avait pas bougé d’un poil de moustache.

-Désolé… je ne me souviens de rien. J’ai vraiment essayé ! Je le jure ! se défendit-il.

Le matou ébène observa le chaton, pensif. Se pouvait il qu’il n’ait réellement aucun souvenir?

-Dans ce cas, nous devons commencer par te trouver un nom! Ajouta-t-il, en attendant l’aval du petit qui hocha la tête. C’était la première fois qu’Étoile Polaire se retrouvais seul à choisir un nom, pour un chaton qui n’était pas le siens en plus! Il décide de partir sur l’apparence du chaton pour s’aider.

Pourquoi pas Patte d’Argile ? Ou Petit Marbré ? Son pelage blanc et brun se fondait avec le sol de la forêt. Petit Humus? Patte de Terre? Petit Géant ?

Oh! Je sais!

-Désormais, jeune chat tu t’appelleras Petit Golem. Bienvenue dans le clan de la Nuit.

Le regard dans le vide, le chaton était pensif. « Petit Golem » était-ce mon ancien nom ? Certainement que non. Pourtant le nouveau chat du clan n’en souhaitait pas un autre, celui-ci lui convenait parfaitement et le remplissait de fierté. Au moment où il sorti de ses pensés, il distingua de l’inquiétude dans le regard du Chef. Doutait-il que son nom lui plaise ?

-Merci Étoile Polaire ! Je l’adore ! s’exclama t-il les yeux pétillants, balayant toutes les incertitudes  du meneur. Et merci de m’accueillir, je jure que je serai sage !

Un brin amusait Étoile Polaire répondit :

-Je n’en dou…

-Étoile Polaire ! le coupa un guerrier que Golem n’avait jamais vu. Excuses-moi de te déranger mais il y a urgence !

-Nous parlerons plus tard, déclara le meneur à Petit Golem en se précipitant vers la sortie. Repose-toi dans un des nids en attendant !

De nouveau seul, le chaton contempla la pouponnière pour la première fois. Tout y était confortable, à l’abri du vent et du froid. Le jeune chat constata la présence de nombreux petits nids et tous portaient l’odeur d’un chaton différent, mais aucun d’entre eux n’était là. Où sont-ils ? L’odeur est pourtant fraiche, ils devaient  être ici ce matin. Laissant ces questions de côté, Petit Golem s’endormit dans un des nids, priant pour que son propriétaire ne lui en veuille pas. Une nouvelle vie commençait pour lui à présent.