LascarSolitaires
Messages : 5107 Points de RP : 8761 Surnom : Rossy - Ross' Genre : Personnage Principal : Lascar
| Sujet: La Tanière des Apprentis Mer 13 Jan - 20:11 | |
| Lieu de repos réservé aux apprentis. |
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Petite ÉtreinteAdministratrice
Messages : 1265 Points de RP : 8594 Surnom : Leks' Genre : Personnage Principal : Petite Étreinte → Chaton du Crépuscule
| Sujet: Re: La Tanière des Apprentis Ven 7 Mai - 15:08 | |
| - Fracas du Dragon a écrit:
- [Avec Nuage de Pollen.]
Il faisait noir. Nuage Grondant cligna des yeux à plusieurs reprises, habitué à ne pas distinguer immédiatement les formes familières de ses camarades lorsqu'il se réveillait au beau milieu de la nuit ; instinctivement, il tourna la tête en direction de l'endroit supposé marquer l'entrée de la tanière afin de capter les quelques rayons de lunes filtrant par l'ouverture, mais il ne discerna rien. S'était-il tant tourné et retourné qu'il avait fini par se désorienter ? Irrité, le novice tâtonna autour de lui dans l'espoir de sentir les pelages familiers de Nuage d'Ébène, Nuage de l'Atlantide ou Nuage Exotique ; leurs trois litières étaient disposées non loin de la sienne, et il pouvait les atteindre sans mal. Cette fois-ci, pourtant, sa patte hasardeuse ne rencontra qu'un vide frigorifiant. Leurs nids de mousse s'étaient volatilisés, et ses amis avec ! Saurien cligna à nouveau des yeux dans l'incompréhension la plus totale et se mit à réfléchir rapidement, envisageant les différentes hypothèses possibles : celle qui lui paraissait la plus plausible et qu'il retint instinctivement fut l'éventualité d'un rêve. Il dormait probablement encore, et ne tarderait pas à s'éveiller… C'était étrange, car il n'avait jamais fait de rêve aussi réaliste. L'emprise qu'il avait sur ses pensées et son corps n'avait rien d'onirique. S'effleurant la joue du bout d'un coussinet afin d'en tester la sensation, Nuage Grondant fut désemparé par la consistance du contact et bien loin de s'en inquiéter, il se redressa et décida de se mettre à marcher. Chaque foulée faisait jouer ses muscles avec une précision épatante et il pouvait désormais sentir les courbatures de son entraînement de la veille fourmiller dans tout son corps. Le sol était glacial, presque autant que la surface du Lac lorsqu'il était gelé, mais ferme et stable. L'univers tout entier semblait plongé dans une obscurité impénétrable, et la perte d'un sens aurait dû déstabiliser Saurien ; mais au lieu de cela, il poursuivait sa déambulation désœuvrée, étrangement confiant. Peu à peu, le monde autour de lui se révéla à ses yeux, partagea sa faible lumière, s'habilla de quelques couleurs mornes : il faisait toujours sombre, comme au beau milieu d'une nuit d'hiver, mais une pâle lueur éclairait désormais l'endroit. Le matou leva la tête et remarqua une lune parfaitement ronde qui trônait au-dessus de sa tête, sur un ciel sans étoiles. Lorsqu'il s'était couché la veille au soir, elle n'affichait qu'un mince croissant. Sa théorie du rêve confirmée par cette incohérence, le félin poursuivit son inspection avec une pointe d'ennui ; ce n'était pas bien passionnant, comme songe. Le faible éclat de l'astre nocturne lui permit de distinguer l'orée d'une forêt non loin, et après un bref tour sur lui-même, l'apprenti comprit qu'il était en réalité au milieu d'une clairière. La sensation de l'herbe sous ses pattes et le souffle du vent sur son pelage le prirent alors au dépourvu : il aurait juré ne pas pouvoir les percevoir, une fraction de seconde plus tôt. De nouveaux éléments de son environnement s'ajoutaient progressivement, l'un après l'autre, comme si le monde se construisait autour de lui ; Iblis distingua des rochers ci-et-là, quelques nuages défilant devant la lune, le frémissement des feuilles et… et un bruit de respiration, tout proche. Saisi d'un frisson de surprise, il se retourna soudainement pour remarquer qu'un félin gris moucheté de crème était assis juste derrière lui, à une longueur de moustache de son dos. Son regard vairon diffusait une lueur atténuée, et Nuage Grondant crut pendant un instant qu'il pouvait apercevoir les arbres en arrière-plan à travers son corps spectral. Il cligna encore des yeux, ébahi, mais lorsqu'il les rouvrit, c'était un visage roux aux prunelles vertes qui se tenait au-dessus de lui. Nuage de Pollen le fixait curieusement. Que faisait-il dans son rêve ?! Égaré, le novice observa autour de lui et fut forcé de constater qu'il était de retour dans la tanière des apprentis, entouré de ses camarades. Il était couvert de brindilles et de plumes et sa litière ne ressemblait plus à grand chose, signe qu'il s'était probablement tortillé comme un asticot… Le soleil devait être levé depuis un moment, car une lumière vive et brillante s'invitait par l'entrée du gîte. Quel réveil étrange… Et surtout, quel rêve particulier. Nuage Grondant pouvait encore entendre la respiration proche du chat fantomatique de ses songes, mais il mit ça sur le compte du sommeil ; la réalité dissiperait bien vite les dernières sensations chimériques. Troublé, il lui fallut quelques secondes pour revenir de sa confusion et reporter son attention sur Nuage de Pollen qui le scrutait toujours.
-Ben qu'est-ce que t'as ? T'as vu un mort ? lui lança-t-il alors sans sympathie, en s'asseyant pour commencer à mettre de l'ordre dans sa fourrure ébouriffée.
Le félin roux avait souvent le don de l'exaspérer, et Saurien ne faisait pas vraiment d'effort pour apprendre à tolérer sa présence. Il se complaisait dans le mépris et avait le dédain facile, c'était tellement plus simple que de chercher quelques vagues sursauts de qualités… Haïr ses camarades au premier regard était presque devenu son penchant naturel. - Nuage de Pollen a écrit:
Pollen c'était levé tôt ce matin car sa mentor l'attendait pour aller s'entraîner à chasser et lui montrer des techniques d'approches discrètes. C'est donc épuisé mais heureux qu'il pénétra dans la tanière des apprentis avec un campagnol encore chaud dans la bouche. Le fumet de ce dernier lui excitait les papilles et il était impatient de le dévorer. Se posant sur sa litière, le long de la paroi gauche de la tanière il ne tarda pas à planter ses crocs dans la proie et à la dévorer en deux bouchées. Son entraînement c'était passé à merveille et le jeune novice avait pu montrer sa progression à Élégance de la Biche tout en la bombardant de questions sur les batailles qui avaient animés les clans dans le passé.
Pollen adorait sa nouvelle vie en tant qu'apprenti et même si il avait quitté le giron rassurant de sa mère il était ravi de trouver une certaine indépendance dans la tanière des apprentis, tout en liant des amitiés fortes avec certains de ses camarades. Pas tous. Pas avec Nuage Grondant par exemple, qui était toujours exécrable avec le novice bien que ce dernier faisait en sorte de l'esquiver ou d'être le plus sympathique avec lui. Le chat fauve avait vraiment du mal à cerner le personnage et pourquoi il lui vouait une telle haine sans qu'ils ne se soient jamais disputé. Un vrai mystère pour Pollen.
Tout en pensant à son "rivale" il posa son regard doux sur son corps roulé en boule à l'opposé du jeune apprenti, sa respiration était saccadée et subitement ses pattes s'agitèrent dans tous les sens. Il rêve, ou cauchemarde plutôt...>. Puis Nuage Grondant s'immobilisa, tout emmêlé dans sa couche sans dessus dessous, la respiration calme. Pollen se leva discrètement et vint se poster près de l'apprenti, en se léchant une épaule pour se détendre. Être si près de ce chat qui le détestait le stressait énormément mais il tenait à faire bonne figure.
Le matou endormi ouvrit subitement les yeux, encore à moitié dans ses songes et marmonna une gentillesse à Pollen dont lui seul avait le don.
-"J'ai bien cru que tu étais mort oui, tu as dû rêver, tu gigotais beaucoup ! Tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose ? lui demanda amicalement Pollen, en espérant désamorcer la bombe à retardement allongée devant lui. - Fracas du Dragon a écrit:
La sollicitude de son cadet le piqua au vif, frappant son amour propre de plein fouet. Voilà que le plus jeune apprenti du Clan se mettait à s'inquiéter pour lui comme une reine s'affolait pour son chaton… C'était bien ce dont il avait besoin, tiens, qu'un gamin ne se mette à le couver. Quelle serait la prochaine étape, à ce rythme-là ? Étoile Balafrée allait lui proposer de venir dormir au calme dans son antre, puis il lui chanterait une berceuse pour l'apaiser ? Par le Clan des Étoiles ! Nuage Grondant ne requérait l'aide de personne. Résistant à grand peine à l'envie d'user d'un langage particulièrement coloré pour répondre au novice roux, il se contenta de pousser un bref grognement irrité en signe de négation et remit sa litière en ordre, avant de lâcher en marmonnant :
-Les morts ça gigote pas, tu sais ? C'était juste un rêve, oui. Personne n'en a encore succombé, à ce que je sache.
- Nuage de Pollen a écrit:
"- Tu es constamment obligé d'être désagréable Nuage Grondant ? cracha le novice en hérissant les poils de sa nuque. Je te demande juste si ça va parce que tu étais très agité et ça n'avait pas l'air d'aller ! Il vaut mieux que ça soit moi qui te le demande plutôt qu'un autre apprenti qui en profiterait pour se moquer de toi !
Nuage de Pollen se retourna pour aller s'asseoir sur sa litière et commença sa toilette, en colère pour son compagnon qui décidément en avait après lui. L'apprenti de feu tenait à découvrir pourquoi le chat tricolore lui en voulait autant et s'en prenait constamment à lui, alors, légèrement calmé il revint vers lui essayant de se détendre.
"- Je me suis inquiété pour toi, tu ne peux pas me le reprocher ... Qu'est-ce qu'il t'arrive ? D'habitude tu m'ignores mais là tu es carrément agressif ..
Pollen espérait que son acolyte allait lui ouvrir son coeur mais il banda néanmoins ses muscles dans l'attente d'une rebiffade de Nuage Grondant, près à s'écarter. - Fracas du Dragon a écrit:
La subite colère de Nuage de Pollen surprit le matou tricolore, qui cligna des yeux d'un air ahuri avant de se ressaisir ; non mais il se croyait où, celui-là ? Il venait le harceler au petit réveil et s'attendait à être accueilli par des mots doux et un large sourire ? Tout le monde dans le Clan de la Nuit connaissait son mauvais caractère, il ne pouvait pas prétendre ne pas savoir à qui il avait affaire. C'était son problème, à lui d'assumer les conséquences de ses actes.
-Il n'est pas né le pauvre idiot qui pourra se targuer de s'être moqué de moi sans avoir perdu sa langue et la moitié de sa fourrure, répliqua-t-il alors avec cynisme, d'un ton crissant. Je suis désagréable justement pour m'éviter les conversations pathétiques de ce genre.
Visiblement fâché, le rouquin s'éloigna pour faire sa toilette et Saurien crut d'abord que leur échange venait de toucher à son terme, mais son cadet revint à la charge une fois apaisé. "Par le Clan des Étoiles, il ne va jamais lâcher l'affaire…" Ne relevant pas le museau pour ne pas croiser les prunelles vertes de son camarade et ainsi risquer de perdre patience une nouvelle fois face à sa sollicitude, Nuage Grondant fit un effort considérable pour ne pas lui cracher au visage et tâcha d'expliquer plus clairement, espérant que les mots énoncés simplement seraient plus efficaces qu'une nouvelle rebuffade :
-Ce qu'il m'arrive, c'est que j'ai mal dormi, que je me tue à la tâche tous les jours pour rattraper mon retard accumulé à cause de la folle furieuse qui me sert de mentor et que ces quelques heures de repos sont celles qui me permettent de pouvoir supporter mes camarades de Clan sans céder à l'envie de leur carrer leur propre queue dans la gueule pour qu'ils finissent par se taire. Ça te suffit comme explication, ou tu comptes aussi remonter jusqu'à ma petite enfance pour comprendre d'où vient mon agressivité ? Ne te creuse pas la tête, Nuage de Pollen. Je suis désagréable parce que c'est ma nature. Alors déteste-moi comme la moitié des félins de cette tribu et finissons-en, par le Clan des Étoiles…
Agitant la queue avec irritation, le matou sombre se détourna en grommelant, n'appréciant guère d'avoir révélé l'origine de sa perpétuelle tension ; mais si c'était ce qu'il fallait pour qu'on le laisse tranquille, alors soit. ___________________/_/_/ - I knew that something would always rule me I knew the scent was mine alone. |
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