Aube : Étoile Agile (♂ - Ficeloune) et Reflet d'Âme (♂ - Darky) | Affranchi (♂ - Euca) et Nuage Brûlé (♂ - Miroux).
Nuit : Étoile Acharnée (♂ - Flammy) et Horizon Déchiré (♀ - Leks') | Égide Sacrée (♀ - Cris') et Nuage de Pygargue (♀ - Darky).
Crépuscule : Étoile du Groseiller (♂ - Darky) et Beauté Obscure (♀ - Cris') | Fleur d'Argent (♂ - Euca), Nuage de Printemps (♀ - Esca) et Nuage de Chardons (♀ - Narra').
Zénith : Menace d'Orage (♂ - Ambrie).

Contexte : Les Clans se retrouvent sous la lueur de la pleine lune dans un contexte apaisé, les incidents aux frontières de la Tribu du Zénith ont cessé et un vent de paix semble souffler sur la forêt. Cependant soudain, sans qu'on ait pu le présager, le ciel s'obscurcit et un grondement sonore retentit. En amont, un pan de la cascade du lac a cédé, entraînant un raz-de-marée qui vient submerger la presqu'île de l'assemblée.


LISTE DES MORTS
Morts aube : Météore de Glace, Nuage de Datte, Nuage d'Évi, Nuage de Figue, Cassis des Cieux, Fléau Brumeux, Lac Royal, Plume d'Eau, Plume Filante, Poussières d'Étoile, Fragment de Soleil, Griffe d'Adamantine, Éclat du Miroir, Œil du Malin, Flamme d'Espoir, Amour Éternel, Désir Immaculé, Croc de Lune, Chute Magique, Charme de Renard, Braise du Ciel, Ciel Élogieux, Cœur de Lémurie, Évidence d'Antan, Triomphe de l'Aube, Faucon d'Été, Nuage de Craie.
Morts nuit : Étoile du Kinkajou (perd plusieurs vies), Cœur de Lion, Égérie des Lucioles, Tempête Agile, Volcan Grondant, Pelage de Nuit, Larme de Dryade, Nuage Fantasque, Nuage Songeur, Nuage Suspendu, Œillet Sauvage, Nuit d'Encre, Éclat Ténébreux, Pétale d'Azalée, Fleur d'Étincelle, Nuage Céleste.
Morts crépuscules : Étoile du Groseiller (perd plusieurs vies), Chant des Eaux, Souffle Hivernal, Salamandre Pyrique, Déclin de l'Aube, Ombre Illuminée, Espoir de Jais, Cœur de Triton, Espérance d'Antan, Oracle d'Horus, Goutte de Neige, Tornade de Feu, Esprit Rédempteur, Élégance Musicale, Essaim de Fourmis, Écaille de Silure, Nuage en Essor, Plume de Geai, Chouette d'Argent, Astre Céleste, Comète des Anges, Bec de Canard, Griffe de Ronce, Loup Blanc, Patte de Grenouille, Spectre Astral, Fleur de Sorbier, Griffe de Lézard, Lune Nocturne, Cœur Cendré, Brume Estivale, Nuage d'Espoir.
Morts zénith : Fleur de Châtaigne, Cristal, Esprit Sauvage, Intrus des Bois, Suricate, Topaze, Hélianthe, Lémurien, Capucin, Élégance de la Biche, Tempête Magnifique, Vœu d'Exil, Croc de Granit, Océanite, Guépard, Corbeau, Margay Solaire, Éclipse, Soleil, Thym, Lune d'une Nuit, Courage, Symbole Runique, Pin d'Épice, Charme d'Ébène.
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Les nuits se faisaient doucement plus longues, la lune chassait son amant un peu plus tôt chaque soir pour resplendir plus longtemps dans son ciel funèbre ornementé d'étoiles scintillantes. Sa traine ténébreuse couverte de diamants s'étendait d'un horizon jusqu'à l'autre, presque menaçante, parfois elle s'agrémentait de boules de coton éméché ; les nuages osaient la couvrir mais sa lumière pâle continuait toujours de fleurir, même masquée. Ce soir-là, l'astre de la nuit et son royaume étaient immaculés, la lumière blanche qui chatoyait sur le monde était si forte qu'on discernait sans aucun mal les ombres se glissant en dehors des camps pour rejoindre silencieusement la presqu'île. Les chouettes hulottes chantaient en choeur comme les battements d'un coeur, elles ne s'arrêtaient jamais et leur symphonie marquait le temps. Dans les dernières chaleurs de l'été, quelques vers luisants et lucioles dansantes brillaient d'une petite lueur verte, comme s'ils essayaient d'être le miroir des cieux. À la place des oiseaux, c'étaient de petites illusions noires qui volaient à droite et à gauche, si rapides qu'on ne les voyait presque pas, les chauve-souris étaient à la recherche des insectes qui craqueraient sous leurs dents. Sûrement, quelque part bien cachée, une famille de renards se baladait elle aussi, traquant les musaraignes qui pensaient que l'obscurité leur appartenait. Quand on s'approchait des points d'eau, que cela soit celle qui glissait sur la roche des rivières ou celle calme et imperturbable du lac, on entendait les couinements des grenouilles et crapauds.

Ainsi, c'était une nuitée de fin d'été plutôt banale et paisible, et étonnement, il en était de même dans les clans. Après des lunes de conflits et d'escarmouches aux frontières, de haine et d'insultes, de morts et d'au revoirs, le calme était enfin revenu. Après la prise de pouvoir de Menace d'Orage, la tribu du zénith s'était apaisée, ou du moins pour le moment. Chaque clan semblait prospérer dans son coin, la chasse et la pêche étaient bonnes, personne ne manquait ni d'eau ni de nourriture, tu étais reconnaissante de ce moment de calme avant que les arbres ne rougissent et que la neige ne retombe, l'hiver serait rude cette année là, car le nombre de bouches à nourrir ne faisait que de croitre. Tu essayais de ne pas y songer, le clan de la nuit était à son apogée, Étoile Acharnée le guidait avec force et droiture, vos effectifs étaient constitués de chats tous plus puissants et justes les uns que les autres, tout se passerait bien.

Tu chassas tes pensées de futur lugubre en agitant la tête un instant, ce qui te valu un regard amusé de ta mère qui cheminait doucement à tes côtés. La douceur qui brillait dans ses prunelles quand elle t'observait, tu la comprenais enfin, c'était la même qui faisait battre ton coeur face à ta progéniture toute juste née. Tu t'en voulais un peu d'avoir laissé tes biens jeunes enfants entre les pattes de Linée Boréale, mais tu t'étais jurée, alors qu'ils n'étaient même pas encore nés, qu'être mère ne t'éloignerait pas de tes valeurs et de ce que tu estimais être ton devoir. Tu soupçonnais cependant tes parents de t'encadrer comme ils le faisaient à cet instant car ils craignaient que la fatigue de nourrir six petites bouches ne te rattrape, tu avais choisi d'être attendrie par ce geste plutôt que de t'en vexer, peut-être que tu te trompais de toutes façons. À quelques pas devant, trottait ton compagnon, guidant son clan vers la presqu'île où vous rencontreriez les autres pour la première assemblée calme depuis des lunes. Sur la droite, tu voyais les deux fils -ou presque- fiers de Pétale d'Azalée marcher la tête bien haute, battant l'air de leurs queues déjà puissantes, ton coeur se sera un instant. Tu retrouvais un peu de son père défunt dans ce petit chat arrogant, tu te rassurais cependant de ne pas apercevoir une once de ce qu'était la mère de Nuage Aqueux dans ses yeux bleus. Seuls quatre guerriers, dont tu faisais partie, et le chef savaient vraiment qu'aucun sang commun ne coulait dans leurs veines, ils n'étaient liés que par le lait qu'ils avaient bu et leurs caractères enflammés.

Un assortiment hétérogène de diverses odeurs s'installa soudainement dans ta truffe grise, vous étiez arrivés. Le brouhaha qui résonnait sur le lieu était bien différent ce que vous aviez connu au cours des dernières lunes, tous étaient mélangés et se donnaient gaiement des nouvelles, le sourire aux lèvres. La cérémonie du partage redevenait enfin apaisée. Volcan Grondant et Tempête Agile t'adressèrent un petit sourire avant de s'approcher d'un groupe de vétérans de l'aube et du crépuscule qu'ils devaient connaître depuis bien longtemps, sûrement aurais-tu du les retenir à ce moment là, mais tu ne pouvais pas le deviner. Imitant tes aînés, sans te douter que c'était la dernière fois que tu les voyais, tu t'approchas de guerriers d'ailleurs que tu avais déjà aperçu et rejoins la discussion légère.

Soudain, quelque chose changea et le silence s'installa brusquement. Sur la terre meuble, les épines des grands pins se mirent à frétiller alors que les cailloux s'envolaient par petits sauts, une vibration se propageait dans les corps de tous ceux présents. Au loin, on entendait un rugissement, ou peut-être était-ce un grondement, s'approcher lentement et dangereusement. Les poils sur la plupart des dos s'hérissèrent alors que tous se préparaient à détaler, et quand on comprit ce qui arrivait, les hurlements commencèrent.

- RAZ-DE MARÉE ! hurla alors un guerrier.

L'écume au sommet de la vague était grondante, le monstre boueux était déjà empli de branches et de roches amassées sur son chemin. Il rugissait et s'apprêtait à tout détruire, sans rien laisser derrière lui. Par réflexe, tu bondis dans un immense arbre qui abritait plusieurs effrayés, si vous aviez de la chance, il survivrait, et vous aussi. Dans la panique, certains chats avaient préféré détaler, sûrement avaient-ils espérer regagner la terre sauve à temps, mais le spectacle qui se déroula dans ce théâtre d'horreurs prouva le contraire. Ceux qui avaient trouvé des ancrages saufs, qui ne s'écroulaient pas, poussaient des cris d'effroi et de peine alors que les corps des moins chanceux se plantaient sur les branches, se déchiraient sur des roches, se cassaient en deux, se retrouvaient écrasés par les arbres qui chutaient. Tu cherchais tant bien que mal des visages que tu connaissais, des regards que tu aimais, mais tout allait trop vite. Les griffes plantées dans l'écorce, ton coeur battait à mille à l'heure, tu ne voyais pas Étoile Acharnée, tu ne voyais personne, que des âmes en peine.

Soudain, tu remarquas deux corps accroché à la branche la plus basse de l'arbre à côté du tien. Nuage du Golem et Volcan Grondant étaient à bout de force, et bientôt ils disparaitraient tous les deux dans le mélange de sang, de terre, et d'eau qui tuait tout le monde. Sans réfléchir, oubliant les enfants qui t'attendaient sagement dans la pouponnière, tu plongeas. Silence absolue. Quelques cris étouffés par le liquide, des bruits sourds, sûrement des os se brisant sur la pierre. De toutes tes forces, tu te hissas vers la surface pour emplir tes poumons d'air. Sans que tu n'ai besoin de nager, le courant te ramena contre le radeau des deux chats. Faisant ce qu'aucun des deux ne pouvait faire, tu bondis sur celle du dessus dans un long râle. Il fallait maintenant que tu les hisses jusqu'à toi, et alors que tu pensais pouvoir les sauver tous les deux, la branche commença à craquer, elle allait partir. Avec effroi, tu réalisas qu'une seule vie ne pourrait être épargnée ce jour-là. L'apprenti d'à peine sept lunes te regardait, la terreur pleins les yeux, et ta mère, avec douceur, comme si elle avait déjà accepté.

- Sauve-le Chimère Maudite ! Dépêche toi avant qu'il ne soit trop tard, hurla la femelle de ses dernières forces.

- Je ne peux pas t'abandonner maman ! répondis-tu, alors que le bois se fissurait encore un peu plus.

- SAUVE-LE !

Le bras du grand végétal céda, et tu tendis ton cou pour attraper la peau de celui de Nuage du Golem au dernier moment, avant de le hisser à tes côtés, sur ce perchoir où vous étiez, pour l'instant, en sécurité. Entrainée par les tourbillons de colère du raz-de-marée, Volcan Grondant tentait de se débattre du mieux qu'elle le pouvait, mais elle n'avait plus de force. Elle cherchait du regard quelque part où elle pourrait planter ses griffes, quand soudain, son sauveur apparut. Tempête Agile attrapa ta mère et nagea de ses pattes puissantes jusqu'à un pin, elle était saine et sauve, tu poussas un soupir rassuré. Mais alors que tu allais détourné les yeux, le courant tourna, ou quelque chose comme ça. Tes deux parents furent projeter violemment contre un tronc et leurs corps se brisèrent instantanément, leur arrachant définitivement toute vie, n'en faisant que des pantins cassés.

- NON !

Tu ne pus retenir le cri d'agoni qui suivit ton exclamation, les deux personnes que tu avais le plus aimé, avaient été rayé de la surface de la terre en un instant, et ton coeur était détruit, pour toujours.

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B o u l e

d e e p s u b m e r g e

Ma première assemblée !

Le regard fier, et le poil lustré pendant des heures, Nuage de Pygargue avait suivi Egide Sacrée jusqu'à la presqu'île. Elle se sentait fière d'y aller sous son nom d'apprentie guérisseuse. Bien que l'apprentissage ne se passait pas réellement comme elle l'avait rêvé, elle en était heureuse de chaque aspect.

Assise aux côtés des autres apprentis guérisseurs qu'elle commençait à connaître, elle regardait d'un œil émerveillé les chefs se hissant sur les branches. Un jour, ce serait Nuage Enflammé qui se tiendrait là-haut. Et Nuage de Pygargue serait alors sa guérisseuse. Son regard dériva ensuite sur les lieutenants, se tenant fièrement en contrebas de leurs chefs. Parmi eux, un matou tigré brun faisait tâche, de part sa petite taille. Nuage de Pygargue fut aussitôt curieuse, et tourna la tête vers Egide Sacrée pour lui demander pourquoi il paraissait si chétif quand le sol se mit à trembler.

Tous les chats s'arrêtèrent de parler, cherchant d'où venait ce grondement sourd. Et un cri résonna dans la foule.

"- Ras de marée !"

"- C... C'est quoi un ras de..."

Nuage de Pygargue fut interrompue, alors qu'une énorme vague de boue se dressa derrière les chefs. Un frisson glacé la saisit, et elle ne chercha même pas à s'enfuir alors que des tonnes d'eau boueuses se fracassèrent sur l'Assemblée de chats paniqués. Le petit corps de Nuage de Pygargue fut balloté dans tous les sens, alors qu'elle essayait de garder instinctivement son souffle. Par chance, les courants la ballotèrent vers la surface, et sa tête fut enfin à l'air libre. Elle voyait plusieurs chats, tous essayant de s'agripper à ce qu'ils pouvaient. Et parmi eux, Nuage de Pygargue vit un pelage noir bien familier.

"- NUAGE ENFLAMM..." Commença-t-elle à hurler avant que l'eau boueuse se précipita dans sa gueule, et que les courants l'éloignèrent de son frère.

Un rocher se dressa devant elle, et elle fit tout pour s'en approcher, essayant vainement de pousser sur ses pattes.



Si il y avait bien une chose dans le quotidien de Nuage des Vents qui n'avait pas changé depuis qu'elle était devenue crépusculienne, c'était bien l'impatience d'aller aux Assemblée. Car elle savait qu'elle pouvait y retrouver Nuage des Larmes dans le respect des règles.

Ce soir là, elle vit de loin le matou noir, et s'approcha de lui avec bonheur. Oh, elle avait tant de choses à lui raconter ! Depuis qu'elle était devenue crépusculienne, elle apprenait plein de choses, et ses blessures avaient toutes cicatrisées. Elle voulait lui raconter les piques pleines de colères de Nuage Sentinelle, la douceur de Petite Cascade, Nuage de Concorde et Nuage Uni. Les proies rapportées à Rapace des Monts, qui à présent adorait le poisson.

Mais les éléments ne lui laissèrent qu'à peine le temps de le saluer. Une énorme vague boueuse les faucha net, les séparant. Nuage des Vents n'avait aucun mal à garder la tête hors de l'eau, mais les courants étaient beaucoup trop forts pour qu'elle nage. Alors elle s'orienta tant bien que mal vers un arbre et y planta solidement ses griffes, tournant la tête dans tous les sens pour chercher Nuage de Larme. C'est alors qu'elle le vit, essayant de tenir entre des racines.

"- Nuage de Larme !" L'appela-t-elle de toutes ses forces. "Tiens bon le temps que la vague passe !"



Balloté par les courants, Reflet d'Âme ne parvenait pas à garder l'équilibre, ni à nager, et encore moins à respirer. La panique rendait ses spasmes violents et il ne parvenait pas à coordonner le moindre mouvement. Parfois, sa tête sortait de la vague, et il pouvait discerner des aubistes, qui comme lui ne parvenaient pas à se sortir de la vague qui les entraînait vers une mort certaine.

Paniqué à l'idée qu'il ne puisse rien faire pour les aider, le petit corps du matou était malmené par les courants. Et alors que les courants le tournèrent pour faire face à ce qui arrivait devant lui, il ne put que regarder l'arbre se rapprocher de lui, beaucoup trop vite, beaucoup trop fort. Le choc fut brutal, et laissa le matou tigré sonné, et à moitié inconscient.

Je vais mourir sans jamais avoir été honnête avec elle. Pensa Reflet d'Âme, alors que l'air venait à lui manquer.

C'est alors qu'il sentit des crocs plonger dans la peau de sa nuque, et une présence contre lui. Sa tête retrouva enfin l'air libre, et il respira enfin pour la première fois depuis longtemps. C'est alors qu'il reconnut Evasion du Cyrrus, qui l'emmenait vers un surplomb de terre. Le guerrier déposa le matou tigré, qui se traina un peu plus haut sur la terre, et se tourna vers son sauveur pour le remercier.

Mais c'est alors qu'il vit un tronc d'arbre, emmené par les courants droit vers le matou gris.

"- Evasion du Cyrrus, attention !" Miaula le lieutenant, mais trop tard.

Il ne put que regarder avec horreur son sauveur se faire assommer, et emmené de nouveau par les flots en furie. Son corps coula, alors que Reflet d'Âme était paralysé de terreur et de chagrin, secoué de tremblements, ses yeux ne pouvant se détacher de l'endroit où le guerrier avait sombré.



Margay Solaire ne savait plus où il en était. Tout avait changé, dans sa vie, et il ne savait plus à qui allait sa loyauté. A son nouveau chef, Menace d'Orage, qu'il considérait comme son chaton ? A ses propres chatons, loyaux au Zénith, et à lui-même ? A ses valeurs claniques, à présent bafouées ? Ou à Fleur d'Argent ?

Perdu, le matou ne pouvait que se laisser balloter par les courants de sa vie. Lui qui avait tant vécu et perdu, ne savait plus quoi faire. S'il s'écoutait, il irait rejoindre son amant, et lui crierait de fuir ensemble. Mais il savait que leurs valeurs claniques les empêcheraient de le faire. Mais alors qu'il réfléchissait, au milieu des siens, une énorme vague boueuse surgit. Le matou noir et blanc n'eut que le temps de se lever, avant de se faire faucher.

Balloté par les courants, il parvint quand même à planter ses griffes dans le tronc d'un arbre. C'est alors que son regard chercha ses chatons. Mais il ne voyait que des chats qu'il ne connaissait pas, ballotés par les courants en furie. Il attrapa par la peau du cou une femelle nuiteuse crème, dont l'épais pelage était à présent plaqué sur son corps maigre, et la tira vers son tronc. La guerrière le regarda avec un regard reconnaissant, alors qu'elle plongeait ses griffes dans le tronc, et attira vers elle d'autres chats de la même façon qu'avait fait Margay Solaire.

Et soudain, le matou bicolore vit un pelage familier, entraîné par les flots en furie. Sans hésiter une seule seconde, il s'aida du tronc pour sauter à sa suite.

"- Fleur d'Argent !" Feula Margay Solaire, en essayant de toutes ses forces de s'approcher du guérisseur crépusculien. Enfin, il parvint à sa hauteur, et attrapa sa peau du cou avec ses crocs. "Che te laicherai pas partir une autre fois."