L'Antre des Guérisseurs

L'antre se trouve dans une petite cuvette séparée du camp par un court tunnel. Un ruisseau coule dans le fond de la tanière et plusieurs petites cavités permettent de stocker les plantes ou d'allonger les malades.

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~Eclat Prismatique - Nuage de Venin~:

Dust a écrit:: Éclat Prismatique ouvrit les yeux dès l'aube, comme il en avait prit l'habitude depuis le début de l'hiver. C'était un effort qui lui coûtait énormément, lui qui aimait tant passer ses soirs à veiller aux heures tardives ou le camp n'était que très peu agité, et dormir jusqu'au milieu de la journée. Mais dans un premier temps, il pensait que ce comportement n'était pas compatible avec celui d'un guérisseur, qui se devait d'être toujours alerte au cas ou une urgence se déclare. S'il voulait réellement être le meilleur guérisseur possible, il se devait d'abandonner cette habitude, même si cela lui en coûtait. Ensuite, l'hiver ne lui avait pas vraiment laissé le choix non plus. Avec l'arrivée de la mauvaise saison, les patients s'étaient mis à affluer dès l'aube, tous les jours, obligeant ainsi le matou à respecter sa résolution. Cependant, le chat gris le savait, le pire était désormais derrière eux. Ils avaient passé l'épisode de mal vert, quasiment inévitable chaque année, ainsi que la période de famine. Ils avaient malheureusement perdu quelques camarades, mais cela n'avait pas été aussi désastreux qu’Éclat Prismatique avait pu le craindre. Même si la mauvaise saison pouvait encore leur réserver quelques surprises, il était quasiment certain que le plus dur était derrière eux, et que le Clan de l'Aube pouvait désormais dormir tranquille.
Se levant avec peine, encore un peu groggy, Éclat Prismatique se dirige d'abord vers la réserve des remèdes. En entrant, il retint un soupir désabusé en voyant que cette dernière était, encore une fois, en désordre. Pourtant, le guérisseur avait l'impression de passer le plus clair de son temps à ranger cette dernière. Quelle force pouvait bien s’évertuer à semer le désordre dans tout ce qu'il s’efforçait de construire ? C'était comme s'il existait une force dans l'univers dont le seul but était d'assurer que chaque chose soit dans l'état le plus désordonné qui lui soit possible d'accéder. Éclat Prismatique se résigna à se lettre au travail, et commença à mettre les remèdes à leur place, quand il se souvint qu'il avait à sa disposition un apprenti qui pourrait lui soulager un peu le travail.

"-Nuage de Venin ! s'exclama t-il pour appeler l'apprenti qui, à cette heure-ci, devait probablement dormir."

Rossy a écrit:: Courir, il fallait courir, mes pattes ne me portait plus mais importait, il fallait que je continu à courir.
-Sylphide Ethérée !
Je longeais la rivière le plus vite possible, essayant de rattraper le corps de ma mère emporter par la rivière, mais il n'y avais rien à faire, son corps était emporter loins de moi. D'un coup, je m'arrêtais, mes pattes ne voulais plus avancer et j'ouvris grand les yeux, le souffle haletant dans ma litière, une larme roula sur ma joue mais je l'effaça tout aussi vite. Pendant un temps, mes cauchemars s'était arrêter, mais le mal vert avait prit place en même temps que l'hiver et il y avait eu beaucoup de décès, ramenant mes démons dans mes cauchemars.

-Nuage de Venin !

L'apprenti soupira, fatigué de sa nuit mouvementé. Il se leva difficilement et sortit de sa litière en s'étirant avant de rejoindre Éclat Prismatique devant la réserve de plante.

-Oui ? Demanda-t-il d'une voix endormis.

Dust a écrit:: Éclat Prismatique regarda son apprenti marcher lentement dans sa direction, les yeux encore mi-clos, émergeant à peine de son sommeil. Le chat gris se retint de soupirer de dépit. Après tout, lui même avait toujours été du genre à se lever tard, et si Cerise Écarlate l'avait obligé de se lever si tôt lorsqu'il était encore à la place de Nuage de Venin, il aurait très probablement râlé bien plus que ce que l'apprenti ne venait de faire. Cependant, il était tout aussi vrai qu'un guérisseur se devait d'être alerte au premières heures du jour, et c'était une leçon qu'il devait apprendre à l'apprenti. Ce n'était pas parce qu'il avait pris de mauvaise habitude qu'il devait laisser ces dernières gouverner la vie de son propre apprenti. Il hésita à sermonner l'apprenti pour sa paresse, mais le souvenir de la mort de Nuage d'une Berceuse et de la déception qu'il avait ressenti en constatant le mentor qu'il avait été pour la jeune chatte lui fit repenser sa décision. Finalement, il se limita à dire d'un ton un peu sévère, mais compréhensif :

"-Il va falloir que tu apprenne à te lever plus tôt. Les patients ne vont pas attendre que tu te lève pour affluer à ta porte. Réalisant que sa remarque était un peu acerbe, il continua. Mais tu aura tout le temps de l'apprendre. Viens, j'aimerai que tu m'aide à ranger les remèdes... S'il te plait."

Rossy a écrit:: Le comportement qu'arborait Eclat Prismatique surprit presque Nuage de Venin, Nuage de Berceuse lui avait souvent dit qu'il se montrait sévère, même si elle même n'avait pas vraiment conscience de ce que cela signifiait, et c'est en pensant cela que l'apprenti guérisseur compris qu'il se montrait certainement gentil suite à la perte de son ancienne apprentie. D'une assez mauvaise humeur, Nuage de Venin faillit laisser échapper que pour se lever tôt, il fallait déjà qu'il arrive à dormir, mais il se retint de justesse, sachant pertinemment que Eclat Prismatique n'y pouvait absolument rien et que ce n'était pas sa faute.
Au lieu e ça, il s'approcha du tas de feuille éparpillé devant lui et commença à mettre celles identiques ensemble.

-A quoi elles servent ? En désignant les feuilles éparpillés devant eux.

Dust a écrit:: Éclat Prismatique jeta un coup d’œil aux plantes que venaient de désigner l'apprenti. Le tas qu'il semblait désigner était un tas de cerfeuil dont ils n'avaient pas encore séparé la racine des feuilles. C'était un herbe d'une relative importance, mais dont ils n'avaient pas eu l'occasion de se servir ces derniers temps, contrairement à l'herbe à chat. Il n'était donc pas étonnant que l'apprenti ne sache pas de quoi il s'agissait. Cependant, cela voulait quand même dire que le guérisseur avait négligé les cours d'herbologie du jeune chat, mais débordé comme il l'avait été cet hiver, on ne pouvait pas vraiment le lui reprocher. Mais maintenant que le climat s'y prêtait déjà un peu plus, il pensa que le moment était idéal pour combler les lacunes de l'apprenti.

"-Ça, c'est du cerfeuil, répondit-il. Ses racines nous permettent de soigner les infections et ses feuilles à guérir les maux de ventre. Il se leva et se plaça devant les tas d'herbe maintenant bien organisés, tout en regardant son apprenti dans les yeux. Nuage de Venin, de combien de ces herbes connait tu le nom et les effets, au juste ?"

Rossy a écrit:: Nuage de Venin regarda les tas d'herbe devant lui, essayant de se rappeler de toute. Certaines ne lui disait pas grand chose car peu utiliser, mais il en connaissait certaine. De plus, la mauvaise saison voulait que les remèdes se fasse rare, alors il n'y avait pas tant de plante que cela. Il regarda le premier tas, et sans hésité commença.

-Eh bien, ça c'est de la consoude, ça peu être utilisé en cataplasme et ça aide à reconsolider les os cassés. Il montra ensuite le second tas. Herbe à chat, pour le mal vert et blanc, très utile durant la mauvaise saison. L'absinthe, ici, soulage la douleur quand on là mastique et les feuille de cresson servent à donner de l'énergie. Il se tourna vers son mentor avant de continuer. Il sauta le tas de cerfeuil qu'Eclat Prismatique avait déjà mentionné. Je sais que les Feuille de soucis qui sont ici aide à soigner les infections et les brûlures et le dernier tas... Il me semble que Nuage de Berceuse m'avait dis que c'était de la menthe aquatique, mais elle ne m'a pas dis à quoi cela servait.

Dust a écrit:: Le cœur du guérisseur sauta un battement lorsque son apprenti mentionna le nom de Nuage d'une Berceuse. Le décès de l'apprentie était encore très récent et la mention de son nom, sortie de nulle part, le prit complètement par surprise. Cela ne fut guère apparent vu de l'extérieur cependant, et le guérisseur continua d'écouter l'apprenti énumérer les remèdes comme si de rien n'était. A l'intérieur cependant, pendant qu'une partie de lui se surprenait à voir les connaissances que son apprenti avait accumulé au cours des dernières lunes, une autre, presque inconsciente, ne parvenait pas à oublier la façon avec laquelle l'apprenti avait prononcé le nom de la défunte. Après tout, ils n'avaient jamais discuté de la mort de leur camarade de tanière. Il fallait dire qu'ils n'était, l'un comme l'autre, pas particulièrement porté sur l'expression de leurs sentiments. N'étant pas particulièrement désireux de faire le premier pas, et se disant que, si il le souhaitait, son apprenti n'aurait qu'à le faire, il décida de passer à autre chose.

"-C'est pas mal, dit-il. J'avoue être surpris, tu en sais plus que ce que je ne croyais. Néanmoins, tu en as oublié quelques unes. La primevère, par exemple. Quand à la menthe aquatique..."

Un haut le cœur le repris à nouveau en prononçant ses mots. Coupé dans son élan, le guérisseur ferma brièvement les yeux et émit un son frustré, avant de soupirer lentement. Non. Ça n'allait pas. Il ne pouvait pas contourner le sujet indéfiniment. Nuage de Venin n'oserait jamais lui communiquer son ressenti s'il ne lui demandait pas, et il était celui qui avait assisté aux derniers moment de l'apprenti. Il fallait qu'ils aient cette discussion. Un peu embarrassé de passer ainsi à un tout autre sujet de discussion, le guérisseur reprit à contrecœur :

"-Nuage de Venin, est-ce qu'il y a... Quelque chose, que tu souhaiterais dire à propos de Nuage de Berceuse ? demanda t-il d'un ton forcé qui montrait bien qu'il n'était pas particulièrement à l'aise à l'idée de poser cette question."

Rossy a écrit:: Prononcer son nom, c’était comme un électrochoc pour l’apprenti, il fit comme si de rien n’était, écoutant les paroles de son oncle avec attention, content d’en savoir plus qu’il ne pensait, mais cette voix ne partait pas, son rire angélique non plus. Mais il ne voulait pas interrompre son oncle, et après tout, peu importait, elle n’était plus. Mais lorsque Eclat Prismatique eu un haut le coeur en nommant la menthe aquatique, Nuage de Venin releva la tête vers lui, alors lui aussi ça l’avait transpercé ? Apparemment, puisqu’il eu besoins de reprendre ses esprits qu’il ne retrouva qu’à moitié visiblement. Elle avait été tellement heureuse de devenir apprenti guérisseuse, elle disait que ça la rapprocherait des étoiles, et ce lieu avait connu ses derniers moments. Parfois il se demandait pourquoi il avait voulu lui même devenir apprenti guérisseur, il n’avait jamais su si il voulait se racheter, si c’était son destin ou si il avait simplement voulu être là, avec Nuage de Berceuse, pour pouvoir partager des choses, mais elle n'était plus, et lui était encore, peut être était il plus proche d’elle ainsi.
La question d’Eclat Prismatique le fit revenir sur terre et le prit de court. Jamais il ñ’avait parler de ce qu’il ressentait pout avec lui, peut-être que cela lui tenait à coeur, il ne savait pas. Il ne savait pas quoi répondre. Dire quelque chose a propos d’elle ? Mais quoi ? Visiblement le guérisseur n’était pas plus à l’aise que lui là dessus.

-Euh... Je ne sais pas, c’était... Il chercha quelques instants ses mots. C’était une lumière dans l'obscurité. Toujours joyeuses, à vouloir faire le bien et douce aussi. Je sais pas vraiment comment la décrire, je suis même pas sure que ce soit possible.

Il hésita quelques instants, mal a,l,aise.

-Et toi, tu voudrais dire quelques choses ?

Dust a écrit:: Éclat Prismatique ne broncha pas. Les paroles de son apprenti lui semblaient... Naïves, même carrément niaise. Cependant il se doutait qu'il ne ferait guère mieux s'il devait lui même prendre la parole. La vérité était que c'était les mots les plus appropriés qu'un jeune félin connaissant le deuil pour la première fois avait choisi pour décrire sa peine. Comparé à ceux qu'il avait lui même prononcé dans la même situation... Finalement, Nuage de Venin ne s'en sortait pas si mal. Il faisait comme il pouvait pour essayer de communiquer sa peine, et comme le guérisseur s'en était aperçu, il n'était guère plus doué que lui pour cela. En cela il se reconnaissait un peu dans son apprenti. Ils partageaient la même difficulté à communiquer avec les autres. Cela les rapprochait un peu, en un sens. Il ne s'amusa donc pas de la maladresse de son apprenti, et ne ressentit même pas de frustration à l'écoute de ses paroles, alors que les discours sentimentaux et larmoyants avaient tendance à l’énerver. Non, il comprenait, tout simplement. Le silence dura un peu, avant que son apprenti ne lui demande ce qu'il pensait lui. Un regard interloqué défila sur les yeux du félin, qui réfléchit un peu avant de déclamer :

"-Non, ça ira."

C'était faux. Il avait beaucoup de choses à dire. Des excuses à demander, des sentiments à partager... Mais il était lâche. Il avait peur de paraître faible devant son apprenti. Peur que la façade d'un guérisseur froid, purement logique que rien ne pouvait atteindre s'effondre et que tout le monde puisse le découvrir sous son vrai jour : un chat sentimental qui avait peur de ses propres émotions. En ce moment il enviait le courage de son apprenti, mais jamais il ne pourrait se dévoiler à quelqu'un comme il avait pu le faire avec sa sœur ou son mentor. Jamais il ne trouverait quelqu'un avec qui il pourrait avoir ce genre d'intimité à nouveau, et ce ne serait certainement pas son apprenti, à qui il devait enseigner l'importance d'être consciencieux et détaché, avec qui il pourrait échanger sur ce genre de sujet. Même s'il n'éliminait pas la possibilité de se rapprocher de lui, jamais il ne pourrait sortir de ce rôle qu'il s'était construit pour interagir avec lui. Sentant que l'atmosphère s'alourdissait, il se releva et tria les derniers remèdes qu'il restait.

"-Bon, la réserve à l'air rangée désormais, merci pour ton aide, Nuage de Venin. Tu peux disposer si tu veux."

Rossy a écrit:: Nuage de Venin baissa la tête, peut-être aurait-il aimé que son oncle se confie, il ne savait pas réellement. Peut-être qu’il se confirait un autre jour, quand il sera prêt. L’apprenti n’insista pas, il savait que cela ne servirait à rien. Au lieu de ça il hocha la tête, acceptant le refus d’Eclat Prismatique. De quelques gestes, son mentor tria les quelques feuilles qui restait avant de lui dire qu’il pouvait disposer. Ça serait tout pour aujourd’hui visiblement, tant pis.

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~Patte Impavide - Nuage de Venin~:

Symphi a écrit:: Le jeune chat suivit le guérisseur à petits pas hésitants, impressionné par une tanière où il n'aurait pas dû pénétré en temps normal. Il avait confiance en l'expérience de son aîné mais c'était l'aventure e elle-même qui lui faisait peur. Peut-être qu'avec Nuage de Venin dans les parages, il ne ferait pas autant de cauchemars.

Rossy a écrit:: Nuage de Venin emmena Patte Impavide jusque la tanière des guérisseurs, il espérait vraiment que cela servirait à quelque chose. Traversant l'antre, il se dirigea vers le fond, là où se trouvait la litière d'Eclat Prismatique ainsi que la sienne. Prennant un peu de mousse dans la réserve de plante, il commença à l'étaler de manière à former un nid.

-Voilà, c'est ici que tu vas dormir cette nuit. Ca te convient ?

Symphi a écrit:: Le petit chat hocha brièvement la tête devant la question de son aîné quand ce dernier lui montra sa litière pour la nuit. Il n'était guère rassuré mais faisait son possible pour prendre sur lui. Il devait devenir plus fort et plus courageux, mais les ombres devenaient plus apparentes à mesure que la nuit tombait sur le camp.

- On sera combien...cette nuit ?

Rossy a écrit:: L'apprenti était plutôt content du chaton qu'il arrive à prendre sur lui malgré sa peur apparente.

-Nous ne seront que trois Toi, moi et Eclat Prismatique.

Symphi a écrit:: Juste trois félins, dont les deux guérisseurs. Si la présence de son aîné était parvenu à l'apaiser un peu, la perspective de rester à côté d'un des chats les plus vieux qu'il connaissait en la présence de Eclat Prismatique le rendait nerveux. Au moins, il n'y avait pas de malades ou de chats blessés.

- D'accord... Je ne risque pas...de déranger...Eclat Prismatique...si je te réveille...pendant la nuit ?

Rossy a écrit:: L'inquiétude du chaton était plutôt attendrissante en réalité, lui aussi aurait certainement pausé la même question à sa place.

-Ne t'en fait pas pour ça, Eclat Prismatique a le sommeil plutôt lourd, il n'y pas de risque.

Symphi a écrit:: Le petit chat faisait son possible pour trouver du réconfort dans les paroles du guérisseur. Le vieux l'intimidait plus que les autres et il ne voulait pas recevoir un coup de griffes mal placé.

- Je...je m'installe où ? demanda t-il à Nuage de Venin.

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~Poésie Lyrique - Berceuse du Venin~

"Il voit la peur d'où surgit la colère, et le désespoir d'où surgit la haine."

Berceuse du Venin faisait les cent pas dans sa tanière lorsque son neveu entra en boitant. A chaque fois que son regard croisait le passage de Poésie Lyrique, une colère profonde envahissait le guérisseur. Combien de fois avait-il voulu se pointer devant Etoile Damnée et lui feuler ses quatre vérités ? Pourquoi ne l'avait-il jamais fait ? Certainement à cause du sbire qui lui servait de garde du corps et qui avait assassiner Nuée de Braise d'un seul coup de griffe. Passant sa langue sur son poitrail afin de reprendre contenance, le guérisseur invita son neveu à s'installer. Depuis son accident, il devait passer plusieurs fois par lune pour se faire examiner. Ivresse gardait un peu espoir pour sa patte, mais il espérait ne pas donner de faux espoirs au guerrier, après tout, il n'était pas sure de pouvoir mieux faire.

-Comment tu te sens aujourd'hui ?

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Poésie Lyrique & Berceuse du Venin

Il faisait gris, froid, et tout le monde semblait de mauvaise humeur. Y compris Poésie Lyrique qui, en plus de supporter sa souffrance habituelle, devait faire face à sa patte atrocement douloureuse. Il boitait d'une façon plus que visible, et les partisans du meneur ne faisaient rien pour l'aider à vaincre cette épreuve. Les moqueries allaient bon train dans ce clan de dégénérés, et le guerrier tigré était à deux doigts d'exploser.
Il pénétra dans l'antre des guérisseurs avec une expression froide, avant de bien vite se reprendre devant l'air de son oncle - tous les deux semblaient désespérés. Il marqua une pause, observant le guérisseur sans savoir quelle expression arborer. Après de longue secondes, il se laissa glisser au sol avec un demi sanglot.

- Je n'en peux plus. J'ai... j'ai tellement mal, Berceuse du Venin. Je fais tout pour aider tout le monde, je... je nettoie le camp de fond en comble avec les autres... omégas, mais ce n'est jamais assez. Un chaton, Berceuse du Venin ! Un minuscule chaton a eu le cerveau retourné au point de nous rabaisser ! Il soupira, avant d'avouer : j'ai mal depuis que je suis petit. Je croyais que c'était normal, ces douleurs à l'épaule et à la nuque. J'ai toujours tout supporté par peur de finir dans la tanière des anciens à peine baptisé... et au final, il faut croire que c'était mon destin puisque je me retrouve coincé ici à cause d'une vilaine chute... causée par ce... il serra les dents pour retenir un hurlement de frustration, avant de finalement lâcher un rire nerveux.

Le temps resta suspendu un instant que les regards des deux matous se croisaient, Poésie Lyrique ne montrait rien, mais cela n'étonnait plus le guérisseur qui connaissait bien son neveu, alors c'est plus ce qui suivit qui l'interpella. Alors qu'aucun mot n'avait été échanger, le regard du guerrier s'assombrit, comme assombrit par un désespoir trop grand. La matou gris constellé de noir fit un pas en avant mais c'était trop tard, déjà son neveu s'effondrait, comme si le monde s'effondrait avec lui.
Entre les sanglots, Ivresse percevait quelques phrases, déconstruites et éparpillé, mais cela suffit à lacéré un peu plus le coeur du guérisseur. Depuis combien de temps Poésie Lyrique souffrait-il autant ? Avait-il été si aveugle ? Lui qui était le guérisseur du clan maintenant qu'Eclat Prismatique avait rejoint le rang des apprentis guerriers, n'aurait-il pas dû s’apercevoir des douleurs qui accompagnaient son camarade depuis le jour où il était venu au monde ?
Fermant un instant les yeux pour chasser sa culpabilité, sentiment que Poésie Lyrique n'avait pas besoins de percevoir, surtout en cet instant, avant de les rouvrir. Ses yeux si claire habituellement n'était plus qu'un dessin de bleu sombre, envahi par la colère qui l'envahissait. S'approchant de son neveu, Berceuse du Venin posa délicatement sa queue sur les épaules du matou, laissant quelques instants la chaleur envahir le corps du guerrier, avant de se mettre à miauler.

-Je sais...

Fut les seuls paroles qu'il arriva à miauler pour commencer, sa voix restait bloqué dans sa gorge, comme si les mots ne voulait pas sortir. Comme s'ils étaient trop douloureux pour le monde qui les entourait. L
lui, n'avait pas eu a subir les changements de rang, il était guérisseur et pouvait toujours soigner ses camardes, le seul changement dans sa vie était qu'il pouvait plus communiquer avec ses ancêtres, et, bien qu'il le faisait quelques fois en cachette, il se rendait bien compte que c'était de moins en moins, que les rendez-vous avec Nuage de Berceuse se faisait rare et qu'il en ressentait le manque au fond de lui. Mais il ne devait pas se plaindre, on ne l'avait pas obliger à passer sa journée à changer des litières ou chasser. Mais il voyait ses camarades le subir, sa famille, sa fille adoptive, et il ressentait la pression que tout cela donnait au clan. Plus personne ne se regardait de la même manière, les "Omégas" ne pouvaient même plus dormir avec les guerriers. Et les hordiens... Que pouvait-il dire sur ces sales boules de poil ? Il ne leurs en voulait pas, au fond, il savait que l'environnement dans lequel ils avaient vécus était difficile et que ça avait forgé leur caractère. Mais à peine sortit du ventre de leur mère qu'il tuait déjà, et Ivresse fut presque étonné qu'aucun égorgeurs ou écorcheurs ne soit encore mort, massacrer par un matou du clan adverse. Mais les blessures, elles, étaient bien présentes.
Secouant d'un geste léger la tête afin de chasser ses pensées, le matou gris et noir se reconcentra sur son neveu.

-Les chatons sont nés sous EToile Damnée, ils ne connaissent que ça, comme les hordiens ne connaissait que la violence et que Hérisson Vénérable avait grandit près du lac durant l'Incendie. L'enfance forge le caractère, mais ils apprendront, ils apprendront que, les clans, ce ne sont pas de Omégas, qu'il n'y a de fort ou de faible, mais que c'est justement notre diversité qui fait que l'on est fort. Et pour ça aussi, Etoile Damnée retrouvera l'esprit.

Il marqua une légère pause, reniflant le pelage de son neveu avec soins.

-Pour ce qui est des douleurs, je peux te donner quelque chose pour les apaisés. Mais il faut que tu te reposes. Il fit silence. Je sais ce que tu vas dire, et non, avoir besoins de se reposer n'est pas une forme de faiblesse, et le fait que tu ressente cette douleur depuis petits sans rien dire est bien la preuve que tu es bien plus fort que ce que les autres disent. Il observa un instant Poésie Lyrique. Tu peux essayer de me décrire tes douleurs ?

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Poésie Lyrique ne pouvait le nier : les paroles du guérisseur l'apaisaient. Ce dernier avait toujours eu la sensibilité et l'empathie qui faisaient de lui un félin juste et apprécié. Seulement, cela ne suffisait pas à arrêter Etoile Damnée et les hordiens qui l'idolâtraient ; quoi qu'ils fassent, tous deux avaient une position qui les rendaient incapables de le renverser.
Tout ce que Berceuse du Venin pouvait faire était apaiser son cœur et ses douleurs pour lui permettre d'affronter les jours à venir - ce qu'il accepta avec un léger sourire et une immense gratitude. Le matou tigré brun reprit un peu de couleurs : ses oreilles se firent un peu plus droites et il se redressa en un geste imperceptible à l'œil nu, mais bien présent.
Il se contenta de hocher la tête au début, fidèle à lui même, avant de répondre à la question qui lui avait été posée :

- J'ai parfois des douleurs au centre de la nuque, comme si une énorme épine s'y était enfoncée. Et souvent, quand je tourne la tête, ça tire très fort. Pour les épaules... il réfléchit quelques secondes. Je ne saurais pas trop de dire, c'est une douleur simple, pas vraiment localisée comme une épine... c'est partout dans l'épaule. Il renifla. C'est dur d'expliquer ! miaula-t-il avec un petit rire. Avec un soupir, il ajouta : je vais avoir du mal à ne rien faire.

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