Au-delà des Frontières - Le Chemin du Tonnerre

Rappel du premier message :

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Un long chemin du Tonnerre sépare le territoire nuiteux du monde s'étendant au-delà des terres Claniques.

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◉ Ecaille de Dragon ◉
& Tempête Agile

C'était presque étrange, cette sensation de protection. Furtive, étrange, mais pas désagréable. Elle n'avait duré qu'un instant, le temps à Ecaille de Dragon d'imaginer son frère le défendre lorsqu'il était apprenti. Ce qu'il n'avait jamais fait, et qui relevait donc de la pure fantaisie. La pointe d'amertume qui succéda à l'espoir de se voir protégé par Tempête Agile se mua bientôt en peine, l'obligeant à détourner le regard. Bien qu'il n'y voyait plus grand chose, il laissa ses yeux troubles se poser sur l'écorce brune d'un arbre qui dépérissait. « Tu ne peux rien faire, je suis simplement malade. » Peut-être un guérisseur aurait pu le soigner, mais il avait choisi de vivre en solitaire et personne n'avait eu les connaissances suffisantes pour apaiser son corps fatigué. Était-ce le fruit du hasard ? Une punition pour avoir lâchement abandonné sa famille ? Il ne le saurait probablement jamais. « Cette fois, nous pouvons nous estimer heureux d'avoir l'occasion de se dire au revoir, » miaula-t-il doucement avant de tourner la tête vers son frère.

Patrouille servant à faire le ménage des Nuiteux hors du camp.
Ombre - Harfang - Hortensia (PNJ jouable) - Eliott (PNJ jouable) - Tina (PNJ jouable) // NUIT : Beauté de l'Ange (PNJ) - Courroux Ardent (PNJ jouable) - Nuage Volant (PNJ jouable).

Ombre avait une mission, une mission sanglante et moralement discutable à accomplir. Cobra lui donnait à présent des ordres et même si cette position ne lui convenait pas, elle n'avait pas d'autres objectifs pour l'instant hormis celui de suivre les missions qu'on lui commandait d'accomplir, offrir à ses amis une terre abondante n'avait pas de prix.
Sa fine carasse brune se faufilait entre les conifères arborant les pentes des sommets, suivie d'un attroupement de détraqués sanguinaires à qui elle lançait des regards glaciaux à chaque agitation, plus inquiétée par ses camarades que par les futurs claniques qu'elle allait bientôt croiser. Leur estomac rempli de gibier les rendaient sûrement bien plus lourds et patauds qu'elle et ses nouveaux compères, ce qui leur conférerait probablement un avantage notable. Leur puanteur alerta bientôt les quelques félins dont les griffes étaient déjà sorties. Avant qu'ils ne soient trop près, elle se tourna vers sa troupe, prête à les placer comme des pions après les cours que Cobra lui avait donné sur la composition des patrouilles Claniques. "Eliott, Tina, encerclez leur meneur, Hortensia ton rôle est d'isoler le juvénile, je ne veux pas qu'il souffre, fais ça vite et proprement . Quand à toi Harfang, tu viens avec moi, on va faire une petite surprise à cette bande de flemmard et renvoyer le dernier chez ses copains la haut." Elle pointa la voûte céleste du bout du museau, puis observa ses camarades se faufiler discrètement entre les arbres, disparaissant tels des ombres.

Tempête Agile - Ecaille de Dragon

La mine du grand guerrier bicolore s'assombrit. Il n'avait jamais été très malin mais savant que la faible volonté de son frère ne nécessitait pas des jérémiades de sa part. Peut être ne souhaitait-il pas être sauvé, Tempête Agile devait respecter son choix. Quelque chose au fond de lui était en train de le convaincre que l'état d'Ecaille de Dragon était de sa faute. Était-ce la culpabilité qui parlait ? Trop attristé pour réfléchir, Tempête Agile s'approcha lentement du solitaire et pressa sa truffe contre son front. Le contact le soulagea de sa tourmente, mais déclencha une vague de tristesse qui le submergea. Des larmes perlaient sur ses joues "Je ne veux pas te perdre à nouveau. Est-ce que c'est égoïste ?" ses mots étaient espacés de silences vertigineux, lui tranchant petit à petit les cordes vocales. "Je te demande pardon pour tout ce que je t'ai fais subir, tout ce que je n'ai pas fait, je voudrais m'excuser mille fois mais je sais que jamais ça ne suffira. "

◉ Ecaille de Dragon ◉
& Tempête Agile

Ecaille de Dragon senti chaque parcelle de son corps se tendre douloureusement à l'approche de son frère. Il ne l'avait pas approché depuis des lunes, et n'avait pas non plus eut de geste affectueux de sa part depuis la pouponnière. C'était terrible, de sentir son corps réagir ainsi, à la fois prêt à prendre la fuite et paralysé par l'appréhension. Il baissa légèrement la tête, son regard se rivant brusquement sur ses pattes. Et malgré sa peur, malgré la colère qu'il avait ressenti contre son frère, il se détendit complètement lorsqu'il sentit sa truffe se poser contre la sienne.
Ecaille de Dragon avait lutté toute sa vie contre ce fléau qu'était le harcèlement, contre sa maladresse et sa cécité partielle. Il avait passé son enfance à repousser du bout de la patte les remarques et même, parfois, les violences physiques qui lui avaient été adressées. Pourtant, même aujourd'hui, après s'être isolé et laissé mourir, il aimait son frère. Il l'aimait si fort qu'il le pardonnait sans vraiment le vouloir, et désirait plus que tout qu'il l'aime en retour. Dans un sanglot, et d'un geste aussi peiné que soulagé, le solitaire enfouit son museau dans le cou de son frère, se blottissant contre lui comme n'importe quels membres d'une même fratrie le feraient. Le semblant de carapace qu'il s'était forgé ses dernières lunes s'était fracturé, laissant à nouveau apparaître ce petit matou fragile et maladroit, qui ne demandait qu'à être aimé de sa famille. « Tu es pardonné depuis longtemps, » miaula-t-il dans un souffle.

Harfang était fier d'avoir été choisi pour une des patrouilles visant à mettre en pagaille les claniques. Il suivait alors Ombre, une splendide chatte redoutable, marchant sans un bruit dans ses traces. Il sentit le premier l'odeur de la patrouille nuiteuse. Le matou noir et blanc écouta les instructions de la meneuse du groupe, et miaula doucement pour montrer qu'il avait compris, en suivant la chatte.

Leurs compères attaquèrent les premiers, et Harfang sauta peu après vers le dernier guerrier nuiteux, qui sous l'effet de surprise ne réagissait pas. Il le griffa violemment, ne sachant pas quoi il avait griffé, tant l'excitation du combat l'empêchait de se concentrer sur les sens qu'il avait.

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Patrouille

Gya n'avait plus qu'une idée en tête : se débarrasser de cette mission le plus vite possible pour rejoindre ses camarades laissés entre les pattes de cette chatte sanguinaire que tous ses adorateurs nommaient Cobra. Se résoudre à tuer des félins si l'opposition se faisait trop forte ne la réjouissait pas, mais ne la répugnait pas non plus : c'était telle qu'était la loi de la forêt et surtout en temps de guerre.
Elle se faufilait derrière Harfang, cachée par sa solide musculature qui ne mit que quelques secondes à attaquer leur proie. Il n'y avait pas de combat à la loyale aujourd'hui, plus les dégâts seraient gros, plus le message serait compris par les faiblards. Le premier coup de griffe de son camarade fit gicler le sang de l'épaule du clanique qui se releva tant bien que mal en poussant des feulements de douleur crispants. "Suis nous où tu mourras." lâcha-t-elle, droit dans les yeux du matou qui feula encore plus fort. "Je ne sais pas qui vous êtes mais je défendrais mon clan jusqu'au bout ! "
Ombre soupira entre deux cris horrifiants provenant du meneur de la patrouille, à quelques queues de renard plus loin. "Ton clan est déjà en ruine mon vieux, il n'y a plus rien à défendre." répondit-elle en disparaissant dans la pénombre, laissant Harfang face à son adversaire, prête à ressurgir à n'importe quel moment.

Tempête Agile - Ecaille de Dragon

La douleur demeurait toujours aussi forte, même après le pardon de son frère. Toutes ces lunes qu'il avait passé à le torturer sans le vouloir avait fini par le détruire, lui et Ecaille de Dragon. aujourd'hui il vivait sûrement un de ces derniers instants et il souffrait : son corps transpirait de mal-être et son pelage n'était plus aussi luisant qu'auparavant, sa fin était proche et avec elle le bonheur de Tempête Agile allait sûrement s'envoler. Le contact entre les deux chats ne cessait pas et aucun des deux ne semblait vouloir le rompre "Ne me laisse pas" souffla-t-il comme un chaton inconscient des enjeux, désespéré.

Harfang eut un petit grondement quand l'autre ne se soumis pas. Il aurait préféré ne pas faire couler plus de sang que nécessaire. Ombre retourna dans l'obscurité, le laissant seul avec son adversaire. Sa queue fouetta l'air d'agitation, alors que le clanique se jeta sur Harfang. Ce dernier entendit le feulement de son adversaire, et se dressa sur ses pattes arrières, alors que l'autre le percuta de plein fouet. Mais Harfang se tenait prêt à cela, et lui griffa la joue, alors qu'il planta ses crocs dans son épaule, faisant crier de douleur le matou, qui dû se dégager de l'étreinte du grand chat blanc. Harfang avait une griffure à l'épaule, mais était encore en pleine possession de ses moyens. Il cracha :

"- C'est tout ce que tu peux faire ? J'ai déjà vu des chatons qui se battaient mieux que toi, tu devrais t'arrêter avant de perdre totalement la face."

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| Patrouille frontalière |
Kinkajou Carmin, Berceuse de l'Univers, Nuage du Loup, Nuage Ombragé

À peine nommé lieutenant, Kinkajou Carmin avait envoyé des patrouilles à chaque frontière, pour les marquer et les inspecter, faire savoir à tous que le Clan de la Nuit était là, qu'ils étaient chez eux, et qu'il n'était possible pour personne de franchir impunément ses frontières. Il avait décidé de mener celle destinée à la frontière avec les terres au-delà de celles des Clans, les terres solitaires et bipèdes, là où pouvaient s'être réfugiés des survivants de l'Empire. Il fallait s'assurer qu'aucun ne faisait même que s'approcher de leur territoire. Il avait affecté Berceuse de l'Univers à sa patrouille plutôt qu'à une autre non pas parce qu'il l'appréciait mais pour la garder à l'œil, car il avait toujours du mal à lui faire confiance en tant que guerrière. Par ailleurs, deux apprentis les accompagnaient, son novice Nuage Ombragé, ainsi que son frère Nuage du Loup.

- Vous n'avez jamais eu à marquer de frontière jusqu'à aujourd'hui, alors observez bien et apprenez, pour être capable de le faire à l'avenir. Et restez à l'affut de la trace du moindre intrus.

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NUAGE OMBRAGÉ

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Grâce aux nouvelles patrouilles supplémentaires - où Nuage Ombragé avait aussitôt été volontaire - étaient destinées à connaître le territoire et remplir le tas de gibier. Elles étaient nécessaires, pour le Clans, les nouveaux apprentis et pour lui-même. Cela lui permettait de ne pas broyer du noir, mais ce n'était pas chose aisée ; la moindre de ses pensées, le moindre mot, la moindre parole le ramenait à son combat contre Golem. Son père. Il était vivant. Droit sur ses pattes, son cœur encore vif, ses paroles doucement tranchantes. Et cela, il ne pouvait plus vivre comme avant, pas en sachant cela. Son père, le principal fautif de tout ce qu'il leur est arrivé, vivait tranquillement non loin. Seul le Clan des Etoiles savait ce qu'il avait en tête. Ils s'étaient battus et Nuage Ombragé avait résisté mais visiblement, il n'était pas encore assez entraîné pour le tuer. Il avait perdu. A cause de sa faiblesse, de ses tensions aux pattes qui revenaient de plus en plus, de sa rage qui l'avait misérablement aveuglé. Maintenant qu'il était reparti, que faire de cette information ? Ombrage regarda son mentor – et nouveau lieutenant dont il en était si fier -, le cœur pesant. Il devait obéir à Etoile du Phoenix, il lui avait promis de ne rien révélé à quiconque. Seule sa mère l’avait également rencontrée et Nuage Déchiré était au courant, personne d’autre. Et même s’il brûlait d’envie de le hurler, d’évacuer sa profonde colère, il se devait d’être obéissant, même si cela mettait en péril son état d'esprit. Notamment à ce moment-là, où le novice était tellement hanté par ses pensées que les consignes de son mentor passèrent à la trappe.

Berceuse de l'Univers
« Elle ne cadre pas avec le tabealu, comme une touche de couleur dans un film en noir et blanc. Elle n'appartient pas à ce monde. Pas du tout, ou pas encore ?»

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La féline suivait la petite patrouille avec un sentiment étrange dans le coeur, ce territoire, elle ne connaissait pas coeur, elle se souvenait encore de chaque arbre, chaque plante, chaque racine, et pourtant, il lui paraissait étrangement inconnu. Comme si Cobra avait sali le territoire entier par sa simple présence.
S'arrêtant lorsque le lieutenant l'indiqua, elle resta légèrement en retrait, laissant le vétéran expliquer les choses aux apprentis.

Alors qu'il commençait à effectuer le marquage, en exemple pour que ses camarades de patrouille puissent à leur tour le faire à l'avenir, Kinkajou Carmin remarqua que son apprenti semblait absent, alors il le héla :

- Nuage Ombragé, que dois-tu faire pendant que j'effectue le marquage ?

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NUAGE OMBRAGÉ

Le miaulement de son mentor tira Nuage Ombragé de ses pensées si brutalement qu'il observa Kinkajou Carmin les yeux ronds, se rendant compte qu'il avait osé être dans la Lune lors d'une patrouille. Il se secoua aussitôt, laissant le mauvais souvenir de son père d'un côté de sa tête pour se plonger dans ses devoirs d'apprenti :
- Excuse-moi, fit-il aussitôt avant d'ajouer, j'imagine qu'il serait plus prudent de veiller à ce qu'une patrouille adverse n'arrive pas pour ne pas attiser les tensions.

Puissance du Berserk & Nuage de Louve

Ils s'étaient arrêtés fort en hauteur, alors même que le chemin du tonnerre n'était pas encore visible. Dans la forêt nuiteuse, ils ne pouvaient même pas voir la route noire qui les séparait du territoire bipède, ce territoire que Puissance du Berserk avait déjà fort trop longtemps expérimenté. Dans son esprit, il lui paraissait plus pertinent de présenter à Nuage de Louve les limites de leur territoire, puis ensuite se rapprocher petit à petit du camp. Surtout qu'elle connaissait déjà en partie leurs terres à proximité, puisque sa sortie avant son baptême lui avait coûté plusieurs lunes de punition.
Puissance du Berserk s'arrêta, cachés dans les fourrées.
"Tends l'oreille."
Il n'y avait pas un bruit, sinon le cri d'un oiseau s'envolant en appelant les siens. Ce n'était pas ça que le guerrier voulait lui faire remarquer. Plus tard, les entraînements de chasse. Bientôt, le sol se mit à trembler et une odeur infecte descendit jusqu'à eux, tel un nuage d'orage toxique. Immobile, tenace face à la menace, Puissance du Berserk se colla contre Nuage de Louve pour qu'elle ne prenne pas peur.
"Tu le sens sous tes pattes ? Cette force qui pourrait renverser nos arbres ?" chuchota-t-il.
Le danger, proche, s'évanouit pourtant à l'horizon à la vitesse du vent.
"Les monstres des bipèdes."

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« L'avantage est que vous êtes faits l'un pour l'autre,
puisque vous êtes tous les deux des gens épouvantables. »
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@Apollon

C'était sa première sortie officielle hors du camp. La première fois que ses coussinets avaient le droit de fouler l'extérieur de l'enceinte protectrice du Clan de la Nuit : le dehors. La première fois, lors de sa bavure en suivant son frère persuadé de pouvoir prouver quelque chose en allant au-devant du carcajou, elle n'avait pas pu profiter des odeurs, avaler des yeux les paysages, dévorer les pins et leurs ombres, humer l'humus, sentir la caresse de la mousse sous ses pattes, sentir la terre, les gravillons, les pierres, leurs aspérités et leurs expressions quand ils roulaient sous son poids ou lui offraient au contraire un pilier dans le sol. Elle n'avait pas pu tendre l'oreille véritablement et prêter son attention aux murmures des bois, aux cris des oiseaux, à leurs trilles, leurs chants ou leurs appels en écho, suspendus entre des fragments de silence. Puissance du Berserk ne l'avait pas fait traîner, avait foncé loin, dans une direction nouvelle, et s'était arrêté dans les hauteurs du territoire. Les pattes de Nuage de Louve la tiraient déjà, mais contrairement à d'autres chatons de son âge, elle possédait déjà plus de résistance et d'endurance du fait des ses escalades dans les failles et les aspérités de la combe ; elle s'entraînait déjà, avant même que cela ne s'appelle "entraînement", parce qu'elle aimait se percher là où personne d'autre n'allait. Elle ne tremblait pas en s'arrêtant aux côtés de son mentor, et elle reprit son souffle en balayant des yeux les alentours. Des pins s'accrochaient aux pentes de la montagne, vigies des confins, robustes et survivantes. Des buissons clairsemaient le paysage et, au milieu, les taches de la terre, recouverte ou non de mousses, brins d'herbe et fougères. Une vague odeur de sève remontait depuis le territoire en contrebas, mais les lieux ne ressemblaient en rien que les yeux de la jeune chatte aient déjà pu observer.
Puissance du Berserk se glissa dans un fourré où elle le suivit, tapie au plus près du sol pour ne pas que ses longs poils se prennent dans les branchages épais qui la frôlaient. A la consigne du matou brun et noir, elle s'immobilisa et se concentra sur ce que son ouïe percevait. Un oiseau s'envola avec bruit mais puisque le guerrier ne réagissait pas, ce n'était sans doute pas ce qu'il voulait lui faire écouter. Et puis... Elle fronça les sourcils. Alors qu'elle faisait le vide pour se concentrer, ses pattes perçurent une vibration profonde sous terre, avant que ses oreilles n'entendent quoi que ce soit.

"Tu le sens sous tes pattes ? Cette force qui pourrait renverser nos arbres ? Demanda Puissance du Berserk à ce moment-là -elle opina, les yeux grands ouverts et plongés dans le vide, complètement absorbée par la sensation des vibrations qui parcouraient la terre. Dans un souffle, il ajouta : Les monstres des bipèdes."

Nuage de Louve était fascinée. A quoi pouvait bien ressembler une créature pour émettre ce genre de... sons ? Elle leva le regard vers son mentor :

"Comment peuvent-ils émettre ce genre d'ondes ? A quoi ressemblent-ils ?"

A cette question forte sensée, Puissance du Berserk sourit. Nuage de Louve ne savait pas à quoi s'attendre et, même s'il tentait de lui décrire ce qui provoquait ce bruit, elle ne le croirait jamais. La toute première fois que le guerrier avait vu un monstre, il était carrément entré dedans, forcé par les bipèdes. L'habitacle sentait alors la viande morte - une viande très bizarre mais il n'avait pas d'autre point de repère - et une odeur bipède si forte qu'il en avait eu mal aux yeux. A moins que ce fut la peur. Peut-être pour ça que sa vessie s'était d'ailleurs vidée sur les nids de ses kidnappeurs.
Pas sûr que Nuage de Louve ait besoin de ces détails là.

"Je vais te montrer, suis-moi."

Ils se servirent d'une souche d'arbre qui tenait en équilibre contre un arbre pour atteinte de plus hautes branches. De là, Puissance du Berserk les guida jusqu'à se retrouver au-dessus de la route goudronnée.

"Fais attention où tu mets les pattes. Si tu tombes, tu meurs."

Peut-être auraient-ils du attendre un peu plus avant de se lancer dans une aventure si dangereuse. D'un coup d'oeil, il vérifia que Nuage de Louve ne mettait pas les pattes sur des branches trop peu solides. Quand ils furent ni trop loin ni trop proches, le guerrier s'assit.

"Maintenant, on attend qu'un nouveau monstre passe sous nos pattes."

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puisque vous êtes tous les deux des gens épouvantables. »
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@Apollon

Puissance du Berserk l’entraîna en hauteur, lui faisant emprunter un chemin quasiment vertical en grimpant sur un tronc pour se hisser dans les arbres. Ne sachant pas à quoi s’attendre, la jeune chatte resta prudente et concentrée, se représentant de plus en plus difficilement l’allure que devait avoir les monstres puisqu’ils s’apprêtaient à les observer depuis les hauteurs des pins. Les sourcils froncés, elle ne contesta ni ne questionna l’approche de son maître, s’installant près de lui et rivant ses yeux sur la langue noire à l’odeur nauséabonde du chemin du tonnerre. Elle se permit d’en faire la remarque dans un murmure :

« L’odeur est tellement âcre et étouffante… »

Comme si ces mots recelaient une formule magique, les tremblements dans le sol s’amplifièrent soudain. Nuage de Louve lança un regard au matou noir et brun, guettant sa réaction, et voyant qu’il ne quittait plus des yeux le chemin du tonnerre, elle s’efforça de l’imiter en calmant les battements affolés de son cœur.

Là.

Un mouvement entre les bandes de brume à l’horizon, au milieu des branchages devant eux, masquant la vue. Deux jets de lumière dorés fusèrent, lui faisant planter les griffes profondément dans l’écorce, de surprise. Un monstre hurlait. Son cri, indéfinissable, se rapprochait à une vitesse vertigineuse et sa silhouette se précisa. Une ossature semblable à une armure brillante, colorée de la teinte du sang, de la forme que peuvent avoir certains rocs -cubique-, rehaussée de deux yeux lumineux au ras du sol. C’était d’eux que partait le faisceau d’or qui perçait la fine couche de brume montant du territoire vers l’asphalte. Eux qui longeaient le sentier noir, montrant la voie au monstre métallique et bruyant. Un titan plus gros que n’importe quel félin du Clan de la Nuit, aux quatre pattes rondes aux relents brûlés, courant sans paraître bouger plus vite que les meilleurs sprinteurs du Clan du Crépuscule -Nuage de Louve en aurait mis ses griffes au feu. A l’intérieur de son ventre, ce qu’elle devina être un bipède avec ses membres imberbes et étendus -pour en avoir entendu parler plusieurs fois, là aussi, elle était quasiment certaine de sa déduction. Elle crut halluciner cette vision cauchemardesque qui dépassa en trombe leur perchoir, sans ralentir. Il ne les avait pas vu avec sa face rasant le sol. Les yeux écarquillés et les oreilles plaquées sur son crâne, la jeune novice s’efforça à se détendre en dévisageant Puissance du Berserk.

« C’est énorme ! J’ai rêvé où c’était un bipède à l’intérieur du monstre ? »

Quand le monde gronda de nouveau, Puissance du Berserk frémit de dégoût. Son voyage forcé en ville ne l'avait pas épargné. Le souvenir de ce qu'il restait des chats écrasés par ces monstres était toujours vif, trop vif, et écoeurant. A ses yeux, il s'agissait de la pire mort possible. Les morts de ce type étaient rares, parmi les clans, mais pas inexistantes non plus.
Le vent balaya leur pelage, accompagné de l'odeur nauséabonde des bipèdes. Le guerrier plissa le museau, comme pour empêcher les effluves d'essence de remonter dans ses narines. Il n'aurait pas le regret de ne rien avoir tenté, au moins. Par contre, s'ils ne se nettoyaient pas dans une source claire avant de rentrer au camp, ses compagnons dans la tanière des apprentis risquaient de découvrir cette âcre fragrance de gré ou de force. Tant mieux, ça donnait une ligne directive à la suite de la visite du territoire.
"Oui, répondit-il en descendant de l'arbre qui leur servait de perchoir. Ils vont plus vite qu'avec leurs deux pattes, dans ces monstres, qui les recrachent une fois arrivés à leur tanière."
Il se passa bien de lui raconter qu'il avait été dévoré lui aussi par ces véhicules bruyants et aussi rapide que le tonnerre. Il s'agirait d'une autre histoire pour un autre jour. Après tout, Puissance du Berserk avait une multitude de choses à lui apprendre.
"On va se nettoyer à la source chaude, sinon tu vas empester toute ta nouvelle tanière avec cette odeur. Et puis, tu pourras apprendre les bases de la natation comme ça."

(tu veux qu'on s'arrête là ou je poste à la source chaude ?)

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« L'avantage est que vous êtes faits l'un pour l'autre,
puisque vous êtes tous les deux des gens épouvantables. »
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(Tu peux poster à la source chaude avec plaisir ! Ça me dit bien de continuer le RP si t’es motivée aussi. :3 Je réponds à tout un peu plus tard !)

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