Rocailles Ensoleillées

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Égide Sacrée aka Égide

« Personne ne peut retourner en arrière,
mais tout le monde peut aller de l’avant.
Et demain, quand le soleil se lèvera,
il suffira de se répéter : je vais regarder cette journée comme si
c’était la première de ma vie »

Petite Louve & Égide Sacrée

@Petite Louve

Égide devait voir comment allait les enfants de Douceur du Styx depuis que celle-ci s’était fait tuer. Elle avait peur que les chatons ne s’alimentent plus à cause de leur tristesse.
Elle remarqua près des rocailles ensoleillée Petite Louve et elle s’approcha d’elle d’un pas doux.
- Bonjour Petite Louve. Je suis Égide Sacrée, je suis déjà venue dans la pouponnière plusieurs fois. Est-ce que tu vas bien ? demanda-t-elle avec douceur,

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“L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort,
cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

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Vie & Jaspe:

L o u ve
Et quand la nuit tombera
Sur l'horizon sans complexe
Les étoiles s'éteindront elles aussi

Les jours s'écoulaient avec une lenteur infinie ; les secondes se perdaient dans des recoins algides, les minutes se cristallisaient, prises dans le froid, et les heures s'étiraient comme une agonie. Rien ne changeait, mais rien n'était plus pareil. La vie au sein du Clan continuait de respirer sur les va-et-vient des guerriers et des guerrières entrant et quittant la combe pour chasser ou s'entraîner. Le deuil et l'atmosphère tendue depuis l'assassinat de Douceur du Styx seuls rappelaient que l'événement s'était bien produit, mais en-dehors de la pouponnière où la chaleur de la reine s'était évanouie, c'était comme si rien-n'avait-changé.

Le regard absent, le poil emmêlé, Petite Louve fixait la combe sans réellement la voir, ressassant les souvenirs de sa mère, s'assenant mentalement sa perte -en boucle. Les images de son cadavre jeté au sol, glissant des épaules d'Abysse du Dragon, restaient imprimer sur sa rétine : les détails se troublaient déjà mais le corps de Douceur du Styx demeurait. C'était la dernière fois que le chaton avait été près d'elle. La veille, il lui semblait que cette vie-là durerait toujours, que rien n'altèrerait le cours des choses ; le lendemain, tout volait en éclat et sa réalité se fissurait.
La gorge nouée par un nœud massif, Petite Louve ravala un sanglot et enfouit son visage entre ses pattes, trop fatiguée pour lutter contre les rafales froides qui lui ébouriffait les poils. Il s'écoula une minute ou une heure avant qu'une voix ne la tire de sa léthargie :

"Bonjour Petite Louve. Je suis Égide Sacrée, je suis déjà venue dans la pouponnière plusieurs fois. Est-ce que tu vas bien ?"

Avec une lenteur douloureuse, le chaton marbré releva la tête, cillant à plusieurs reprises pour faire le net sur une chatte rousse et noire, une guerrière, au regard aussi doux que sa voix. Il fallut un effort monumental à Petite Louve pour réussir à articuler une réponse :

"Bonjour... Je ne me souviens plus trop, mais oui, ça va, merci."

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Moi j'adore la race humaine avec du sel et du mezcal - Et sans mentir timal j'suis sentimental -
Brutal en sortie mentale - L'irréel me manie mal - Apparu un jour d'hiver - Voici l'homme-animal
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Égide Sacrée aka Égide

« Personne ne peut retourner en arrière,
mais tout le monde peut aller de l’avant.
Et demain, quand le soleil se lèvera,
il suffira de se répéter : je vais regarder cette journée comme si
c’était la première de ma vie »

Petite Louve & Égide Sacrée

@Petite Louve

Égide s’assît à côté de la jeune chatte. Assez près pour partagée sa chaleur corporellement mais pas trop pour ne pas entre dans la bulle de Petite Louve.
Elle savait que la jeune chatte souffrait, elle avait connue ça par le passée.
La perte.
Le regret.
Elle aussi, elle aurait aimer faire mieux. Faire plus pour sauver l’être qu’elle aime.
Mais même en étant guérisseuse elle n’arrivait pas à sauver tout le monde…

- Je suis guérisseuse. Comme Lueur d’Obscurité miaula-t-elle en laissant son regard se porter sur le camp.
- Je sais ce que tu ressens, je l’ai vécue. Si tu as besoin de quoi que ce soit. Demande-moi. Le silence est la pire des punitions qu’on l’on puisse s’infliger. Tu comprends ? demanda-t-elle en lui jetant un léger regard avant de se détourner pour ne pas oppresser la jeune chatte.

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cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète.”

Vie & Jaspe:

Etoile du Phoenix a écrit:

Kinkajou Carmin a écrit:: Kinkajou Carmin adressa un léger sourire à son ami et chef alors que celui-ci évoquait ses enfants. Oui, le lieutenant était fier de ce que devenaient Neige Sibylline et Abysse du Dragon, et ne doutait pas que Patte Éthérée aurait tout autant fait sa fierté s'il avait encore été là. Il avait des doutes quant à Petite Espérance, le chaton manquait de gnaque, mais il ne le saurait jamais… Quant à Nuage Scindé… Il ne pouvait que douter, jour après jour, en gardant un œil attentif sur elle.

- Oui, et Nuage Mordant et Nuage Glacé semblent s'engager sur la même voix. Comment vont Patte Nébuleuse et Patte Nocturne ?

Le meneur resta muet. Ses enfants était presque en âge de devenir des apprentis, mais il ne passait que très peu de temps avec eux. Est ce que c'était son rôle qui lui prenais trop de temps? Sans doute... Les tensions avec les autres clans? Oui, évidement!

Mais la vérité, c'est que Patte Nocturne et Patte Nébuleuse lui rappelais sans cesse le départ d'Orque et ça.... Lui, il voulais l'oublier, laisser le souvenir de la femelle derrière lui.

-Ils vont bien... Museau de Charbon prend soin d'eux comme le ferait une mère. Bientôt, il rejoindront tes petits-enfants... La nouvelle génération prend déjà le relais!

Le cycle de la vie n'avait jamais cessé sa boucle, pas même dans les moments les plus sombres, continuant de remplacer les guerriers par les apprentis, les apprentis par les chatons, continuant de faire naître des petites lueurs d'espoir alors que tout autour d'eux n'était que ténèbres. Si bien que ses petits-enfants étaient apprentis, et que les enfants de son chef et ami les rejoindraient incessamment sous peu. La pouponnière jamais ne s'était vidée, au fil de ces longues lunes d'obscurité, portant en majorité les fruits d'erreurs qui malgré leurs origines impies donnaient au Clan sa grandeur. Kinkajou Carmin était fier, à nouveau, de ce Clan auquel il avait donné sa vie.

- Hâte de les voir faire des étincelles à leur tour !

En espérant qu'ils ne tiennent pas de leur mère, mais il fallait bien dire que le lieutenant ne faisait plus guère attention au sang de naissance des chatons nés nuiteux. Il en avait vu de nombreux qui, nés sous la mauvaise étoile, étaient devenus des membres dont le Clan pouvait être fier.

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PETIT TIGRE & CHIMERE MAUDITE

@Chimère Maudite

La guerrière s'éloigna légèrement, lui redonnant l'espace dont il avait besoin pour s'exprimer. Il se moquait bien de déranger les guerriers, ils ne méritaient que cela. Il avait bien compris que les regards mauvais qu'il recevait était tournés à son encontre. De plus, elle ne le connaissait clairement pas si elle le pensait capable de pousser ce genre de petits cris désagréables. s'il était certain qu'il y gagnerait quelque chose, peut-être qu'il déciderait un jour d'essayer. Mais pour le moment, il voulait simplement affronter cette guerrière qui se pensait tout permis à cause de son âge.

- Je peux me déplacer dans le camp comme je veux, Etoile du Phénix a jamais dit que c'était réservé aux guerriers, gronda-t-il.

@Nuage de Noisette

• CHIMÈRE MAUDITE & PETIT TIGRE •
Rocailles Ensoleillées

Un grondement s'échappa du ridicule chaton, ça y'est, tu le reconnaissais. C'était le fils de Douceur du Styx, tu avais dû le virer de la Tanière des Guerriers déjà quelques jours auparavant, décidément, il ne te lâchait pas celui-ci. Ayant cerné le sale caractère du chaton, tu tentas une autre approche, qu'il te montre ce dont il était capable, tu commençais à être intriguée.

- Et qu'est ce que tu vas faire sale mioche ? Te battre contre moi ?

Tu assénas ses mots presque moqueuse, amusée, pour le mettre encore plus en rogne.

L o u v e
@Égide Sacrée

Les yeux d'Egide Sacrée transmettaient une myriade d'émotions diverses auxquelles Petite Louve peinait à donner des noms ou à réellement ressentir en elle-même. La chatte paraissait avoir beaucoup à transmettre, et elle semblait vouloir lui exprimer tant en quelques mots, à cet instant. La méfiance des autres et le décès de Douceur du Styx, cependant, avaient déjà tracé quelques sillons caractériels dans l'esprit malléable du chaton, sans parler des réactions de sa fratrie suite à l'incident. La colère électrique de Petit Tigre qui crépitait sans cesse autour de lui comme un second duvet, le détachement pris par Petit Renard, l'égarement qui brillait dans les yeux de Petit Léopard et... leurs désormais nuits quotidiennes en solitaire dans la pouponnière.

Qu'essayait de lui faire comprendre Egide Sacrée ?
Tu as connu ça ? Tu es aussi une sang-mêlée et tu as perdu ta mère ?

Une étincelle s'alluma brièvement dans les yeux ambrés de Petite Louve, mais, aussi vulnérable qu'une mèche de bougie, un vent invisible la faisait déjà tanguer et menacer de s'éteindre.

Tu ne peux pas savoir.

En son for, le chaton noir et blanc ne parvenait pas à croire que la guérisseuse ait connu une situation en tous points similaires à la sienne. En la dévisageant des pattes à la tête, elle en était sûre : c'était parce qu'elle était guérisseuse qu'elle essayait d'être aussi gentille. Une petite voix fit irruption à ce moment-là dans son esprit, prenant la voix et la posture d'intimidation de Chimère Maudite le jour où Petit Tigre et Petite Louve s'étaient retrouvés confrontés à la guerrière dans sa tanière. "Vous pensez qu'Étoile de Phoenix voudra faire des apprentis de vous, avec un comportement pareil ?!" Avec un comportement de chaton sang-mêlé, c'est ce que ça voulait dire.

Secouant la tête d'un air un peu trop las pour appartenir à un chaton, Petite Louve répondit, toute lueur de bougie dans les yeux disparue :

"Non... Pourquoi ce serait une punition ? C'est les autres, la pire punition. Et toi aussi tu es une sang-mêlée ou tu as perdu ta maman ?"

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Égide Sacrée aka Égide

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Petite Louve & Égide Sacrée

@Petite Louve

Quelques mits suffirent à Égide pour que son chagrin revienne en force dans son esprit.

« Tu as perdu ta maman ? »

Elle a perdue bien plus.
Elle ne pensait pas que ses quelques mots allaient l’a renvoyée plusieurs lunes en arrières.

- Pourquoi c’est la pire des punitions pour moi ? Car ne pas parler de ses ressenties peut non enfermée sur nous même. Pourquoi dis-tu que se sont les autres, la pire punition ?

Elle marqua un temps de pause et déglutit. Comment devait-elle dire cela sans pleurée ?
Elle était guérisseuse ! Elle ne devait pas montrée ses sentiments devant les autres, elle devait les aidées. C’était son devoir !

- J’ai…perdue ma maman, mon papa et un de mes frère…miaula-t-elle sans regarder Petite Louve

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Vie & Jaspe:

(Elle est si choupi Egide, on a envie de lui faire un câlin. :'3)

@Égide Sacrée

L'émotion saisit violemment Egide Sacrée -même si Petite Louve ne remarqua pas l'étendue de la douleur psychique qui venait d'accabler la guérisseuse. Elle continuait à l'observer et remarqua son trouble, remarqua que le timbre bienveillant de sa voix avait basculé dans de légères vibrations d'émoi, et que son regard s'était détourné. Mais elle ne sut le lire en profondeur : elle y fut sensible et se redressa, un peu gênée d'être toujours pelotonnée sur elle-même alors qu'une chatte adulte était en train de lui confier quelque chose d'aussi intime. Et quelle bonne idée de s'être redressée ! Car les paroles d'Egide Sacrée lui firent l'effet d'un coup de patte sur la tête. Elle ? Elle avait perdu autant de membres de sa famille ? Imaginant Petit Loup, Petit Renard ou Petit Léopard mourir avec Douceur du Styx, Petite Louve frissonna -ses oreilles se couchèrent face à la désagréabilité de cette pensée. Ca lui paraissait impossible ; du moins, elle refusait catégoriquement de les perdre. Comment pourrait-elle surmonter un tel événement ? Elle n'arrivait déjà pas à accepter la mort de sa mère -alors se mettre à la place d'Egide Sacrée et projeter ses deuils était une épreuve insurmontable à l'heure actuelle. Baissant les yeux vers le sol, les yeux soudain humides sous l'émotion, Petite Louve bredouilla ses condoléances.

"Je... c'est horrible. Je ne sais pas si j'arriverais à supporter la mort de mes frères et de ma soeur, moi."

Le reste de la question paraissait presque obsolète face aux confidences de la guérisseuse, et le chaton se sentait mal à l'aise de scinder la conversation sur ces deux aspects, sans savoir pourquoi précisément.

"Comment on fait pour ne pas se renfermer sur soi ? Demanda-t-elle en retenant une grimace, pensant à Petit Tigre et à la façon dont il avait accueilli la mort de leur mère. Comment s'est comporté le Clan avec toi quand tu les as tous perdu ?"

Est-ce qu'ils avaient été plus présents pour Egide Sacrée qu'ils ne l'étaient tous avec eux, avec sa fratrie et elle ?

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Égide Sacrée aka Égide

« Personne ne peut retourner en arrière,
mais tout le monde peut aller de l’avant.
Et demain, quand le soleil se lèvera,
il suffira de se répéter : je vais regarder cette journée comme si
c’était la première de ma vie »

Petite Louve & Égide Sacrée

(elle a pas eut une vie facile la pauvre…:’ ) Elle s’est acharnée sur son travail car elle pensais que c’était de sa faute que sa famille soit morte + elle a reçu un signe et elle pensais doublement qu’elle faisait pas bien son travail…donc elle a passée les autres en propriété faisant pas vraiment attention à elle…)
@Petite Louve

Égide tourna légèrement son regard vers la jeune chatte et remarqua les larmes aux coins de ses yeux.
Oh…non..Je ne voulais pas !
Elle s’approcha rapidement de Petite Louve avant de lui lécher l’oreille avec douceur.
Elle ne voulait pas qu’elle pleure pas sa faute, elle ne voulait pas qu’elle repense une nouvelle fois à la mort de sa mère. Elle voulait simplement l’aidée.
J’ai échouée….encore une fois…

- Tu dois réussir à supporter celui de ta mère…je sais que c’est compliqué mais on y arrivera ensemble. Je t’aiderais d’accord ?

- Il faut réussir a parlée de ce que l’on ressent avec quelqu’un de confiance. Si ce n’est pas moi par exemple, tu peux parler avec quelqu’un d’autre
Elle parlait d’une voix douce. Elle ne voulait pas faire pleurer Petite Louve.

Sauf si c’est elle qui pleurait en première…
Non ! Je suis guérisseuse ! Je suis forte ! Je dois être forte pour mon clan, pour le code, pour Étoile du Phœnix, pour papa et maman, pour Nuage Légendaire, pour Clarté Nocturne. Il faut que je sois forte pour eux !

- À vraie dire…ils n’ont pas fait grand chose….Je me suis éloignée…
Je me suis sentie coupable de ne pas avoir réussi à les sauver termina-t-elle dans ses pensées.

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Vie & Jaspe:

(Aaaaaah ouais, ok. x'D Roh mais terrible pour elle. Tu aimes bien les torturer, mentalement, tes chats et tes chattes, non ? :'))

L o u v e
@Égide Sacrée

Le mouvement soudain d'Egide Sacrée, qui, en temps normal aurait fait reculer Petite Louve dans la précipitation et la peur, surprit la petite chatte que l'apathie et la tristesse ralentissaient visiblement beaucoup. Elle se laissa lécher l'oreille par la guérisseuse, déstabilisée, mais appréciant ce contact qui lui évoquait sa mère. Personne ne lui avait léché le front ou ne l'avait toilettée, depuis ce jour funeste. Elle se débrouillait seule ou, en de rares occasions spontanées, Petit Léopard ou Petit Renard se joignaient au partage. Mais son tempérament de base ne l'amenait de toute façon pas à réclamer un coup de patte. Petite Louve se tut, écoutant la guérisseuse lui parler tandis que sa chaleur et son parfum l'enveloppaient progressivement -qu'il aurait été simple de s'abandonner, là, contre son épaule, au milieu de ses longs poils dorés et noirs... Les yeux mi-clos embués de larmes plus grosses que des gouttes de pluie, elle capta l'émotion d'Egide Sacrée, qui n'avait pas l'air d'en mener très large, mais se laissa consoler sans réussir à trouver la force de retourner son soutien à la guérisseuse. Et puis, après tout, c'était elle l'adulte, c'était elle la guérisseuse...

Un blanc plana quelques secondes, en suspension, après les derniers mots tremblants d'Egide Sacrée. Et puis, se remettant à fonctionner, Petite Louve ouvrit la gueule pour répondre, perdue entre réflexion et émotion :

"Moi, je trouve ça normal qu'on s'éloigne quand les autres ne font rien pour nous," dit-elle, sa voix s'éteignant.

Petit Tigre allait continuer à s'éloigner, lui aussi.
Et puis ce serait au tour de Petit Renard, et ensuite de Petit Léopard. Sa soeur avait toujours été une peureuse, mais elle sursautait même devant son ombre quand elle pointait la truffe hors de la pouponnière depuis que leur mère était morte.

Si ça se trouve, on deviendra jamais apprentis. Ou alors Etoile du Phoenix nous bannira parce que Petit Tigre l'a provoqué. Ou pire, peut-être qu'ils voudront tous partir d'eux-mêmes, et moi je partirai avec eux.

"C'est eux, ceux en qui j'ai confiance," chuchota le chaton, comme pour elle-même, l'image de sa fratrie dansant devant ses yeux mouillés.

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@Petite Louve

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• LOUVE & LÉOPARD •
Les Rocailles Ensoleillées

Il y avait quelque chose dans les rayons miel du printemps qu'elle n'aimait pas, sûrement le souvenir lancinant d'une mort tourmentante, dont la chaleur nouvelle avait été le théâtre maudit. Chaque fois que l'astre solaire se révélait de derrière sa couverture de nuages épars, la blessure encore ouverte du coeur de Petit Léopard se rouvrait. Le spectacle de la saison des feuilles nouvelles était pourtant si tendre ; comme au jour abominable, la végétation dansait dans la bise succulente, l'ombre des pins inventaient de petits ronds dorés sur le sol, et plus encore qu'à la dernière échappée heureuse du soleil, les fleurs éclataient dans une frénésie de couleurs voluptueuses. Petit Léopard détestait ça, mais plus encore, elle abhorrait que sa mère ne soit pas là pour lui faire découvrir le festival d'espoir de la fin de l'hiver. Cela lui semblait injuste, il était calomnieux que les autres reines du repère montrent à leurs enfants les jolis papillons, qu'elles s'allongent sur la pierre chaude avec eux, les yeux plissés, prétendant se protéger de la lumière, mais qui étaient enfaite synonyme de leur bonheur.

Petit Léopard s'était décidée à s'adonner au même assoupissement paresseux sous la grosse étoile du jour car elle souhaitait être en compagnie de sa soeur. Là, sur les rocailles ensoleillées, à l'heure où les corps s'ankylosaient du repas qu'ils venaient de manger, Petite Louve et sa frangine étaient allongées. Il n'y avait personne d'autre sur le haut du camp, étonnement. La femelle au nom félin observait celle au blason canin en silence, elle la trouvait belle. Son pelage qui mêlait teintes d'ébène et de poussière n'était que plus beau brisé par la couleur neige qui serpentait ça et là, les deux chattes partageaient un regard brillant de paillettes d'or, il s'apparentait à un puit aurifère dont le fond n'était pas visible, noir, sans fin. Si les robes dont s'étaient affublées les deux femelles à la naissance étaient bien différentes, leurs caractères n'en divergeaient que plus. Louve et Léopard partageaient un certain effacement et une pondération, mais la noiraude ne se tourmentait pas de tous les maux qui habitaient l'autre, elle ne s'effarouchait pas au moindre bruit trop fort, ne se cachait pas dès qu'elle le pouvait, si l'une avait été une poète, l'autre n'aurait été que rimailleuse.

Elle mourrait d'envie de lui demander, elle voulait savoir. Comment celle dont elle partageait le sang gardait elle son armure d'argent depuis le décès de celle qu'elles aimaient tant ? Petit Léopard savait que sa soeur ne dormait plus non plus, elle n'était pas dupe. Mais si Louve ne tenait pas tête à tous les chats qui l'importunait comme Petit Tigre s'y adonnait, elle n'avait pas non plus tremblé et pleuré chaque cachette du camp. Se dandinant sur ses deux pattes, la plus timide se lança ;

"Dis Petite Louve..." elle s'arrêta, l'élue de ses mots avait dressé ses oreilles et la regardait maintenant de ses yeux miroirs. Petit Léopard baissa les siens et reprit de plus belle le basculement de son corps, si elle avait été debout, elle aura mis la queue entre ses pattes. "Comment tu fais pour ne pas avoir peur tout le temps ?" Voilà. Elle l'avait dit. Elle craignait que la possible absurdité de sa question n'entraine les goguenardises de Petite Louve, mais elle garda espoir que ça n'était pas son genre. Aussi loin qu'elle se souvienne, si sa fratrie avait pu être dure avec elle, ils l'avaient toujours écoutée et protégée du monde. C'était devenu leur rôle, maintenant que leur mère n'était plus là.

Égide Sacrée aka Égide

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Et demain, quand le soleil se lèvera,
il suffira de se répéter : je vais regarder cette journée comme si
c’était la première de ma vie »

Petite Louve & Égide Sacrée

(Euuuh- l’occasion se présentait x) et si il y a pas un peu de piment dans leur vie…je suis lassée de les jouer :’ ) )
@Petite Louve

Égide fit assez surprise par les paroles de Petite Louve.
Bizarrement, elle voulait protéger cette portée. Comme…un instinct maternelle ? Enfin…elle n’aura jamais de chaton dans sa vie mais voir une petite boule de poil aussi triste lui serra affreusement le cœur.
Elle enroula sa queue autour de la petite pour l’attirer contre elle et partager leur chaleur et leur forces.

- Tu auras toujours quelqu’un pour faire quelques chose pour toi. Je suis sûr que ta fratrie le ferra…et maintenant moi. Je te le promets devant le Clan des Étoiles, je serai toujours là si besoin. Si tu as un cou de moue, si tu veux parlée ou au contraire ne pas parler du tout.

Ėgide remarqua les yeux embuée de larme de la petite. Et approcha son museau et lui fit lever le museau vers elle avec sa queue.
- Je sais…et tu as tout à fait le droit d’avoir confiance en eux.miaula-t-elle en lui souriant tendrement.

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Vie & Jaspe:

L o u v e
@Chimère Maudite

Sacre parfumé aux notes d’or et d’argent
D’ombres éclaircies et de lumière attendrie
Ô délicate saison aux bourgeons si timides

Tout se métamorphosait lentement, œuvrant jour après jour à l’adoucissement des températures, au bourgeonnement des arbustes et à l’émergence de nouvelles feuilles hors du sol, sur des zones où la saison froide n’aurait jamais laissé deviner que la vie eût pu pousser. Les souvenirs de Douceur du Styx avaient été pris dans le dégel, coincés, immortels, dans la glace d’une saison en train de s’éteindre -et tout ce qui disparaissait avec le froid semblait disparaître avec les vestiges de la reine. Petite Louve d’affligeant de ce constat, se détestant d’oublier déjà certains détails, et détestant encore plus cette saison nouvelle qui achevait d’enterrer dans le passé tous le drame de leur premier hiver. C’était comme si la météo et le monde, infiniment cruels, leur imposaient de passer à autre chose.

Petite Louve tentait de lâcher prise, difficilement. Elle avait besoin de desserrer ses mâchoires pour respirer un peu, de comprendre pourquoi est-ce que tous les chats semblaient de meilleure humeur maintenant que le froid relâchait son emprise. Elle avait envie de réussir à profiter de la petite étincelle qui s’allumait en son sein lorsqu’elle apercevait un papillon ou un bourgeon odorant -pourquoi est-ce que c’est aussi excitant ? C’étaient des bribes de sensations qui naissaient quelque part sous l’épaisseur obscure de sa fourrure, mais qui étouffaient assez rapidement, refoulés par des vagues de ressentiment, de tristesse et de colère.
Alors, quand Petit Léopard lui avait proposé de manger un morceau et de s’allonger sur les pierres mousseuses pour prendre un peu le soleil, le chaton morose avait accepté, assez soulagé qu’on lui propose sans le savoir ce qu’il n’arrivait pas à initier de lui-même. Elles étaient toutes deux repues, exposées aux coups de langue chauds de l’astre qui, maintenant que Petite Louve fermait les yeux et s’efforçait de les accepter, lui faisaient un peu penser à ceux que leur mère pouvaient leur donner. Et puis Petit Léopard rompit ce silence digestif. Petite Louve était tellement concentrée sur l’accueil de ces sensations nouvelles que, finalement, elle se fatiguait plus qu’elle ne se reposait -alors discuter un peu ne lui ferait pas de mal pour oublier toute sa concentration forcée.

Les paroles de sa sœur la surprirent par leur caractère inattendu mais, dans le fond, elle savait que Petit Léopard était vite terrifiée par tout un tas de trucs -ça, ça n’était pas une nouveauté. Ça faisait même si longtemps que la minette dorée était comme ça que c’était difficile de savoir si la mort de Douceur du Styx avait accentué cette facette de sa personnalité… ou si elle en avait été le point de départ. Toute gracile et pleine de sensibilité qu’elle était, Petit Léopard n’arrivait pas à s’endurcir, même avec un frère comme Petit Tigre. C’était comme si la négativité s’imprégnait avec une facilité redoutable dans sa chair, comparativement au positif. Une question qu’elle s'était déjà mainte fois posée revint se glisser dans son esprit :

Comment ça se fait qu’on soit aussi différents ?

Ils avaient eu la même mère, avaient vécu les mêmes suspicions, avaient affronté -épaules contre épaules- le même deuil, et avaient veillés les uns sur les autres toutes les nuits. Comment se faisait-il qu’ils aient des caractères déjà si franchement marques et si nettement divergents ? Petit Tigre était l’exact opposé de Petit Léopard : il paraissait n’avoir peur de rien et, plus tard, le temps donnerait d’autant plus raison à cette césure entre eux puisqu’il révélerait également que, là où le matou noir et fauve cherchait à écraser ses camarades pour devenir le meilleur, sa sœur chercherait à plaire et à être acceptée. Petit Renard était nonchalant et paraissait capable de se détacher de tout : il était si loin de l’imprégnation totale de Petit Léopard face au moindre bruissement de feuilles, ou des ruminations noirâtres de Petite Louve.

Face au vertige que suscitait la question, anodine, de sa sœur, la petite femelle noire et blanche finit par secouer la tête, chassant son trouble.

« Je ne sais pas, admit-elle en tentant de croiser le regard vert-ambré de Petit Léopard. J’ai peur mais… »

C’était dur de trouver les mots.

« C’est pas pareil. Quand j’ai peur ou que je suis en colère, j’ai tout mon corps qui a envie de se battre. Comment ça se fait que tu aies aussi peur, toi ? »

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PETIT TIGRE & CHIMERE MAUDITE

@Chimère Maudite

Le jeune chat fut piqué au vif par la provocation de la guerrière. Il ne l'aimait pas. Comme le reste des membres du clan, elle était arrogante, se croyant tout permis à son égard. Simplement parce qu'elle était guerrière et qu'il n'était qu'un chaton. Un sang-mêlé tout désigné, qui plus est. Elle prétendait défendre la parole d'Etoile du Phénix, plus légitime que celle de tous les autres. Que dirait-il si l'une de ses guerrières attaquait un chaton sans défense ? Il avait beau vouloir prouver sa valeur, il n'était pas idiot. Il n'avait aucune chance face à Chimère Maudite. Mais c'était plus facile de l’occulter en manifestant sa colère.

- Je n'ai pas peur ! J'ai des griffes et des crocs moi aussi !

Kinkajou Carmin a écrit:: Le cycle de la vie n'avait jamais cessé sa boucle, pas même dans les moments les plus sombres, continuant de remplacer les guerriers par les apprentis, les apprentis par les chatons, continuant de faire naître des petites lueurs d'espoir alors que tout autour d'eux n'était que ténèbres. Si bien que ses petits-enfants étaient apprentis, et que les enfants de son chef et ami les rejoindraient incessamment sous peu. La pouponnière jamais ne s'était vidée, au fil de ces longues lunes d'obscurité, portant en majorité les fruits d'erreurs qui malgré leurs origines impies donnaient au Clan sa grandeur. Kinkajou Carmin était fier, à nouveau, de ce Clan auquel il avait donné sa vie.

- Hâte de les voir faire des étincelles à leur tour !

En espérant qu'ils ne tiennent pas de leur mère, mais il fallait bien dire que le lieutenant ne faisait plus guère attention au sang de naissance des chatons nés nuiteux. Il en avait vu de nombreux qui, nés sous la mauvaise étoile, étaient devenus des membres dont le Clan pouvait être fier.

Le meneur opina du museau. Pour sûr, les deux chatons sauraient se débrouiller et devenir de bons guerriers pour le clan, et ce quelque soit son implication auprès d'eux. Et puis... Avaient-ils vraiment tant besoin de lui? Museau de Charbon était comme une mère et remplissais ce rôle parfaitement.

-Pour l'heure, ils font des misères aux reines de la Pouponnière, à force d'attendre leur baptême! J'aimerais qu'il s savourent les quelques lunes qui leur reste dans cette tanière. Les soucis arriveront bien assez tôt.

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Rocailles Ensoleillées - Page 7 Versio13

Les soucis arriveront bien assez tôt… Étoile du Phoenix voyait juste, sans aucun doute. S'ils vivaient en paix désormais, sous l'égide d'un meneur digne de ce nom et sur le territoire qui leur revenait de droit, l'on ne savait jamais d'où surgiraient les prochains malheurs. Ceci, Kinkajou Carmin et son ami l'avaient appris dès leur plus jeune âge, alors que vivant tranquillement dans la pouponnière de leur camp sur les terres ancestrales, ils avaient été arrachés de leur nid et jetés dans un périple interminable. Le périple fini, ils avaient dû faire face à des solitaires belliqueux, puis à un meneur impie et enfin à une bannie vengeresse qui leur avait presque tout pris. Ils étaient de nouveau en paix, chose qu'ils avaient à peine eu l'occasion de connaître au cours de leur existence, il était difficile de croire que cela durerait. Mais au moins ces chatons avaient la chance de grandir tranquillement dans la pouponnière du camp de leur Clan.

- Tu as raison. Mais qu'ils s'agitent ainsi est aussi une preuve de la tranquillité de leur vie, il était temps que des chatons puissent évoluer dans des conditions normales.

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Le meneur plongea ses yeux dans les orbes rouge de son lieutenant. Il savait a quoi ce dernier faisait subtilement référence. Depuis son arrivée dans le clan, avait-il connu pareil paix? Il n'en était pas sûr... Même ses premières lunes avaient été dur, à s'adapter au clan, à connaître son père, Golem, et puis il y avait eu la migration, la mort d'Etoile Polaire, le nouveau territoire, les solitaires, Orques, Venin... Tout s'enchaînait si vite que le matou doutais d'avoir réellement vécu tant de chose sans être mort 3 fois déjà!

-C'est vrai. Je le redirais la prochaine fois que Museau de Charbon viendra me voir pour se plaindre de l'inventivité des chatons! Ronronna le matou, un fin sourire au museau. Espérons que cela dure encore cents lunes!

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- Espérons-le, oui.

Approuva Kinkajou Carmin, rêvant de voir son Clan s'épanouir de la sorte indéfiniment. Mais la réalité néanmoins venait assaillir son esprit : il n'avait jamais connu de longue période de paix, et doutait que cela dure réellement. Venait à sa mémoire la récente altercation avec le Clan du Crépuscule, ou les tensions à la frontière entre ceux-ci et la Tribu du Zénith, ainsi que la présence au sein de cette dernière de rescapés de l'Empire. Il restait méfiant, mais ne doutait pas néanmoins que son Clan plus jamais ne plierait autant qu'il l'avait fait.

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Égide Sacrée a écrit:: Égide Sacrée aka Égide
« Personne ne peut retourner en arrière,
mais tout le monde peut aller de l’avant.
Et demain, quand le soleil se lèvera,
il suffira de se répéter : je vais regarder cette journée comme si
c’était la première de ma vie »

Petite Louve & Égide Sacrée

(Euuuh- l’occasion se présentait x) et si il y a pas un peu de piment dans leur vie…je suis lassée de les jouer :’ ) )
@Petite Louve

Égide fit assez surprise par les paroles de Petite Louve.
Bizarrement, elle voulait protéger cette portée. Comme…un instinct maternelle ? Enfin…elle n’aura jamais de chaton dans sa vie mais voir une petite boule de poil aussi triste lui serra affreusement le cœur.
Elle enroula sa queue autour de la petite pour l’attirer contre elle et partager leur chaleur et leur forces.

- Tu auras toujours quelqu’un pour faire quelques chose pour toi. Je suis sûr que ta fratrie le ferra…et maintenant moi. Je te le promets devant le Clan des Étoiles, je serai toujours là si besoin. Si tu as un cou de moue, si tu veux parlée ou au contraire ne pas parler du tout.

Ėgide remarqua les yeux embuée de larme de la petite. Et approcha son museau et lui fit lever le museau vers elle avec sa queue.
- Je sais…et tu as tout à fait le droit d’avoir confiance en eux.miaula-t-elle en lui souriant tendrement.

L o u v e

@Égide Sacrée
Désolée du retard !

La couleur violette
Comète sous les étoiles
Minuit sonne le glas

Le geste suivant d'Egide Sacrée hérissa le poil de Petite Louve, qui eut un moment d'hésitation où elle s'enraidit, les oreilles orientées vers l'arrière et les yeux grands ouverts. De l'affection ? Est-ce qu'elle devait se dégager ou accepter d'en profiter par une autre reine que sa mère ? La guérisseuse lui exprima sa présence, lui rappela son écoute et son souhait d'aider, puis redressa même le visage de Petite Louve -toujours pas trop décidée face à cette démonstrativité. Sous les prunelles vertes d'Egide Sacrée, le chaton ne sut véritablement plus quoi faire et, d'incertitude, elle resta ainsi, collée contre la fourrure épaisse de cette protectrice improvisée.

Elle ne me connaît même pas...

Cette pensée, suspendue à un fil dans le vertige du gouffre sous son coeur, demeura silencieusement en place, balancée très lentement dans le gigantesque de son espace intérieur. Que se passerait-il maintenant qu'Egide Sacrée était là ? Est-ce qu'elle les aiderait toujours, elle et le reste de sa fratrie ? Un vague souvenir émergea de l'esprit de Petite Louve : il y avait eu quelqu'un, le jour où Abysse du Dragon avait interrogé Douceur du Styx face à qui voulait l'entendre quant à l'identité du père de la portée. Il y avait eu quelqu'un, dressé face à Nuit d'Encre, Egérie des Lucioles et Abysse du Dragon. Il y avait eu Couronne d'Orties, silencieux mais dubitatif, ainsi qu'Horizon Déchiré, encore apprentie, désapprouvant la scène. Il y avait eu cette peste de Coeur de Violette, loin d'être la dernière à alimenter les rumeurs. Mais qui avait été la chatte qui s'était dressée face à celles et ceux qui contestaient le silence de Douceur du Styx ? Petite Louve fouillait sa mémoire, persuadée d'avoir vu une autre fourrure, mouchetée et crème, mais, discrètement, les poils roux et noirs d'Egide Sacrée se substituaient à l'inconnue de son souvenir.

Est-ce que c'était elle ?

Désemparée, Petite Louve secoua la tête, arrachant son regard à celui de la guérisseuse.

"Je... Je sais que je peux compter sur eux," miaula t-elle, songeant en même temps que le caractère peureux de Petit Léopard ne ferait pas vraiment d'elle un soutien remarquable. Puis, comme il fallait bien répondre à l'aide d'Egide Sacrée mais que la pudeur et la gêne l'embarrassait, le chaton ajouta dans un timide souffle, baissant les yeux vers ses pattes : J'ai pas l'habitude... merci."

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Moi j'adore la race humaine avec du sel et du mezcal - Et sans mentir timal j'suis sentimental -
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@Petite Louve

• LOUVE & LÉOPARD •
Les Rocailles Ensoleillées

La peur. Ce mot qui la hantait comme les fantômes d'un passé corrupteur. Les affres de sa vie en étaient devenus le théâtre complet, le temps était un orchestre guidé par la terreur, jamais une seconde ne se passait sans que son corps ne tremble, alarmé. Petit Léopard n'avait pas d'explications relevant de la raison ; toujours, comme un diable, une boule dormait dans son ventre. Parfois elle était aussi petite qu'un scarabée, elle la titillait légèrement mais elle l'ignorait tant bien que mal, et d'autres fois, elle prenait une proportion titanesque, dépassait de tous les côtés, et transformait son corps en glace. Aussi loin qu'elle ne put s'en souvenir, elle avait toujours été là, logée et prête à attaquer sans prévenir. La peur était minutieuse, se pointait quand il le fallait, et il n'était pas possible de guerroyer contre elle, elle gonflerait encore, alors elle la laissait faire, silencieuse.

À certaines aubes, quand ses prunelles redécouvraient le tableau de la vie s'extirpant d'une toile onirique, elle oubliait qu'elle était là pendant une fraction de seconde. Léopard se contentait de vivre dans ces moments là, au sens le plus littéral qu'on pouvait l'entendre ; les cris dans son coeur se reposaient encore, seul le complexe de ses organes fonctionnait. Elle faisait battre son coeur sous son poitrail, elle gonflait ses poumons d'air, elle protégeait ses yeux à intervalles régulières en rabattant ses paupières. Puis elle revenait au galop, acharnée sur son cheval de guerre, prête à la dévorer à nouveau.

La jeune féline poussa un soupir. Elle aurait voulu lui dire à Louve, lui dire qu'elle avait abandonné l'antagonisme, déjà fatiguée. Elle avait accepté de vivre avec elle, mais elle savait que le combat reprendrait si elle en parlait, on la forcerait à la chasser et ça la tuerait.

- Je crois que... c'est parce que maman... n'est plus là.

La voix fluette de Petit Léopard se brisa, ça n'était pas entièrement faux.

L o u v e

@Chimère Maudite

Making moves
Starting waves

Petit Léopard prit son temps pour réfléchir, mais quelque chose semblait l’animer intérieurement -quelque chose qu’elle ne partagea pas avec sa sœur. Petite Louve se demandait si parler de la peur suffisait à la réveiller dans ses entrailles ou à l’assaillir de souvenirs effrayants. Comment ça se passait, dans sa tête et dans son corps ? C’était quoi, de vivre la vie de Petit Léopard ? La seule suggestion de la projection suffisait à faire grimacer la minette noire et blanche : ça avait vraiment l’air pénible. Vraiment. Et puis elle répondit, la voix altérée.
De douleur ?
De honte ?

Voyant sa sœur s’émouvoir, Petite Louve fut traversée par l’embarras. Comment réagir face à ça ? L’image d’Égide Sacrée lui vont à l’esprit : fallait-il aller se coller contre elle pour la réconforter ?

Je n’ai pas l’étoffe d’une guérisseuse, se contredit mentalement Petite Louve. Je ne sais pas faire ça.

Fallait-il lui taper l’oreille comme l’aurait fait Chimère Maudite, peut-être ?

Non, elle elle est tout le temps énervée.

Avec Petit Tigre, ils n’avaient pas besoin de se coller pour se réconforter. Il leur suffisait juste de savoir que l’autre était à côté pour avoir moins peur. Cette mi-distance permettait à Petite Louve de voir ses repères émerger et, déjà, elle avait trouvé ce qui lui convenait dans son rapport à autrui. Parfois, les câlins faisaient du bien -mais vraiment à petite dose. Alors, décidant qu’elle pouvait bien faire exception parce que c’était Petit Léopard, la petite chatte s’arracha à sa pierre pour aller rejoindre sa sœur et se rallonger contre elle. Là seulement, après ce geste de soutien, elle reprit la parole :

« Mais t’as pas envie d’avoir moins peur ? »

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@Nuage de Noisette

CHIMÈRE MAUDITE & PETIT TIGRE
Rocailles Ensoleillées

Ça n'était pas la première fois que tu rencontrais le chaton pleins de fougue, d'un côté tu te disais que cela était dommage qu'il mette toute son énergie dans la haine, il avait les capacités à devenir un chat fort, plus tard. Mais même si tu reconnaissais cette hargne, chacune de vos rencontres étaient pénibles. Prenant au pied de la lettre les dires de Petit Tigre, tu eus une idée. Quittant ta position assise, tu te redressas, tes deux pattes avant symétriquement en quinconce avec celles de l'arrière. Tu lui assenas, d'un ton sérieux et grondant ;

- Attaque-moi. Vas-y.

@Petite Louve

• LOUVE & LÉOPARD •
Les Rocailles Ensoleillées

Louve hésita, et Louve se décida. Sans prévenir et sans un mot, la soeur de Petit Léopard vient se coller à elle, comme lorsqu'elles dormaient. La peureuse avait plus l'habitude de recevoir de l'affection de son frère maraudeur ; comme elle, il n'entrait pas dans des conflits directs avec tous les membres du clan, comme le reste de la fratrie semblait s'en donner à coeur joie. Le geste la surprit, sans l'effrayer. Lorsque la chaleur du pelage de la louve se mêla au sien, une vague apaisante s'empara de son corps. Pendant un bref instant, la peur s'évanouit.

Puis la question la ramena brutalement sur le sol, la gravité n'avait jamais été si lourde. Bien-sûr qu'elle aimerait que la sorcière de son ventre la laissa tranquille, elle aurait voulu se lever un beau matin et oublier les dangers du monde. Mais cela lui était impossible. Elle fut presque vexée par cette interrogation, sa soeur pensait-elle qu'elle avait choisi la voix de la facilité ? Qu'elle avait revêtu ce masque pour qu'on la laisse tranquille ? Elle secoua la tête, laissant échapper un soupir.

- Si, Louve.. Mais je n'y peux rien... je... je ne fais pas exprès.

Petit Léopard aura voulu que les mots s'échappent de son coeur avec une voix forte, qu'elle les martèle, qu'elle lui dise de se taire, qu'elle faisait comme elle pouvait ! Mais comme d'habitude, son allocution ressemblait plus à un couinement agonisant.

L o u v e

@Chimère Maudite

Même si sa voix ne traduisit rien d'autre que les peurs sempiternelles et l'incapacité à s'affirmer de Petit Léopard, le corps de celle-ci si. Il tressaillit à la question que Petite Louve venait de poser. Il tressaillit après s'être affaissé ; il lui semblait que Petit Léopard s'était un peu détendue lorsque sa soeur était venue contre elle pour la réconforter, et maintenant, il évacuait d'un frisson quelque chose d'inaccessible, emporté par une bourrasque de vent.

Interloquée, Petite Louve observa la minette dorée du coin des yeux, guettant un indice, quelque chose, qui pourrait lui expliquer ce qu'elle avait mal fait. Les mots n'étaient pas son fort, pourtant -Petit Léopard devait bien le savoir. Venir chercher du soutien auprès de Petite Louve, c'était se risquer à une gifle maladroite malgré ses bons sentiments. Mais rien. Aucune idée. Alors, penaude, elle détourna les yeux, sachant que ses paroles avaient touchée Petit Léopard même si elle n'avait aucune idée de pourquoi.

"Je... je sais, désolée, bredouilla t-elle entre ses moustaches. Mais je comprends pas pourquoi t'es comme ça depuis que maman n'est plus là. Tu nous as nous, même si le Clan ne nous aime pas. C'est les autres qui t'effraient ?"

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